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LIVRE XV.
du mouvement des planètes et des comètes..
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CHAPITRE PREMIER.
NOTICE HISTORIQUE DES TRAVAUX DES GÉOMÈTRES SUR CET OBJET.

1. Les anciens astronomes, et spécialement Hipparque et Ptolémée, déterminèrent les mouvements apparents des astres. Ils essayèrent de les représenter par des mouvements circulaires et uniformes, qu’ils jugeaient être les plus parfaits et devoir ainsi appartenir aux corps célestes, n’attribuant, par une bizarrerie de l’esprit bumain, aucune imperfection des corps terrestres à ces mêmes astres, dont cependant ils subordonnaient l’existence à la Terre. La complication des cercles qu’ils avaient imaginés, et qu’ils multipliaient à chaque inégalité que l’observation faisait découvrir, avait frappé de bons esprits et leur avait inspiré des doutes sur le système de Ptolémée. Elle engagea Copernic à rechercher un moyen plus simple d’expliquer les mouvements célestes. Considérant que plusieurs anciens philosophes avaient fait tourner la Terre sur elle-même et autour du Soleil, il appliqua cette hypothèse aux phénomènes, et il reconnut que le mécanisme de l’univers en devenait beaucoup plus simple. Elle affranchissait la sphère des étoiles de l’inconcevable vitesse que sa révolution diurne donnait, dans le système de Ptolémée, à ces astres, dont on connaissait déjà le grand éloignement. Les mouvements rétrogrades des planètes n’étaient que