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MÉCANIQUE CÉLESTE.

centricité et de la longitude du périhélie à leur forme la plus simple, il me devint facile de leur appliquer une transformation analogue, en considérant, au lieu de ces deux variables, les produits de l’excentricité par le sinus et par le cosinus de la longitude du périhélie. J’en conclus les variations séculaires de ces nouvelles variables. Je considérai ensuite ces variations comme le développement en série de ces variables suivant les puissances du temps ; or le coefficient de la première puissance du temps dans ce développement est la différentielle de la variable, divisée par l’élément du temps ; j’égalai donc ce quotient au coefficient du temps dans l’expression de l’inégalité séculaire de la variable, ce qui me donna une équation linéaire du premier ordre entre les variables. L’autre variable me donna une équation pareille. En étendant la même considération à toutes les variables semblables d’un système quelconque de planètes, j’obtins, pour les déterminer, un nombre d’équations différentielles linéaires du premier ordre double de celui des planètes, et je fis ainsi disparaître les arcs de cercle introduits par l’intégration des équations différentielles suivant la méthode ordinaire, qui a l’avantage de conduire par la voie la plus simple aux approximations les plus convergentes et les plus appropriées aux usages astronomiques. Je publiai dans la première Partie des Mémoires de l’Académie des Sciences pour l’année 1772, et qui parut en 1776, ces résultats et cette nouvelle méthode de faire disparaître les arcs de cercle, puisée dans la nature même des séries. La forme très-simple des équations différentielles des éléments elliptiques auxquelles j’étais parvenu me fit reconnaître un des éléments les plus importants du système du monde, sa stabilité. Ces équations étant linéaires à coefficients constants, leur intégration donne l’expression finie de chacune des variables par une suite de sinus et cosinus d’angles croissant proportionnellement au temps, et dont les coefficients du temps dans chaque angle sont les racines d’une équation algébrique d’un degré égal au nombre des planètes. Si toutes les racines sont réelles et inégales, ces diverses expressions sont périodiques et les variables restent toujours fort petites ; le système des planètes ne fait donc alors qu’os