Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 5.djvu/41

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centésimal pour un enfoncement de mètres et que la dilatation linéaire des couches terrestres est de pour chaque degré de température. Je trouve, au moyen de ces données, que la durée du jour n’a pas augmenté de de seconde centésimale depuis deux mille ans, ce qui est dû principalement à la grandeur du rayon terrestre.

À la vérité, j’ai supposé la Terre homogène, et il est incontestable que les densités de ses couches croissent de la surface au centre. Mais on doit observer ici que la quantité de chaleur et son mouvement seraient les mêmes dans une substance hétérogène si, dans les parties correspondantes des deux corps, la chaleur et la propriété de la conduire étaient les mêmes. La matière peut être ici considérée comme un véhicule de la chaleur, qui peut être le même dans des substances de densités différentes. Il n’en est pas ainsi des propriétés dynamiques qui dépendent de la masse des molécules. Ainsi, nous pouvons, dans cet aperçu des effets de la chaleur terrestre sur la durée du jour, étendre à la Terre hétérogène les données sur la chaleur relatives à la Terre homogène. On trouve ainsi que l’accroissement de densité des couches du sphéroïde terrestre diminue l’effet de la chaleur sur la durée du jour, effet qui, depuis Hipparque, n’a pas augmenté cette durée de

Le terme dont dépend l’accroissement de la chaleur intérieure de la Terre n’ajoute pas maintenant de degré à la température moyenne de sa surface. Son anéantissement, qu’une très longue suite de siècles doit produire, ne fera donc disparaître aucune des espèces d’êtres organisés actuellement existantes, du moins tant que la chaleur propre du Soleil et sa distance à la Terre n’éprouveront point d’altération sensible.

Au reste, je suis fort éloigné de penser que les suppositions précédentes sont dans la nature ; d’ailleurs, les valeurs observées des deux constantes dont j’ai parlé dépendent de la nature du sol, qui, dans diverses contrées, n’a pas les mêmes qualités relatives à la chaleur. Mais l’aperçu que je viens de présenter suffit pour faire voir que les phéno-