Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 6.djvu/466

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de leurs éclipses ; la découverte de quatre satellites de Saturne, de la rotation de Jupiter et de Mars, de la lumière zodiacale ; la connaissance fort approchée de la parallaxe du Soleil ; une table de réfractions très exacte, et surtout la théorie complète de la libration de la Lune. Galilée n’avait considéré que la libration en latitude ; Hevelius expliqua la libration en longitude, en supposant que la Lune présente toujours la même face au centre de l’orbe lunaire, dont la Terre occupe un des foyers. Newton, dans une lettre adressée à Mercator en 1675, perfectionna l’explication d’Hevelius, en la ramenant à l’idée simple d’une rotation uniforme de la Lune sur elle-même, pendant qu’elle se meut inégalement autour de la Terre ; mais il supposait avec Hevelius l’axe de rotation toujours perpendiculaire à l’écliptique. Cassini reconnut par ses propres observations qu’il lui était un peu incliné d’un angle constant, et pour satisfaire à la condition déjà observée par Hevelius, suivant laquelle toutes les inégalités de la libration se rétablissent à chaque révolution des nœuds de l’orbe lunaire, il fit coïncider constamment avec eux les nœuds de l’équateur lunaire. Tel a été le progrès des idées sur un des points les plus curieux du système du monde.

Le grand nombre des Académiciens astronomes d’un rare mérite et les bornes de ce précis historique ne me permettent pas de rendre compte de leurs travaux. Je me contenterai d’observer que l’application du télescope au quart de cercle, l’invention du micromètre et de l’héliomètre, la propagation successive de la lumière, la grandeur de la Terre et la diminution de la pesanteur à l’équateur sont autant de découvertes sorties du sein de l’Académie des Sciences.

L’Astronomie n’est pas moins redevable à la Société Royale de Londres, dont l’origine est de quelques années antérieure à celle de l’Académie des Sciences. Parmi les Astronomes qu’elle a produits, je citerai Flamsteed, l’un des plus grands observateurs qui aient paru ; Halley, illustre par des voyages entrepris pour l’avancement des sciences, par son beau travail sur les comètes, qui lui fit découvrir le retour de la comète de 1759, et l’idée ingénieuse d’employer les passages de Vénus sur le Soleil à la détermination de sa parallaxe. Je cite-