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essai philosophique

dition. Il est facile de voir que si l’on dispose les valeurs données par les observations, suivant l’ordre de grandeur, la valeur qui occupera le milieu remplira la condition précédente, et le calcul fait voir que dans le cas d’un nombre infini d’observations, elle coïnciderait avec la vérité ; mais le résultat donné par la méthode la plus avantageuse est encore préférable.

On voit par ce qui précède, que la théorie des probabilités ne laisse rien d’arbitraire dans la manière de répartir les erreurs des observations ; elle donne, pour cette répartition, les formules les plus avantageuses, ou qui diminuent le plus qu’il est possible les erreurs à craindre sur les résultats.

La considération des probabilités peut servir à démêler les petites inégalités des mouvemens célestes enveloppées dans les erreurs des observations, et à remonter à la cause des anomalies observées dans ces mouvemens. Ce fut en comparant entre elles toutes ses observations, que Ticho-Brahé reconnut la nécessité d’appliquer à la Lune une équation du temps différente de celle que l’on appliquait au Soleil et aux planètes. Ce fut pareillement l’ensemble d’un grand nombre d’observations, qui fit connaître à Mayer que le coefficient de l’inégalité de la précession