Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/106

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


— « Soit dit, rieuse enfant, c’est un festin de roi ;
Mais venez partager vos fraises avec moi. »

Et tous deux, sans façon, ainsi que sœur et frère,
Sans souci des géants, des nains, du sort contraire,
Assis près de Peau vive où se mirent leurs yeux,
Épuisent le panier en un goûter joyeux.
Le rire épanouit ces deux franches figures
Car la douce gaîté convient aux âmes pures.

— « Maintenant, » fit le preux, « je me dois souvenir
Que d’autres nécromants pourraient bien survenir ;
Chère petite sœur, je veux, quoi qu’il arrive,
Jusqu’au toit de son père escorter ma captive. »

— « Nenni, mon doux seigneur, il ne m’est pas permis ?
Grâce à vous, dans ces bois je n’ai plus d’ennemis ;
Vous avez pour longtemps écarté Mélusine ;