Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/112

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Et peut, d’une aile diaphane,
Toucher au lis sans qu’il se fane,
S’y poser sans courber ses fleurs ;

Où, dans son indécise enfance,
On ne sait de quel nom charmant
Pudeur, amitié, confiance,
Sous cette robe d’innocence
Baptiser ce doux sentiment ;

Où l’on se cherche sans mystère,
Où l’on se rencontre sans peur ;
Où, chaque soir, dans sa prière,
L’un peut dire à Dieu : C’est mon frère,
Quand l’autre lui dit : C’est ma sœur.

A l’heure où le ciel se colore
Des premières roses du jour,
Où le cœur hésite