Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/114

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Veut-il toujours beauté, grâce ou génie ?
Est-ce un essor vers un être idéal,
Est-ce un caprice, un culte, une harmonie,
Est-ce un accord de l’égal à l’égal ?
Veut-il toujours beauté, grâce ou génie ?

La douce flamme a cent foyers divers ;
La douce fleur vient de plus d’une graine,
Fleurit l’été, dans les plus noirs hivers ;
Il naît de tout, et jusque de la haine ;
La douce flamme a cent foyers divers.

C’est d’un sourire et souvent d’une larme,
D’un vague instinct qu’on ne peut définir,
D’un mot du cœur, d’un geste qui nous charme,
C’est d’un espoir ou bien d’un souvenir,
C’est d’un sourire et souvent d’une larme.