Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/115

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Dieu qui le donne en garde le secret.
Pourquoi dans l’air l’atome qui voltige,
Va-t-il ici semer une forêt,
Là féconder une fleur sur sa tige ?
Dieu qui le donne en garde le secret.

On va s’aimer, à quoi le reconnaître ?
L’un près de l’autre on a marché longtemps,
On s’ignorait, se dédaignait peut-être ;
C’était l’hiver et voici le printemps.
On va s’aimer, à quoi le reconnaître ?

Le cœur s’est pris dès le premier regard.
On vient tous deux des deux pôles contraires,
On s’aperçoit de loin et par hasard…
Du premier coup on s’est reconnu frères.
Le cœur s’est pris dès le premier regard.