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IV

Le Talisman


 
Des pins sont clair-semés sur les bruyères sèches,
Noirs au fond d’un ciel rouge, aigus comme des flèches.
Des pics, à l’horizon fermé de toute part,
Des sommets dentelés déchirent le regard.
Voyez, dans ce ravin où, sur la roche aride,
Un vieux hêtre amaigri verse une ombre torride,
Seul dans son manteau sombre, étendu comme un mort,
Voici le cavalier, sans son cheval ; il dort.
Le fidèle Bayard, expirant à la peine,
Gît exposé, là-bas, aux corbeaux de la plaine.