Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/154

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Ainsi quand sur nos pas, la main dans notre main,
Un envoyé du ciel revêt le corps humain,
Il nous est tout pareil, son front n’a rien d’étrange,
L’œil ne voit qu’un mortel, l’esprit adore un ange.

Dans ce monde imprévu, le chanteur chevalier
Se guidait seul, ainsi qu’en un lieu familier.
Jamais de son passé plus vivantes images
N’ont mieux rempli son cœur et reçu plus d’hommages,
Et, s’il en croit ce cœur, jamais il n’a goûté,
Jamais, avant ce jour, il n’a vu la beauté.
C’est un homme nouveau, comme après le baptême,
Guéri, plus fort, plus pur, mais qui reste lui-même.

Jusque dans son harnais par les combats terni,
Rien ne s’était changé, tout s’était rajeuni :
Panache et lambrequins revenaient sur son casque,
Comme sur un vieil arbre un feuillage fantasque ;