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V

La Dernière Fée


 
Entré dans ces jardins, l’homme s’y renouvelle ;
L’œil est plus clairvoyant, la nature est plus belle ;
On vient, tout est nouveau, rien ne semble inconnu ;
On l’avait dans le cœur, on s’en est souvenu.
La fleur qu’en d’autres champs on dédaignait la veille,
Cueillie en ces doux lieux paraît une merveille.
Les oiseaux chantent mieux sur des arbres plus verts.
Qui donc s’est transformé, notre âme ou l’univers ?
Rien ; le cœur bat de même et la terre gravite ;
Mais un hôte meilleur tous les deux les habite.