Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/158

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Où l’essaim trompeur et frivole
Fuyaient ce lieu désenchanté ;

Où les fleurs dont le suc enivre
Mouraient à l’ombre de la croix,
Une fée a lu le Saint-Livre ;
Et Dieu lui donna de survivre
Et la fit reine de ces bois.

Car elle a pris à l’Évangile
Ses inexprimables douceurs ;
Elle est plus simple et moins fragile,
Elle est faite d’une autre argile
Que la plus pure entre ses sœurs.

Elle est docile, humble, apaisée,
Cachant ses discrètes vertus ;
Et les anges l’ont baptisée