Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/161

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Tu ne verras jamais plus qu’elle
Dans la nature et dans ton cœur.

Il marche et, vers la tour, suit la voix qui l’invite ;
Ce chant le contenait, s’il s’élançait trop vite.
Il va, d’un pas égal, humble, et franchit le seuil ;
Sur les cent degrés d’or il monte sans orgueil,
Il entre. Une lueur, à chaque instant croissante,
Dès l’abord inondait la salle éblouissante.
Au milieu, sur un trône aux multiples couleurs
Fait d’un arbre vivant tout couvert de ses fleurs,
Est assise une femme où trône une statue ;
D’une blancheur de neige elle était revêtue,
Lumineuse, immobile en son geste charmant
Comme une étoile fixe au fond du firmament.
La sereine clarté qui l’enveloppe toute
Semble de son beau corps émaner goutte à goutte,
Et circule autour d’elle en de si chauds torrents