Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/168

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L’arbre avec ses rameaux, l’herbe au fond des sillons,
Dans les blés la cigale et les humbles grillons,
La couleur du nuage et le bruit des fontaines,
Le profil rougissant des montagnes lointaines,
La nature attentive avec sa voix de sœur
Traduisaient aussitôt ce que sentait le cœur.
Et, rien qu’à l’écouter, si joyeuse et si tendre,
Rien qu’à la voir, l’un l’autre ils pouvaient se comprendre ;
Tant les vives splendeurs, tant les bruits d’alentour,
N’étaient rien qu’un reflet, qu’un écho de l’amour.


HYMNE.


« D’où viens-tu, feu subtil, âme qui me pénètre,.
Que tout être, aujourd’hui, verse dans tout mon être,
Que j’aspire avec l’air, que j’exhale en tout lieu ?
Pour faire ici la terre et mon âme aussi belles,