Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/171

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Plus forte que la mort et que la volupté…

J’irai, j’emporterai l’Olympe inaccessible !
Combats, douleurs, travaux en dehors du possible,
Tout lot devient heureux par l’amour départi.
Mais que l’indifférence éteigne ton sourire,
Que ton cœur, un instant, de mon cœur se retire..,
Et des saintes hauteurs je tombe anéanti. »

Combien, sous ce beau ciel, l’astre qui les caresse
Mesura-t-il d’espace à l’amoureuse ivresse ;
Combien ont-ils cueilli de fleurs dans ce jardin ;
Quel temps les a gardés la tour dans son Éden ?
Peut-être une heure, un jour, peut-être des années !
Le temps ne compte pas ces heures fortunées ;
Entre deux cœurs heureux qui s’aiment librement,
Les jours, l’éternité ne durent qu’un moment.