Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/176

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— « Adieu. J’obéirai ; je pars, rien ne m’effraye ;
Je pense, à chaque lutte, au prix qui me la paye.
Reposé dans l’amour, je me lève assez fort
Pour ne plus désirer ni redouter la mort ;
Et dans ces pleurs sacrés mon âme est retrempée,
Mieux que dans une eau vive on ne trempe une épée.
Un instant de bonheur est le meilleur soleil
Pour nous rendre au combat après un lourd sommeil.
J’ai contre l’ennemi, j’ai, de plus que mes armes,
Ce pieux talisman qui rompt les mauvais charmes,
Ce chapelet de buis de trois fleurs embaumé,
Don de la belle enfant que l’ange a confirmé.
Je gagnerai par lui plus douce récompense ;
Où le fer ne peut rien, il sera ma défense.
Les fantômes impurs qui longent les chemins
S’évanouiront tous à le voir dans mes mains.
Nul ne me l’ôtera par force ou par adresse ;
Et quand il reviendra dans ces mains que je presse,