Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/201

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Vous amassez, là-haut, pour la race nouvelle,
Un réservoir de vie et de fécondité.

Les oiseaux disparus reviendront avec l’ombre ;
Chaque arbre aura, l’été, son limpide concert ;
Et le riche oasis, peuplé d’hôtes sans nombre,
S’étendra tous les jours aux dépens du désert.

Neige et pluie et rosée iront de branche en branche,
Et la mousse, à vos pieds, les boira longuement ;
Et l’eau s’y fera soufre, au lieu d’être avalanche,
Pour fuir dans le vallon avec un bruit charmant.

Et tout reverdira ; les fils des métairies
Verront s’emplir encor les puits de leurs aïeux ;
Tout, les fruits des vergers, et les fleurs des prairies,
Tout nous vient de ces bois cachés survies hauts lieux.