Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/207

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Dans ces prés ne retourne pas ;
Le bois mort que le vent y sème,
Avec la trace de vos pas,
A caché le sentier lui-même.

Tu peux marcher jusqu’à la nuit ;
Tu seras seul avec ton livre :
On refuse, hélas ! de te suivre
Où, jadis, on t’avait conduit.

Tu n’aurais là d’autre cortège
Qu’oiseaux noirs et loups aux abois ;
L’hiver a changé dans les bois
Vos lits de mousse en lits de neige.

Voici l’heure où le souvenir
Peuple seul la forêt discrète ;