Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/206

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Et, là-bas, fument des sillons
Près de ces tombeaux qu’on aligne.

Le semeur, en grand appareil,
Donne au champ la façon dernière ;
Comme un mort promis au réveil,
Le grain est couché sous la terre.

Mais rien ne parle encor d’espoir ;
Tout s’endort et tout se recueille,
Il n’est resté ni fleur ni feuille ;
Le sol est gris, le ciel est noir.

Connais-tu ces buissons moroses ?
C’est l’aubépine et l’églantier.
Où sont les roses du sentier
Et les mains qui cueillaient ces roses ?