Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/21

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La place est bonne, enfants ! faisons là notre halte.
Déposez vos paniers, cerises et pain bis.
A vos fronts empourprés essuyez ces rubis.
Nous voilà délassés de notre route ardue ;
Tous ces jeunes regards dévorent l’étendue ;
On se tait. Le grillon, les cloches des troupeaux
Troublent seuls, par moments, cet immense repos.
Tous sont comme enivrés de cette paix splendide,
Et le groupe ébloui se serre autour du guide.

Enfants ! sentez-vous bien, présent à vos côtés,
L’hôte qui nous reçoit dans ces lieux enchantés ?
D’un bonheur qu’il a fait, donnons-lui les prémices :
Prions ! à mieux prier les hauts lieux sont propices.
Chaque fois qu’admirant la terre et ses splendeurs,
Enivrés de clartés, de musique et d’odeurs,
Vous atteindrez du pied ces régions sublimes,
Souvenez-vous, enfants, de prier sur les cimes.