Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/219

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Où donc le jardin, la tourelle,
La vigne et le préau joyeux ?
Où donc l’église maternelle,
Les berceaux, les tombeaux d’aïeux ?

Je n’ai plus de ces biens antiques,
Nomade, errant je ne sais où,
Rien, hormis ces humbles reliques
Que l’on peut suspendre à son cou.

Je dors sous des toits éphémères
Où jamais je ne reviendrai ;
Mais j’emporte, au moins, de mes pères
Leur âme… et je la garderai !

Je vis par eux ; en leur présence,
J’interroge, et leur vieille foi