Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/258

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Ils sont prêts à servir, à lécher tous les maîtres.
Mais le sang coule à flots, ils ont bien combattu ;
Ils meurent bravement, c’est leur seule vertu.

Or, sans rien espérer de ces débris d’empires,
Sans croire aux bons, il faut lutter contre les pires.
Nul quand le cri d’alarme a chez nous retenti,
N’est exempt du devoir de choisir un parti.
Tel qui fut sage hier aimant la solitude,
S’est armé comme un autre et s’est fait multitude ;
Le voilà descendu sans haine et sans terreur
Dans ces luttes qu’il juge et qui lui font horreur.

« Aimons jusqu’à la mort la vérité proscrite,
La justice étrangère à ces fougueux troupeaux,
Le droit, dont le nom seul les blesse et les irrite,
Et que je cherche en vain sous un de leurs drapeaux.