Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/259

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« Suivons ce qui du vrai nous garde au moins quelque ombre,
Dieu seul connaît ici le pire et le meilleur ;
Suivons dans le mépris de la force et du nombre,
Le chemin qu’a montré le guide intérieur.

« Qu’importe une défaite, un succès éphémères !
La victoire a sacré plus d’un vil criminel ;
Mais il importe, au prix de cent luttes amères,
De n’avoir pas un jour douté de l’Éternel.

« De n’avoir pas lavé ses mains comme Pilate,
Du sang de l’innocent et du persécuté.
De n’avoir jamais dit au vil peuple qu’on flatte :
« J’ai mis votre intérêt avant la vérité. »

« De n’avoir pas vécu dans un flegme imbécille,
Niant vertus et vice et cherchant le milieu,