Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/270

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Pas un bruit dans l’immense plaine ;
La nature entière est en paix.

On dirait que tout se repose :
Non, tout se hâte avec lenteur ;
L’Esprit caché dans toute chose
Poursuit son travail créateur.

La fleur fait doucement sa graine,
Le bourgeon s’allonge en rameau,
La ruche s’emplit sous le frêne,
L’œuf se brise et devient l’oiseau.

Sous les blés prêts à mettre en gerbe,
Fourmis, cigales et grillons,
Mille insectes, cachés sous l’herbe,
Creusent, après nous, leurs sillons.