Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/271

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L’onde invisible qui serpente
Fuit des fossés vers le ruisseau,
Et la pierre, en suivant sa pente,
Glisse de la cime au coteau.

Partout, aux veines de la terre
Coule un mystérieux ferment ;
La vie accomplit son mystère
Du charbon vil au diamant.

Jamais la grande œuvre ne chôme ;
Poussés d’une invisible main,
Pas de soleil et pas d’atomes
Qui s’attardent sur leur chemin.

Mais de l’astre à la fleur, à l’aigle,
Au blé qui jaunit dans mon champ,