Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/30

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Qu’importe à ton esprit, si dans un coin du globe
Quelques valets impurs s’érigent en tyrans ?
Ton vol sur ces hauteurs à leurs lois se dérobe ;
Nul d’entre eux n’y salit tes yeux indifférents !

Reviens donc habiter en ce monde paisible
Où rien ne trouble l’œil et ne clôt l’horizon,
Où tu sens l’impalpable, où tu vois l’invisible,
Où Dieu seul t’enveloppe et borne ta raison.


III




Déjà le soir ! — « Enfants, votre nid vous rappelle ;
Rentrons, mes chers petits, sous l’aile maternelle. » —
Et là-bas dans les prés, là-haut parmi les bois,
Mille échos argentins répondent à ma voix.
La jeune bande accourt. — « O mes folles abeilles,