Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/29

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Tous ces germes flottants sur la brise qui passe ;
Fais-leur produire en toi la vie et la beauté. .

Aspire avidement toutes les harmonies.
Comme un troupeau lâché dans la prairie en fleurs,
Fatigué de l’étable et des herbes jaunies,
Moissonne les clartés, les accords, les couleurs.

Alors, sentant la vie en toi qui surabonde,
Sors de ton propre cœur, fuis d’énervants sommeils,
Et darde ta pensée aux quatre coins du monde,
Et va saisir ton dieu par delà les soleils.

Poursuis dans cet azur une libre carrière ;
Nul décret au penseur n’y barra le chemin.
Tu peux à l’infini nager dans la lumière,
Sans y choquer ton aile à nul obstacle humain.