Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/67

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

La patrie est vivante et prête à refleurir,
Lorsque les citoyens savent si bien mourir.

Ah ! ce sang est versé pour notre Europe entière !
Entre les cœurs chrétiens il n’est pas de frontière.
La liberté, qu’on souille et qu’on étouffe ailleurs,
Aura pour vous des jours et des soldats meilleurs.
Vous avez fait pour elle, ô morts sans représailles !
Plus en ce jour de foi qu’en dix ans de batailles.
La Vierge qu’insulta notre cynique ardeur
Retrouve enfin, chez vous, sa divine pudeur ;
Grâce à vous seuls, le monde a pu la revoir telle
Qu’il adorait du Christ cette fille immortelle,
Blanche, et douce, et paisible en son chaste maintien,
N’ayant jamais versé d’autre sang que le sien ;
Telle que, dans le cirque, à la mort entraînée,
En face des Césars et de Rome étonnée,
Rayonnante, on la vit, pour ses dogmes nouveaux,