Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/71

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Entend courir la sève et sourdre les idées ;
Qui, même en un cachot, saurait dire, à coup sûr,
S’il se forme un orage, ou si le ciel est pur.

Je vois, j’entends au loin, dans la sphère des âmes,
Grandir et s’approcher des rumeurs et des flammes,
S’amasser pour demain, en un ciel sans courroux,
Les foudres de l’esprit qui combattront pour vous !
Tôt ou tard la justice à ce monde s’impose ;
Un vengeur imprévu naît à la sainte cause.
Peut-être que, ce soir, au milieu des éclairs,
Un autre Labarum paraîtra dans les airs…
Et le bourreau lui-même, étonné de sa chute,
Tendra sa main sanglante au Dieu qu’il persécute ;
Et brisant le sépulcre où dort la liberté,
Le grand peuple martyr sera ressuscité.