Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/92

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J’ai cru, par elle, amant sauvage et furibond,
Aux créneaux de la Tour m’élancer d’un seul bond ;
Mais loin du but j’errais dans la forêt sacrée,
Et m’éveillais, encor hésitant, sur l’entrée.

D’autres guides, ainsi, terribles ou charmants,
M’ont perdu, m’ont lassé de leurs enchantements.
J’ai voulu, maintes fois, recommencer l’épreuve :
Un esprit m’appelait dans l’antre, au bord du fleuve ;
Ange, ou fée, ou démon, tous ceux en qui j’ai cru,
M’ont laissé sur la route, et tous ont disparu.


LE CHEVALIER.


Ces brises du printemps, ce soleil qui m’enivre,
Mes yeux charmés de voir, mon cœur charmé de vivre,
Le murmure qui court sur cette harpe d’or,
Tout me dit qu’en ces bois la fée habite encor :
J’ai vu luire un éclair sous leur ombre éternelle ;
Tu n’as pas su trouver ce qui se cache en elle.