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rafilé la manquasse (mal noté) auprès de son camerluche de cette traverse.

Les gaffiers sont plus mouchiques que lago ; il faut igo (ici) avoir le loubion en poigne pour leur jacter ; ou ils vous bousculent en véritables artoupans.

La cavale (fuite) est plus difficile que lago ; cependant les messiers de cambrouse n’ont pas la même chaleur à pessigner les fagots en campe (fuite).

La tortillade (nourriture) est la même pour la quantité, mais le pivoi est plus chenu, le larton un peu plus savonné que lago et la batouse à limasse plus chenue aussi.

La satonnade roule à balouf. Le toc est un bridon de gaye qui a une poigne esquintante.

Rien de plus à te bonnir sinon que la Fouine, Classique, Escarpe et Greve-cœur te refilent leurs bécots de chouettes, et, pour mon arga, je crois que je serai jusqu’au moment de canner (mourir), ton dévoué.

La Hyène.


Après ces échantillons de l’argot actuel des voleurs parisiens et des forçats, on ne lira pas sans curiosité sept morceaux d’un argot moins connu, celui des malfaiteurs de province. Il diffère des deux autres en beaucoup de points. Beaucoup de ses termes restent inexpliqués dans le corps de notre glossaire, et font soupçonner bien des dialectes inconnus spéciaux à chaque localité. Nous ne désespérons pas néanmoins d’en trouver la clef lors de notre prochaine édition, et nous les donnons dès aujourd’hui parce qu’ils jettent un jour inattendu sur la complexité de notre œuvre. Il y aurait dès aujourd’hui à établir un glossaire par prison. La collation de ces œuvres locales pourrait seule produire un répertoire vraiment utile.

Les lettres auxquelles sont empruntés les passages ci-dessous sont de 1860 ; elles ont été écrites par une détenue de la prison de Besançon.


première lettre.


Cet huissier (concierge de prison) ne gêne en rien pour faire chibis (s’évader) d’ici.

L’onclesse est une coquine finie.

Prenez bien vos précautions de partout et je voudrais que vous