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sur le ventre et à la partie inférieure de la queue ; taches très-prononcées, jamais contigu&s, exactement séparées des taches voisines ; taches en roses couvrant les flancs, une partie de l’omoplate, la croupe et une portion de la queue, composées de trois ou quatre taches noires, formant un cercle imparfait, qui ceint une tache jaune toujours plus foncée que le reste du pelage ; haut du dos, tête, cou, extrémités et parues inférieures du corps couverts de grandes et de petites taches pleines, d’un noir foncé et de forme ronde ou ovale ; taches pleines du corps, jamais en bandes, et taches en roses des flancs ne dépassant jamais un diamètre de om,42 ; oreilles rondes, noires à la base et jaunâtres au bout. La longueur totale des individus adultes est d’environ 2 mètres, sur lesquels la queue occupe plus de om,80 ; enfin, un caractère précieuxqui distingue nettement cet animal de la panthère, avec laquelle il a été souvent confondu, c’est que chez le léopard il n’y a que vingt-deux vertèbres dans la queue, tandis que chez la panthère il y en a vingt-huit. On a assez souvent pris pour des espèces distinctes les jeunes individus du genre léopard ; leur pelage est toujours plus long, d’une nature plus cotonneuse, même un peu crépue ; les taches pleines sont plus ou moins contiguës, et les taches en roses moins distinctement marquées, souvent même effacées ou plus claires qu’à l’ordinaire, le tout suivant la longueur des poils, constamment en rapport avec l’âge des individus. Toutes les taches de la robe des jeunes sont plus claires, et le fond du pelage un peu plus terne que dans les adultes ; d’où il résulte que ces jeunes animaux s’éloignent assez de leur type adulte. Les couleurs du peluge du léopard varient beaucoup ; car il semble aujourd’hui démontré que la panthère noire de Java et de Sumatra n’en est qu’une variété accidentelle, qui semble d’un noir uniforme, mais sur le pelage de laquelle, lorsqu’on la regarde à un certain jour, on peut apercevoir des taches plus noires que le fond du pelage, et à peu près semblables à celles du léopard. Le Muséum d’histoire naturelle a possédé deux individus appartenant à cette variété ou à cette espèce.

Le léopard est un animal farouche, indomptable, qui n’habite que les forêts complètement sauvages. Au moyen de ses ongles puissants et crochus, il grimpe avec agilité sur les arbres, poursuivant sa proie de branche en branche jusqu’au sommet. Ses yeux sont vifs, inquiets, animés d’un mouvement continuel ; son regard est fixe. Malgré sa férocité, cet animal n attaque pas l’homme si celui-ci le laisse tranquille ; mais, k la moindre provocation, il entre en fureur, se précipite sur son adversaire avec la rapidité de la foudre, et le déchire avant qu’il ait pu songer à fuir. Pendant le jour, il dort dans les halliers ; mais, la nuit venue, on le voit souvent rôder autour des habitations pour surprendre les animaux domestiques, les chiens surtout.

Les léopards habitent le nord et le midi do l’Afrique. On les rencontre on Algérie, mais beaucoup plus rarement que le lion. On les trouve en outre dans l’Inde, dans les îles de laSonde, à Java, à Sumatra. D’après Fischer, on les rencontre également en Perse et dans la Mongolie. Les nègres craignent beaucoup cet animal ; cependant ils lui font une chasse active. Les négresses du Congo recherchent beaucoup ses dents pour en faire des colliers. On sait que la robe de ces animaux est très-recherchée par les marchands de fourrures, et que c’est une branche de commerce importante.

— Blas. Le léopard est représenté passant, la tête toujours de front, montrant les deux yeux et les deux oreilles ; sa queue doit être retroussée sur le dos, le bout retourné en dehors.

On appelle léopard lionne celui qui est rampant, parce qu’alors il est dans l’attitude ordinaire du lion.

Vulson de La Colombière, dans sa Science héroïque, dit : « Les léopards représentent ce3 vaillants et généreux guerriers qui ont exécuté quelque hardie entreprise avec force, courage, promptitude et légèreté, ou bien ils peuvent dénoter ceux qui ont remporté des victoires sur les Anglais, qui sont représentés par le léopard. »

Il y a des léopards lampassés, armés, allumés, couronnés, diffamés, moï’nés, dragonnés, naissants, issants, etc.

—■ Familles gui portent un léopard sur leurs écus. Avoyne, en Bretagne : de gueules, à un léopard d’argent passant. — ISeruuviiie, en Normandie : coupé d’argent et de sable, le premier chargé d’un léopard de sable, le second de cinq besants d’argent en orle.-Lyoïmrt : d’or, au léopard lionne de gueules.

— Poucquea : d’argent, au léopard lionne de

sable, lampassé de gueules. — Bardouil, en

Normandie : parti d’argent et de gueules, au léopard de l’un à l’autre. — Pari», en Artois : d’argent, au léopard de sinople, armé et vilené de gueules. — Laval, au Maine : de gueules, au léopard d’or. — Corduen, en Normandie : d’or, en chef ; à dextre, un léopard étèté de sable ; à sénestre et en pointe, deux quintefeuilles du même. — Louvel, en Normandie : de gueules, au léopard d’argent.

— Péiron, en Normandie : de gueules, au léopard d’or. — MomQquet, en Normandie :

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d’argent, au léopard de sable. — Beaucairel’cguillon : d’azur, au léopard lionne d’or.-Cliarticr, en Bretagne : d’argent, à un léopard gisant de sable, armé, lampassé et allumé de gueules. — Cami, en Normandie : de gueules, au léopard lionne d’or, au chef du même. — La Lando, en Bretagne : d’azur, à un léopard d’argent, armé et couronné d’or, accompagné de sept raacles d’argent, quatre en chef, trois en pointe. — Du Fou, en Bretagne : d’azur, au léopard d’or. — Langon do Boîs-Ferrier, en Bretagne : de sable, au léopard couronné d’argent, armé et lampassé de gueules. — Trevou, en Bretagne : d’argent, à un léopard passant de sable. — Quimper de Lnmnacoie, en Bretagne : d’argent, ~à un léopard de sable et trois coquilles du même posées en chef. — Homme, en Normandie : d’azur, au léopard de sable, accompagné de six besants rangés d’or. — Hamr.iière», en Normandie : d’hermine, au chef de gueules, chargé d’un léopard d’or. — Nnrbonne, -en Languedoc : de gueules, écartelé d’azur, au léopard d’argent. — Borde, en Normandie : de sable, au léopard lionne d’argent. — Orici.n» do Bédouin, dans le Comtat-Venaissin : de gueules, au léopard lionne d’or, une trangle d’azur brochante sur le tout ; au chef d’or, chargé d’une aigle de sable. — Broei, en Bretagne : de gueules, à un léopard d’argent chargé d’hermine. — Kergoei, en Bretagne : d’azur, au léopard d’or, l’épaule gauche chargée d’un croissant de gueules.

La province de Guyenne : de gueules, au léopard d’or. — La ville d’Eu, en Normandie : d’argent, à un léopard passant de gueules.-La ville de Poni-Audomer, en Normandie : de gueules, à un léopard d’or passant sur un pont de trois arches d’argent maçonné de sable. — La’ ville de Bayeux : de gueules, au léopard passant d’or, accompagné en chef d’un B et d’un X du même.

LÉOPARD, ARDE adj. (lé-o-par, ar-dede léopard s.). Fam. Cruel, impitoyable : Vous plairait-il seulement, 6 beauté léoparde, me dire le contenu de-cette is^re ?(Regnurd.)

LÉOPARDE, ÉE adj. (lé-o-par-dé — rad. léopard). Dont la peau est tachetée comme celle du léopard : Chiens gris, léopardés sur Véchine. (V. Hugo.),

— Blas. Se dit du lion quand, au lieu d’être rampant, ce qui est sa position ordinaire, il est passant comme le léopard, c’est-à-dire semble marcher : De Moussy : De sable, au lion léopardé d’argent sur une terrasse d’or.

LEOPARD1 (comte Giacomo), célèbre poète et polygraphe italien, né à Recanati (marche d’Ancône) en 1798, mort k Naples en 1837. Fils du comte MonaldoLeopardi, gentilhomme lettré, mais d’idées étroites et despotiques, il fit son éducation à peu près seul, en dévorant tous les livres de la bibliothèque paternelle ; à peine adolescent, il possédait, outre l’italien et le latin, le grec, l’hébreu, le français, l’espagnol et l’anglais. A l’âge de seize ans, il acheva la traduction latine, enrichie de notes savantes, de la Vie de Plolin, par Porphyre ; mais’, auparavant, il avait déjà écrit une Histoire de l’astronomie, publié et commenté des manuscrits grecs inédits ou oubliés, et, entre autres, des fragments de cinquante-cinq Pères de l’Église. Le jeune savant traduisit ensuite en sixains la Batrachomyomac/tie d’Homère, accompagnée d’une dissertation qui fut remarquée, puis plusieurs chants de l’Odyssée, de l’Enéide, la l’ilanomachie d’Hésiode et bon nombre d’idylles, d’élégies, d’auteurs anciens, inconnus ou supposés. Un Commentaire de Pétrarque et une Chresiomalhie italienne, l’Essai sur les erreurs populaires des anciens (1815) témoignèrent d’une maturité plus grande^ d’un jugement sain, en même temps que d’admirables canzoni, publiés dans le Spectateur de Milan (1818-1820), entre autres le beau sonnet à l’Italie, l’ode sur le Monument de Dante à Florence, celle a Aug. May, sur la découverte de la République de Cicéroc, le plaçaient au premier rang des poètes lyriques. Leopardi était depuis plusieurs années en correspondance avec des savants tels que Giordani, Niebuhr, Akerblad, Boissonade, qui saluèrent eu lui un philologue éminent et un grand poète. À dix-neuf uns, il était membre de l’Académie des sciences de Viterbe (1817). Mais la fatigue du travail et l’ennui de l’isolement commençaient à se faire sentir. Connu en Allemagne, admiré en Italie, Leopardi se rendit en 1822 à Rome, où Niebuhr, alors ministre de Prusse, lui offrit à l’université de Berlin une chaire de philologie grecque que le jeune savant refusa. Il était déjà atteint de la phthisie qui devait l’emporter. Souffrant, pauvre et astreint pour vivre à des travaux ingrats, il se laissait parfois aller à la mélancolie, au plus Sombre amour de la mort. Après de nombreuses pérégrinations à Milan, à Bologne, à Pise, il

finit par s’établir à Florence, où d’illustres et généreux amis, Colletta, Capponi, Niccolini Frullani pourvurent à ses besoins et lui épargnèrent les angoisses du dénûment. Dans ce moment de calme et de bonheur, il écrivit ses Paralipomènes à la BaIrachomyomaclde, et publia, grâce a une souscription, des Canzoni (1831) (ju’il dédia à ses amis de Toscane. Cette même année, Ranieri l’emmena à Naples, et Leopardi passa sous ce beau ciel les sept dernières années de sa vie, tantôt à la ville, tantôt à la campagne, entouré de tous

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les soins que pouvait lui prodiguer l’inépuisablo dévouement do Ranieri et de sa sœur, qui partageait la solitude de ces deux hommes d’élite. Enfin, le 14 juin 1837, ce grand écrivain rendit le dernier soupir. Les jésuites ont cherché à faire croire que Leopardi s’était converti sur la fin de sa vie ; ses amis Ranieri et Gioberti ont victorieusement réfuté cette assertion. Son corps fut enseveli près de la grotte du Pausilippe, dans l’église San-Vitale ; Giordani lui fit une épilaphe. « Juste, humain, généreux, d’une rare loyauté, d’une fierté singulière, Leopardi, dit Marc Monnier, méprisait les hommes pour les avoir trop estimés. Il aima deux fois et mourut vierge... Ce cœur, ému des plus délicates émotions, cette imagination vraiment grecque, amoureuse de toute grâce et de toute beauté, cet esprit ivre d’amour, étaient logés dans un corps misérable. Ce grand poète ne présentait aux yeux qu’une pauvre, malingre et souffreteuse créature, atteinte à la foisd’hydropisieet de phlhisie, et déformée par des.gibbosités trop visibles qui lui faisaient honte et mal. Tout cela, relevé par un beau front bien saillant et attristé par deux yeux presque éteints, d’une langueur infinie. >

Une partie de ses travaux philologiques a été publiée par son ami, le célèbre érudit allemand M. de Sinner, sous le titre : Excerpta ex schedis criticis Jacopi Leopardi comitis (Bonn, 1834). L’éditeur Lemonnier, de Florence, a publié un volume de ses Études philologiques, son Essai sur les erreurs populaires des anciens, ses Paralipomènes de ta Batrachomyomachie, deux volumes de Lettres et, ce qui est le plus important, ses Œuvres en vers et en prose, recueillies et précédées d’une notice par Ranieri, en deux volumes composés de poésies détachées et d’une suite de petits traités en prose. Ces Opérette morali sont, en général, des dialogues à la manière de Lucien. Ils renferment aussi tes Dits mémorables de Pnilippe Ottonieri. Ce grand esprit, qui commença par la science et finit par ta poésie, se montra, après l’adolescence, ce qu’il devait être, un penseur du siècle dernier, un poëte du nôtre. Prosateur, Leopardi rappelle la langue élégante et facile, nette et drue de Voltaire ; poëte, son vers, grec par la pensée et par la perfection antique de la forme, rappelle celui d’André Chénier. Comme P.-L. Courier, il fit de petits traités de morale et de politique dans un style très-ètudié, mais très-vivant, et il sut également écrire la langue de l’antiquité avec correction et élégance.

« Leopardi, dit M. Léo Joubert, est un de ces rares génies qui excitent au même degré l’admiration et la sympathie. Philologue, poète, moraliste, il nous étonne par sa fécondité précoce, par la variété et la perfection de ses œuvres ; il nous émeut par l’empreinte trop visible, dans ses œuvres les plus achevées, des circonstances qui tourmentèrent ot abrégèrent sa vie. Des traces de l’infirmité humaine dans un esprit supérieurement doué nous le rendent plus cher. Il est impossible de lire ses ouvrages sans éprouver pour lui quelque chose du tendre intérêt qu’il inspira à tous ceux qui l’approchèrent, sans désirer de connaître jusqu aux moindres détails de sa courte et douloureuse existence... Des ruines de ses constructions philologiques la poésie s’exhala ; une lyre divine se trouva intacte sous ces débris ; il n’eut qu’à la toucher, il en tira les plus mâles, les plus purs accents que son pays eût entendus depuis les immortelles canzones où Pétrarque a pleuré les malheurs et chanté les espérances de l’Italie. Leopardi était né pour la poésie lyrique. Il sentait vivement ; il avait le don de s’émouvoir de ses conceptions au point qu’il ne pouvait plus s’en séparer et les contemplait de ce regard supérieur et désintéressé du poëte dramatique. Ce don, qui n’est pas le premier, mais qui vient aussitôt après la faculté créatrice du poëte épique ou dramatique, le rendait éminemment propre à exprimer les sentiments qui naissent, grandissent au sein d’un peuple, et trop souvent se perdent faute d’avoir été fixés dans une œuvre éclatante et sonore. L’ode n’a pas, comme l’épopée et le drame, l’avantage d’une perspective reculée ; elle s’attaque à la réalité actuelle. Les sentiments qu’elle consacre sont présents et communs. Pour donner à cette ’ réalité une valeur idéale, elle doit employer largement les richesses de l’imagination ; elle doit aussi montrer’, au-dessus des faits dont elle s’inspire, des idées générales qui s’y rattachent et qui appartiennent à tous les temps. «

LEOPAUDl (Pierre-Sylvestre), homme politique italien, né dans les Abruzzes vers la fin du siècle dernier. Exilé du royaume de Naples à la suite des événements de 1820, auxquels il avait été mêlé, il se réfugia en France et ne rentra dans son pays qu après un très-long séjour à Paris. Député au parlement napolitain en 1848, il fut envoyé auprès de Charles-Albert en qualité de ministre et chargé d’affaires de Ferdinand II, À la suite du coup d’État du 15 mai, il fut arrêté, et, après deux ans de prison préventive, il se vit exiler de sa patrie. Leopardi a fait l’histoire de ces événements dans Ses Narraz’ioni sloriche del 1848, livre curieux et plein de faits, qui aeudu retentissement en Franco. En 1861, Leopardi fut envoyé par les suffrages

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de ses concitoyens au parlement de Turin, où il siégea avec les membres de la droite modérée.

LÉOPARDITE s. f. (lé-o-par-di-te — rad. léopard). Miner. Espèce déroche feldspathique.

— Ençycl. La léopardite sa rencontre à Charlotte, dans le comté de Mecklembourg, et dans les mines d’acier du comté de Montgomery et de la Caroline du Nord. Gentle a reconnu que la léopardite est un vrai porphyre veiné par des composés do fer et de manganèse. La base feldspathique dont la cristaIlisation’est marquée est parsemée de petits

cristaux d’orthoclase et de quartz. L’analyse a donné pour ce corps SiO*=75,92 ; Ai*05= 14,47 ; Ke203 = 0,88 ; Mg"0 = 0,09 ; Ca"0 = 0,02 ; Na^O = 4,98 ; KX) = 4, oi ; perte par la calcination, 0,64(= 100,00). Ces nombres s’accordent avec la composition de la substance trachytique décrite par Bunsen.

LEOPAHDO (Alessandro), architecte, sculpteur et fondeur italien, né à Venise vers 1450, mort en 1515. Toute son existence fut absorbée par les travaux dont il enrichit sa ville natale, où il passa toute sa vie. Parmi ses plus beaux ouvrages, on cite : les piédestaux de bronze des mâts décorant la placé Saint-Marc ; la statue éques’re du général Bartolomeo Calloni de Bergame, dont le modèle appartient à Varocchio’ ; l’autel et la statue de saint Jacques, de la chapelle Zeno, à Saint-Marc. On lui attribue aussi, à l’exception de deux slatues, le mausolée d’Andréa Vtndramini, à Saint-Jean-et-Sninf-Paul.

LÉOPOL, ville d’Autriche. V. Lëmberq.

LÉOPOLD, s. m. (lé-p-pol). Numism. Monnaie d’or et d’argent, frappée après le rétablissement du duc Léopold-Joseph dans ses

États, à la suite du traité de Ryswyk.

— Encycl. Ces pièces étaient fabriquées suivant les règlements français, et elles eurent cours comme les espèces du royaume jusqu’en 1766, époque de la réunion du duché de Lorraine à la France. Les léopoids d’or étaient au titre et du poids des louis d’or, et ceux d’argent semblables aux écus ou louis blancs. Louis XIV, par un arrêt du conseil du 3 août 1700, ordonna qu’ils auraient cours les uns et les autres sur le pied des louis et écus de France, conformément à l’arrêt du conseil du 13 juillet précédent ; depuis ils ont été, comme les autres espèces étrangères, reçus dans l’hôtel des Monnaies d’après leur poids et leur titre, au prix fixé par les ordonnances.

Les léopoids d’or avaient pour type l’effigie du duc, et au revers l’écu aux armes de Lorraine, couronné, avec la légende : spks mea tu, domine (Mon espoir, c’est vous, Seigneur). 11 y avait des doubles et des demiléopoids d’or, des doubles et des deini-iéopoids d’argent.

Les léopoids d’argent étaient marqués des mêmes empreintes que ceux d’or, à l’exception do la légende, qui était ainsi conçue : speravi in te, domine (/’ai mis mon espoir en vous, Seigneur).

LÉOPOLD, dit l’Illustre, margrave d’Autriche, mort en 994. C’est de lui que descendent les margraves et les ducs d’Autriche, de la maison de Babenberg ou Bamberg, qUi gouvernèrent jusqu’en 1246. Investi du margraviat par Othon II, Léopold jeta les fondements de la nationalité autrichienne, dont il constitua le territoire, battit plusieurs fois les Hongrois qui ravageaient son domaine, et fit tellement prospérer le pays confié à ses soins qu’il excita la jalousie de plusieurs princes voisins, qui cherchèrent à arrêter le dé-’ veloppeinent de cette puissance.

LÉOPOLD, dit le Beau, margrave d’Autriche, mort en 1090. Il était fils d’Ernest le Vaillant, et prit parti pour Rodolphe de Souabe contre Henri IV. Celui-ci battit Léopold et le déclara déchu de ses possessions, dont il investit le duc de Bohême, Léopold, défait à Malberg par les Bohémiens, les vainquit dans une seconde rencontre et les chassa de l’Autriche, qu’il gouverna paisiblement jusqu’à sa mort.

LÉOPOLD (saint), dit le Pieux, margrave d’Autriche, fils du précédent, mort en 1136. Ce prince consacra son règne à l’amélioration du sort et des mœurs de ses sujets, parmi lesquels il s’efforça constamment de propager l’instruction. Malgré son horreur pour la guerre, les circonstances le forcèrent à épouser la cause de Henri IVetcelle deHenri Vetà lutter contre les Hongrois. Après la mort de Henri V, plusieurs princes allemands offrirent à Léopold la couronne, qu’il déclina et qui fut, à son instigation, placée sur la tête de Lothaire, duc du Suxe. De sa femme Agnès de Souabe, Léopold eut dix-huit enfants, parmi lesquels figure Otto de Freisungue, l’historien de Frédéric Barberousse.

LÉOPOLD I«, duc d’Autriche, né en 1157, mort en 1194. Après diverses luttes soutenues tant contre les Bohémiens et les Styriens que contre les Hongrois, il se croisa en 1190 et alla rejoindre 1 armée chrétienne qui faisait le siège de Saint-Jean d’Acre. Outragé par Richard Cœur de Lion, il revint en Autriche ; mais lorsque Richard traversa ses États pour regagner l’Angleterre, Léopold le fit arrêter, le livra à Henri VI, et Caïur de Lio.n

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