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ne put recouvrer sa liberté qu’en payant une rançon de 170,000 marcs d argent, dont 20,000 revinrent à Léopold. Excommunié par ■ le pape Célestin III pour le fait d’avoir arrêté un croisé, le duc d’Autriche mourut, k quelque temps de là, d’une chute de cheval.

LÉOPOLD II, dit le Glorieux, duc d’Autriche, né en 1292, mort en 1326, et petit-fils de Rodolphe de Habsbourg. La guerre civile qui éclata à propos du double sacre des deux compétiteurs à l’empire, Louis de Bavière et Frédéric le Beau ; frère de Léopold, engagea ce dernier dans une série non interromÊue de luttes, dont l’issue ne fut pas toujours eureuse. On sait la défaite que lui fit subir, à Morgarten, une poignée de montagnards suisses, dont il fut obligé de reconnaître l’indépendance. Il tourna alors ses armes contre Louis de Bavière, le contraignit tant par la force que par l’intrigue k céder le pouvoir à Frédéric le Beau ; mais, à la mort de Léopold, Louis chassa Frédéric et reprit la direction absolue de l’empire.

LÉOPOLD 111, dit le Prcn», duc d’Autriche, né en 1351, mort en 1386. Son existence ne fut qu’une guerre perpétuelle. Après avoir acquis des princes de Bavière le Tyrol, il attaqua Venise à plusieurs reprises, et finit par lui arracher plusieurs villes que la république lui abandonna, préférant les voir entre les mains du duc d’Autriche plutôt que de les céder au roi de France François Ier. Fort de ce premier succès, Léopold allait mettre k exécution son dessein de s’établir fortement en Italie, lorsque la révolte des villes de Souabe, unies aux cantons suisses, le rappela en Allemagne. Il marcha aussitôt contre les Helvétiens, qu’il rencontra à Sempach, engagea l’action avec vaillance ; mais, écrasé par eux, il fut tué dans le combat.

LÉOPOLD 1er (Ignace), empereur d’Allemagne, fils de Ferdinand III, né à Vienne en 1640, mort le S mai 1705. Il succéda à son

Ïière en avril 1057. Son règne fut une longue utte contre l’indépendance de la Hongrie, les entreprises des Turcs et la puissance de Louis XIV. En 1683, Vienne, sa capitale, assiégée par Kara-Mustapha, fut délivrée par la valeur de Jean Sobieski, k qui il daigna à peine témoigner sa reconnaissance. Les Hongrois, qui s étaient alliés aux Ottomans pour secouer le joug autrichien, succombèrent k leur tour, et Léopold les fit décimer par l’échafaud (1687). Moins heureux avec la France, il vit ses généraux battus par Turenne sur le Rhin, dut signer le traité de paix de Nimègue (1679), recommença la lutte en 1686, ne put empêcher les Français de ravager le Palatinat et souscrivit aux conditions du traité de Ryswyk en 1697. Ses armées, sous les ordres du prince Eugène et de Louis de Bade, marchèrent alors contre les Turcs, qui furent battus k Zentha, h Salankemen. Ces victoires eurent pour résultat de faire abandonner k l’Autriche par les Ottomans, en vertu du traité de Carlowitz (1699), toute la Hongrie en deçà de la Save. Le*oi d’Espagne, Charles II, étant mort l’année suivante, Léopold résolut de mettre sur le trône de ce pays son fils Charles et entreprit alors contréla France (1700) cette fameuse guerre de la Succession d’Espagne, qui ne devait se terminer qu’après sa mort. C’était un prince instruit, très-artiste, bon musicien et d’une simplicité qui contrastait singulièrement avec le faste de Louis XIV.

LÉOPOLD II (Pierre-Joseph), empereur d’Allemagne, fils de Marie-Thérèse et de François I«, né en 1747, mort en 1792. Il devint grand-duc de Toscane k l’âge de dix-sept ans. S’entourent d’hommes éclairés et adoptant les idées de réforme des philosophes de ce siècle, il régénéra la Toscane, corrigea ce que la législation de ses États avait de barbare, et fut un des premiers en Europe à abolir la peine de mort, à laquelle il substitua celle des travaux forcés. La mort de Joseph II, son frère, le mit en possession do la couronne impériale en 1790.11 eut le bonheur d’exécuter les améliorations que son prédécesseur n’avait fait qu’ébaucher et de rétablir l’influence de l’Autriche. En moins de deux années il fit la paix avec les Turcs, arrêta les projets ambitieux de Catherine en Orient, acquit une prépondérance marquée à Berlin, reconquit la Belgique soulevée et calma la Hongrie. À ce moment, la Révolution française portait l’effroi chez les puissances voisines. Léopold, cependant, ne parutpas d’abord vouloir s’en déclarer l’ennemi ; ce n’est que d’après les sollicitations pressantes et réitérées de sa sœur Marie-Antoinette, avec laquelle il entretenait une correspondance secrète, qu’il se décida à organiser la coalition et à’conclure le fameux traité de Pilnitz (27 août 1791). Il mourut le 2 mars 1792, après quelques jours de maladie. On a prétendu que le vieux parti autrichien, qui blâmait son esprit d’innovation, l’avait fait empoisonner.

Léopold (ordre de). Nom de deux ordres modernes de chevalerie, qui appartiennent l’un à l’Autriche et l’autre k la Belgique.

— I. François I« créa le 8 janvier 1808, en mémoire de son père Léopold II, l’ordre de Léopold. Comme l’ordre de Saint-Étienne, il a été institué pour récompenser les vertus et les services civils ; mais, contrairement à ce dernier, qui ne peut être accordé qu’k des nobles, l’ordre de Léopold est conféré sans

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avoir égard à la naissance., uft première admission de chevaliers n’eut lieu qu’en 1809. L’empereur est grand maître de l’ordre, dont les membres sont divisés en trois classes : les grands-croix, les commandeurs et les chevaliers. Les grands-croix et les commandeurs ont leur entrée à la cour en tout temps ; les chevaliers eu jouissent seulement les jours de fête. Les commandeurs reçoivent le titre de baron, et les chevaliers la noblesse héréditaire. L’empereur donne aux grandscroix le titre de cousin. La fête de l’ordre se célèbre le premier dimanche après l’Epiphanie. La décoration consiste en une croix k huit pointes ou quatre branches, au milieu desquelles est un écusson portant entrelacées les trois lettres F. I. A., qui signifient Francisco^ Imperator AustrijE. Autour de l’écusson on lit cette devise : Intisgritati et mbrito (À l’intégrité et au mérite). Au revers, on trouve ces mots : Opes regusi corda subditorum (La richesse des rois se trouve dans le cœur de leurs sujets). Cette devise était celle de l’empereur Léopold II. Les grands-croix portent cette décoration à un ruban passé en écharpe de droite k gauche ; ils ont, en outre, la plaque de l’ordre sur la gauche de leur habit. Les commandeurs ont la. croix suspendue au cou et les chevaliers à la boutonnière. Dans les grandes cérémonies, les grands-croix portent la décoration suspendue k un collier. Le costume des cérémonies est rouge et blanc, et le même, k l’exception du manteau, pour toutes les classes.

— II. L’ordre belge de Léopold fut créé par une loi du 11 juillet 1332, et ses statuts reproduisent presque en entier ceux de la Légion d’honneur. Il est destiné k récompenser les services rendus k la patrie, et le talent ou le mérite qui honore le pays. Les nominations appartiennent au roi, qui fait insérer l’arrêté conférant cette distinction et les motifs qui la justifient dans le Ilulletin des lois. Les soldats et sous-officiers, membres de l’ordre, jouissent d’une pension annuelle de 100 fr. Elle cesse si le militaire est promu au grade d’officier. Tout membre de la Chambre des représentants qui reçoit l’ordre de Léopold k un autre titre que pour motifs militaires est soumis k une réélection. La qualité de membre de l’ordre est perdue ou suspendue par les mêmes causes qui font perdre ou suspendre pénalement les droits de citoyen belge. L ordre se compose de cinq classes ; grands-cordons, grands officiers, commandeurs, officiers et chevaliers. On porte les armes aux trois dernières classes ; on les présente aux deux premières. La décoration de l’ordre consiste en une croix blanche émaillée, portant une couronne de laurier et de chêne entre chacune des quatre branches, qui sont k angles rentrants avec huit pointes pommetées d’or. Le médaillon du milieu, émaillé de noir, est entouré d’un cercle rougo entre deux petits cercles en or, avec le chiffre du roi, composé de deux L et de deux R, " et de l’autre côté les armes du royaume (un lion couronné) avec cette devise en exergue : I’Union fait la force. Le tout est surmonté d’une couronne royale et attaché k un ruban ponceau moiré. Les militaires portent, comme marque distinctive, deux glaives placés en support de la couronne. Les grands-cordons et les grands officiers portent également sur la plaque de l’ordre les glaives en or croisés sous l’écusson ou le médaillon. Les grands-cordons portent une étoile à huit rais d’argent, brodée sur le côté gauche de l’habit ; la croix est suspendue a un ruban en écharpe descendant de l’épaule droite vers le côté gauche. Dans les cérémonies, ils portent le grand collier de l’ordre, partagé en trois parties qui alternent : la couronne, le lion et les deux lettres L et R entrelacées. Le collier est en or. Les grands officiers portent la croix de l’ordre en argent, brodée sur l’habit, du côté gauche, et garnie de rayons d’argent entre chaque branche. Les commandeurs portent la croix de l’ordre suspendue k un ruban passé en sautoir autour du cou. Les officiers la portent k un ruban surmonté d’une rosette et passé k hi boutonnière. Les chevaliers la placent de même, mais sans rosette au ruban. La décoration esî en or pour les quatre premières classes et en argent pour les chevaliers. Le nombre des membres est illimité.

LÉOPOLD 1er (Georges-Chrétien-Frédéric), roi des Belges, né k Cobourg le 16 décembre 1790, mort au château de Lacken le 10 décembre 1865. Il était fils du duc François de Saxe-Cobourg-Saalfeld, qui lui fit donner une instruction brillante autant que solide. A peine âgé de dix-huit ans, il entra au service de la Russie, et en 1808 accompagna, comme général d’état-major, l’empereur Alexandre k Erfurt. Peu de temps après il dut, pour obéir aux exigences de Napoléon, quitter l’armée russe, et il se mit à voyager ; mais en 1813, lors du soulèvement de 1 Allemagne contre le despote français, il rentra dans l’armée d’Alexandre comme général de cavalerie, et se distingua durant les campagnes de Saxe et de France, principalement à la bataille de Leipzig. Il entra dans Paris k la suite des souverains alliés et accompagna ensuite en Angleterre l’empereur de Russie. Appelé au congrès de Vienne, Léopold quitta l’Angleterre pour n’y revenir qu’après la bataille de Waterloo. Le 27 mars 1816, il se fit naturali LEOP

ser Anglais, et quelques semaines après il épousait la princesse Charlotte, héritière présomptive de la couronne d’Angleterre, prenait rang de prince du sang, recevait avec le titre de duc de Kendal une pension de 50,000 livres sterling. La fin prématurée de sa jeune épouse (1817) fit évanouir les espérances qu’avait pu concevoir Léopold sur le trône d Angleterre ; mais il conserva la faveur et l’amitié du roi George, qui le nomma feld-maréchal, membre du conseil privé, et il continua d’habiter Londres.

Le prince Léopold avait refusé le trône de Grèce, lorsque le A juin 1831 il fut élu roi des Belges. Il n’accepta la couronne que conditionnellement, c’est-à-dire sous la réserve que les Belges obtiendraient la ratification d un règlement diplomatique. Puis le prince se décida k accepter définitivement, après s’être assuré de l’appui du roi des Français. Le gouvernement anglais, qui avait mis en avant la candidature de Léopold, se servit de son influence pour provoquer un nouvel arrangement plus favorable k la Belgique. La conférence accorda le Luxembourg au nouveau roi, Maestricht sur la Meuse, pour s’y appuyer militairement en cas de guerre avec la Hollande, et ne mit k sa charge que la portion de la dette générale du royaume qui était d’origine belge.

Le prince Léopold, assuré d’être soutenu contre (es revendications armées du roi de Hollande, se rendit enfin en Belgique, et le 12 juillet 1831 il prêta le serment d’observer la constituiion. Le roi de Hollande protesta alors auprès des puissances et en appala à la force des armes. Léopold demanda aussitôt k Louis-Philippe d’intervenir, ainsi qu’il l’avait promis, pour faire exécuter les décisions de la conférence de Londres, et une armée de 50,000 hommes, commandée par le maréchal Gérard, se réunit dans le nord de la France et marcha vers la frontière. L’armée belge venait d’être battue à deux reprises par les Hollandais, sous les ordres du prince d’Orange, lorsque le maréchal Gérard entra en Belgique (9 août). À cette nouvelle, le roi de Hollande ordonna k ses troupes de battre en retraite et de repasser la frontière. C’est alors que les plénipotentiaires de la conférence de Londres s’entendirent et signèrent le traité dit des Vinyt-quatre articles, qui fixait les limites de la Belgique et les dédommagements k donner par elle k la Hollande. Le roi Léopold, l’indépendance de la Belgique et sa neutralité étaient reconnus, et les’ cinq grandes puissances’demeuraient garantes du traité.

Le 8 août 1832, Léopold épousa la princesse Louise d’Orléans, fille de Louis-Philippe. Peu après, le roi de Hollande ayant refusé de retirer ses troupes d’Anvers et de diverses positions, sur la rive gauche de la Meuse, faisant partie de la Belgique, la guerre recommença. Léopold fit un nouvel appel k la France et k l’Angleterre ; le maréchal Gérard revint en Belgique et assiégea Anvers, qui tomba en son pouvoir le 23 décembre 1832. Un traité de statu quo, conclu pour cinq ans, permit alors k la Belgique de s organiser et de se donner en 1833 la constitution libérale qui la régit encore et k laquelle elle doit sa prospérité. Toutefois, jusqu’en 1839, époque k laquelle les gouvernements hollandais et belge finirent par reconnaître l’un et l’autre le traité des Vingt-quatre articles, les appréhensions d’une guerre imminente entre les deux pays séparés, maintinrent en Belgique une inquiétuue qui nuisit forcément k sa prospérité. Pendant cette période, Léopold vit son pouvoir attaqué par plusieurs conspirations orangistes et se trouva dans une situation difficile par suite de la division du pays en deux partis de force k peu près égales, le parti catholique et le parti libéral. Mais comme il était un homme prudent et sage, qui avait pris au sérieux son rôle de roi constitutionnel, il s’attacha k s’incliner constamment devant la manifestation de l’opinion publique, k laisser la nation se gouverner elle - même par ses députés, et il parvint ainsi k se concilier l’estime de tous les partis. Grâce k sa sagesse, la Belgique, jouissant d’une paix profonde, acquit un énorme développement agricole, industriel et commercial, fut dotée d’un réseau de chemins de fer, d’institutions de crédit, etc., et Léopold ne cessa de présider aux améliorations de toute sorte qui firent la prospérité du pays. La sagesse de ses conseils lui valut d’être fréquemment consulté par Louis-Philippe, qui le chargea k maintes reprises de lui servir d’intermédiaire auprès des gouvernements étrangers, notamment lors du réveil de la question d’Orient et lors des mariages espagnols. Prenant ses ministres parmi les chefs de la majorité, il gouverna tour k tour avec des cabinets catholiques et des cabinets libéraux. Les libéraux étaient au pouvoir aveu le ministère Frère-Orban et Rogier lorsque la révolution de 1848 balaya en France Louis-Philippe du trône. Cette révolution eut son contre-coup en Belgique, où il se produisit alors une effervescence assez vive. Entrevoyant la perspective d’être détrôné, il ne vint pas un instant k l’esprit de Léopold de se maintenir par la force. Aux premières manifestations républicaines qui se produisirent, il déclara aux Chambres que, n’ayant point accepté le trône de Belgique par ambition personnelle, si sa personne pouvait être un oostacle au bonheur de son peuple, il

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était tout prêt k déposer la couronne. On le supplia de garder un titre qu’il portait si clignement, et cet acte de loyauté et de désintéressement fut encore un acte de la plus

haute habileté.

La révolution de 1848 amena en Belgique quelques nouvelles réformes dont le roi prit lui-même l’initiative. Le timbre des journaux fut supprimé, le cens électoral réduit de façon k augmenter considérablement le nombro des électeurs, et l’agitation républicaine cessa presque aussitôt. L’arrivée au pouvoir, en France, de Louis Bonaparte causa une vive inquiétude en Belgique ; il était k craindre en effet que cet aventurier ne fit quelque tentative pour s’emparer des frontières du Rhin. Sous le coup de cette appréhension, en 1S51 l’armée belge fut augmentée, réorganisée, les forteresses armées, et le roi Léopold so retourna vers l’Autriche afin de donner k la Belgique un puissant protecteur.

Tandis qu’il entamait des négociations avec l’empereur d’Autriche, les vives attaques de la presse belge contre le gouvernement français qui venait d’accomplir le coup d’État du 2 décembre lui suscitèrent de menaçantes réclamations de la part du cabinet des Tuileries, et Léopold se vit en quelque sorte contraint de faire voter par les Chambres belges une loi portant répression des offenses commises enversJes souverains étrangers. L’industrie linière et celle de la laine.souffraient aussi de ces refroidissements entre les deux nations voisines, et le parti libéral, hostile k la France bonapartiste, fut renversé des affaires par le parti catholique, naturellement sympathique au régime de compression établi dans notre pays (1852).

Pendant ce temps, l’Autriche, qui avait accueilli favorablement les avances de la Belgique, proposa de donner une archiduchesse en mariage au duc de Brabant, fils aîné du roi Léopold. La majorité du jeune prince ayant été proclamée, il épousa peu après, le 22 août 1853, l’archiduchesse Marie, fille de l’archiduc Joseph, palatin de-Hongrie. En 1854, un traité de commerce resserra encore les rapports qui unissaient la Belgique k l’Autriche. La même année, Napoléon recevait le roi des Belges k Caluis et, peu de temps après, k Biarritz. C’est vers cette époque qu’k propos du voyage du duc de Brabant k Paris, Léopold se vit accusé de se laisser dominer par le gouvernement français ; mais le peuple, qui voit souvent plus juste que les plus fins politiques, ne ratifia point ce jugement, et le 21 juillet 1856, le vingt-cinquième anniversaire de l’avènement de ce prince au trône de Belgique fut célébré avec une pompe inaccoutumée. Cependant les partis belges n’avaient pas pour cela déposé leurs vieilles haines. Au mois de mai de l’année suivante, des troubles eurent lieu k Bruxelles, et le roi rappela au ministère MM. Frère-Orban et Rogier ; les Chambres furent dissoutes, et les collèges électoraux, ayant été de nouveau convoqués, se prononcèrent en faveur du parti libéral. En 1S63 Léopold adhéra au projet de congrès européen mis en avant par le cabinet des Tuileries, ’et depuis cette époque il conclut de nombreux traités de commerce avec la France, la Suisse, la Hollande, la Suède et la Norvège et même la Chine.

Outre le duc de Brabant, qui lui a succédé sur le trône sous le nom de Léopold II, il eut de son mariage avec la reine Louise d’Orléans, morte en 1850 : l» Philippe, comte de Flandres, né k Lacken en 1837, marié avec la princesse Marie de Hohenzollern-Sigmaringen, sœur du prince Charles de Roumanie, et 2" la princesse Marie-Charlotte, née k Lacken en 1S40, qui épousa l’archiduc Maxiîuilien d’Autriche, empereur du Mexique en 1S64 et fusillé trois ans plus tard.

Léopold Ier fut sans contredit le roi le plus sage, le plus estimé et le plus populaire de son temps. Nul plus que lui ne prit au sérieux sou rôle de monarque constitutionnel et la fameuse maxime de M. Thiers : ■ Le roi règne et ne gouverne pas. » C’était, k vrai dire, bien moins un souverain que le président d’une république. Aussi sa mort fut-elle en Belgique l’objet des plus vifs* regrets. Léopold avait des goûts peu dispendieux et une tendance marquée k la simplicité dans l’ameublement de ses résidences comme dans sa toilette. Il aimait k vivre comme un bon bourgeois, sans étiquette et sans faste, dans sa résidence d« Lacken, et il employait la plus grande partio de sa liste civile (2,751,322 fr.) k secourir les malheureux, k encourager les lettres, les arts et les sciences. Il était grand liseur, aimait les longues promenades et les courses k cheval. Comme lord Palmerston, qu’il citait souvent, il pensait que, pour se bien porter, un homme a besoin de quatre heures de plaisir par jour. Il "se levait de bonne heure et s’occupait avec une grande assiduité des affaires de l’État ; jamais il ne remettait une signature au lendemain. Léopold s’occupait volontiers de botanique et d’astronomie. Il avait un goût marqué pour les romans, et l’on raconté que, pendant la dernière maladie qui l’emporta, il s’était entouré de livres de littérature légère afin de conserver toute la sérénité de son esprit. Bien qu’il fût protestant, Ses enfants ont été élevés dans la religion catholique.

Léopold (ordre de). V. plus haut.

LÉOPOLD II (Louis-Philippe-Marie-Victorjj