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MACC

reçut bientôt après le grade de colonel dans l’armée, et fut chargé du commandement d’un régiment dans l’île de Cuba. Pendant un voyage qu’il fit à Madrid en 1843, il se trouva de nouveau en pleine guerre civile, combattit les insurgés dans la capitale, sous les ordres de Narvaez et avec le grade de brigadier. Maréchal de camp en 1846, Mac-Crohon devint l’année suivante gouverneur de Santiago et commandant du district oriental de l’île de Cuba. Pendant les trois années qu’il remplit ces fonctions, il se montra administrateur habile et repoussa avec succès les tentatives de l’aventurier Lopez pour s’emparer de l’île. Sa conduite lui acquit la faveur de la reine Isabelle qui, après son retour en Espagne, le nomma successivement membre du conseil d’outre-mer, sous-secrétaire du ministère de la guerre dans le cabinet O’Donnell, ministre de la guerre par intérim (1855), lieutenant général, capitaine général de la Nouvelle-Castiile (1858), ministre de la marine et des colonies cette même année, et bientôt après ministre de la guerre, pendant que le maréchal O’Donnett dirigeait l'expédition du Maroc. En 1860, José Mac-Crohon déposa le portefeuille de la guerre et fut nommé capitaine général des îles Philippines.

MAC-CULLOCH (John), géologue et chimiste anglais, né à Guernesey en 1773. mort en 1835. Reçu docteur en médecine a dix-huit ans, il fut d’abord aide-chirurgien dans l’armée, puis exerça la médecine à Blackheath (1807). Sir Humphrey Davy, qu’il connut vers cette époque, lui donna le goût de la chimie, et diverses missions scientifiques dont il fut chargé l’amenèrent à faire une étude approfondie de la minéralogie et de la géologie. La Société royale de Londres et celle de géologie l’admirent au nombre de leurs membres. En 1820, il devint le médecin de Léopold de Saxe-Cobourg (depuis roi des Belges) et enseigna la chimie à l’École militaire de la compagnie des Indes. Chargé de lever la carte géologique de l’Écosse, il accomplit cette importante mission pendant les années 1828-1832. Mac-Culloch, dont la mémoire était extraordinaire, possédait des connaissances universelles : on le citait comme une encyclopédie vivante. Ses principaux ouvrages sont : Description des îles ouest de l'Ecosse (1819, 2 vol. gr. in-8°) ; Classification des roches (1821, gr. in-8°) ; l’Écosse (182-1, 4 vol.in-3o) ; Essai sur la Malaria (1827, in-8°) ; Essai sur les maladies rémittentes et intermittentes (1828, 2 vol. in-8°) ; Système de géologie (1831, 2 vol. in-8«).

MAC-CULLOCH (John-Ramsay), économiste anglais, né à Wigton en 1789, mort en 1804. Il fonda, en 1817, l’Écossais, organe des opinions libérales en Écosse, fut nommé, en 1828, professeur d’économie politique à Londres, occupa sa chaire avec distinction jusqu'en 1832, et, six ans après, il devint contrôleur du Stationery office. En 1843, il fut nommé membre associé de l’Académie des sciences morales et politiques de Paris.

Mac-Culloch a publié un très-grand nombre d’ouvrages économiques, dans lesquels on trouve des vues philosophiques élevées, et où il défend les principes libéraux, la liberté du commerce avec un talent des plus remarquables. Nous citerons entre autres : le Dictionnaire pratique, théorique et historique du commerce et de la navigation commerciale (Londres, 1855) ; Dictionnaire géographique, statistique et historique des différentes contrées du globe (Londres, 1851) ; Tableau descriptif et statistique de la Grande-Bretagne (Londres, 1847), excellente statistique raisonnée ; De la richesse des nations, par Adam Smith, avec des notes et une biographie de l’auteur (Édimbourg, 1828) ; Principes d’économie politique, et recherches relatives à leur application avec un tableau de l’origine et des progrès de cette science (Edimbourg, 1849), ouvrage qui a été traduit en français par A. Planche (1851, 2 vol.), et qui avait été publié, en 1825, sous le titre de Discours sur l'origine, le progrès, l'objet et l'importance de l'économie politique, suivi de l'Essai d'un cours sur les principes de cette science ; Traité des principes et de l’influence pratique de l’impôt et du système d’amortissement (Londres, 1845) ; Littérature économique ou Catalogue méthodique d’un choix de diverses publications dans les diverses branches de l économie politique (Londres, 1845), précieuse bibliographie spéciale dont nous n’avons pas encore l’analogue en France ; Traité du droit de succession (Londres, 1848), et Essais et traités sur divers sujets d’économie politique. Outre ces ouvrages, Mac-Culloch a publié un grand nombre de brochures, entre autres : l’Essai sur les circonstances qui déterminent le taux des salaires et le sort des classes laborieuses (Édimbourg, 1820) ; Esquisse historique de la banque d’Angleterre, avec un examen de la question do prolongation de cet établissement (Londres, 1831), et Sur le commerce, son principe et son histoire (Londres, 1833)

MAC-CULLOCH (Horatio), peintre Écossais, né à Glascow en 1800. Il s’est fixé à Edimbourg, où il a étudié son art, et est devenu membre de l’Académie écossaise. Cet artiste, peu connu en France, s’est adonné avec succès au paysage. Depuis son oeuvre de début, les Bords de la Clyde (1829), il a exposé un grand nombre de tableaux, dont les plus estimés sont : Highland Loch, Loch-an-Eilan, la Forêt de Cradon, et le Lac Catrine, qui a figuré à l’Exposition universelle de 1867.

MAC-CURTIN (Hugh), philologue irlandais, qui vivait au xviii e siècle. Il acquit une connaissance approfondie de la langue et de la littérature de son pays, puis il publia : Elements of the irish language (Louvain, 1728), grammaire irlandaise, et English and irish Dictionary (Paris, 1732), le premier livre qui ait été publié en France avec des types irlandais.

MACCUS, type comique des Romains. L’abbé de Saint-Non, voyageant en Italie en 1782, s’exprimait ainsi au sujet d’un bronze de la galerie.du marquis Capponi : « Ce qui paraîtra peut-être singulier, c’est de retrouver ici un Polichinelle absolument semblable au nôtre pour les traits essentiels, la bosse devant et derrière, à l’exception de quelques, petites différences d’ajustement qui no sont qu’une affaire de mode. » Ce Polichinelle antique qui frappait les regards de l’abbé de Saint-Non, c’était Maccus.

La figure de Maccus, dit M. Champfleury dans son Histoire de la caricature antique, est très-répandue ; elle est représentée dans l’antiquité sous diverses formes, même sous celle de marionnette. Maccus, chez lès anciens, est populaire par son masque comme Polichinelle en France, Punch en Angleterre ; et je voyais dernièrement dans le musée archéologique de Moulins un Maccus mobile, servant évidemment de jouet aux enfants. Les savants, à l’inspection d’un masque si répandu, se sont demandé si le bouffon n’arrivait pas d’Israël, d’Égypte ou de Grèce, Quelques-uns ont disserté sur la courbe israélite de son nez, voulant en faire un Juif. Voici sur l’origine de ce personnage et de son nom l’opinion professée par Charles Magnin, dans ses Origines du théâtre moderne. Le nom de Maccus, personnage grotesque des Atellanes, natif d’Acerra, sur le territoire osque, signifie, comme celui du Calabrais Pulcinella, - son héritier, un poussin, un cochet. Maccus, le Calabrais jovial et contrefait, héros des farces atellanes, est devenu, d’après M. Magnin, dans les rues de Naples, par la simple traduction de son nom, le très-sémillant seigneur Polichinelle. On rapporte généralement à Maccus les nombreuses représentations des bossus obscènes qui occupent le premier rang parmi les personnages ithyphalliques des poteries de l’Etrurie ou de la Grande-Grèce. C’est ainsi qu’on remarque, au musée Campana du Louvre, une figurine de terre cuite ayant à la fois les épaules et le ventre très proéminents. Une autre figurine, appartenant à M. Comarmont, représente un personnage analogue, celui-ci accroupi, chargé par derrière d’une bosse et par devant, en guise de contre-poids, dit M. Magnin, « d’un autre genre de difformité. »

Ces figures sont des corruptions du type primitif ; le véritable Maccus de Campanie n’a’rien de ces difformités..

Antony Rich, l’auteur du Dictionnaire d’antiquités, ne croit pas que Maccus ait fait partie de la troupe de comédiens atellanes, en compagnie du Parasite, de Bucco, de Pappus, de Dorsenùs, de Manducus. Nous croyons qu’il y a beaucoup de vrai dans cette opinion de Rich et que personne, du moins, n’a mieux défini le caractère de l’ancien Maccus. Le caractère de Maccus nous parait facile à expliquer, en dehors des hypothèses des commentateurs. Aristophane, dans ses Chevaliers, parle d’un personnage dont il exprime la sottise et l’inepte épaisseur par cette épithète, [niiiaxnoxôta]. C’était la, chez les Grecs, le sens du verbe [icoutoâirilai], et ils appelaient [maxxu] un personnage féminin doué des mêmes qualités. Les mots macci, bûccones, étaient pour les Romains des sortes de noms communs signifiant : des imbéciles, des esprits bouchés. Aujourd’hui encore les Italiens désignent un sot par matto, mataccio. Maccus était donc un sot, un niais ; c’était en outre un glouton vorace. Maccus prête à rire par sa rusticité d’allure, par sa tenue disgracieuse, par sa démarche incertaine, indécise, vacillante. Il lui en arrive mainte mésaventure et maint dommage, à la grande joie des spectateurs. C’est ainsi que nous le représente Novius dans son Maccus en exil. Maccus fait la cour à toutes les femmes, et encourt dans ses prouesses plus d’une déception. burlesque. Dans les Deux Maccus de Pomponius, une fille l’invite à venir chez elle. Le rendez - vous est accepté ; l’amoureux y vole, et, au moment où il se croit le plus heureux des hommes, il s’aperçoit qu’on s’est moqué de lui ; sa découverte ne peut s’exprimer qu’en latin : Perii, non puella est ! nam quid abscondisii inter nâtes ?

Maccus est trompé par tout le monde, sert de risée à tout le monde. D’autres pillent, volent, font des bêtises... Le mari survient, et Maccus est toujours le battu»

MACDIARMID (John), littérateur anglais, né à Weem (Écosse) en 1779, mort à Londres en 1808. Il fut rédacteur en chef de la Saint-James’ Chronicle. Dans un ouvrage intitulé : An inquiry into the System of military defence of Great-Britain (Londres, 1803, 2 vol.. in-8°), il conclut à la nécessité d’une armée permanente. On a encore de lui : An inquiry into the nature of civil and military subordination (Londres, 1820, 2 vol.) ; Lives of british statesmen (1807, in-4<>), "réédité en 1820. Cet ouvrage est malheureusement inachevé.

MACDONALD (Andrew), littérateur anglais, né à Leith (Écosse) vers le milieu du xviii e siècle, mort en 1790. Il entra d’abord dans les ordres, puis quitta l’Église pour s’adonner entièrement a la culture des lettres et vint se fixer à Londres. Il a publié Velina, a poetical fragment (1780) ; un roman : Un indépendant ; puis une tragédie : Vimonda, avec Henry Mackensie, pièce qui fut représentée à Londres avec succès. Macdonald était un homme, d’esprit, de savoir et de goût. Il avait épousé une servante d’auberge et il vécut dans l’indigence. Ses oeuvres, ont été publiées sous le titre de Miscellaneous Works (Londres, 1791, in-8o).

MACDONALD (miss), jeune héroïne-écossaise, attachée au parti des Stuarts, et qui s’est rendue célèbre en sauvant la vie au prétendant Charles-Édouard, née vers 1726. Les Macdonald avaient armé leurs dans pour soutenir la descente opérée en Écosse par le prétendant ; mais toute l’année royaliste se débanda, après avoir été défaite à Culloden, et le prince, poursuivi jusqu’au bord de la mer, où il ne put s’embarquer ; fut réduit à se cacher dans des cavernes, aux environs du petit port d’Arizaig, et à vivre de quelques provisions d’eau-de-vie, de pain d’orge et de poissons que que ses compagnons parvinrent à se procurer. Les soldats du duc de Cumberland le suivaient à la trace, alléchés par la promesse d’une récompense énorme, et le serraient de si près qu’il allait infailliblement tomber entré leurs mains, lorsqu’un heureux hasard le sauva. Miss Macdonald, qui galopait à cheval à travers les plaines arides et les défilés montagneux d’Inverness, s’arrêta devant un groupe d’hommes vêtus de haillons sordides, exténués par la faim.

< Le prince, qui l’avait vue au temps de ses succès, dit Voltaire, la reconnut et s en fit reconnaître. Elle se jeta à ses pieds ; le prince, ses amis et elle fondaient en larmes, et les pleurs que Mlle de Macdonald versait dans cette entrevue si singulière et si touchante redoublaient par le danger où elle voyait le prince. On ne pouvait faire un pas sans risquer d’être pris. Elle conseilla au prince de se cacher dans une caverne qu’elle lui indiqua au pied d’une montagne, près de la cabane d’un montagnard connu d’elle et affidé, et elle promit de venir le prendre dans cette retraite ou de lui envoyer quelque personne sûre qui se chargerait de le conduire.

■ Le prince s’enfonça-donc encore dans une caverne avec ses fidèles compagnons. Le paysan montagnard leur fournit un peu de farine d’orge détrempée dans l’eau ; mais ils perdirent toute espérance lorsque, ayant passé deux jours dans ce lieu affreux, personne ne vint à leur secours. Tous les environs étaient garnis de milices. Il ne restait plus de vivres aux fugitifs ; une maladie cruelle affaiblissait le prince, son corps était couvert de boutons ulcérés. Cet état, ce qu’il avait souffert et tout ce qu’il avait à craindre mettaient le comble à cet excès des plus horribles misères que la nature humaine puisse éprouver ; mais il n’était pas au bout. >

Enfin miss Macdonald, après l’avoir fait plusieurs fois changer de retraite, lui trouva un asile dans la chaumière d’un paysan, au milieu de marais impénétrables. Ce fut là qu’elle le rejoignit, « Elle lui dit qu’elle pouvait le sauver en lui donnant des habits de servante qu’elle avait apportés avec elle, • mais qu’elle ne pouvait sauver que lui, qu’une seule personne de plus serait suspecte. Les compagnons du prince n’hésitèrent pas à préférer son salut au leur. Ils se séparèrent en pleurant. Charles-Édouard prit des habits de servante et, suivit, sous le nom de Betty, Mlle de Macdonald. •

Macdonald (miss) apportant des secours auprétendant Charles-Édouard, après la bataille de Culloden, tableau de Paul Delaroche (Salon de 1827). Le maître a retracé dans cette page, une des moins célèbres de son oeuvre, épisode caractéristique, raconté par Voltaire et mis en scène par Walter Scott, de la fuite aventureuse du prétendant. Il a choisi le moment où la jeune fille vient apporter des aliments aux fugitifs exténués, et présente au prince les vêtements féminins sous lesquels il devra fuir, sous peine de mort. La composition est bien ordonnée, comme dans toutes les toiles de Delaroche, et si celle-ci est moins célèbre, c’est qu’elle fut exposée par lui au même Salon que deux autres œuvres capitales, la Mort d Elisabeth et la Mort du président Duranli,

Ce charmant tableau mit en pleine lumière les qualités d’un talent mieux approprié a l’analyse des faits et aux interprétations ingénieuses qu’aux vastes entreprises de l’imagination. On peut lui reprocher une sorte d’affectation théâtrale. La touche en est pleine de grâce, mais d’une grâce un peu recherchée. Peint pour M. Schroth, il a passé dans la collection du duc de La Rochefoucauld. Reynold l’a gravé à la manière noire.

MACDONALD (John) ; savant anglais, né à Kingsbury, État de New-York, en 1759, mort à Exeter en 1831. Sa mère, Flora Macdonald, célèbre par la part décisive qu’elle prit à l’évasion de Charles-Édouard en 1746, alla sa réfugier avec son mari en Amérique. C’est là que naquit John Macdonald. Le jeune homme prit du service dans la Compagnie des Indes, se fit remarquer comme un excellent officier du génie et devint rapidement capitaine. Une Série d’observations qu’il fit sur la détermination des pôles magnétiques et sur les variations de l’aiguille aimantée aux Indes, à Sumatra, à Sainte-Hélène, lui valut d’être nommé membre de la Société royale de Londres. Vers 1800, Macdonald se rendit en Angleterre et devint successivement lieutenant-colonel, commandant de l’artillerie à Édimbourg et ingénieur en chef du fort Swedborough. Outre de nombreux mémoires insérés dans les Philosophical Transactions et autres recueils, on a de lui : l’Officier expérimenté on Instructions du général Wimpffen à son fils (Londres, 1804) ; Traité sur les communications par voie télégraphique par terre et par mer (Londres, 1808) ; Traité explicatif des principes constituant la pratique et la théorie du violoncelle (Londres, 1811) ; Dictionnaire télégraphique (Londres, 1816), travail considérable qui ne contient pas moins de cent cinquante mille mots ou groupes de mots et qui fut publié aux frais de la Compagnie des Indes.

MACDONALD (Jacques - Étienne - Joseph-Alexandre), duc du TARENTE, maréchal et pair de France, né à Sancerre en 1765, d’une famille écossaise venue en France k la suite des Sparts, mort en 1840. Il fit ses premières armes.dans le régiment irlandais de Dilion, pendant la campagne de Hollande en 1784, et y conquit le grade d’officier, qui lui fut conservé par la République. Fait capitaine après la bataille de Jemmapes, où il se distingua particulièrement, il parcourut rapidement les autres grades jusqu à celui de colonel. Bientôt nommé général de brigade (1795), et coinmandant en cette qualité à l’avant-garde de l’armée du Nord sous Piehegru, il poursuivit, depuis Valeneiennes jusqu’au delà de l’Ems, les Anglais commandés par le duo d’York, passa le Wahal sur la glace, sous le feu des , batteries ennemies, et fit prisonnière la flotte hollandaise (1795). Ce fuit d’armes, unique dans l’histoire, lui valut sa nomination au grade de général de division (1790).

Après avoir servi en Allemagne et en Italie, le général Macdonald fut nommé gouverneur de Rome et des États de l’Église (1798). À l’approche de Mack, il évacua Rome et futJattaqué à Otricoli. Le général ennemi, dont l’armée était de 80,000 hommes, fut battu et mis en déroute par 25,000 Français réunis sous les ordres de Championnet, et dont Macdonald commandait le principal corps. Devenu général en chef de l’armée de Naples après l’arrestation de Championnet (1799), Macdonald achevait de soumettre le royaume, lorsque les avantages remportés pnrSouwarôw dans la haute Italie 1 obligèrent à évacuer les États napolitains. Il traversa la Toscane, alors qu’on le croyait cerné, et’culbuta l’ennemi, puis disputa pendant trois jours à Souwarow la victoire deiaTrebbia(juin 1799), et parvint à opérer, près de Gênes, sa jonction avec Moreuu. À la suite de cette campagne, qui l’avait placé si haut dans l’estime publique, il fut employé à l’intérieur et eut letort grave d’aider’ puissamment Bonaparte lors du funeste coup d’État du 18 brumaire. Après la bataille de Marengo, il reçut le commandement de l’année des Grisons, eut à

vaincre mille obstacles pour parvenir jusqu’au Splùgen et chassa les Autrichiens de poste eu poste sur une ligne de 60 lieues de montagnes (1801). Peuapiès, Macdonald fut envoyé comme ministre plénipotentiaire en Danemark, où il resta jusqu’en 1803. Disgracié lors de l’affaire de Moreau, dont il prit la défense, ce ne fut qu’en 1809 qu’il reprit du service. Mis alors à la tête d’une division en Italie, il passa l’Isonzo, chassa les Autrichiens de lu position de Goritz, concourut k la victoire do Raab, et rejoignit Napoléon près de Vienne. À Wagram, sur ie champ de bataille, il fut fait maréchal pour avoir décidé le succès de la journée en enfonçant le centre de l’armée ennemie, que protégeaient 200 pièces de canon, et à son retour à Paris il reçut le titre de duc de Tarente (1810). Envoyé ensuite en Catalogne, il s’empara de la place de Figuières (1811), payant partout de sa personne. Dans la campagne de Russie, il eut le commandement du 10e corps. Il passa le Niémen à Tilsilt, s’empara de Dunabourg et occupa la ligne de Riga. Après avoir, pendant près d’un mois, livré sous cette ville de sanglants combats, le 10e corps fut obligé de se replier par suite des désastres de la grande armée. Le 13 décembre 1812, Macdonald était abandonné devant l’ennemi par les Prussiens du. général York, placés sous ses ordres, et cependant il soutenait vigoureusement les attaques des Russes, et faisait sa retruite sans être entamé. En 1813, ayant rencontré ces mêmes Prussiens du général York, il les battit à Mcrsebourg. A LuUen, à Bauizen et à-Leipzig, il sa conduisit glorieusement ; plus heureux que Poniatowskî, il traversa l’Elster à la nage. Il eut encore part à la victoire de Hanau, où les Français écrasèrent une partie des troupes germaniques qui venaient de les trahir. Pendant la campagne de 1814, il soutint sa grande renommée militaire et suivit Napoléon à Fontainebleau. Aussitôt après l’acte d’abdication, il donna son adhésion au nouvel ordre de choses, et il accepia la pairie le 4 juin 1814. Au retour de l’Ile d’Elbe, le duc de Tarante quitta Paris avec Louis XVIII dans la nuit du 19 au 20 mars 1815 et, après