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l’avoir accompagné jusqu’à Menio, il revint h Paris, refusa do servir l’empereur, et fit son service dans ! : i garde nationale comme simple grenadier. Enfin, après Waterloo, il reçut la mission de licencier l’armée de la Loire ; il fut nommé peu de temps après grand chancelier de la Légion d’honneur, dignité qu’il conserva jusqu’en 1831. Les honneurs de tout genre dont le combla le gouvernement de la Restauration ne l’empêchèrent pas de faire preuve, à la Chambre dos pairs, d’une réelle indépendance. Après la Révolution de 1830, comme sa santé s était sensiblement affaiblie, il se retira dans sa terre de Coureelles, où il resta presque constamment jusqu’à sa mort. Il s’était marié trois fois. De sa dernière femme, MU’ de Bourgoing, il eut fin fils, qui hérita de son titre et lut, Sous le second Empire, chambellan et membre du Corps législatif.

MACDONALU (Francis), général italien, né à Pescara en 1777, mort à Florence en 1837. 11 s’attacha aux principes de la Révolution et, après l’évacuation de Naples par les Français, il fut forcé de partir pour la France, où il prit du service. Il lit la campagne d’Italie sous Brune et sous Masséna, devint lieutenant général, fut mis à la tète de l’année na’ politfiine et s’empara d’Aucune. En 1814, Joachim Murât le nomma ministre de la guerre. Après la chute de ce roi, il passa ses dernières années auprès de la reine Caroline.

MACDONALD (Laurence), sculpteur écossais, né vers 1815. Il fit ses études artistiques à l’Académie royale de Londres, puis se rendit en Italie et se fixa à Rome. Macdonald s’est attaché aux traditions de l’art classique et ses œuvres, dont les sujets sont empruntés à la mythologie grecque et romaine, se recommandent par la correction du dessin, par

la grâce des attitudes et par l’heureux arrangement des draperies. On cite parmi ses

meilleures statues : Andromède, Hyacinthe, Ulysse, Eurydice, Aréthuse, ine Bacchante, etc. Sa statue représentant Ulysse et son chien, a figuré à l’Exposition universelle de 1855.

MACDONALDIE s. f. (muk-do-nal-dî — de Alacdanald, ii. pr.). Bot. tieure de plantes, de la famille des orchidées, qui croissent dans la Nouvelle-Hollande.

MAC-DONALL-STUAUT, voyageur écossais, né en 1818, mort en 1S63. Il s’occupait de commerce lorsqu’il émigra en Australie, où pendant plusieurs années il s’adonna à l’agriculture. En 1857, il prit la résolution de traverser le continent australien, mais sa tentative échoua. L’année suivante, il parvint à atteindre le lac Torrens en traversant des territoires jusqu’alors inexplorés. En 1860, Mac-Donall-Stuart s’avança jusqu’à. 20° de latitude ; mais, là encore, il dut s’arrêter devant les attaques des indigènes. Loin de se laisser décourager par les obstacles et par les fatigues, l’intrépide explorateur partit de nouveau en 18B1 et purvint jusqu’au 17° 36’ de latitude. Il dut encore revenir sur ses pas. Bientôt après, eu 18G2, grâce au gouverne•roent de I Australie méridionale, qui lui fournit les moyens de faire une nouvelle expédition, Mac-Donall partit avec neuf compagnons et soixante et onze chevaux portant des provisions, des tentes, etc. « Les voyageurs, dit M. René Lutz, traversèrent cette fois tout le continent australien ; le point où ils touchèrent lu mer se trouve à quelque distance à l’est de l’embouchure d’Adélaïde, au bord d’une vaste baie que forme le golfe de Vau-Diemen, et qui fut nommée baie Elisabeth, en l’honneur de miss Elisabeth Chumbers, tille d’un des plus ardents promoteurs de l’expédition. Ils hissèrent le drapeau britannique sur un arbre voisin du rivage et

confièrent à la terre une inscription qui attestait, la réussite de l’entreprise. •

À la suite de ce voyage, Mac-Donall mourut victime des fatigues inouïes qu’il avait subies, laissant sur les productions, le climat, ta nature du sol et sur les indigènes de l’Australie d’inLéressants et précieux renseignements.

MAC-DOWAt (Guillaume), diplomate écossais. V. Dowal.

MAC-DOWELL (Patrick), sculpteuranglais, né à Belfast (Irlande) eu 1799, Il perdit son père de bonne heure, et sa mère, laissée presque sans ressource par cette mort, ne put lui faire donner qu’une instruction très-incomplete. Par bonheur pour lui, le maître d’école de Belfast, chez lequel il étudia, étaitgraveur, et, frappé des dispositions précoces de l’eu-ant pour le dessin, il les encouragea de son nieux en lui faisant copier des gravures. A douze ans, Mac-Dowell fut placé chez un pasteur du Hainpshire, et deux ans plus tard il entra comme apprenti chez un carrossier de Belfast, chez lequel il demeura quatre années. Un sculpteur français, nommé Chenu, dont il rit par hasard la connaissance, lui donna des leçons dont il tira le plus grand profit. Quelques réductions exécutées par lui, entre autres celle de la Vénus au miroir, de Donatelli, attirèrent l’attention des connaisseurs, et le prix que l’artiste en retira le mit à même de ne plus travailler que d’après ses propres inspirations. Après avoir exécmô plusieurs bustes, qui furent exposés à l’Académie royale, il produisit plusieurs œuvres remarquables, entre autres : les Amours des anges, sujet emprunté à un poème do Moore ; Cephale et Procris, d’après Ovid# ; Baccltiiset le Satyre ; une Jeune fille lisant, etc. Cette

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dernière statue valut à l’artiste la protection d’un riche amateur, T. W. Beaumont, qui lui fournit les moyens d’aller passer huit mois en Italie et lui fit promettre de ne travailler pendant trois ans que pour lui. Dès lors la voie du succès fut ouverte à Mac-Dowell, et, en 1846, il devint membre de l’Académie royale de Londres. En 1S55, il envoya à l’Exposition universelle de Paris cinq plâtres ou marbres, notamment : Eve et la Jeune fille lisant, qui lui valurent une mention honorable. Parmi les autres travaux de cet artiste, il faut citer : Jeune fille allant au bain (1840) ; la Prière (1S42) ; l’Amour triomphant (1844) ; Cupidon (lSis) ; la Statue du vicomte d’Exmouth, pour l’hôpital de Greenwich (1846) ; le Premier chagrin (1847) ; Virginius et sa fille (1847) ; Cupidon et Psyché (1849) ; Eve (1S49) ; Lord Warren, statue en bronze (1S50) ; Psyché (lS50) ; Y Ecolier endormi (1851) ; l’Aniow oisif (1852) ; le Rêve en plein jour (1853) ; la Première épine dans la oie (1855) ; Lord Belfast, statue en bronze pour la ville de Belfast, etc.

Bien qu’elles s’éloignent de toute imitation servile de l’antique, les œuvres de Mac-Dowell prouvent une étude assidue de l’art classique et attestent en outre un remarquable talent d’exécution. Ce qui les caractérise en général, c’est une grâce mélancolique et tranquille, unie à un sentiment profond des formes féminines. Les figures d hommes ne sont pas toujours taillées assez vigoureusement, mais plusieurs d’entre elles sont des morceaux d’un mérite capital,

MAC-DOWELL (J.), général américain, né dans l’état d’Ohio vers 1818. Il est neveu du général Cass. De retour de France, où il venait de faire ses études, il fut admis à l’École militaire de West-Point, d’où il sortit en 1838 dans l’arme de l’artillerie. Lorsque éclata aux États-Unis la guerre civile (1861), Mac-Dowell, alors brigadier général, fut chargé d’enlever Manassus-Junction, tête des chemins de fer de Virginie, puis, de concert avec Mac-Clellan et Patterson, de se rendre maître de la capitale des confédérés. Parti la 15 juillet 1861, Mac-Dowell s’avança jusqu’à Bufl’s-Run sans rencontrer de résistance ;, mais là il se trouva en présence de collines boisées, hérissées d’artillerie, éprouva un échec d’avant-garde et, désireux de prendre sa revanche, sans attendre la jonction des généraux qui opéraient de concert avec lui, il livra bataille aux confédérés sous les ordres de Beauregard (21 juillet). Pendant la première partie de la journée, la victoire resta à Mac-Dowell ; mais dans l’après-midi, Beauregard ayant été rejoint pnr le corps d’armée, composé de troupes fraîches, du général Johnston, une terreur panique s’empara des fédéraux, qui éprouvèrent une complète déroute. Mac-Dowell, après cet échec, dut se démettre de son commandement entre les mains de Mac-Clellan et accepter, sous ce général, un commandement secondaire. En 1362, il fut mis à la tête du premier corps de l’armée du Potomac. Les fédéraux qui s’étaient avancés vers Richmond, ayant été contraints ’d’opérer leur retraite, Mac-Dowell reçut l’ordre de s’opposer à la marche victorieuse des confédérés et de réunir ses forces à celles du général Pope, qui en prit le commandement suprême. Malgré leurs efforts, les deux généraux fédéraux furent successivement battus le 20, le 23, le 27 et le 31 août sur le Rappahannock, entre Manassas et Warrenton, et ils durent opérer une désastreuse retraite au delà du Potomac ; à la suite de ces insuccès répétés, Mac-Dowell, qui avait perdu la confiance des soldats, se démit de son commandement et ne prit plus part aux opérations de la guerre.

MACDUFF, bourg d’Écosse, comté et à 2 liilom. E. de Bantf, avec un petit port sur le golfe de Murray ; 2,250 hab.

MACE (John), musicien anglais, né en 1C13, mort en 1709- Il vint se fixer en 1690 à Londres, où il donna des leçons de luth, de" téorbe, de viole, et il inventa un double luth, auquel il donna le nom de diphone. C’était un homme d’un caractère original et plaisant, qui ne manquait ni de savoir ni de goût, ainsi qu’il en a donné la preuve dans un ouvrage intitulé : Monuments de lu musique ou Mémorial de la meilleure musique pratique, tant sacrée que profane (Londres, 1676, in-fol.), qui vaut beaucoup plus par le fond que par la forme.

MACÉ (René), bénédictin et pnëte français. Il vivait au xvi" : siècle et fut l’historiographe de François Ier, après Guillaume Crestin, Macé continua la Chronique française commencée par son prédécesseur, et donna la description du Voyage de Churles-Quint eu France (1539, inédit).

MACÉ (Gilles), littérateur français, né à Caen en 1586, mort à Paris eu 1637. Il descendait de Robert Macé", qui introduisit le premier en Normandie les caractères de foute et fut le maître du célèbre Christophe Plantin. Reçu avocat au bailliage de sa ville natale, dit Lebreton, il continua, tout en exerçant Cette profession, l’étude des mathématiques, pour lesquelles il avait une grande prédilection, et les enseigna publiquement dans l’université de Caen. Il s’occupa plus spécialement de la science astronomique et lit, au témoignage de Daniel Uuet, plusieurs observations du ciel avec beaucoup d’mtel MACE

ligence et d’exactitude. On a de ce personnage : De la comète de 1618 (Caen, 1619, infol.), ouvrage estimé lors de son apparition, et quelques poésies qui, dit-on, ne sont pas sans mérite. Gilles Macé, selon l’usage du temps, mêlait, à l’astronomie un grain d’astrologie judiciaire.

MACÉ (Charles), dessinateur et graveur, né à Paris vers 1631. Il est connu pour avoir dessiné et gravé 11 ï pièces du Recueil de 2S3 estampes gravées à l’eau-forte par les plus habiles maîtres de ce temps, d’après les dessins des grands maîtres que possédait M. Jabach et qui depuis sont passés au cabinet du roi (Paris, 1754, in-fol.).

MACÉ (François), théologien et écrivain français, né à Paris vers 1640, mort dans la même ville en 1721. Il fut successivement secrétaire des finances de la reine, diacre, chanoine - chevecier de Sainte-Opportune, puis aumônier du roi. Ses ouvrages sont : Psaumes et cantiques de l’Église, avec une paraphrase traduite du latin (Paris, 1686, in-8» ; 1706, in-12) ; Traduction de l’Imitation de Jésus-Christ, avec une épître dédicatoire anonyme à la duchesse de Bourgogne (Paris, 169S, in-12 ; 1700, in-S° ; 1718, in-24) ; Méditations du Père Busée sur les Évangiles (Paris, 1G84, in-12, plusieurs édit. ; celle de 1720 contient des additions et une vie du Père Busée) ; les Douze testaments des patriarches, trad. du latin (Paris, 1713, in-12) ; Abrégé historique de l’Ancien et du Nouveau Testament (Paris, 1704, 2 vol. in-12) ; la Science de l’Écriture sainte, réduite en tables générales (Paris, 1708, in-4"). Il a laissé les matériaux d’une Histoire critique des papes jusqu’à Alexandre VII, On lui doit encore : Histoire des quatre Cicéron (Paris, 1714 ; La Haye, 1715), où l’on trouve beaucoup de recherches ; Mélanie ou la Veuve charitable (Paris, 1729, in-12), ouvrage posthume, qui a été attribué à l’abbé de Choisy.

MACÉ (Antonin-Pierre-Laurent), historien français, né à Plouër (Côtes-du-Nord) en 1812. Élève de l’École normale (1834-1837), il a suivi la carrière de l’enseignement, a professé successivement l’histoire à Nantes, Montpellier, Toulouse, Lyon, au collège Louisle-Grand à Paris, s’est fait recevoir docteur es lettres en 1846 et a été appelé, en 1849, à occuper une chaire d’histoire à ia Faculté de Grenoble. M. Macé est membre de la Société de l’histoire de France. On lui doit : Cours d’histoire des temps modernes (1840, 3 vol. in-8o) ; Des lois agraires citez les Romains (1846) ; les Voyageurs modernes dans la Cyrénaîque et le Silphium des anciens (1857, in-8o) ; Excursions aux environs de Grenoble (1857, in-8«) ; les Chemins de fer du Dauphins (1860, in-16) ; Grenoble, itinéraire (1861, in-18) ; Mémoire sur la géographie du Dauphiné (1863, in-18), etc. M. Macé a publié en outre la traduction de l’Histoire des Allobroges, d’Aymar du Rivail (1S53), et celle de l’Histoire du Dauphiné au xvme siècle, d’A. Goluitz (1854).

MACÉ (Jean), écrivain français, né à Paris en 1S15. Bien qu’appartenant à une famille d’ouvriers, il reçut une solide instruction. En 1825, il commença à suivre les cours du collège Stanislas et, à vingt et un ans, il fut chargé d’enseigner l’histoire dans cet établissement. M. Jean Macé était maître de conférences au collège Henri IV, lorsqu’il se vit appelé sous les drapeaux et incorporé au 1er léger, où, peu après, il obtint le grade de caporal. Racheté du service par un de ses anciens professeurs, il devint son secrétaire et conserva ce titre jusqu’à la mort de son protecteur (1847). Fortement attaché aux idées républicaines, -M. Jean Macé accueillit avec joie la révolution de 1848. Peu après, il entra dans !e journalisme et devint un des collaborateurs de la République. Forcé de quitter Paris lors des horribles proscriptions qui suivirent l’attentat du 2 décembre 1851, il alla chercher un asile en Alsace, à Bebleuhçim, dans un pensionnat déjeunes filles, appelé le Petit-Château, où le hasard l’avait conduit l’année précédente, pendant un voyage qu’il avait fait pour organiser dans l’Est la correspondance d’un journal. Là, il devint tout à la fois professeur de sciences naturelles, de géologie, d’histoire, de littérature et même de tenue des livres. Ce fut dans cette paisible retraite que M. Macé eut l’heureuse idée d’écrire pour les enfants des ouvrages de vulgarisation scientifique. Son premier livre, l’Histoire d’une bouchée de pain, lettres à une petite fille sur nos organes et nos fonctions (1801, in-18), n’était rien moins qu’un chef-d’œuvre du genre et eut un succès retentissant. Tout en publiant d’autres ouvrages qui n’ont fait qu’accroître sa réputation, M. Macé écrivit dos articles dans des revues, dans des journaux et voua complètement sa vie à la noble tâche de propager l’instruction dans les masses. Après avoir organisé la Société des bibliothèques communales du Haut-Rhin (1863), il se rendit l’année suivante à Paris, où il l’ouda et dirigea avec l’éditeur Hetzel, si connu dans les lettres sous le pseudonyme de P.-J. Stahl, le Magasin d’éducation et de récréation, recueil bimensuel illustré, auquel il a fourni de nombreux nrticles. Deux ans plus tard, en 1866, M. J. Macé créa la Ligue de l’enseignement, qui compte aujourd’hui plus de 30,000 adhérents. Grâce à son initiative infatigable, la iigue ne s’est pas bornée à favoriser l’établis MACE

sèment d’écoles populaires ; elle a créé tin grand nombre de bibliothèques communales et militaires et s’est mise à la tête du pétitionnement en faveur de l’instruction gratuite et obligatoire, pétitioiïnement qui a recueilli plus d’un million de signatures.

M. Macé possède un talent tout particulier

Ïiour rendre accessibles àl’enfance les parties es plus ardues de la science et pour leur donner un intérêt des plus vifs. Son style est simple, clair, facile et plein d’une bonhomie charmante. Nous citerons de lui : Contes du Petit-Château (1862, in-18) ; Théâtre du PetitChâteau (1862, in-8") ; Arithmétique du grand papa ou Histoire de deux murchands de pommes (1803, in-18) ; les Serviteurs de l’estomac, pour faire suito à l’Histoire d’une bouchée de pain, dont nous avons parlé plus haut (18S6, in-8») ; Morale en action (1865) ; l’Œil (1869) ; Lettre d’un paysan d’Alsace à un sénateur (1870, in-32) ; la Séparation de l’Église et de l’école (1872) ; la. Demi-instruction (1872). Ces deux derniers écrits sont destinés à répandre les idées de la Ligue de l’enseignement, dont M. J. Macé est président.

MACEDO ou MACEDOiN, dieu égyptien, fils d’Osiris. Il fit avec son père la conquête des Indes, puis donna son nom à la Macédoine. Il portait pour habillement de guerre une* peau de loup, et, selon quelques mythologues, il avait la tète de cet animal.

MACEDO (François de), jésuite, puis cordelier, et fécond écrivain portugais, né à Coïmbre en 1596, mort à Padoue en 1681. Il publia la plus grande partie de ses ouvrages sous le nom de François de Saint-Augustin. La révolution de Portugal de 1640 ayant éclaté, il soutint les droits du duc de Bragance et fut chargé par ce prince de missions politiques importantes, notamment auprès du gouvernement français. Professeur de théologie et d’histoire ecclésiastique à Rome, il y soutint, en 1658, des thèses publiques de omni re scibili, dans lesquelles il répondait sur-le-champ en vers latins à toutes les questions qui lui étaient posées, et renouvela le même tour de force à Venise. Il mourut professeur de philosophie à l’université de Padoue. Le P. Macedo composa un nombre prodigieux d’ouvrages dont il a dressé lui-même le catalogue effrayant : 2,600 poèmes épiques, 500 élégies, 3,000 épigrammes, 912 épîtres, des tragédies, des comédies, des odes, des panégyriques, des satires, des oraisons funèbres, des épitaphes, sans compter ses écrits sur la théologie, sur le droit, l’histoire et autres matières. Dans une polémique avec le cardinal Noris sur le monachisme de saint Augustin, le bouillant cordelier envoya un cartel de défi à son contradicteur. Dans un de ses ouvrages, intitulé Schema congregationis S. officii romani (Padoue, 1676), Macedo a défendu l’inquisition, dont il fait remonter l’origine à Dieu même. Dieu, dit-il, exerça la fonction d’inquisiteur dans le paradis terrestre. Saint Pierre procéda en la même qualité contre Ananie et Saphire, et la transmit aux papes, qui en investirent saint Dominique et ses successeurs. Parmi ses ouvrages, tombés dans un juste oubli, nous nous bornerons à citer : Propugnaculum lusitano-gallicum (Paris, 1647, in-fol.); Encyclopædia in agonem litterarum producta (Rome, 1657, in-fol.) ; Assertor romanus (Rome, 1606, in-fol.) ; Collationes doctrinæ S. Thomæ et Scoti (Padoue, 1671, 2 vol. in-fol.) ; Myrothecium morale (Padoue, 1675, in-4o), etc.

MACEDO (Antoine de), littérateur et jésuite portugais, frère du précédent, né à Coïïnbre en 1612, mort à Lisbonne en 1693. Pendant un voyage qu’il fit eu Suède à la suite de l’ambassadeur de Portugal, la reine Christine lui fil part de son projet d’embrasser le catholicisme, et le chargea de se rendre à Rome pour demander à son général qu’on lui envoyât deux jésuites. Macedo remplit dans la ville pontificale, l’emploi de pénitencier du Vatican, puis retourna en Portugal (1671), où il dirigea divers collèges. Ses principaux ouvrages sont : Lusitania iufulata et purpurata seu ponti/icibus et cardinalibus illusirata (Paris, 1663, in-4o), histoire des papes et des cardinaux portugais ; Divi lutelares orbis christiani (Lisbonne, 1687, in-fol.), recueil de vies des saints.

MACEDO (Jose-Agostinho de), poBte et publiciste portugais, né à Evora vers 1770,

mort à Lisbonne en 1831. Chapelain en 1810 du prince régent de Portugal, il quitta bientôt les ordres et s’occupa de poésie et de politique. Il soutint les idées anticonstitutionnelles et le parti de dom Miguel. On a de lui : Os Sebastianistas (Lisbonne, 1810), satire ; Gama (Lisbonne, 1811), poème ; O Oriente (Lisbonne, 1814), poème estimé dont le sujet est la découverte de l’Inde ; A méditaçao (la méditation), poëine regardé comme son chefd’œuvre. On lui doit encore deux poèmes didactiques, Newton et la Nature, un recueil de vers intitulé A lyra anacrcontica, une trafédie, Braca de Rossis ; enfin un grand nomre d’écrits politiques et satiriques, qui lui firent des ennemis ; des articles dans la.’Gazette officielle de Lisbonne, dans la Gazette ■universelle, dans la Trompette du jugement dernier. Macedo a joui de son temps, comme poète, dune réputation qui n’a rien eu de durable. Ce n’est au fond qu’un versificateur sans originalité, qui puise son inspiration dans le Tusse, Milton, Canioêus, et dans les poëtes français.