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bestiaux. Messei était défendu au moyen âge par un château fort dont il subsiste des vestiges, notamment des souterrains profonds. Le bourg oifre quelques maisons remarquables par leur antiquité.

MESSËIX, bourg et commune de France (Puy-de-Dôme), canton de Bourg-Lastic, arrond. et à 50 kilom. de Clermont ; pop. aggl. -440 hab. — pop. tôt. 2,134 hab. Église romane ; antiquités gauloises et gallo-romaines. Tumulus dans Tes environs.

MESSEMAKERS (Engelbert), en latin CaitriHcU, théologien belge, néàNimègue, mort vers 1492. Il entra dans l’ordre des dominicains, et fut le premier prieur d’un couvent qu’il avait établi à Zwolle en 14G5. On a do lui : Èpistola déclaratoria privilegiorumFF. Mendieantium contra curatos parochiales, etc., avec divers opuscules (Nimègue 1479, in-4o) ; M timide confessorum melricum (Cologne, 1-197, in-4o) ; Carmen de pane, dialogue entre un boulanger et sa femme, etc.

MESSENE, appelée aujourd’hui Mavromati, ville de la Grèce ancienne, dans le Péloponèse, capitale de la Messénie, vers le centre, près du Pamissus. Cette ville, qui joua un rôle si important dans l’histoire de la Grèce ancienne, n’est plus de nos jours qu’un amas de ruines, au milieu desquelles s’élève le village moderne de Mavromati. La ville était située sur le revers sud-ouest du mont Ithôme, dont l’acropole couronnait le sommet. « Cette vaste assiette de terrain, dit M. Joanne, est bornée au nord-est par l’Ithôme, au sud-est par le mont Evan, à l’ouest par les escarpements du mont Psoriari ; enfin, au nord et au sud, par les collines peu élevées qui, de ce dernier côté, ne masquent pas la vue de la mer. Il eût été difficile de trouver une position plus agréable pour une grande ville, et plus forte au point de vue militaire. A en juger par son enceinte, Messène était la place la plus importante de la Grèce. Le •mur descendait du sommet de l’Ithôme à la porte de Laconie, puis, tournant à angle droit, s’abaissait de l’est à l’ouest sur le revers de la montagne. Près du village de Simissa, qui brille au sud-est au milieu de la verdure, le mur changeait de direction et se prolongeait pendant 2 kilom. parallèlement au cours d’une petite rivière qui suit la base du Psoriari. Formant ensuite un nouvel angle droit, il remontait de l’ouest à l’est, jusqu’au sommet de l’Ithôme, pour rejoindre 1 acropole. » La ville, telle que Pausanias l’a décrite, n’existe plus, il n’en reste que des ruines éparses, dont nous allons indiquer les plus importantes ou celles qui éveillent le plus de souvenirs. La porte de Mégalopolis ou d’Arcadie, la partie la mieux conservée de l’enceinte, se compose de deux entrées séparées par une cour de 60 mètres de circonférence. La première entrée a conservé son énorme linteau. La cour se fait admirer par sa belle maçonnerie. La seconde entrée était flanquée de deux tours dont les soubassements existent encore. «À l’est, ajoute M. Joanne, la belle muraille qui grimpe le versant de l’Ithôme se présente de la manière la plus pittoresque au milieu des arbres, et semble lutter de force avec les rochers qui l’entourent, Elle est construite de magnifiques blocs quadrangulaires, admirablement taillés et assemblés sans mortier ; son épaisseur est d’environ 2 mètres. Les tours, dont elle est flanquée à, des intervalles très-rapprochés-, Sont carrées et percées de fenêtres et de meurtrières. On remarque surtout une grande tour encore presque intacte. Des marches en pierre conduisent au premier étage. En suivant les murs du côté de l’ouest, on remarque encore une tour ronde et une poterne à. l’angle nord-ouest de l’enceinte. » Nous signalerons aussi : la porte de Laconie, amas de pierres helléniques avec soubassements de tours ; les ruines du monastère de Vourkanc, bâti sur l’emplacement du temple de Jupiter Ithômate ; des ruines du mur d’enceinte, des soubassements de tours, etc. ; la fontaine Clepsydre, entourée d’un mur antique ; les débris d’un petit théâtre ; les vestiges du grand temple de Messène ; les ruines du stade ; des vestiges de tombeaux antiques ; de nombreux fûts de colonnes doriques et cannelées, épars un peu partout, etc.

Voilà donc tout ce qui reste de l’opulente Messène, dont les habitants défendirent avec tant d’héroïsme leur indépendance menacée par les Spartiates I Vaincus après trois guerres acharnées, les Messéniens durent s’expatrier pour échapper à l’esclavage. Après la bataille de Leuctres, Epaminondas rappela les Messéniens exilés, reconstruisit leur ville et en fit une position redoutable pour les Spartiates. Devenus membres de la ligue achéenne, les Messéniens combattirent avec Autigone Doson à Sellasie, et contribuèrent pour une large part à la défaite définitive des Lacédémoniens. Démétrius Phalarus et Nabis, tyran de Sparte, assiégèrent en vain Messène ; le premier trouva la mort sous ses murs, et le second dut se retirer devant Philopœmen, accouru pour secourir la ville. Auguste, pour punir Messène d’avoir soutenu le parti d’Antoine, donna à Sparte une partie de son territoire ; mais Tibère lui restitua ses possessions, et au temps do Pausanius c’était encore une ville très-importante.

Uesaciio (bataille de), où succomba Phi MESS

lopcemen, le dernier des Grecs, l’an 183 avant J.-C., la même année où moururent Annibal et Scipion, son vainqueur. Philopœmen venait d être nommé pour la huitième fois stratège de la ligue achéenne, lorsque les Messéniens s’en détachèrent, entraînés par les intrigues de Dinocrate, ennemi du grand citoyen. À cette nouvelle, Philopœmen marcha sur Messène, à la tête d’une armée peu nombreuse, mais composée de l’élite de la jeunesse de Mégalopolis. Dinocrate vit ses troupes enfoncées au premier choc et mises en désordre. Mais un renfort de 500 cavaliers lui étant survenu, il tourna bride brusquement et tomba lui-même avec impétuosité sur l’armée de Philopœmen, qu’il mit à son tour en déroute. L’illustre capitaine lit des prodiges de valeur pour sauver la généreuse jeunesse qui s’était levée à sa voix : renversé de cheval et grièvement blessé à la tête, il combattait encore lorsqu’il fut entouré de toutes parts et forcé de rendre sa vaillante épée. La grandeur d’âme du héros ne se démentit point dans les fers, et un ennemi moins implacable eût respecté des jours tous usés au service de sa patrie. Mais Dinocrate n’était pas de’xes hommes qui savent honorer le civisme et respecter le malheur : dès qu’il fut rentré à Messène, il fit plonger son illustre prisonnier dans un cachot souterrain ; puis, dès que la nuit eut dispersé le peuple répandu sur les places publiques, craignant que la compassion de ses concitoyens ne lui arrachât sa proie, il fit ouvrir la prison de Philopœmen et descendre l’homme porteur du fatal breuvage. Quand l’exécuteur entra, il trouva Philopœmen tranquillement couché sur son manteau, réfléchissant aux calamités qui menaçaient sa-patrie. À la vue du bourreau, tenant sa lampe d’une main et de l’autre la coupe empoisonnée, il se souleva avec peine, et, saisissant la coupe sans proférer une plainte, il demanda des nouvelles des jeunes gens qui l’avaient suivi. « J’ai entendu dire, répondit l’homme de mort, qu’ils avaient tous réussi à s’échapper. — Mon ami, reprit Philopœmen e£ le regardant avec douceur, tu me donnes là une bonne nouvelle. Nous ne sommes donc pas tout a fait malheureux. » Et alors, sans témoigner le moindre regret, il avala d’un seul trait la liqueur mortelle. Le poison produisit rapidement son effet sur ce corps déjà épuisé par l’âge et les blessures, et ce fut sans effort et sans douleur que s’éteignit le dernier des Grecs.

MESSÈNE, fille de Triopas, roi d’Argos. Elle épousa Polycaon, fils d’un roi de Laconie, et le poussa à se rendre maître d’une contrée à laquelle il donna le nom de Messénie. Messène introduisit dans ce pays le culte de Cérès et de Proserpine, et les Messéniens élevèrent par la suite, à Ithôme, un temple en son honneur.

MESSENHAUSER (Wenzel), écrivain et homme politique allemand, né à Prossnitz (Moravie) en 1813, fusillé à Vienne en 1S48. Il était lieutenant supérieur dans un régiment autrichien, lorsqu’il fut chargé en 1348 d’organiser la garde nationale de Leinberg. Il se signala à cette occasion par ses idées libérales, mécontenta par là ses chefs, donna sa démission d’officier, se rendit à Vienne et collabora à divers journaux, notamment à la Feuille du dimanche, de Frankl. Après les événements du 8 octobre 1S48, Messenhauser prit le commandement en chef de la garde nationale de Vienne, organisa une garde mobile, un tribunal militaire, donna des ordres pour la défense de la ville contre lès troupes impériales, contribua à la résistance jusqu^au 31 octobre, et déploya dans ces circonstances une grande énergie. Après la prise devienne, toute retraite étant devenue impossible, il se constitua prisonnier et fut fusillé le 16 novembre. On a de ce chaud partisan de la liberté et de la révolution en Allemagne : De l’ordre oblique de bataille (Vienne, 1832) ; Désert et parterre (Vienne, 1847), recueil de nouvelles ; Histoires sérieuses (Vienne, 184s) ; les Tombes polonaises (1848) ; le Conseiller (Leipzig, 1849, 4 vol.) ; Nouvelles et contes (Vienne, 1S49, 5 vol,) ; Derniers contes et nouvelles (Vienne, 1850, 2 vol.).

IHESSÉNIAQUE adj. (mé-sé-ni-a-ke).Géogr. Qui appartient à la Messénie : Golfe mksséniaque.

MESSENIE, en latin Messenia, contrée de la Grèce ancienne, bornée au N. par l’Elide et par l’Arcadie, àl’E. par la Laconie, au S. et à l’O. par la mer Ionienne. Elle était séparée de la Laconie par la chaîne du Taygète, et de l’Elide et de l’Arcadie par la Neda (aujourd’hui IVédon), et par te plateau élevé qui s’étend entre le lit de cette rivière et les sources du Pamisus. Pausanias représente la Messénie comme l’une des provinces les plus fertiles du Péloponèse, et Euripide, dans un passage recueilli pur Strabon, la décrit comme une région bien arrosée, très-fertile, renfermant d excellents pâturages, et possédant un climat qui n’était ni trop chaud en été, ni trop froid en hiver. L’ouest de la Messénie est arrosé par le Pamisus (aujourd’hui Pyrnatza), qui prend sa source dans les montagnes situées entre l’Arcadie et la Messénie, et qui se jette au sud dans le golfe de Messénie (aujourdhui golfe de Iioroni). Le bassin du Pamisus est divisé en deux régions bien distinctes, séparées à l’est par le plateau qui s’étend du Taygète au Pamisus, et à l’ouest

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de-ce fleuve, par le mont Ithôme. La partie supérieure, désignée habituellement sous le nom de plaine de Stenycleros, est d’une médiocre étendue et peu fertile ; mais la partie inférieure, au sud d’Ithôme, forme une plaine immense, dont la fertilité était célèbre chez les anciens, qui l’appelaient souvent Macaria ou la Bienheureuse. Le voyageur anglais Leake dit qu’elle est aujourd’hui couverte de plantations de vignes, de figuiers et de mûriers et qu’elle est, en outre, admirablement cultivée. La partie occidentale de la Messénie est accidentée par des collines et par des vallées, mais elie ne renferme aucune montagne d’une grande hauteur. La seule ville importante qui fût située dans l’intérieur de la Messénie était Messène, située au pied du mont Ithôme, sur lequel s’élevait la fameuse citadelle du même nom. Les principales villes de la côte occidentale étaient Pylos et Mothone ou Méthone. La baie de Pylos (aujourd’hui Navarin), qui est protégée du côté de la mer par l’île de Sphactérie (aujourd’hui Sphagia), est le meilleur port de tout le Péloponèse. Selon Strabon, Pylos était située au pied du mont Egalée, et ne doit pas être confondue avec la forteresse que les Athéniens construisirent pendant la guerre du Péloponèse, sur le côté nord de la baie, à un endroit appelé Coryphasion par les Lacédémoniens, D’après Pausanias, Méthone (aujourd’hui Modon) était la ■ ville mentionnée par Homère sous le nom de Pedasos ; elle paraît avoir été une cité de quelque importance à l’époque de ce géographe. Après avoir dépassé le cap Acritas (aujourd’hui cap Gallo), on entrait- dans le golfe de Messénie, et, à 40 stades au nord d’Acritas, on trouvait Asine, primitivement habitée par les Dryopes. En suivant la côte, on arrivait ensuite à Colonides, à 40 stades au nord d’Asine, puis à Epéa, qui reçut le nom de Coronée, après le rétablissement de l’indépendance messénienne. À l’extrémité du

golfe, et à l’est de la Neda, s’élevait Pherès, qu’Auguste incorpora à la Laconie. Enfin, sur la côte orientale du golfe, on rencontrait Abia, qu’Homère mentionne, selon Pausanias, sous le nom d’Ira, et Leuctres qui, aune certaine époque, appartint à la Laconie. Du reste, il est fort difficile de déterminer les limites respectives de la Laconie et de la Messénie, car elles varièrent à diverses époques. Au temps de Pausanias, la frontière adoptée était un vallon boisé, appelé Chœrius, et situé à 20 stades au sud d’Abia.

Histoire. D’après l’auteur ancien que nous venons de citer, la Messénie tirait son. nom de Messène, femme de Polycaon, premier roi du pays, dont la tradition fait un fils ■ de Lelex, roi de Laconie. Les descendants de Polycaon régnèrent pendant cinq générations, et la Messénie passa alors sous la domination de Periérès, fils d’Eole. À l’époque de la guerre de Troie, elle appartenait à Ménélas, sauf Pylos et probablement une partie ’ de la côte occidentale où régnait Nestor. Après la mort de Ménélas, les princes néréides de Pylos étendirent leur pouvoir sur toute l’étendue de la contrée ; mais, lors du partage de Féloponèse, après l’invasion dorienne conduite par lesHéraclides, la Messénie tomba en partage à Cresphonte, qui choisit Stenycleros pour sa capitale, et divisa le pays en cinq districts. Pylos semble cependant avoir conservé son indépendance jusqu’à Une époque postérieure.

Vers le milieu du vme siècle avant notre ère, la délimitation des frontières respectives de la Laconie et de la Messénie amena entre les deux nations une foule de disputes et d’escarmouches qui, sans cesse renaissantes, finirent par aboutir à une haine mortelle. Sous l’influence de cette haine, les Spartiates s’engagèrent par serment à ne pas rentrer dans leur ville, tant que la Messénie ne serait pas conquise, et ils commencèrent la lutte en attaquant la nuit, par surprise, Amphéia, ville de la frontière, dont ils s’emparèrent et dont Us passèrent les habitants au fil de l’épée. Tel fut le commencement de ce que l’on appelle la première guerre de Messénie, et c’est l’an 743 av. J.-C. que l’on donne d’ordinaire pour la date de cet événement. Après vingt ans d’une lutte acharnée, pendant laquelle le roi de Messénie, Aristodème, accomplit des exploits presque fabuleux, les Messéniens furent définitivement vaincus et réduits à la condition d’ilotes laconiens. Us supportèrent le joug pendant

trente-neuf ans, et reprirent alors les armes contre leurs oppresseurs, sous la conduite d’Aristomène, jeune homme du sang royal (385) ; mais ils furent de nouveau vaincus en 66S, et ceux qui demeurèrent dans leur pays furent traités avec une extrême rigueur. La plupart des hommes libres quittèrent la Messénie, et, sous les ordres des deux fils d’Aristomène, firent voile pour l’Italie, où ils s’établirent à Rhegium. Plus tard, ils s’emparèrent de Zancle, sur la côte de Sicile, et l’appelèrent Messèue, nom qui se transforma ensuite en celui de Messine, que cette ville porte encore aujourd’hui.

Les Messéniens se révoltèrent de nouveau en 464. Cette guerre, que l’on désigne ordinairement sous le nom de troisième guerre de Messénie, dura dix ans. À la fin, les insurgés, qui étaient maîtres de la forte position du mont Ithôme, conseil tirent à se rendre, pourvu qu’on leur permit de quitter la Péloponèse. Les Athéniens, qui, à cette époque, n étaient

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pas en bons termes avec Sparte, leur permirent sans difficulté de s’établir à Naupacte, ville située à l’entrée du golfe de Corinthe et de laquelle ils s’étaient récemment emparés sur les Locriens Ozoles. Les Messéniens furent obligés de quitter cet établissement, lorsque, après la guerre de Péloponèse, les Spartiates furent devenus maîtres de la Grèce. Mais la bataille de Leuctres ayant mis fin à la prépondérance de Sparte, Epaminondas résolut de rendre à la Messénie

son indépendance, et envoya en Italie, en Sicile et dans toutes les parties de la Grèce des messagers chargés d’inviter les Messéniens, depuis si longtemps exilés, à rentrer dans leur patrie..Un grand nombre se rendirent à cet appel et, en 369, ’ils construisirent au pied du mont Ithôme une ville qu’ils appelèrent Messène. Leur indépendance fut garantie par la paix conclue en 361, etla Messénie demeura un état libre jusqu’à l’époque de la dissolution de la ligue achéenne. On dit même que les Messéniens reprirent alors les coutumes nationales de leurs ancêtres et, jusqu’à l’époque de Pausanias, ce fut chez eux que se parla le dialecte dorien le plus pur. Cette contrée partagea ensuite les destinées du reste de la Grèce, et passa successivement sous la domination des Romains,

des empereurs de Constantinople et des Turcs. Elle forme aujourd’hui une nomarchie du royaume de Grèce, ayant une superficie d’environ 35 myriamètres carrés, et une population de 117,181 habitants. Ces derniers sont en partie agriculteurs, en partie marins, et, aux époques de troubles intérieurs, ils ont eu beaucoup à souffrir des incursions des Maïnotes qui sont leurs voisins du côté de l’E. Le chef-lieu de la nomarchie de Messénie est Calamata, petite ville construite sur l’emplacement de l’ancienne Pherès, à l’embouchure du Nedon dans le golfe de Eoroni.

MESSÉNIE (golfe de), nom ancien du golfe de Calamata.

MESSÉNIEN, IENNE s. et adj. Cné-séniain, iè-ne). Géogr. Habitant de la Messénie ; qui appartient à la Messénie ou à ses habitants : Les Messéniens. L’histoire Mi£S SIÏNIKNNE.

Mosséniennes (lbs), recueil de poésies de C. Delavigne (1818-IS27). Ce sont des élégies, inspirées soit par les deuils de 1815, soit par les malheurs de la Grèce, livrée aux Turcs, et sur laquelle toute l’Europe portait alors ses regards. Le titre de Messëniennes est une réminiscence classique, l’oppression des Messéniens par les Spartiates et l’ardent patriotisme do ces populations asservies ayant attiré tous les regards dans l’antiquité.

Ce recueil produisit une assez vive impression ; elle s’est bien affaiblie depuis que de véritables poètes ont traité les mêmes sujets. Le motif patriotique qui a dicté les principales pièces : Waterloo, la Dévastation du musée, Parthënope et l’Etrangère, Jeanne Dure est digne d’éloges ; mais la poésie est généralement factice. C. Delavigne se tourmente a froid et croit donner du mouvement à ses vers à l’aide d’interrogations, d’interjections et d’exclamations. Il se demande à chaque instant quels sont ces guerriers ? pour qui ces torches ? d’où vient ce bruit lugubre ? Il devait le savoir, puisque c’est lui qui imagine tout cet appareil ; aussi ne se le demaude-t-il que pour avoir le plaisir de répondre. Cela sent trop la poésie scolaire et le vers latin do rhétorique. Cependant il ne faut pas être trop sévère. « Je confesse volontiers, dit H. Rigault, les défauts des Messéitieuues ; c’est un mélange un peu confus de l’inspiration libérale et des souvenirs scolaires. La couleur vraie est absente quelquefois, et j’admets volontiers que le matelot d’Hydra et, le Klephte de Souli se seraient reconnus difficilement dams l’élégance classique du poemo du Jeune diacre. Mais ce n’est pas seulement avec le goût qu’il faut juger les Messëniennes. Oubliez un’instant votre sévérité de bel esprit ; ne jugez pas le style, écoutez les pensées ; allez au delà des pensées et considérez l’action. Replacez-vous dans le temps où le poste chantait. Au lieu d’examiner sérieusement tous les mots qui tombent-de ses lèvres et de les peser dans vos balances, mettez la main sur son cœur : ce qui s’en échappe, c’est le cri d’un honnête homme, c’est la douleur d’un bon citoyen. Son originalité vraie, dans les Messëniennes, c’est la vivacité d’un sentiment sincère, c’est la candeur de l’inspiration. Dans le style, on peut noter à chaque instant l’imitation des formes classiques et les réminiscences de l’antiquité. Même aux jours les plus ardents de sa jeunesse et dans l’épanouissement de son imagination, il ne rêve

aucun changement dans la tradition ; il ne soupçonne rien au delà des règles établies. » Aussi, toutes les fois que le chantre des Messëniennes se rencontre avec Lamartine au Sujet de Byron et de Napoléon, avec V. Hugo au sujet des Grecs révoltés, son infériorité est notoire ; son petit travail d’ajusteur en marqueterie parait mesquin à côté des larges et puissantes inspirations de ses rivaux. Ses meilleurs vers ne sont que des vers bien faits. Les Dernières Messëniennes, ajoutées en 1827 au recueil primitif, ne valent, même pas les premières : les Funérailles du général Foy, le Êespin de s’unir, le Vaisseau n’ont de valeur, dans l’histoire littéraire, que parce qu’elles marquent le courant des idées libérales. « Solenuisant, dit Sainte-ôeuve, les