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et conduits au Jardin des plantes où, après estimation de leur valeur et indemnité donnée aux propriétaires, on les établirait k demeure. L’arrêté fut aussitôt exécuté que signé, et la première nouvelle en fut portée aux professeurs du Jardin des plantes par l’arrivée des animaux eux-mêmes qui, avec leurs gardiens, y affluaient de toutes parts sous la conduite des commissaires de police et de la force armée.

Geoffroy Saint-Hilaire, après avoir pris conseil de Daubemon, reçut les animaux et assuma sur lui la responsabilité de ce qui allait survenir. Il se chargea, sans décision légale, de subvenir à tous les frais d’entretien des animaux et de leurs gardiens. C’est ainsi que fut institué révolutionnairement, le 15 brumaire an II, le premier noyau de la ménagerie. Parmi les animaux ainsi recrutés se trouvaient deux ours blancs, un-léopard, un chat-tigre, une civette, un raton, un vautour, deux aigles, plusieurs singes, des agoutis, etc., le tout évalué à 33,000 francs. Geoffroy n’eut pas l’assentiment de tous ses collègues ; mais toutes les difficultés finirent par être levées, et en mai 1794 le comité de Salut public ordonna l’arrangement provisoire de quelques cages. Eu août, les travaux furent commencés, et trois mois plus tard la ménagerie, par un décret rendu le 11 décembre 1794 par la Convention, reçut enfin une installation définitive et des ressources certaines.

Geoffroy Saint-Hilaire et ses collègues n’avaient pas attendu que la ménagerie fût officiellement reconnue, pour l’enrichir et la rendre digne d’un grand établissement. Dès le premier jour, l’ordre des carnassiers et celui des primates y avaient eu de nombreux représentants, et le bâtiment placé à l’extrémité de l’allée des Marronniers, près du quai, se trouva presque aussitôt rempli qu’occupé. Il existait alors, vers le milieu du jardin, un vaste bassin enclos d’une grille ; des oiseaux de rivage et des palmipèdes se trouvèrent bientôt rassemblés sur ses bords. Le rhinocéros de Versailles était mort, mais le couagga et le bubale avaient survécu ; on les obtint facilement, ainsi que deux dromadaires qui avaient appartenu au prince de Ligne. Après la mort du duc d’Orléans, le Raincy avait été confisqué comme propriété nationale. Crassous, qui exerçait les fonctions proconsulaires dans le département de Seine-et-Oise, décida que le district de Gonesse ferait saisir dans le parc les bètes fauves qui s’y trouvaient pour les mettre à la disposition des administrateurs du Jardin des plantes. C’est ainsi qu’à côté de3 tigres et des ours, des cerfs et des biches, des daims et des chevreuils trouvèrent place au Jardin. Des mesures furent prises ensuite pour faire traquer et saisir dans les forêts de l’État des représentants de tous les animaux qui s’y trouvaient. Geoffroy Saint-Hilaire, ayant appris qu’il y avait à la foire de Rouen un éléphant, s’y rendit et en fit, à assez bon prix, l’acquisition. Un superbe lion fut acquis de la mémo manière. Bief, la ménagerie prit de l’importance, et un an ne s’était pas écoulé depuis l’installation au Muséum des ménageries foraines que la Convention nationale, sur la rapport du député Thibaudeau, sanctionnait par un décret l’établissement d’une ménagerie nationale. Dans la séance du 21 frimaire an III, malgré la pénurie du Trésor, la Convention vota en faveur du Muséum un crédit de 237,233 francs. L’impulsion ainsi donnée, la ménagerie s’accrut successivement et à mesure que les circonstances le permirent. Ainsi. lors de la conquête de la Hollande, en 1798J le Muséum reçut deux éléphants, mille et femelle, provenant de la ménagerie du stathouder. En 1801, le plan de la ménagerie fut définitivement arrêté. On acquit quelques chantiers situés sur le bord de la Seine, et l’on fit quelques parcs et de nouvelles cabanes pour les daims, les axis, les cerfs, les bouquetins, les mérinos, le gnou, les kanguroos. En 1810, la ménagerie du roi de Hollande vint donner au Jardin un complément de vingt-quatre animaux. Successivement de nouvelles acquisitions lui donnèrent toute l’étendue et l’importance qu’elle possède actuellement.

Au Muséum, les animaux vivants sont, autant que possible, groupés par catégories naturelles. Dans une cage spéciale, on met les singes et les makis ; au bâtiment plus rapproché de la Seine, les animaux féroces, c’est-à-dire les mammifères caruassiers. Quelques ours, insensibles k nos variations de température, habitent de grandes fosses ; des lions et des panthères ne pourraient pas y vivre. La. rotonde, qui est le point central de lu vallée" Suisse, donne asile aux plus grands animaux, l’éléphant, les pachydermes et les ruminants. Diverses espèces la quittent pendant la belle saison et vont habiter les parcs. Cette faveur est plus particulièrement réservée à celles de l’Inde, de l’Afrique, ou de l’Amérique méridionale, auxquelles les chaleurs de l’été rappellent leur patrie. Pendant l’hiver, ces animaux reviennent à la rotonde. Mais les parcs ont, comme les fosses, des habitants qui ne les quittent pas plus en hiver qu’en été ; tels sont les cerfs de Virginie, les axis de l’Inde et divers autres qui viennent des pays froids, comme le renne, l’élan, etc.

On distingue encore la volière du Nord, où l’on met principalement les oiseaux de proie et les perroquets ; la faisanderie, où sont les faisans, les poules de diverses races et les gallinacés. Les reptiles habitent un local spécial, situé à une petite distance de la vallée Suisse. Les animaux aquatiques sont placés dans-des bassins particuliers.

La ménagerie du Jardin des plantes s’enrichit, du reste, chaque jour, soit par des dons, soit par des achats. Le nom des donateurs est toujours conservé. Parmi les amis ou protecteurs des sciences auxquels la ménagerie doit des espèces rares, nous citerons quelques voyageurs naturalistes, Feron, Lesueur, Leschenuult, Milbert, Dussumier, Gaimard, Verreaux, etc. À diverses époques ; des princes africains, le pacha d’Égypte, l’empereur du Maroc, Abd-el-Kader, ont adressé au gouvernement des animaux remarquables et dont. la ménagerie a été aussitôt gratifiée.

La ménagerie du Jardin des plantes, sensiblement atteinte pendant le siège de Paris (septembre 1870 - janvier 1871), a rapidement réparé ses pertes.

De remarquables ménageries existent dans d’autres pays de l’Europe. Toutes les grandes capitales en possèdent une. On cite, entre autres, celle du British Muséum ; à Londres, celle de Berlin, celle de Vienne, etc. Ces établissements ont servi considérablement les progrès de l’anatomie comparée et de la zoologie. Ils ont permis d’étudier les mœurs et les instincts des animaux, la reproduction, ’ la formation des métis, etc. Les expériences de Flourens ont.été faites sur des animaux de la ménagerie du Jardin des plantes.

De nos jours, on voit encore des propriétaires de ménageries ambulantes transporter leurs cages de ville en ville et montrer aux populations quelques animaux féroces, tels que hyènes, " ours, renards, panthères, loups, chacals, etc. Les mieux montés ont un éléphant, quelquefois même un lion. À ces mammifères ils joignent quelques serpents, de petits crocodiles et un certain nombre d’oiseaux de proie. Un kakatoès ou un ara se tient sur le devant de la baraque où a lieu l’exhibition, et un singé vient grimacer au nez du paillasse. D’autres individus se contentent de montrer dans les foires, qui un phoque, qui’ un singe, qui un loup, qui un ours, qui un chameau. Le public est assez ami de ces spectacles. Il aime surtout qu’on lui fasse voir des animaux savants, un ours qui danse et qui joue du bâton, un singe qui met des lunettes, un phoque qui dit papa. Somme toute, ces exhibitions sont très-innocentes et ne présentent pas de danger, sinon. pour les dompteurs, du moins pour le public.

Les individus qui ont sous leur garde des animaux malfaisants ou féroces et qui les laissent vaguer sur la voie publique sont punis d’une amende.de 6 a 10 francs, alors même qu’il n’y a eu aucun dommage causé par l’animal abandonné. La peine est beaucoup plus forte s’il y a eu préjudice occasionné, et en ce cas des dommages et intérêts viennent se joindre à la peine de l’amende.

MÉNAGEUR, EUSE s. (mé-na-jeur, eu-ze — rad. ménager). Personne qui ménage, qui prend des ménagements envers les autres : Je les traiterai comme des ménageurs politiques. (Mme de Sév.) || Peu usité.

MENAGGIO, bourg et commune du royaume d’Italie, province, district et à 27 kilom. N.-E. de Côme, sur la rive occidentale du lac de ce nom, ch.-l. de mandement et de circonscription électorale ; 1,301 hab. Patrie du sculpteur Leone Leoni, dit l’Arétin.

Menagiana (le), recueil des conversations qui se tenaient chez Ménage, publié à frais communs par ses amis Ant. Galland, Boivin, l’avocat Pinçon, etc. (Paris, 1693, in-12), puis augmenté considérablement par La Mounoye (1715, 4 vol. in-12). Ce recueil offre des particularités curieuses sous le rapport des mœurs, et des anecdotes littéraires qui en rendent la lecture amusante et quelquefois utile^

Le Menagiana obtint un grand succès, surtout parmi les beaux esprits. On le consulté encore comme document de l’histoire littéraire, mais il faut le faire avec circonspection, car il renfermé plus d’une méprise et il n’est pas prouvé que les amis de Ménage ne lui aient pas attribué autre, chose que ce qui lui revient, En outre, il y a bien des vétillesdans cet amas d’historiettes et de remarques mises au bout les unes des autres, sans le moindre lien, et dont plusieurs sont connues pour venir du prince de Guéméné et de Bàutru. Toutefois, ces réserves faites, on trouve dans le Menagiana des marques de la profonde érudition de Ménage, de l’étendue de ses connaissances, de la gaieté de son esprit, de son zèle pour ses amis, de sa modération envers ses adversaires, de son honnêteté, ’de ses rencontres heureuses dans les bons mots, de ses pensées fines et. judicieuses et de sa franchise.

C’est évidemment la lecture du Menagiana qui a inspiré à M. E. Fournier l’idée de. son livre : YÉsprit dés autres ;’car Ménage y reslitue à leurs véritables auteurs bien des citations prêtées à d’autres. Il élucide également divers points de grammaire et de linguistique controversés, avec beaucoup de, clarté et de bon sens, et hasarde quelques étymologies souvent risquées. Mais le véritable.intérêt du Menagiana, comme de tous les recueils du même genre, réside dans les mots spirituels, fins et bien tournés qu’on remarque à chaque page. Ménage possédait à un haut degré l’esprit de saillie, ce que l’on appelle de nos jours de l’esprit. Parfois il va le chercher un peu loin, mais c’est ordinairement un esprit de boa aloi, de bonne compagnie, quelque peu frondeur et, ce qui est à noter comme une singulière rareté pour son époque, légèrement irrévérencieux envers le clergé. A certaines plaisanteries, on pourrait prendre Ménage pour un Rabelais qui a passé par l’hôtel de Rambouillet, et qui corrige la crudité de sa malice par le tour délicat qu’il lui donne.

Le meilleur moyen d’édifier nos lecteurs à ce sujet, c’est de citer quelques bons mots du Menagiana.

Un auteur en renom tenait dans ses mains les mains d’une jeune et jolie personne : qui, en voyant approcher Ménage, s’empressa de les retirer. « Voilà, dit en s’adressant à l’auteur le galant érudit, le plus bel ouvrage qui soit jamais sorti de vos mains. »

« Pourquoi ne mettez-vous jamais de gants ? demandait une fille à un jeune homme fort éveillé, — Mademoiselle, répondit-il, je ne saurais tenir dans ma peau ; que ferais-je dans une autre ?... »

Lorsque le tonnerre tomba sur l’église des Carmes, le petit Père André dit : « Dieu a fait une grande miséricorde à ces bons Pères de ne sacrifier à sa justice que leur clocher ; car, si le tonnerre fût tombé sur la cuisine, ils étaient tous en danger d’y périr. »

Un poète présentant à M. le Prince l’épitaphe de Molière, M. le Prince lui, dit : « j’aimerais mieux que ce fût lui qui m’apportât la vôtre. »

La raison pour laquelle on rend si peu de livres prêtés, c’est qu’il, est plus aisé de lès retenir que ce qui est dedans.

On demandait à un gentilhomme qui avait plusieurs terres et beaucoup de frères cadets, pourquoi il n’allait pas à la chasse comme ses frères. « C’est, répondit-il, qu’on voit souvent les fusils des cadets porter sur les aînés et rarement les fusils des aînés porter sur les cadets. »

MÉNAGIER s. m. (mé-na-jié — rad. ménage). Nom donné, durant le moyen âge, à des traités de morale et d’économie domestique.

Ménagier de Paris (le), traité de morale et d’économie domestique, composé vers 1393 par un bourgeois parisien. Ce curieux livre, source des plus précieux renseignements sur la vie intime au XIIIe et au XIVe siècle, était resté manuscrit et parfaitement inconnu jusqu’à nos jours. Il a été édité par la Société des bibliophiles français (Crapelet, 1846, 2 vol. in-8°). Dans une savante introduction, M. J. Pichon lui a assigné sa date approximative ; il avait déjà été signalé par M. de Reiffenberg dans l’Annuaire de la bibliothèque royale de Belgique, et il en existait diverses copies.

Ce traité d’économie domestique a plus-particulièrement en vue les devoirs des femmes. Peut-être l’auteur connaissait-il’ Y Economique de Xénophon, quoiqu’il ne le cite point parmi les livres de sa bibliothèque. Le cadre est à peu prés semblable. Dans le dialogue socratique où Xénophon trace les règles d’une maison bien administrée, quand il art rive au rôle de la femme, il introduit Ischomaque, jeune et sage Athénien auquel il fait raconter comment, peu après son mariage, il initia sa compagne à tous les devoirs d’une bonne et experte ménagère. L’auteur français, au lieu de nous montrer, à l’exemple de l’écrivain grec, ce groupe de deux adolescents, calme et beau comme un marbre de Phidias, nous introduit dans un ménage inégalement assorti, ou peut-être plutôt se produit-il lui-même, car il parle en son nom personnel, comme fin homme déjà voisin de la vieillesse ayant épousé une jeune fille de quinze ans ; celle-ci, quelques jours après le mariage, lui demande de ne pas la reprendre devant le monde de ses « décontenances et simplesses • et de réserver ses réprimandes pour la nuit ou tout autre moment où ils seront seuls. Mais lui a voulu faire mieux ; il a rédigé à l’usage de la jeune femme et de ses amies une leçon générale et détaillée de tout ce qu’une sage et digne ménagère doit savoir pratiquer dans le gouvernement de sa maison. Véritable ou.fictive, la position, du mari envers sa femme répand sur les conseils qu’il lui donne une fleur de gravité, de désintéressement et d’indulgence qui ne se rencontre pas, à un degré égal, dans l’entretien, d’ailleurs si gracieux d’ischtomaque et de sa compagne.

L’auteur était, sans aucun doute, un notable bourgeois, riche et vivant bien, mais peu désireux de sortir de sa sphère, il engage sa femme à ne pas rechercher la société des grands seigneurs, qui n’est « ni afférenté, ni convenable pour elle et pour lui ; » ailleurs et en parlant d’un plat compliqué, « ce n’est pas ouvrage, dit-il, pour le queux d’un bourgeois, non mie d’un chevalier simple. » Il est bourgeois et veut vivre simplement en bourgeois. Son livre s’occupe des sujets les plus divers ; ou trouve à chaque page des indications précises qui peignent le siècle et la nation, il est divisé en trois parties ou, suivant le mot de l’auteur, trois distinctions ; la première, toute consacrée aux devoirs moraux, est la moins étendue ; elle n’occupe que quatre-vingts pages ; la seconde, le viandier, est la plus considérable ; elle traite dès approvisionnements de bouche, de la cuisine et du service à table ; la troisième est un traité de la chasse à l’épervier. Le bon bourgeois a su donner quelque attrait à toutes ces matières en joignant à ses conseils des récits, des anecdotes ; à côté des préceptes moraux on rencontre des renseignements curieux sur la consommation des rois, des princes, de la ville de Paris ; il a intercalé Y Histoire de-Gri&eli- ■’ dis, de Pétrarque, qu’il accompagne de naïves ■ réflexions, celle de Mellibie et Prudence, .. d’Albert de Brescià (1216), le Chemin de pàu-" ; vreté, ’ uti poeméinédit dû a la plume d’un •’ notaire au Chutëlet dé Paris ;- Jehan- Bruyant (1342). La table des matières du livre le fera, au reste, mieux connaître qu’une analyse ; voici la division et les titres des chapitres :

Prologue de l’auteur.

Première distinction.

Article premier. Saluer, et regracier Dieu à • son esveiller et à son lever et s’atourner. convenablement.

Art. 2. S’accompagner convenablement.

Art. 3. Aimer Dieu, le servir et se tenir en sa grâce. De la messe. Contrition. Confession. Des péchés mortels. Des sept vertus.

Art. 4. Garder continence et vivre chastement. De Suzanne. De Raymonde. De Lucrèce. Des reines de France.

Art. 5. Être amoureuse de son mari. D’Eve, De Sara. De Rachel. Du chien Maquaire. Du chien do Niort.

Art. 6. Être humble et obéissante à son. mari. Histoirérîe-Griselidis. Femme laissant noyer son mari. D’Eve : De Lucifer. D’une bourgeoise. Du bailli de Tournay. Des abbés et des mariés. De M™0 d’Andresel. Des maris de-Œlar-sur-Aube. D’une cousine de la femme de l’auteur. De la. Roinaine.

Art. 7. Être curieuse et soigneuse de la personne de son mari. Bons traitements. Des puces. Des mouches.

Art. 8. Être discrète. DéPapir.itis. De la feîriméqui pond un œuf. Des mariés de Venise. D’un sage homme parisien trompe par sa femme. D’un notable avocat.

Art. 9. Reprendre doucement son mari dan3.’ ses erreurs. Histoire de Mellibée. De Jehannfc la queutinë. ’- !’•

Deuxième distinction (le Viandier). •

Article premier. Avoir soin de son mesnagej diligence et persévérance, Le chemin do. Pauvreté et de Richesse, par Jchali’ Bruyant.

Art. 2. Du jardinage.

Art. 3. Choisir varlets, aides et chambrières, et les mettre en œuvre. Jeune femme, parlant grossièrement. Soins de la maison. Vie à la campagne. Recettes diverses. Des domestiques. Des chevaux.

Art. 4. Savoir ordonner dîners et soupers. Le fait des bouchiets et poulaillers. Termes généraux de cuisine, Dîners et soupers. Aucuns incidents servansk ce propos. (Repas do l’abbé de Lagny, ’ noces, etc.)

Art. 5. Commander, deviser et faire faire toutes manières de potaiges, etc., et autres viandes. Potages communs sans espiees et non.lians. Potages lians de char. Potages’ lians sans char.. Rosts de char. Piistés. Poisson d’eau doulcé. Poisson de mer ront. Pois- ( son de mer plat. Û£ufs de divers appareils. Entrèmès, fritures, et dorures. Autres entromës. "àkulçes non.bpulies. Saulçes bôulies. j Buvïages pour malades. Potages pour inalades. Autrès-menues choses qui.ue désirent point de chapitrés.

Appendice à l’art. 5. Recettes d’Hotin, cuisinier de Mgr de Roubais.

Troisième distinction.

Savoir nourrir et faire voler l’épervier. Chiens éspaignôls.’Eperviers niais.-Plumage ’ dé-l.’épérvifer.’Affait’euient de l’épervier. Vol desiénamps. Chasséen août.1 Chasse en sép- ’ tehibre. Çpervier en mue. Epèrvier branchier et inué de haie. Mué et hagart. Maladies’de l’épervier.’De l’autour. ’ Autres’ oi- ’ seaux dé proie. Maladies des oiseaux.

Le viandier est la partie la plus curieuse du livre. On éprouve quelque embarras à concilier l’importance que le bon bourgeois donne à toutes les choses de la table avec ce que dans la première partie, il a dit d’excellent sur la « sainte vertu de sobriété. » Il veut que sa femme ; « comme souverain maître d’ostel, sache cognoistre le fait du bouchier et du poulailler, deviser disners et soupers, ordonner nopces, commander mès et assietes, qu’elle n’ignore rien des potaiges, civés, rosts de char et de poisson, entreines, frissures, farcissures, saulces, épices et breuvages. » On est effrayé, en lisant cette encyclopédie gastronomique, de la complication des assaisonnements et du raffinement excessif où était arrivé lefait de queurie au moyen âge et du peu que nos plus renommés praticiens, les Beauvilliers, les Robert, les Caresme, y ont ajouté. La nomenclature des mets fins et recherchés est si riche dans notre Ménagier, qu’en parcourant ces menus à l’usage d’un bourgeois du XIVe siècle, « et non une d’un chevalier simple, » on croit avoir sous les yeux la carte d’un de nos restaurateurs de Paris les plus à la mode. Ce sont les mêmes plats, presque sous les mêmes noms : « les gelées, les compotes, le-blan-mangier, les potaiges au lait d’amandes, les pastés d’alouettes ou de saumon, les coulis d’escrevisses, les chappons de haulte gresse, les galantines de poisson, les rissoles de brochets,