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METZ

Veux METTRE EN COLERE tOUt BIOU SOÛl quand

il m’en prend envie. (Mol.)

Se mettre en mesure, Prendre ses précautions pour faire face à un événement

prévu : Vous savez que vous avez à me payer un billet à la fin du mois ; tâches de vous mettre en mksure.

Se mettre en tête, en fantaisie, S’entêter de, s’obstiner follement à : Croyez-vous pouvoir venir à bout de détourner ce fâcheux mariage que mon père s’est mis en tête ? (Mol.) Lorsque Paris se met en tête d’élever une statue, il ne trouve jamais le marbre assez grand. (E. About.)

Se mettre sur une chose, L’entamer, commencer à en parler : Ah ! si tu te mets sur ce chapitre... (Scribe.)

Se mettre sur son quant à soi, Prendre des airs importants.

— 5e mettre avec, Vivre maritalement avec : Se mettre avec une femme,

— Se mettre bien, Se mettre mat avec quelqu’un, Gagner son amitié, s’attirer son inimitié,

Se mettre après qntlgu’vn, Le taquiner, le harceler : Pourquoi toujours railler, pourquoi toujours SB mettre après un homme inoffensif ? (Alex. Dum.)

Ne savoir où se mettre, Être embarrassé de sa contenance.

— Mar. Se mettre en parage, Prendre position dans un lieu déterminé, pour une manœuvre précise : Si tes ennemis voulaient faire une descente en Normandie, on ne pourruit l’empêcher, à moins que de s’aller poster tout d’un coup à La JEtogue ou à la pointe SainteHélène, pour se mettre en parage de tomber dessus. (Tourville.) g Se mettre au plein, Gagner la pleine mer.

— Arboric. Se mettre en fruit, Commencer à porter du fruit.

— Syn, Mettre, placer, poser. Mettre signifie simplement faire en sorte qu’une chose soit quelque part, sans ajouter à cette idée rien de particulier. Placer indique plus de précision dans le choix, du lieu et marque une idée d’ordre et d’arrangement, Poser présente une idée d’immobilité succédant k un état de mouvement ou de stabilité plus ou moins durable. En dressant le plan d’un monument, on y met des colonnes ; on les place ensuite d’une certaine manière ; on les pose sur un fond plus ou moins solide.

METTIUE (Julien Offray de la), médecin et philosophe français. V. La Mëttrie,

B1ÉTUAUS, peuplade asiatique qui forme le tiers environ de la population du bas Liban. Les Métualis sont des mahométans de la secte d’Ali ; ils ne boivent ni ne mangent avec les sectateurs d’une autre religion que la leur. Ils étaient maîtres de Balbeck vers le seizième siècle. Les Maronites forment avec les Druses et les Métualis une espèce de confédération despotique, sous le gouvernement d’un émir.

METULCM, ville de l’ancienne Liburnie, sur le Savus (la Save). Auguste fut blessé en assiégeant cette ville.

MÉTUNE s. f. (mé-tu-ne). Moisson, u Vieux mot.

MÉTURE s. f. (mé-tu-re). Pain fait avec de la farine de maïs.

METZ, en latin Divodurum, Mediomatriees, ancienne ville de France, qui a été cédée à l’Allemagne par le traité de Francfort, en mai 1871. Elle était alors le chef-lieu du département de la Moselle. Cette ville est située au confluent de la Moselle et de la Seille, à 316 kilom. N.-E. de Paris, par 3° 50’ de longitude E. et 49« 7’ de latitude N., sur le chemin de fer de Paris à Forbach et à Thionville ; pop. aggl., 45,207 hab. — pop. tôt., 54,817 hab. Eveché suifragant de Besançon ; grand et petit séminaire ; cour d’appel ; tribunaux, de première instance et de commerce ; 3 justices de paix ; conseil de prud’hommes. Lycée, école primaire supérieure, école industrielle, école normale d’iustituteui-sj cours normal d’institutrices ; conservatoire de musique ; église eonsistoriale calviniste ; consistoire israélite ; synagoguéet école centrale rabbiuique- Bibliothèque publique ; académie des lettres, sciences et arts ; société des sciences médicales, société d’histoire naturelle, avec musée et jardin des plantes. Bourse et chambre de commerce. Metz, avant l’annexion à la Prusse, était l’entrepôt des produits des usines métallurgiques, des papeteries, des faïenceries, des cristalleries et des salines du département de la Moselle. Depuis lors, elle a vu singulièrement diminuer son commerce et sa population. On y remarque les ateliers de peinture sur verre de M. Maréchal ; une importante fabrique d’imagerie ; de nombreuses tanneries ; des fabriques de molletons, droguets, eastorines, couvertures ; des ateliers de cordonnerie ; des fabriques de peluche de soie pour chapellerie ; de3 fabriques de gants, de btosses et de pinceaux ; quelques ateliers de broderies ; des teintureries ; des imprimeries typographiques et lithographiques ; une fonderie de cloches ; des fabriques d’instruments de précision, etc. Les bois, les grains, les farines, les peaux, les cuirs, les fers, les vins, les tissus, les papiers peints, la brasserie, la ganterie, la quincaillerie sont les éléments les plus importants du commerce de Metz. Les produits de la

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charcuterie messine jouissent d’une réputation méritée.

Metz, place forte de première classe, est située en partie sur une colline qui s’élève entre la Moselle et la Seille et en partie sur les bords de ces deux rivières. Aux environs se dressent de riants coteaux qui offrent des sites très-uittoresgues. En traversant Metz, la Moselle, dont le lit est large et peu encaissé, se partage en plusieurs bras. Des Iles qu’ils enserrent, les unes, plateset basses, sont dans la zone des fortifications et sujettes à être recouvertes par des inondations en temps de siège ; les autres, entièrement bâties, sont unies aux deux rives par des ponts. Dans une de ces lies, qui forme à peu près le centre de la ville, on voit la préfecture, le théâtre, la place de la Comédie, de belles maisons particulières et une promenade en quinconce appelée le jardin d’Amour. L’école centrale, les ateliers de pyrotechnie, l’abattoir, le polygone d’artillerie, des cimetières se trouvent dans la plus grande des îles, qui s’étend au delà de la ville. La Seille suit la partie orientale de la ville en se partageant en deux bras, dont l’un, bordé de maisons de chaque côté, s’aperçoit à peine. La ville est bâtie en amphithéâtre. Les rues sont généralement étroites et tortueuses, quoiqu’il ait été fait des améliorations sous ce rapport depuis quelques années. Les maisons sont en général peu élégantes d’aspect. On trouve les plus belles dans les quartiers de l’Esplanade et de l’Evéchl, dans les rues de la Rampe et des Clercs, sur les quais Saint-Pierre et Saint-Louis, sur la place d’Armes et sur la place Saint-Vincent.

Les fortifications de Metz sont l’œuvre de Vauban et de Cormontaigne, sauf quelques parties qui datent du xvc ou du xvie siècle et les travaux exécutés en 1870. Les abords de la place peuvent être inondés facilement ; ils sont défendus, en outre, par le fort de la Double-Couronne, le fort de Belle-Croix, le fort de Gisors, ie fort Moselle, la redoute du Pâté et, dans un périmètre plus éloigné, par les forts de Queuleu, des Bottes, de Saint-Julien, de Saint-Eloy, de Plappeville, de Saint-Quentin et de Saint-Privat. Plusieurs portes donnent accès dans la ville ; les principales sont : la porte des Allemands, qui ressemble à un château fort flanqué de tours et date du xve siècle, la porte Serpenoise, la porte Saint-Thiébault, la porte Mazelle, la porte de Thionville, la porte de France et la porte de Chambière. Les casernes, au nombre de six, encadrent des cours spacieuses et datent, sauf celle du génie, du commencement du xvuie siècle. Elles offrent presque toutes un aspect monumental.

Les places qui méritent d’être signalées sont : la place d’Armes, décorée de la statue en bronze du maréchal Fabert, par M. Etex ; la place Royale, entourée de jolies constructions et plantée d’une allée de platanes ; la place de la Comédie, comprise entre deux bras de la Moselle et ornée d’une magnifique fontaine monumentale qui rappelle celle de la place Louvois, à Paris ; la place de la Préfecture, d’où l’on jouit d’un beau point de vue ; la place Saint-Louis, entourée de nombreuses arcades ; la place Sainte-Croix, qui occupe* dit-on, l’emplacement d’un temple de Jupiter ; la place Saint-Étienne et la place Saint-Vincent. La plus belle promenade de Metz est l’Esplanade, établie en terrasse et comprenant trois groupes de belles allées. Elle est ornée d’une statue en bronze du maréchal Ney, de délicieux animaux en bronze, d’un joli kiosque, de parterres et d’un magnifique jet d’eau. On découvre de la une vue snlendide sur la vallée de la Moselle. Les différents quartiers de la ville sont reliés entre eux par 14 ponts, dont les deux plus remarquables sont le pont des Pucelles et le pont des Morts. Le dernier remonte au xme siècle ; il fut construit par un hospice qui obtint en compensation de prélever un vêtement complet dans la succession de toute personne morte à Metz ; de là son nom.

Metz possède un grand nombre de monuments et de curiosités ; en voici la description :

La cathédrale, une des œuvres les plus remarquables de l’art ogival, est d’une légèreté incomparable, malgré ses vastes proportions. Cette légèreté provient de l’immense développement de ses fenêtres ogivales, qui présentent une surface de 4,071 mètres carrés ; commencée au xie siècle, elle ne fut inaugurée qu’en 1546. Quoique construit à diverses reprises, notamment en 1214, 1383, 147S, 1497, le monument offre dans son ensemble une grande harmonie de lignes et une unité de style que l’on rencontre rarement. L’édifice a 122">,25 de longueur dans œuvre, et hors d’oeuvre 128°»,62. Sa hauteur est, sous voûte, de 44 mètres. La nef est large de l4m,56. Le portail principal, construit en 1765 par l’architecte Blondel, se compose d’une ordonnance de Colonnes doriques supportant un grand fronton. Cette construction, qui a une certaine valeur architecturale, fait un contraste choquant avec le style du reste de l’édifice. Les portes latérales sont fort remarquables, quoiqu’elles aient perdu les sculptures qui les décoraient autrefois. La tour du Nord offre peu d’intérêt ; la tour du Sud, terminée par une flèche à jour d’une étonnante légèreté, renferme une cloche, nommée la Muette, qui, comme le bourdon de Notre-Dame de Paris, ne sonne qu’aux

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jours de solennité et pèse, avec le battant, 11,210 kilogrammes. De la plate-forme de cette tour, on jouit d’une vue très-étendue sur Metz et ses environs. • L’intérieur de la cathédrale de Metz est admirable, ajoute M. Ad. Joanne. La grande nef peut soutenir la comparaison avec tout ce que l’art ogival a de plus beau. Elle est séparée par un magnifique transsept du chœur, dont les hautes ogives ont une merveilleuse élégance. Les travées sont indiquées, pour les deux tiers de la longueur, par des colonnes accouplées, d’où s’élèvent des nervures montant aux voûtes, et, pour le dernier tiers, par des colonnes simples, rondes, à chapiteau à feuillage. Au-dessus des travées règne une galerie ou triforium, faisant sans interruption lç tour de l’édifice et formée d’arcades étroites, élancées en ogive, avec trèfles à leur sommet. Sous la galerie règne une draperie sculptée, ornementation qui ne se rencontre généralement que dans les soubassements des porches du xnie et du Xive siècle. Au-dessus de la galerie s’ouvrent de belles fenêtres ogivales à quatre divisions, d’une ornementation riche et délicate, occupant toute la largeur de chaque travée. Les bras du trans-sept sont également éclairés à leur extrémité et dans toute leur largeur par des fenêtres dont les verrières, surtout celles du bras méridional, sont admirables de couleur et de composition. » Le chœur et le sanctuaire sont décorés aussi de magnifiques verrières du xvio siècle, œuvre de Valeutin Bousch. La décoration de la cathédrale, qui jouissait autrefois d’une réputation européenne, a été détruite en partie au xvi<s siècle par les luthériens ; on y remarque cependant encore, outre les admirables verrières dont nous avons parlé (les vitraux modernes sont dus à M. Maréchal), une magnifique cuve en porphyre, trouvée parmi les débris de la naumachie romaine ; un siège en marbre, qui passe pour avoir servi à saint Clément ; les débris d’une monstrueuse figure symbolique de dragon que l’on promenait autrefois dans les rues de la ville ; le buffet des orgues ; des traces de peintures murales, des portes sculptées, etc. Une belle crypte règne au-dessous du chœur.

L’église Saint-Vincent, qui appartenait jadis à une abbaye fondée au xe siècle par Thierry, évêque de Metz, fut commencée en 1248 et consacrée en 1376. En 1711, le portail et la tour furent détruits par un incendie allumé par un moine apostat. Le portail actuel est en désaccord avec le style général du monument. L’intérieur est remarquable par sa nef élancée que supportent 12 piliers à colonnettes, par l’élévation de ses croisées géminées et la majestueuse régularité du chœur. La tribune des orgues est d’une grande richesse.

L’église Sainte-Ségolène, située au point le plus élevé de la ville, date en grande partie du xiue siècle. Le chœur frappe par son élégance. On remarque à l’intérieur : des vitraux du xve siècle et des vitraux modernes, dus à M. Maréchal ; des peintures murales, une chapelle peinte avec goût et une charmante avant-porte du style ogival.

L’église Saint-Clément offre un très-beau portail ; elle dépend du collège des jésuites, dont les bâtiments renferment un cloître d’un style sévère. Le centre du préau est occupé par un puits monumental surmonté des statues de la Force, de la Justice, de la Prudence et de la Tempérance.

L’église Saint-Martin, qui appartient aux différentes époques de l’architecture ogivale, est ornée de vitraux du xve siècle. Saiut-Maximin, en partie roman et surmonté d’un clocher du xvie siècle, possède des vitraux modernes, œuvre de M. Maréchal, et de riches peintures décoratives. Saint-Eucaire, construction du xme siècle, renferme de belles sculptures, des médaillons en basrelief et un très-beau buffet d’orgues. Notre-Dame, bâtie au xvuo et au xvme siècle, possède un beau maître-autel, une charmante statue de la Vierge et des vitraux dus à M. Maréchal. Nous sigalerons aussi la chapelle de l’évêché, décorée avec beaucoup de goût ; la chapelle du grand séminaire, qui renferme un tableau de Nicolas Poussin ; la chapelle de l’hospice Saint-Nicolas (beaux vitraux) ; le temple protestant, la synagogue, dont le portail appartient au style byzantin, etc.

L’hôtel de ville, construit en 1771, d après les plans de l’architecte Blondel, offre un immense vestibule dans lequel donnent entrée neuf arcades cintrées et où commence un bel escalier d’honneur. Au-dessous de la fenêtre qui éclaire le premier palier se voit un bas-relief en marbre blanc, représentant la figure allégorique de la Moselle. Lesappartements de réception sont ornés d’une

magnifique verrière, représentant le duc de Guise, Bertram, évêque de Metz, et Pierre Baudoche.

Le palais de justice, élevé en 1776, se compose de trois grands corps de logis reliés, du côté de la façade, par un bâtiment surmonté d’une vaste terrasse. On y admire les belles rainptiS de fer du grand escalier et deux basreliefs rappelant, l’un, l’Humanité du duc de Guise au siège de Metz ; l’autre, la Paix de 1783.

Le musée et la bibliothèque occupent, depuis 1811, une partie des bâtiments d’un ancien couvent des carmes. Le musée de pein MET25

ture se compose de près de £00 tableaux, parmi lesquels on remarque des œuvres de Titien (Tête d’homme), Salvator Rosa (Ruines du Cotisée), Murillo (la Moresque de Gre~ nude), Van Dyck (Portrait du peintre Martin Rickuéri), Philippe de Champaigne (une Madone), David Téniers (Paysage), Van Ostade (uneife«Hi<3i ! flamande), Rembrandt (un Porte drapeau), Pierre Mignard (Portrait du maréchal de Villars), de Vos (Portrait d’un bourgmestre), Oudry (le Loup et l’Agneau, le Renard et la Cigogne), Greuze (Portrait de M. d’Angeoilliers), Simon Vouét (une Madeleine ), Antoine Coypel (le Berger Aristée), etc. Signalons aussi un Groupe d’animaux, sculpté par Fratin, le Jugement de Satomon, bas-relief de Pioche, et un précieux émail représentant le Portrait de Chartes IX. Les galeries de géologie, de minéralogie, d’ornithologie et de zoologie sont très-intéressantes. 30,000 volumes imprimés et

1,157 manuscrits des x&, xi°, xu<» et xni» siècles, tel est le bilan de la bibliothèque, qui renferme aussi une collection de médailles grecques, romaines et celtiques. Dans le vestibule de la bibliothèque et le jardin avoisinant se voient des sculptures et des^ fragments antiques, notamment une Tête de Jupiter, une Colonne miliiaire, un Monument funéraire gallo-romain, des autels, des basreliefs, etc.

La salle de spectacle a été bâtie au xvni" siècle ; la façade présente un portique d’ordre toscan. Le lycée est un des plus beaux établissements de ce genre qu’il y ait en France. Mentionnons aussi : l’école de musique, succursale du Conservatoire de Paris, les écoles municipales, le pensionnat des jésuites, l’école normale primaire, de nombreuses salles d’asile, les écoles d’enseignement supérieur, l’école industrielle, l’écode de dessin, l’Académie impériale, fondée en 1760, la Société des sciences médicales de la Moselle, les Sociétés d’horticulture, d’histoire naturelle, d’archéologie, d’histoire, etc.

Depuis 1866, un aqueduc amène les eaux des sources de Gorze dans un vaste réservoir qui alimente un grand nombre de belles fontaines.

Nous mentionnerons, en outre, parmi les édifices, établissements ou curiosités de Metz le marché couvert, l’hôpital de Bon-Secours, l’hôpital Saint-Nicolas, dont on admire le beau portail ; l’évêché, le grand séminaire, le grand arsenal, l’arsenal du génie, qui renferme plusieurs beaux ateliers ; le petit arsenal d’artillerie (où l’on trouve des traces de peintures murales du xm» siècle) ; l’hôpital militaire, la poudrerie, la prison militaire. La bibliothèque (12,000 volumes), la collection des modèles, le cabinet de physique, le laboratoire de chimie, la collection des modèles d’armes sont dignes d’attention. Citons enfin deux établissements célèbres qui ont disparu depuis que Metz a été annexé à l’Allemagne, l’École règimentaire d’artillerie et l’École d’application du génie et de l’artillerie.

L’origine de Metz se perd dans la nuit des temps ; lors de la conquête des Gaules par César, elle était déjà connue sous le nom de Divodurum, capitale d’un pays considérable, dont les habitants s’appelaientMediomatrici. Sous la domination de ses vainqueurs, elle prit encore un plus rapide accroissement ; ils y élevèrent de toutes parts des édifices magnifiques ; ils y introduisirent leur luxe, leurs mœurs, leurs coutumes, leur langage, et bientôt les vainqueurs et les vaincus ne formèrent plus qu’un seul et même peuple. L’alliance et la protection du peuple-roi ne furent pas une sauvegarde suffisante contre les invasions des barbares. Metz fut saccagée en 264 par les Allemands et réduite en cendres. En 451, les habitants furent passés au fil de l’épée par Attila. Elle tomba ensuite au pouvoir des Francs, sous Clovis, puis devint l’un des sièges du royaume de Neustvie. A fa fin du vaio siècle, Charlemagn-T la réunit à son empire ; cet empereur y fit de fréquents voyages et l’embellit beaucoup. Après la fondation du royaume de Lorraine, Metz tomba au pouvoir de Henri l’Oiseleur (945) ; vingt ans plus tard, Othon s’en empara, et Conrad de Lorraine y signala son entrée par le pillage en 973. Metz profita des troubles, des guerres iutesi.nes et de la faiblesse des descendants de Charlemagne pour recouvrer sa liberté ; elle eut alors à soutenir des guerres longues et sanglantes. Devenue au moyen âge une ville impériale, elle jouit d’une grande indépendance et se gouverna elle-même ; mais elle fut fréquemment déchirée par les luttes intestines qui eurent lieu entre l’évêque, la noblesse et la bourgeoisie. Charles VII, roi do France, essaya inutilement de la prendre. Par la suite, en 1453, les soldats du duc de Lorraine faillirent s’en emparer par surprise.

À la suite du traité conclu par Henri II avec la ligue de Smalkalde, ce prince envoya Tavannes avec une armée pour prendre possession de Metz (10 avril 1552). Les habitants, cédant à des promesses et à des menaces, consentirent alors k ouvrir leurs portes, d’abord au connétable dé Montmorency, puis au reste de l’armée, et peu après le roi y fit lui-même son entrée. Vers la fin de cette même année, le duc d’Albe et Charles-Quint vinrent assiéger Metz avec 60,000 hommes ; mais ils ne purent parvenir à se rendre maîtres de la ville (v. plus bas). En 1648, le traité de Munster réunit h la France Metz, qui était