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Lac, sur la rive septentrionale du lac de Constance, à 12 kilom. N.-E. de Constance, cheflieu du bailliage de son nom ; 1,670 hab. Résidence de l’évêque de Constance.

MEURSIUS (Jean), philologue hollandais, dont le véritable nom est De Meurs, né à Losdun, près de La Haye, en 1579, mort à Sora (Danemark) en 1039. Dès luge de treize ans, il composait des vers grecs, et, à seize ans, il écrivit un commentaire sur Lyeophron, le plus obscur des auteurs grecs. Ce travail, qui atteste plus de savoir que de critique, n’en étonna pas moins les savants les plus distingués, venant d’un si jeune homme, et attira Iattention du grand pensionnaire Juan Barneveldt, qui chargea Meursius de diriger l’éducation de ses enfants et de leur faire visiter diverses contrées de l’Europe. De retour en Hollande, après avoir pris le diplôme de docteur en droit à Orléans, Meursius fut appelé à occuper, à Leyde (1610), une chaire d’histoire, puis de grec, et reçut 1 année suivante le titre d’historiographe de Hollande. Les tracasseries qu’il eut à subir après le supplice de son protecteur J. Barneveldt le décidèrent à quitter Leyde et à accepter avec empressement, en 1625, une chaire d’histoire à Sora et la place d’historiographe que lui offrit le roi de Danemark Christiern IV. Ce fut dans cette ville que Meursius termina sa laborieuse carrière. Il possédait des connaissances très-étendues, mais il manquait de la sagacité qui fait les

3™rands critiques ; il n’en a pas moins rendu e grands services aux lettres, par les nombreuses éditions qu’il a publiées d’auteurs grecs, avec des corrections, des remarques critiques, des versions latines, et par une foule de dissertations sur divers sujets d’archéologie et d’histoire ancienne, qui méritent encore d’être consultées. Parmi sesnombreux écrits, nous citerons : Exercilationes critics (Leyde, 1599) ; De funere liber singularis (La Haye, 160-1, in-S°) ; Borna luxurians, sioe de luxu Romanorum (Leyde, 1605) ; Olossarium grieco-barbarum (Leyde, 1610, in-4") ; Atticarum lectionum libri IV (Leyde, 1617) ; Grxcia feriata, sive de festis Grscorum libri Vf (Leyde, 1619) ; Eleusina, sive de Cereris Eleusins sucra et festo (Leyde, 1619) ; Archontes At/ienienses (Leyde, 1622) ; Cecropia, seu de Athenarum urce et ejusdem antiquitatibus (Leyde, 1622) ; Grscia ludibunda, sive de ludis Grxcorum (Leyde, 1622) ; Athenx attics, sioe de prweipuis Athéniensium anliquitatibits libri III (Leyde, 1024) ; liegnum atlicum, sioe de reyib/is Athéniensium (Amsterdam, 1633) ; De regno laconico libri II (Utrecht, 1687), etc. Comme historiographe de Hollande et de Danemark, Meursius a publié, entre autres ouvrages : Rerum belgicarum liber primus (Leyde, 1612) ; Ferdinandus, sive de rébus sub Ferdinundo, duce Albano, in Belyio gestis (Leyde, 1614) ; A thaïs, JJatavx (Leyde, 1625) ; Hisloria Uanica (Copenhague, 1030). Ses Œuvres complètes ont été publiées à Florence (1741-1763, 12 vol. in-fol.). — Son fils, Jean Meursius, né à Leyde en 1613, mort vers 1654, s’adonna également à des travaux d’érudition. Tout ce qu’on sait de sa vie, c’est qu’il suivit son père à Sora. On cite, parmi ses écrits : De tibiis velernm (Sora, 1641, in-8°) ; Observationes politico-miscellaneB (Copenhague, 1641) ; De coronis (1053), etc. On lui a attribué à tort la traduction latine d’un ouvrage licencieux, intitulé : Satyra sotadica de arcauis Amoris et Veneris, publié vraisemblablement à Grenoble vers 1680, et qui est l’œuvre de l’avocat Chorier.

MEURT DE-FAIM s. Pauvre diable, personne qui manque du plus strict nécessaire : C’est un meurt-de-faim. Figurez-vous un être à peine vêtu, le dernier des pttuores diables, un meurt de-faim. (Cl. Robert.) Les instincts des multitudes, /«.smeurt-de-kaim, les va-nu-pieds, l’Iiislorieu doit tout observer. (V. Hugo.)

MEUH.T11E, rivière de France, qui se forme sur le versant occidental des Vosges, dans le département de ce nom, à 4 kilom. S.-E. de Saint-Dié, par la réunion de deux cours d’eau, dont l’un descend du Montaben et l’autre de la montagne du Bonhomme. La Meurthe, coulant du S.-E. au N.-O., passe du département des Vosges dans celui auquel elle donnait son nom et va se jeter dans la Moselle, près de Frouard, après un cours de 161 kilom. Ses affluents les plus importants sont : la Kave, le ïaintroué, le Rabodeau, la Vezouze, la Mortagne, le Sanon et f Amezoule. Elle baigne Saint-Léonard, Saint-Dié, Raon-1’Etape (Vosges), Baccarat, Klin, Lunéville, Blaiuvilléla- Grande, Saint-Nicolas et Nancy (Meurtlie). La largeur moyenne de la rivière est de 80 mètres. Elle est flottable depuis Sainte-Marguerite jusqu’à Nancy (112 kilom.) et navigable de Nancy à Frouard (14 kilom.). La navigation est presque nulle, mais le flottage, en revanche, est très-considérable,

MEUKTHE (DÉPARTEMENT nu la), ancienne division administrative do la région N.-E. de la France, formée d’une partie des Trois-Evéoàés, Metz, Toul et Verdun, du comté de Dabo et d’une partie des anciens duchés de Lorraine et de Bar. Ce département, qui devait son nom à la rivière qui le traverse du S.-E. au N., était limité au N. par celui de la Moselle, a i’E. par celui du Bas-Rhin, au S. par celui des Vosges et à l’O. par celui de la Meuse. Sa plus grande longueur de l’E. À l’O. était de 150 kilom. et sa plus grande largeur de 90 kilom. Il présentait une superficie de

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609,004 hectares, dont 309,518 hectares en terres labourables ; 67,032 hectares en prairies naturelles ; 16,337 hectares en vignes ; 208,405 hectares en bois, forêts, étangs, chemins, cours d’eau, etc. ; 5,253 hectares en landes, bruyères et pâturages, et 2,459 hectares en diverses cultures arborescentes. Il comprenait 5 arrondissements (Nancy, ch.-l. ; Château-Salins, Lunéville, Sarrebourg et Toul), 29 cant., 714 couim. et 428,387 hab., formait le diocèse de Nancy et Toul (suffragant de Besançon), la 3c subdivision de la 5e division militaire, et ressortissant à la cour d’appel de Nancy, à l’académie de Nancy, à la 4« conservation des forêts. Après la guerre de 1S70-1871 et la signature du traité de Francfort (20 mai 1871), deux arrondissements de la Meurthe, ceux de Château-Salins et de Sarrebourg, furent cédés à la Prusse et les trois autres formèrent, avec l’arrondissement de Briey, détaché de la Moselle, un nouveau département désigné sous le nom de Meurthe-et-Moselle.

Le sol de l’ancien département de la Meurthe, en général argilo-sableux, présente un terrain inégal, s’élevant par degrés de l’O. à l’E. et hérissé de nombreuses collines entre lesquelles s’ouvrent des vallons souvent très-fertiles. Il comprend cinq bassins principaux : le bassin de la Moselle, où la rivière de ce nom coule entre de magnifiques prairies ; le bassin de la Meurthe, offrant les cultures les plus riches et les plus variées ; le bassin de la Seille, très-fertile et très-peuplé, malgré ses nombreux marécages qui troublent la pureté de l’air ; le bassin de la Sarre, plus pittoresque que productif, et le bassin de la Vezouze, remarquable par ses luxuriantes prairies. La Moselle, la Meurthe, la Seille, la Sarre, la Zorii, la Vezouze, l’Euron, le Madon, le Terrouin, l’Ingressin, l’Ache, le Mad, le Sanon, l’Amezule, la Mortagne, etc., sont les principaux cours d’eau qui arrosent cet ancien département français. Le canal de la Marne au Rhin le parcourt sur une étendue de 143 kilom. Le canal des houillères de la Sarre est en voie de Construction. Signalons aussi les étangs de la Lindre, de Torcheville, de Stock, de Gondrexange, de Mittersheira, de Réehicourt-le-Chàceau, de Foulcrey et de Mosé ; les sources minérales d Ecouvres, de Mousson et de Saint-Thiébaut ; les sources salées de Dieuze, de Moyenvie, de Château-Salins, de Varangéville et de Saint-Nicolas. Les sommets du Hengst et du Spitzberg (813 mètres) sont les points les plus élevés de l’ancien département de la Meurthe. Les autres points culminants sont : les côtes de Sion-Vaudémont, 495 mètres ; les côtes de Vandéléville, 460 mètres ; le mont Carel, 453 mètres ; la côte de Favières, 431 mètres ; la côte d’Ersey, 427 mètres ; la côte d’Amance, 410 mètres ; le mont Saint-Jean, 407 mètres ; le signal de Vittonville, 400 mètres ; la côte de Delme, 399 mètres, etc. Le climat de cette région est extrêmement variable. Le voisinage de la chaîne des Vosges, qui s’avance dans la Meurthe sur une longueur de 60 kilomètres, les immenses forêts qui couvrent près du tiers de la superficie totale, contribuent, avec la position géographique, à abaisser la température. Les

vents froids du nord et du nord-est y régnent sans obstacle, tandis que ceux du sud n’y arrivent qu’après avoir laissé une partie de leur calorique sur les flancs des Vosges, qu’ils sont obligés de traverser. Aussi n’esc-il point rare d’y voir la végétation du printemps arrêtée par les gelées qui viennent en mai et quelquefois en juin. Les matinées et les soirées y sont généralement très - fraîches en été, tandis que la chaleur du milieu du jour y est insupportable. Les orayes sont assez fréquents et ont une violence extrême. La température moyenne de l’année est de 90,31

au-dessus de zéro. Les températures extrêmes sont de 320,50 au-dessus de zéro et de 19",37 au- dessous. La grêle cause souvent des dégâts considérables. Les grêlons sont parfois d’une excessive grosseur. Au point de vue de la constitution géologique, l’ancien département de la Meurthe est formé de couches à peu près horizontales, superposées les unes aux autres, de telle façon qu’elles forment une succession de bandes plus ou moins larges, dirigées généralement du nord-est au sud-ouest et échelonnées de l’est à l’ouest, suivant l’échelle d’ancienneté des terrains. Cette échelle suit la pente des. Vosges à niveau décroissant ; o’est-a-dire que les couches affleurent à des niveaux qui décroissent à mesure quelles sont plus nouvelles. Au niveau le plus élevé vers l’est apparaît, mais en petite quantité, le grès rouge, représenté par une série de roches d’argiiophyre. Sur ces roches repose le grès vosgien des montagnes, qui lui-même est circonscrit par une bande de grès bigarré. C’est dans le grès bigarré que se trouvent les belles pierres de taille connues svus le.nom de pierres de sable. La bande suivante, d’où l’on extrait des moellons calcaires, du plâtre, des ossements de grands sauriens, est formée par le muschelkaik. Après elle, vers l’ouest, on se trouve au milieu de marnes irisées qui renferment les gigantesques amas de sel gemme dont les centres d’exploitation sont Dieuze, Moyenvie et Varangéville. Plus loin apparaît le grès infraliasique, recouvert lui-même par une couche de marnes rouges imperméables, d’où jaillissent à la surface du sol une foule de sources. Aux marnes rouges succède le cal MEUR

caire à gryphées arquées, puis la terrain oolithique, qui se subdivise en divers étages. Au-dessus de ces divers affleurements s’étend une couche uniforme d’argile jaune qui a généralement une grande épaisseur et constitue le sol de la plupart des forêts. La terre arable varie suivant la nature des affleurements sur lesquels elle repose ; elle est généralement profonde et remarquablement fertile

L’ancien département de la Meurthe n’est pas riche en produits minéralogiques ; on y trouve cependant quelques mines de fer, notamment à Champigny, Chavigny, Frouard,

Maxeville, Cirey, Frémonville etGogney ; des carrières de moellon, de pierre à chaux, à plâtre, de sable, de terre glaise, et du grès dans le canton de Baccarat ; des pierres lithographiques et des dépôts de tourbe et de sel gemme.

Au point de vue agricole, le pays de la Seille, les vallées de la Meurthe, de la Vezouze, du Sanon et la plaine du Vermois sont très-fertiles, tandis que les rives de la Moselle et de la Sarre sont peu productives. Cependant la récolte des céréales est plus que suffisante dans le pays pour la consommation des habitants. Il s’en exporte une grande partie dans les Vosges, l’Alsace et la Franche-Comté. Les produits agricoles sont : la pomme de terre, la betterave, le chanvre, le lin, le colza, le houblon et le tabac. La vigne y est très-répandue, mais les vins sont de médiocre qualité, faibles, froids, et ne se conservent pas, à l’exception de ceux de Thiaucourt, de Bayon, d’Arnaville, de Villers-sous-Pruny, etc. Ils se consomment

presque tous sur place, et une certaine quantité est convertie en eau-de-vie. L’agriculture est loin d’avoir fait les progrès qu’on serait en droit d’attendre d’un territoire au milieu duquel est située la ferme de Roville, ce glorieux théâtre où Mathieu de Dombasle déploya si longtemps cette activité féconde source première de nos progros agricoles. L’assolement triennal, avec jachère et pâturage des chaumes, esta peu près le seul pratiqué et de fait le seul praticable. Les engrais n’y sont l’objet d’aucun soin. Les engrais commerciaux sont très-peu employés. Cependant on se sert parfois de poudrette pour fumer les colzas. On commence aussi à employer quelques phosphates et des mélanges divers ; mais la masse des cultivateurs s en tient toujours aux fumiers de ferme. Le drainage, sans être devenu général, a eu un certain succès ; cependant, le total des assainissements effectués est encore bien restreint. Au point de vue des instruments, l’exeinplo de Koville a fait faire de notables progrès. Comme la nature très-tenace du sol ne permettait pas d’employer la charrue Dombasle sans avant-train, on en a adapté les parties essentielles à l’âge droit de l’ancienne charrue lorraine. On trouve un assez grand nombre de herses triangulaires ou trapézoïdales, des scarificateurs et des extirpaieurs, des machines à battre du système de Meikle, deshache-pailles et des coupe-racines. La culture se fait presque partout avec des chevaux ; on ne trouve guère de bœufs de trait que dans les anciens arrondissements de Lunéville et dans l’ancien arrondissement de Sarrebourg. Les étangs, dont le plus remarquable est celui de Lindre, sont, pour la plupart, tour à tour couverts d’eau ou à sec et mis en culture, mais sans assolement régulier.

On trouve dans la Meurthe beaucoup d’arbres fruitiers et de magnifiques forêts de chênes, de hêtres, de charmes, de frênes et de sapins, occupant une superficie do 148,542 hectares. Nous mentionnerons surtout celles de Dabo, de Saint-Quirin, de Raonles-Leaux, de Bousson, de Schwanhals, des

Hauts-Hêtres, des Brainches, du Grand-Chêneau, de La Haye-de-Pavanelle, de Pont-à-Mousson, etc. Leur produit annuel s’élève à environ 2 millions de francs. Les chevaux du département sont de petite taille, nia. !, sobres ot robustes ; les bœufs y sont en petit nombre, mais on y élevé beaucoup de porcs et de volailles.

La propriété n’est pas en général très-morcelée ; la grande et la moyenne culture

occupent encore les deux tiers environ des terres labourables. La plupart des baux sont souscrits pour neuf ans. Les fermages se payent soit en argent, soit eu denrées. Un air de propreté et d’aisance règne jusque chez les plus pauvres habitants de ce département. La nourriture du cultivateur est bonne. La pomme de terre et le lard fuiné en forment la base. Le pain est excellent. Malgré l’amélioration des mœurs, l’usure est encore pratiquée, presque toujours par les juifs, qui sont assez habiles pour échapper à l’action de la loi.

L’industrie manufacturière est très-développée dans l’ancien département de la

Meurthe ; on y trouve de nombreuses filatures de laine et de coton, des fabriques de draps et de toiles d’excellente qualité ; des broderies sur mousseline, sur toile et percale ; des ateliers de dentelles, des tapisseries, des teintureries, des tanneries, des corroieries, des mégisseries, des fabriques de gants, parmi lesquelles figurent en première ligne celles de Nancy et de Lunéville ; des fabriques de papiers peints et de cartes k jouer ; dos fabriques d’instruments de musique et d’instruments aratoires ; des brasseries, des lubriques de gélatine, de noir animal, de boutons

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d’os, de chandelles, de savon ; des scieries hydrauliques, des sucreries et des raffineries de sucre ; des distilleries pour la pomme de terre et la betterave ; des féculeries ; des fabriques de porcelaine à Niedenviller ; des manufactures de glaces ; des cristalleries, notamment celle de Baccarat ; la fabrique de glaces de Cirey ; des verreries, des faïenceries, des poteries, des tuileries, etc. On y trouve aussi des mines de fer produisant en moyenne 468,562 quintaux métriques de rainesai par an ; une importante fonderie de cloches, Citons enfin l’exploitation du sel gemme, dont environ 500,000 quintaux sont livrés annuellement k lu consommation. L’étendue des gisements de sel dans la Meurthe est évaluée à 400 kilomètres carrés, sur une épaisseur moyenne de plus de 20 mètres, ce qui donne un cube de 8 milliards de mètres et un poids de 160 milliards de quintaux, autant qu’il en faudrait pour approvisionner de sel l’Europe entière pendant sept mille ans.

Le commerce, favorisé par la navigation du canal de la Marne au Rhin, de la Moselle et de la Meurthe, et par le chemin de fer de l’Est, a principalement pour objet les produits manufacturés que nous venons d’enumérer, les céréales, les bois de construction, le vin et le bétail,

MEURTHE - ET- MOSELLE (département de), division administrative du N.-E. de la France. Ce département, qui doit son nom aux anciens départements de la Meurthe et de la Moselle, est limité au N. par le Luxembourg, à l’E. par l’Alsace-Lorraine, au S. par le département des Vosges et à l’O. par celui de la Meuse. A ht suite du traité de Francfort10 mai 1871). par lequel la Fiance dut céder à la Prusse une portion de son territoire de l’E., l’Assemblée nationale vota, le 7 septembre 1871, la formation du département de Meurthe-et-Moselle, comprenant trois arrondissements de l’ancien département de la

Meurthe restés à ta France et une petite partie de l’ancien département de la Moselle, dont on forma un arrondissement ayant pour chef-lieu Briey. Le département de Meurtheet-Moselle comprend 4 arrond. (Nancy, ch.-l. ; Lunéville, Toul et Briey), et, d’après le recensement de 1872, 29 cant., 596 comm. et

305,137 hab. Ajoutons que 3 cantons provisoires, ceux de Cirey, (Jhambley et Arracourt, y ont été créés en 1873, avec des communes dont les chefs-lieux de canton avaient été annexés à l’Allemagne, Ce département forme le diocèse de Nancy et Toul (suffïagant de Besançon), fait partie de la 40 division militaire (décrut du 13 octobre 1873), ressortit à la cour d’appel de Nancy, à l’académie do Nancy, à la 4e conservation des forêts. Depuis le 1er octobre 1872, il possède une Faculté de médecine et une école supérieure de pharmacie transférées de Strasbourg à Nancy. En ce qui concerne la description physique, agricole et industrielle du département de Meurthe-et-Moselle, nous ne pourrions que répéter ce que nous avons dit en parlant de la Meurthe. Nous y renvoyons donc le lecteur.

meurtre (meur-tre — du germanique : gothique maurthz, meurtre, maurthjauds, meurtrier ; anglo-saxon mordor et myrdhra, ancien allemand mort et murdreo, gothique maurtlijan, tuer. Ces diverses formes correspondent au sanscrit mâra, mdri, mdrana, meurtre, màrn/ca, meurtrier, de mâray tuer ; zend marekhtar, meurtrier, de merec, merenc, tuer, forme augmentée de mère, mo.irir, persan mirûndan, mirânidan, tuer). Action de tuer une personne, de lui donner la mort par un acte de violence : Un seul meurtre fait un scélérat ; des milliers de meurtres font un héros. (Érasme.) La jalousie est ta mère des meuktres. (Boss.) Quand la loi tue, elle n’inflige pas un châtiment, elle commet un meurtre. (Lamenn.) Il n’y a en histoire que les meurtres des rois et des princes qui comptent. (Vacquérie.) Ce n’est pas un moyen de prévenir le meurtre que de te punir par le meurtre. (L. Blanc.) S’il y a un crime dans le meurtre par vengeance, dans le meutre par lâcheté il y en a deux. (Lamart.) La guerre n’est que la vengeance par commandite et le meurtre sous raison sociale. (Th. Gaut.) Quand le meurtre est devenu un métier, il devient un plaisir. (H. Taine.) La meurtre aux mille bras comme un géant sa lève.

V. Huoo.

I/O meurtre par milliers s’appelle une victoire.

Lamartine.

— Fam. Grand dommage, chuse très-regrettable : Vos lettres sont admirables ; c’est un meurtre de n’en pouvoir faire aucune part au public. (De Coulanges.) Ce serait un meurtre de laisser un si bon sujet en province. (Destouches.)

— Fig. Violence très-coupable : Toute atteinte portée par la majorité au droit de suffrage acquis d la minorité est plus qu’an vol, c’est un meurtre. (E. de Gir.)

— Crier au meurtre, Se plaindre bruyamment, avec éclat : Il crie au meurtre contre ceux qui lui ont fait perdre son procès. (Acad.)

Se défendre d’une chose comme d’un meurtre, La nier, la contester, la repousser avec véhémence.

— Encycl. Dr. crim. Le meurtre est l’homicide commis volontairement. Telle est au moins la définition fort laconique qu’en donne l’article 295 du code pénal, définition qui, k