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faits, sobrement exposés, intéressent. Enfin, l’auteur arrive à l’expédition française dans ces contrées si riches, que la conquête espagnole a faites si pauvres et auxquelles une nouvelle conquête, à son avis, devait restituer toute leur opulence. Aux yeux de M. Michel Chevalier, cette expédition était l’un des plus grands événements de l’histoire ; elle devait donner aux puissances européennes le moyen d’arrêter dans leur épanouissement formidable, dans leur politique d’envahissement, les États-Unis-de l’Amérique du

Nord. Aucune des nations de l’Europe occidentale n’était, suivant lui, désintéressée dans cette question ; mais la France s’y trouvait engagée d’une manière toute spéciale, comme étant à la tête des races latines. Dès ses premiers pas darfs cette voie, M. Michel Chevalier est appelé à comparer dans le développement du monde moderne les peuples

de race latine avec les peuples de race anglo-saxonne, et il reconnaît lui-même que

cette comparaison est désespérante pour les premiers. « Le bilan comparé des progrès des États catholiques et de ceux des peuples chrétiens qui professent d’autres cultes estdénature à inspirer de sombres réflexions

aux hommes qui considèrent, non sans raison, que les destinées de la France et la grandeur de son autorité sont subordonnées aux chances d’avenir des États catholiques en général et des races latines en particulier. • L’abaissement des États appartenant à la catholicité est très-sensible en Europe ; mais il est encore plus manifeste en Amérique, où les États de race latine tombent en décomposition, tandis que la grande "nationaméricaine, dirigée par le génie du protestantisme, accroît chaque jour sa puissance

et atteint une prospérité que les fureurs mêmes de la guerre civile n’ont pu interrompre. M. Michel Chevalier en concluait

l’urgence d’une expédition qui rendrait aux races latines d’Amérique le terrain perdu. Mais quelle illusion, même en admettant le triomphe constant de nos armes I Victorieuse au Mexique, la France était dans l’impossibilité de s’y établir définitivement. L’Espagne, ni l’Italie, ni les catholiques de l’Amérique du Sud n’avaient une vitalité suffisante pour la soutenir dans cette cause. L’eussentelles pu, qu’elles n’auraient pas lutté contre l’activité politique et commerciale des États-Unis du Nord. 1 ! y a, dans le livre même de M. Michel Chevalier, de nombreux passages qui mènent à cette conclusion, en sorte que 1 auteur semble avouer malgré lui l’insuccès inévitable de la Cause dont il désirait le triomphe.


MEXIQUE (golfe du), formé par l’océan Atlantique, dans un enfoncement profond de la côte de l’Amérique du Nord. Il s’étend entre les États-Unis au N.-E., le Mexique à l’O. et au S., et l’île de Cuba au S.-E., par 83° 30’ et 1000 40-’ de longitude O., et 18" et 30° 30’ de latitude N. Ce golfe a, du côté de* l’Océan, entre les deux points extrêmes des presqu’îles de la Floride et du Yucatan, une largeur de près de 70 myriamètres. On y pénètre par deux canaux larges chacun d’environ 21 myriamètres, a savoir ; le détroit de Yucatan, conduisant a la mer des Antilles ou mer Caraïbe, et le détroit de la Floride, situé à l’E. La configuration de ce golfe est très-régulière et se rapproche de celle d’un ovale dont le plus grand diamètre, dans la direction du S.-O. au N.-O., présente une étendue de 168 myriamètres, tandis que perpendiculairement il n’en a guère plus de 105.

Les côtes n’offrent pas de découpures considérables. On y voit cependant la baie de

Cainpêche, au S-, sur la côte du Yucatan ; les haies Chatham, d’Espiritu-Santo et Apalâche, au N.-E., sur la côte occidentale de la Floride ; la baie Mobile, au N., dans l’État d’Alabama, et la baie de San-Bernardo, au N.-O., dans le Texas. Beaucoup de lagunes, ’ surtout vers l’O., se présentent autour de ces rivages, généralement très bas : on distingue particulièrement celles de Tevminos, Taïniagna, Madré, et celle qui s’étend entre l’embouchure du grand rio del Norte et la baie de San-Bernardo, au Mexique, et les lacs Borgne et Pontchartrain, dans les États-Unis, au N. des bouches du Mississipi ; ce fleuve immense apporte au golfe une grande masse de débris organiques et inorganiques. Aucune île remarquable ne se trouve dans ce golfe ; mais il y a beaucoup de récifs et de bas-fonds dans le voisinage des côtes : on doit signaler surtout le récif de Floride ou les Iles des Martyrs, près et au S. de la Floride. Les sables amoncelés vers le continent par le mouvement des eaux, depuis le Yucatan jusqu’aux bouches du Mississipi, rétrécissent insensiblement le bassin du golfe. La plupart des embouchures des rivières, surtout a l’O., sont remplies de barres ; la Vera-Cruz, le.port le plus important de la côte occidentale, n’est qu’un mauvais mouillage ; la Havane, dans l’Ile de Cuba ; et Pcnsaoola, dans la Floride, ont des ports magnifiques ; la Nouvelle - Orléans, sur la Mississipi, est la plus commerçante des villes qui entourent le golfe du Mexique. Au milieu de celui-ci, les vents alizés soufflent régulièrement du N.-E ; mais en approchant des côtes on observe des particularités. Vers la côte occidentale, les vents appelés los nortes (vents du nord), qui soufflent réellement du N.-O., se font sentir depuis l’équi MEXI

noxe de l’automne jusqu’à celui du, printemps ; ils sont généralement faibles en septembre et octobre ; leur plus grande force est en mars ; ils durent quelquefois jusqu’en avril ; les coups de vent au N. ont lieu communément pendant’trois ou quatre jours,

souvent davantage ; même dans les.mois de mai, juin, juillet et août, des coups de vent très-forts se font parfois sentir dans cette partie ; on les appelle au Mexique los nortes de hueso Colorado. Sur la côte méridionale, entre lescaps Catoche et Campêche, il règne, en général, un vent de N.-E. ; dans les derniers jours d’avri" commence l’époque des averses, qui dure jusqu’en septembre. Entre la baie de San-Bernardo et le Mississipi, il y a généralement, le matin, un vent de S.-E. ou d’E.-S.-E., et, le soir, un vent de S.-O. ; en hiver, les vents de S. y sont fort dangereux : ils soufflent pendant deux ou trois jours. Les mois les plus à craindre pour naviguer dans cette partie sont août ; septembre, octobre et novembre, pendant lesquels il y a des ouragans et des vents de traverse qui ne permettent pas de déployer les voiles. Sur les bouches du Mississipi, il y a fréquemment des brouillards épais, principalement, en février, mars et avril. Du Mississipi jusqu’à la Floride, les vents de S.-O. sont très-forts en août, septembre et octobre ; puis on éprouve des vents de S. très-violents et accompagnés d’ouragans ; les vents du N. régnent ensuite. Le courant le plus remarquable du golfe du Mexique est celui qui, d’après ce golfe même, a pris le nom de courant du Golfe ou Gulf-Stream : il est produit par le courant équinoxial de l’E. À l’O., qui, frappant contre la Guyane, la Colombie et le Guatemala, est forcé, par là direction des côtes, de se porter au N.-O. ; il entre, par le détroit des caps Catoche et Saint-Antoine, dans le golfe, du Mexique, en contourne les rivages, et se précipite enfin dans le nouveau canal de Bahania ; il se distingue par sa forte salure, par sa couleur bleu indigo et par les traînées de varechs qui le couvrent.


MEXIQUE (NOUVEAU-), territoire des États-Unis, organisé en 1850. Il est situé entre 31° 20’et 37» de latit. N., etl05<>et llio de long. O., et a pour bornes au N. le Colorado, à l’E. le territoire des Indiens et le Texas, au S. le Texas encore et le Mexique, et à l’O. l’Arizona. Superficie, 3,182 myriamètres carrés ; 93,516 hab. On compte, en outre, sur l’étendue du territoire, 30,000 Indiens sédentaires, et environ pareil nombre d’Indiens sauvages ; chef-lieu, Santa-Fé. Le Nouveau-Mexique est traversé du N. au S. par les montagnes Rocheuses, et du N.-O. au S.-E. par les monts Zuni, où l’on trouve les sierras de Tunèche et de Chusca à i’O. du rio Grande. Dans la sierra Madré, le mont Taylor atteint une élévation de 3,000 met. au-dessus du sol de la vallée, et dans la sierra Blanca des torrents roulent à travers d’étroits et sombres canons, à 30 met. plus bas que ce même sol. Arrosé à l’E. par le rio Grande et à l’O. par le Colorado, le Nouveau-Mexique a, en général, le caractère d’un plateau élevé traversé par des chaînes de montagnes, mais on rencontre des vallées le long des affluents et dans le bassin du rio Grande, au pied des montagnes Rocheuses. Le climat est tempéré et saïubre, et la saison des pluies dure de juillet àoetobre. Les minéraux abondent, ainsi qu’on peut le conjecturer d’après la structure naturelle du pays : on y trouve des mines d’or, de cuivre, de fer, de houille, de gypse et de sel, qui sont toutes exploitées sur une plus ou moins large échelle. En 1860, il a été exporté 650 tonnes de minerai de cuivre ; mais le manque de voies ferrées forme un grand obstacle à la mise en œuvre des métaux bruts. L’agriculture est presque partout dans un état assez prospère, et l’on cultive principalement le maïs, le froment, les fèves, le poivre rouge, les oignons, différents arbres à fruit, la vigne et le tabac. Bien que les montagnes offrent d’excellents pâturages, la quantité de bétail qu’on y élève est relativement peu considérable.

Ce ne fut qu’en 1581 que les Espagnols connurent le Nouveau-Mexique ; ils en prirent définitivement possession quelques années plus tard, sous les ordres de Juan de Oflate. Après diverses vicissitudes, il devint, dans le courant du xvme siècle, une possession du Mexique. Au début de lu guerre entre cette contrée et les États-Unis, le général Kearney, par une proclamation en date du 22 août 1S46, déclara que le Nouveau-Mexique serait désormais 1 une des dépendances de l’Union américaine. Le traité de paix du 2 février 1848 ayant ratifié cette annexion, le Nouveau-Mexique fut érigé, deux ans plus tard, en un ternitoire, dans lequel fut comprise, en outre, une grande partie du territoire des Indiens indépendants. Aussi le Nouveau-Mexique est-il celui de tous les territoires du Nord qui se trouve le plus exposé aux attaques de ces Indiens. Le général Sherman, qui, après la guerre d’Amérique, reçut le commandement de la division du Mississipi, proposait, dans son rapport au ministre de la guerre (novembre 1866), de les refouler du côté de l’E. et de les forcer à ne pas sortir des limites de la région qui leur avait été assignée pour demeure. Il dit, en outre, en parlant du Nouveau-Mexique : « Il a été colonisé depuis bien plus longtemps que l’Ohio, et avec son étroite ligne de champs cultivés

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le long du rio Grande, il demeure encore pauvre et exposé à être ravagé par les incursions des Indiens nomades qui l’entourent. ■ En 1868, un train de chemin de fer fut attaqué par les Indiens, qui tuèrent et scalpèrent seize des voyageurs ou des soldats qui escortaient le train. • Tout le territoire du Nouveau-Mexique, ajoute le général Sherman,

semble être une région propre à l’élève du bétail, mais qui n’offre que peu de ressources à l’agriculture. Depuis vingt ans que nous sommes en possession de ce territoire, il a "coûté au trésor national plus de 100 millions de dollars, et je doute qu’il puisse jamais rembourser à l’Union un dixième de cette somme. •


MEV (Jean de), théologien et naturaliste hollandais, né en 1617, mort en 1678. Il exerça les fonctions pastorales à Middelbourg et fut chargé d’y professer la théologie. On a de lui : Commentaria physica, sive exposilio loeorum Peniateuchi in quitus agitur de rébus naluralibits (Middelbourg, 1651, in-4") : Sacra physiologia, sive expositio locontm Scripturs in quibus ayitur de rébus naturalibus (Middelbourg, 1661, in-4o) ; Metamorphosis et historia naturalis insectorum, auctore I. Goedartio, cum commentariis (Middelbourg, 1662, 3 part. in-8o). Les Œuvres complètes de Mey ont été publiées à Delft (17041 et à Leyde (1706, in-fo !.).

MEY (Claude), jurisconsulte français, né à Lyon en 1712, mort à Sens en 1796. Avocat au parlement de Paris à partir de 1733, il acquit une grande réputation, principalement par son savoir dans les matières canoniques, se mêla aux discussions religieuses de son temps, écrivit plusieurs mémoires en faveur des appelants, se prononça au commencement de la Révolution contre la constitution civile du clergé et adhéra, en 1790, à la consultation rédigée par Jabineau contre plusieurs mesures prises par l’Assemblée constituante. Ses principaux écrits sont ; Apologie des jugements rendus’ en France contre te schisme (1752, 3 vol.) ; Dissertation dans laquelle on démontre que la bulle Unigenitus n est ni la loi de l’Église ni la loi de l’État (1752) ; Essai de métaphysique ou Principes sur la nature et les opérations de l’esprit (1756) ; Maximes du droit public français (1772, 2 vol. in-12h en collaboration avec Aubry et Maulbrot, etc. Mey a laissé on outre de nombreux mémoires, a dirigé la rédaction dus Nouvelles ecclésiastiques, et a collaboré, croit-on, à la Requête des sous-fermiers du domaine du roi pour demander que les billets de confession soient assujettis au contrôle (1752), pièce facétieuse de l’avocat Marchand.

meydan s. m. (mel-dan). Place publique, marché, en Perse et en Turquie.

MEYDANY (Aboul-Fadhl Ahmed ben-Mohamined al-), écrivain arabe, né à Nichapour vers 1060, mort dans la même ville en 1124. On ne sait rien de sa vie ; mais, grâce à une Grammaire arabe en vers, à un Traité des noms propres et des synonymes, augmenté par son fils Abou-Sayd, grâce surtout à un recueil de six mille proverbes arabes, classés d’après l’initiale du premier mot, accompagnés d’éclaircissements et d’exemples, il acquit une

grande réputation parmi les Orientaux. Ce recueil, intitulé Medjmé al amtsal, est fort estimé. Des choix de ces proverbes, trad. en latin, ont été publiés par divers écrivains ; enfin, Freytag, dans son ouvrage intitulé Arabum provai)ia (Bonn, 1838-1842, 3 vol. in-8"), a donné le texte arabe complet avec une traduction latine des proverbes de Meydany.

MEYEN (Franz-Julius-Ferdinand), botaniste allemand, — né à Tilsitt en 1804, mort en 1840. Quatre ans après avoir pris son diplôme de docteur en médecine, il lit un voyage autour du monde (1830), visita les côtes de l’Amérique du Sud, la Chine, les îles Sandwich, l’océan Pacifique, revint, en 1832, en Europe avec d’importantes collections botaniques et zoologiques, et fut appelé, en 1834, à occuper une chaire à l’université de Beriin. Meyen ne cessa, à partir de ce moment, de s’occuper de l’étude de l’anatomie et do la physiologie végétales, fit des recherches spéciales sur les fonctions des vaisseaux et le mouvement des fluides, sur la structure des tissus, sur l’embryogénie, et arriva à des résultats qui ont été le plus souvent confirmés par les observateurs postérieurs. Outre un grand nombre de mémoires insérés dans divers recueils scientifiques, on a de ce savant, enlevé par une mort prématurée ; Sur les matières contenues dans les cellules des végétaux (Berlin, 1828) ; Sur la phytotomie (Berlin, 1830) ; Sur les progrès récents de l’anatomie et de (a physiologie des végétaux (1836, in-4") ; Sur les organes sécréteurs des plantes (1837) ; Nouveau système de physiologie des plantes (1337-1839, 3 vol.), un des ouvrages les plus remarquables qui aient été écrits sur cette partie de la botanique ; Traité de pathologie véyétale (1841), publié après sa mort. Les observations botaniques et la description des plantes qu’il avait réunies pondant son voyage autour du monde ont été insérées dans les Actes de l’Académie des curieux de la nature (1843). Citons encore de ce naturaliste une intéressante relation de son voyage de circumnavigation, qu’il fit paraître en 1834 et 1835.

MEYENDORFF, nom d’une famille d’origine saxonne, établie depuis plusieurs siècles dans les provinces russes do la mer Baltique et de laquelle était issu Suidger, qui fut d’à MEYE

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bord évêque de Bamberg et qui, élu pape sous le nom de Clément H, mourut en 1047. Conrad de Meyendorff vint, vers l’an 1200, en Livonie avec les chevaliers du Glaive, se distingua par sa valeur dans les guerres avec les habitants du pays, et devint possesseur de biens considéra blés. Sa lignée se divisa en plusieurs branches dont l’une prit le nom à’Uexkull, qui n’est que la traduction esthonienne du nom allemand de Meyendorff (village du majordome ou du métayer). En 1679, le roi do Suède, Charles XI, concéda le titre de baron aux deux frères, Jacques et Othon-Jean du Mbyëndoiîff, ainsi quà leur neveu Walter-Reinhold de Meyundorpf. Un descendant de ce dernier, Casimir, baron db Meyendorff, général dans la cavalerie russe, commanda, en 1807, l’armée russe dans les principautés danubiennes, après la mort du général Michelson et jusqu a l’arrivée du feld-inaréchal Prosorowsky. Il laissa quatre fils, à deux desquels nous consacrerons des articles séparés. — Meyendorff (Pierre, baron de), diplomate russe, né en 1706, mort en 1S63. Après avoir fait, comme officier d’étatmajor, les campagnes de 1812 à 1814, il embrassa la carrière diplomatique et devint successivement secrétaire d’ambassade û Madrid,

conseiller d’ambassade à Vienne et, en 1832, ministre plénipotentiaire à Stuttgard. Transféré à Berlin en 1839, il reçut, l’année suivante, le titré de conseiller intime et se conduisit avec toute l’habileté d’un diplomate accompli, surtout à l’époque des événements de 1848 ; il acquérait en même temps l’estime de tous par ses qualités personnelles. Comme les relations entre la Prusse et l’Autriche devenaient tous les jours de plus en plus tendues, l’empereur Nicolas I envoya, en 1850, comme ambassadeur et ministre plénipotentiaire, avec mission de remplir le rôle de médiateur entre ces deux puissances. Le baron de Meyendorff s’occupa alors activement de négociations qui aboutirent à la convention d’Oliniltz, à laquelle il assista en personne. Il fut beaucoup moins heureux dans ses démarches auprès de l’Autriche à la veille de ia guerre d’Orient. Le czar le rappela en 1854 et le nomma grand veneur de la cour et membre du conseil de l’empire, mai 3 ne l’appela pus à un autre poste diplomatique. L’empereur Alexandre II, qui avait pour lui une estime toute particulière, le nomma, en 1857, chef de son cabinet privé. Le baron de Meyendorff avait, en outre, été longtemps à la tète de la compagnie des chemins de fer russes ; mais il finit par renoncer à ces fonctions à la suite de dissensions entre les actionnaires.

Meyendorff (Alexandre, baron de), administrateur russe, frère puîné du précédent, mort en 18S5. Nommé, en 1839, conseiller d’État, il accompagna, l’année suivante, Murchison et de Verneuil dans leur excursion géologique à travers la Russie septentrionale, excursion dont il avait été l’un

des premiers promoteurs. Nommé ensuite président de la chambre de commerce de Moscou, il rendit les plus grands services à sa flatrie en cherchant à encourager et à.déveopper par tous les moyens possibles le commerce et l’industrie russes. Avec l’aide de Paul Sinovieff, 11 lit dresser une carte industrielle de l’empire, qui fut publiée en russe (Saint-Pétersbourg, 1842) et en allemand (Berlin, 1844). Il publia, en outre, une Description géologique du bassin de la Russie européenne (Moscou, 1849). En 1851, il fut adjoint au prince Woronzow, gouverneur des provinces transcaucasiques, dans la direction commerciale et industrielle de ces provinces et reçut, en 1853, le titre de conseiller intime. Peu de temps avant sa mort, il fit paraître sous ce titre : les Finances de la Russie (Paris, 1864), une brochure dans laquelle il s’efforçait de réfuter les opinions de M. Wolowski sur la situaiiun financière de la Russie.

— Un autre membre de la même famille, Georges, baron de Meyendorff, est connu par Pexcursion qu’il accomplit en 1820 d’Orembourg à Boukhara et dont il publia la relation en français, sous ce titre : Voyage d’Orembourg à Êoukhara fait en 1820 (Paris, 1826). — Meyendorff (Félix, baron de), diplomate russe contemporain, de la même famille que les précédents. Il fut d’abord secrétaire de légation à Berlin, puis.à Rome, où il devint chargé d’affaires en 1864. Lors des visites officielles faites le 1er janvier 180G au souverain pontife par tous les représentants du corps diplomatique, il eut avec Pie IX une scène fort vive, qui produisit une grande sensation dans le monde politique et aboutit àla.rupture des relations diplomatiques entre la cour do Rome et celle de Saint-Pétersbourg. M. de Meyendorff, qui est aujourd’hui conseiller d’État et chambellan, a épousé, en 1857, une fille du prince Gortschakow, qui était a cette époque lieutenant du czar en Pologne.

MEYER s. m. (mé-ièr). Féod. Nom que l’on donnait, en Allemagne, aux habitants de la campagne qui n’étaient pas serfs.

MEYER (Jacques de), en latin Mojom», historien flamand, né à Vleter, près de Bailleul, en 1491, mort à Bruges en 1552. De retour de Paris, où il avait étudié la théologie et lu philosophie, il entra dans les ordres, puis fondu à Bruges une écolo dans laquelle il s’attacha à restaurer les fortes études trop négligées dans son pays, et qui acquit rapideitmnt une grande renommée. Vers la fin de sa vie,