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ton fit saisir et brûler 23,000 caisses de cette substance vénéneuse appartenant aux Anglais. Le capitaine Elliot. n’ayant obtenu en échange de ses réclamations qu’une réponse méprisante, le cabinet britannique résolut d’agir vigoureusement et déclara la guerre. Les hostilités commencèrent le 3 novembre 1839, par le combat naval de Pouen-pi. Les Chinois éprouvèrent défaite sur défaite et, en 1841, 1 empereur dut céder aux Anglais l’île et le port de Hong-Kong. Mais la guerre recommença presque aussitôt. La petite armée anglaise, après avoir pris les forts du Bogue, battit les Chinois à Canton, força cette ville à payer une rançon de 35 millions, 8’empara d’Emoy, remporta une nouvelle victoire à Cheï-pou, k Ning-po, prit successivement Ting-naî, Chin-haï, Ning-po, Tseki, Tcha-pou, Wou-song, Kiang-yin, Chouinchan, etc., et arriva enfin devant Nanking. Mien-Ning, à la suite de cette série d’insuccès, dut subir, le 29 août 1848, les conditions de paix qui lui furent imposées par l’Angleterre. Par le traité signé à Houmoun-chaï, le 8 octobre 1843, 1 empereur de

Chine dut payer 125 millions, céder k l’Angleterre l’Ile de Hong-Kong en toute propriété, ouvrir au commerce britannique les ports de Sang-haî, Ning-po, Fou-tchou, Einoy et Canton, enfin accepter un nouveau tarif de douanes. À partir de ce moment, la Chine se trouvait ouverte à l’Europe et, après l’Angleterre, la France, suivie par les États-Unis, intervint à son tour pour obtenir ilnns le Céleste Empire le droit d établir des relations commerciales, sanctionné par un traité. En même temps, le représentant de la France, M. de Lagrenée, fit reconnaître par le gouvernement chinois la liberté du culte catholique. Grâce à ces traités, le commerce de l’extrême Orient vit s’ouvrir de larges débouchés en Chine. Mais l’empereur Mien-Ning perdit considérablement de son prestige. Il s’ensuivit dans l’empire des troubles et des révoltes qui devaient aboutir à la formidable insurrection des Taipings. Ce fut sur ces entrefaites que mourut l’empereur Mien-Ning.

— Son fils, Lnshou ou I-Tchou, lui succéda.

M1ÈR12S (SAN-JUAN-DE-), ville d’Espagne, province et k 13 kilom. S. d’Oviedo, sur la rive droite de la Lena ou Candel ; 6,750 hab. Nombreuses tisseranderies ; fonderie de canons de fusil ; exploitation de mines de fer, de soufre et de houille. Commerce de bestiaux.

911EREVELD (Michel-Janson), peintre hollandais, né à Delft en 1563, mort dans la

même ville en 1641. Mis par son père, qui était orfèvre, dans l’atelier du fameux graveur Jérôme Wierix, il y fit des progrès rapides, puis se tourna vers la peinture et suivit les leçons d’Antoine de Moutfort, dit Bloeklamlt. Miereveld devint en peu de temps un excellent peintre et s’adonna principalement au genre du portrait. Ses œuvres, bien que très-nombreuses, sont exécutées avec un soin qui étonne. Elles se distinguent par la correction du dessin, par la délicatesse et la légèreté de la touche, par l’attention apportée à l’ajustement, aux détails, aux accessoires. Selon lui, « les accessoires, trop négligés des peintres, servent à caractériser le personnage, k exprimer ses habitudes, sa profession, jusqu’à son humaur et, en conséquence, font partie de lui-même. ■ Sauf quelques voyages à La Haye et à Bruxelles, il vécut à peu près constamment dans sa ville natale, ne voulant s’attacher k aucun prince étranger. Il forma de nombreux élèves et laissa une fortune considérable, qui s’explique facilement lorsqu’on songe qu’il exécuta un nombre véritablement prodigieux de portraits, dont il faisait payer les moindres 150 florins. Outre ses portraits, dont un grand nombre ont été gravés par Wilhem-Jacques Delfc le père ou Delphius, son gendre, on a de lui des intérieurs, des bambochades qui sont devenus fort rares. Nous citerons, parmi ses principaux portraits, ceux de Hugo Grotius, du poète/«coA Katz, du duc de Èuckinghani, de l’amiral Gaspard de Coligny, de Constantin Huygens, du roi de Suède GustaveAdolphe, du grand pensionnaire Barnevelt, A& Guillaume le Taciturne, de Louise de Coligny, de Catherine de Cutlenborch, d'Ambroise Spinola, etc. Le Louvre possède trois portraits de cet artiste.

il 1 GRIS (Franz van), dit le Vimu, célèbre peintre hollandais, né k Delft en 1635, mort a Leyde en 1684. Il étudia dans l’atelier de Torenvliet, fameux peintre sur verre et excellent dessinateur ; il passa ensuite dans celui de Gérard Dov, et essaya un moment la peinture d’histoire chez Abraham van Tempel, mais sans pouvoir y prendre goût. Gérard Dov fut celui de ses maîtres qui’lui agréa le plus, et il fit, sous sa direction, les plus grands progrès. Les amateurs qui venaient visiter l’atelier de son maître remarquaient déjà la merveilleuse exécution de son élève. Un Médecin tâtanl le pouls d’une teuAe malade (musée de Vienne), toile datée de 1656, montre que ce peintre avait atteint l’apogée de son art dès l’âge de vingt et un ans. Le sentiment des têtes, la distribution de la lumière, la gamme harmonieuse des couleurs, le fini des détails n’ont pas été portés par lui à un plus haut point. Un de ses compatriotes, le professeur Sylvius, enthousiasmé de son talent, lui procura la protection de l’archiduc d’Autriche Léopold

Guillaume, pour qui Franz Miéris peignit un chef-d’œuvre, la Marckande de soieries (musée de Vienne). On sent dans cette composition l’étude que le jeune maître se plaisait à faire de Metsu, et la même préoccupation de donner à un simple tableau d’intérieur l’intérêt d’une scène de comédie intime. « Ce tableau, dit Ch. Blanc, représente un magasin de soieries, tenu par une jeune femme gracieuse et d’une beauté ravissante. Un gentilhomme élégamment vêtu, portant des plumes à son feutre et une épée au côté, est entré dans ce magasin ; mais voyant au comptoir une femme aussi belle, il ne peut s’empêcher de lui passer délicatement la main sous le menton, avec l’alfable impertinence d’un grand seigneur, et tandis que la jeune daine, un peu embarrassée, rougit en souriant et continue d’étaler ses pièces de soie, le gentilhomme parait moins occupé de la beauté

des étoffes qu’il est venu choisir que des grâces de la femme qui les lui montre. Au rond du magasin, devant une haute cheminée, se tient un homme assis, qui est sans doute le mari jaloux de la marchande. Il a saisi du coin de l’œil ce geste du gentilhomme, mais n’osant faire un éclat devant un aussi noble chaland, il se contente de menacer du doigt Ba trop jolie femme, par un geste qui promet une scène pour la soirée. L’archiduc fut ravi de son tableau ; il le paya 1,000 florins et fit proposer k Miéris une pension de 1,000 rixdalers s’il voulait se rendre à Vienne et y travailler pour la cour, où ses ouvrages lui seraient largement payés. Miéris refusa poliment, en donnant pour excuse qu’il n’osait pas déplaire à sa femme, à qui ce voyage ne souriait point. > Le tableau porte la date de 1660.

Cette jolie scène donne une idée suffisante de tout 1 œuvre de Miéris et nous dispensera d’appuyer autant sur ses autres compositions. Un amateur passionné, Corneille Praah, offrit au peintre un ducat par heure durant l’exécution de la petite toile intitulée : une Jeune fille évanouie (pinacothèque de Munich), qui rapporta à Miéris 1,500 florins. Le grand-duc de Toscane ayant eu l’occasion de la voir en offrit le double à Praah, qui refusa ; force lui fut de s’adresser à Miéris lui-même, et il choisit parmi ses ébauches une Assemblée de dames, qui est peut-être le Thé, du musée du Louvre, car Florence ne possède plus du maître que son Portrait et un Couple villageois à table. Le prince paya cette petite toile 1,000 rixdalers. Mais il se brouilla avec le maUre à propos de ce Portrait, qu’on voit encore au musée des Offices, et qui est excellent, quoiqu’il ait été jugé médiocre par le grand-duc et même par Gérard de Lairesse. « Celui qui a exécuté de grandes choses, dit ce dernier, peut ensuite en faire de petites, lorsqu’il le veut, tandis que ceux qui s’occupent sans cesse de petits objets ne peuvent ensuite passer que difficilement aux grandes exécutions... Miéris, ce peintre si justement célèbre par ses peintures en petit, a perdu toute l’estime que lui accordait le grand-duc de Toscane, son Mécène, pour avoir voulu peindre des portraits de grandeur naturelle, et il en est de même de plusieurs autres. > En ce qui touche Miéris, ce reproche est immérité.

M. Ch. Blanc, d’après quelques récits de contemporains, suspects tout au moins d’exagération, a fait au peintre un autre reproche, celui de s’être adonné à l’ivrognerie la plus crapuleuse. Houbraken raconte qu’on le ramassait dans les ruisseaux ; il cite même une anecdote. Une nuit, pris devin et ayant perdu ses compagnons de débauche, il tomba dans un égout et allait périr, lorsque ses cris attirèrent fort heureusement un savetier qui veillait encore dans son échoppe. Le savetier lui sauva la vie, et, en récompense, le maître peignit pour lui un chef-d’œuvre qu’on ne nomme pas, dont le prix fit la fortune de ce pauvre diable. L’œuvre entier de Miéris, qui montre en lui le maître de toutes les délicatesses et de toutes les élégances, les portraits qui le représentent mis avec une extrême recherche semblent démentir ces contes. Le témoignage de Houbraken ne repose sur rien de sérieux.

Il nous reste à examiner l’œuvre du peintre ; il est considérable, quoiqu’il soit mort jeune, à quarante-six ans. Les biographes comptent de lui cent cinquante-six tableaux ; il faut en rabattre, car bon nombre de toiles mises sous son nom sont d’une authenticité douteuse. Le Louvre possède de lui : un Portrait d’homme ; une Femme à sa toilette. Cette dame, richement habillée, se peigne devant son miroir ; une négresse apporte une aiguière et un bassin ; le Thé, scène d’intérieur exquise : deux dames prennent le thé sous un portique ; un cavalier debout cause dans le fond avec une autre dame ; un petit métier, des soies dans une corbeille, une mule brodée gisent à terre ; tout est d’une grâce parfaite ; une Famille flamande, groupe de cinq ou six personnes très-bien distribué. À Londres (Buckingham-Palace), le Déjeuner aux huîtres : un jeune cavalier vient d’arroser d’une bouteille de Champagne un plat d’huîtres, pendant qu’une jeune fille jouait du luth : rsique |

lloira est doux, mais plus doux est de boire en muil récompense la gracieuse exécutante en lui offrant un verre de Champagne ; un Fumeur ; Cavalier jouant avec un petit chien sur les

genoux d’une dame ; Jeune mère allaitant ; Marchande de légumes à son éventaire. Galerie Baring : une Courtisane. La belle, en robe de soie, les seins nus, assise près d’une table où l’on voit une assiette de cerises et une guitare, reçoit un billet doux que lui apporte un vieillard. Galerie Bredell : Cavalier offrant le bras à une dame très-décolletée. Galerie du marquis de Bute : une imitation du Conseil paternel, de Terburg. La jeune fille à laquelle le père mausade fait une remontrance est assise et lui tourne le dos. Galerie Ellesincre : Femme écurant un chaudron ; Jeune Hollandaise s’ajustant devant son miroir. Galerie T. Pope : Jeune seigneur à la taverne. Il est assis a table devant son verre et une assiette de crevettes ; une servante inscrit la dépense sur un tableau d’ardoise. Galerie Napier : Marchande de poissons, toile excellente. Au musée d’Amsterdam : une. Joueuse de luth. En robe de satin, elle répète un morceau à la lueur d’une chandelle ; la Correspondance. Jeune femme occupée à écrire une lettre qu’attend un domestique ; la robe de satin fait illusion. Au musée de La Haye : un des Portraits du peintre ; le Portrait du professeur Horace Schul ; Enfant faisant des bulles de savon. Il est debout près d’une fenêtre ; sa mère, derrière lui, le regarde avec complaisance. Au musée de l’Ermitage, de Pétersbourg : Jeune femme faisant sauter un petit chien ; autre Déjeuner aux huîtres, composition très-différente de la première ; dans un élégant salon, des cavaliers jouent à une table ; kune autre, un jeune homme offre des huîtres à une femme ; une Paysanne ; un Joueur de guitare ; Femme écrivant à la lueur d’une chandelle. Au musée de Dresde : autre Femme écrivant une lettre ; deux Portraits du maître ; une Leçon de musique ; le fameux Elameur examinant un chaudron troué, une des meilleures toiles de Miéris ; la mine capable avec laquelle l’homme de l’art considère la plaie béante de l’ustensile de ménage est rendue avec une vérité singulière ; Jeune femme recevant une lettre ; Femme plantant un pied d’œillet ; un Fumeur ; Vieillard taillant sa plume ; Buveur ; Femme assise à sa toilette. Pinacothèque de Munich : Jeune soldat fumant sa pipe ; Femme jouant avec son petit chien ; la Jeune fille évanouie, dont nous avons parlé plus haut ; Soldat endormi ; pendant qu’il sommeille, un monsieur offre une pièce d’or à sa maitresse, assise près de lui ; deux Portraits de Miéris ; Dame jouant du luth ; Ménage villageois ; autre Déjeuner aux huîtres. Miéris lui-même offre, d’un air galant, une huître ouverte à une jeune femme, qui en tient une à la main et lui répond par un sourire très-engageant.

Franz van Miéris laissa deux fils, Jean van Miéris et Wilhem van Miéris, qui continuèrent dignement les traditions paternelles.

— Iconogr. Franz van Miéris le Vieux s’est représenté plusieurs fois dans ses petits tableaux si fins et si délicats. Parmi ses portraits, nous citerons celui de la galerie des Offices, à Florence, où il s’est peint avec toute sa famille. Ce tableau est d’un ton brillant, clair et doré. Nous retrouvons, au musée ne La Haye, le Peintre et sa femme dont il agace le petit chien, composition naïve et animée, traitée délicatement dans un ton sobre et lumineux. Le mari s’est placé modestement dans l’ombre et s’amuse à tirer par l’oreille l’animal que la femme tient sur ses genoux. La physionomie de l’artiste est spirituelle, gaie, sensuelle. Au musée de Dresde reparaît le même couple, sous ce titre : Miéris et sa femme. Le peintre est placé devant le portrait ébauché de sa femme, qui a le dos tourné, mais dont le tableau, en voie d’exécution, nous donne de face la pâle et lymphatique physionomie. Miéris, avec son nez court et un peu retroussé et sa bouche largement fendue, a l’air enjoué et spirituel comme toujours. Il est k demi éclairé comme pour mieux avantager sa femme. Cet ouvrage est l’un des plus remarquables qu’ait signés l’artiste, par la composition, le clair-obscur, le ton et l’animation de la touche. Il a pour pendant celui qui représente l’atelier du maître et dont nous avons déjà parlé (v. ateliisr du Miéris), mais ce dernier est d’une facture moins solide. Au musée de Munich, Miéris se retrouve jusqu’à trois fois : d’abord en buste, enveloppé dans son manteau ; la tête est couverte d un bonnet rouge orné d’une plume d’autruche, sa grosse face souriante se tourne vers le public. Dans le tableau suivant, Miéris cause avec la maîtresse d’une hôtellerie ; ses traits respirent la joie la plus vive ; son visage large, gras, avec double menton, est peint admirablement. La gorge de la femme est presque nue. L’artiste rit du quolibet qu’il vient de décocher à la belle. Au premier plan est placé tout l’attirail d’un cavalier, y compris le pistolet. Un autre petit tableau d’une rare beauté est celui où le peintre présente une huître k une dame qui déjà en tient une de la main gauche, un verre dans la droite. Elle est assise a une table ; ils se regardent en coulisse. Quelque grosse plaisanterie accompagne sans doute l’offre du peintre, car il rit de façon k ne point laisser de doute sur ses prétentions galantes. Le même sujet a été reproduit, avec une égale perfection de coloris et de faire, dans un tableau qui se trouve à Saint-Pétersbourg, galerie de l’Ermitage ; Miéris a encore dans la même galerie son portrait et celui de sa femme en fine grisaille. Le catalogue du musée d’Anvers croît retrouver le portrait de Miéris dans une composition représentant un soldat cuirassé, la tète nue, assis au cabaret et regardant devant lui en riant ; mais il est difficile de reconnaître Miéris dans ce personnage, qui ne le rappellerait en tout Cas que de très-loin. Un portrait de Franz Miéris se trouve encore dans un des Déjeuners aux huîtres cités plus haut.

MIÉRIS (Jean van), fils du précédent, né à Leyde en 1660, mort k Rome en 1690. Il fut l’élève de son père et s’exerça absolument dans le même genre ; sa courte carrière, brisée à trente ans, ne lui permit pas d’acquérir une grande originalité : le plus souvent, il se bornait à faire d’excellentes répétitions des meilleurs morceaux de Franz Miéris, et un certain nombre de ses copies passent pour des originaux. Il reçut aussi des leçons de Gérard de Lairesse et voyugea en Italie. Le musée de l’Ermitage possède de lui une Boutique de barbier ; le frater panse un homme blessé à la tête tandis que sa femme travaille k l’aiguille près de la fenêtre ; petite toile pleine de goût et d’une grande finesse d’expression.

MIÉRIS (Wilhem van), frère du précédent, né à Leyde en 1662, mort en 1747. Il a beaucoup imité son père, mais on lui doit de plus quelques essais dans le genre mythologique. Ses premiers tableaux rappellent, par leur aspect général et par le choix des sujets, la manière de Franz Miéris, avec moins de largeur dans l’exécution et quelques incorrections de dessin. Les Bulles de savon, joli tableau que possède le musée du Louvre, offre un sujet déjà traité par Franz Miéris, mais la scène est autre : un enfant fait des bulles de savon à ta fenêtre ; près de lui une petite fille apporte des grappes de raisin dans son tablier, un autre enfant agace un oiseau dans sa cage ; le faire de Franz Miéris est imité d’assez près pour que tous les anciens inventaires lui aient attribué ce tableau ; le Marchand de gibier et la Cuisinière de la même collection présentent les mêmes qualités. Le musée de La Haye est très-riche en tableaux de Wilhem Miéris ; il possède : la Boutique d’épicerie, une Jeune mère, d’une exécution délicate et d’une intention pénétrante ; Suzanne entre les deux vieillards, etc. ; le peintre a repris ce dernier sujet dans un tableau du musée d’Anvers où l’idée est développée avec encore plus de bonheur ; Suzanne, une jeune blonde de l’air le plus intéressant, lève au ciel des regards pleins de muettes supplications, pendant que les deux horribles vieillards s’efforcent de changer en sourires gracieux leurs laides grimaces. Au même musée, un Marchand de homards est peint dans une gamine harmonieuse et fine. Le Marchand de volailles du musée d’Amsterdam et les nombreuses toiles que possède le musée de l’Ermitage, Joseph et Putiphar, le Départ d’Agar, Jeune femme évanouie (copie du tableuu de Franz Miéris), l’Astrologue, un Vieux soldat demandant l’aumône, sont d’une exécution soignée, d’un faire habile, mais on y sent plus le métier que l’inspiration. Le musée de Berlin ne possède que des imitations de Franz Miéris : Femme donnant à manger à son perroquet, la Toilette d’une jeune femme. Au musée de Dresde : un Ermite, la Bonne aventure, Bacchus etAriadne, un 2VonipeMe, copie de Gérard Dov ; un Fumeur, Preciosa reconnue par sa mère, une Vénus, Vénus et Paris, une Marchande de gibier, Céphale et Procris. À la pinacothèque de Munich : les Petits musiciens, enfants dont l’un bat du tambour, l’autre l’accompagne sur un flageolet ; leurs poses naïves sont prises sur te fait. À Vienne : une Joueuse de lyre. Au musée de Middelbourg : Jeune fille portant un panier de fruits, jolie figure très-étudiée ; une Nymphe endormie, un Soudard, buvant sa chope de bière. Au musée de Cassel : une Marchande de fromage. L’Angleterre possède, entre autres, trois toiles très-estimées de Wilhem van Miéris : une Femme versant à boire à un joueur de violon (galerie Bridgewater) ; une Mère et sa fille (collection Baring) et un Gamin déguenillé montrant des marionnettes d un enfant (collection Heusch), que Waagen considère comme son chefd’œuvre.

MIÉRIS (Franz van), peintre, historien et antiquaire hollandais, fils du précédent, né à Leyde en 1689, mort dans la même ville en 1763. Il devint, sous la direction de son père, un peintre distingué, mais exécuta peu d’ouvrages et s’occupa surtout de sciences et d’arts. Jouissant d’une grande fortune, il en employa une partie à former une collection considérable d’objets curieux. C’était un laborieux investigateur d’archives et un érudit fort distingué, à qui l’on doit de nombreux ouvrages pour la plupart écrits en hollandais. Les principaux sont : Description des sceaux épiscopaux et des monnaies des évêques d’Utrecht (Leyde, 1776, in-8°) ; Histoire et antiquités ecclésiastiques des sept Provinces-Unies (Leyde, 1726, 6 vol. in-fol.) ; Histoire des princes de la maison de Bavière, de Bourgogne et d’Autriche qui ont été souverains dans tes Pays-Bas (Leyde, 1739, 3 vol. in-fol.) ; Chronique de Hollande (Leyde, 1746) ; Chronique d’Anvers (Leyde, 1743) ; le Grand livre des chartes des comtes de Hollande (Leyde, 1753, 4 vol. in-fol.) ; Traité de la manière de compiler et d’écrire l’histoire (1757, in-8°) ; Privilèges et monuments authentiques de la ville de Leyde (1759, in-fol.). Comme pein-