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jusqu’à ébullition, on les laisse refroidir et on y ajoute un peu de miel nouveau, bien pris, ou du sucre blanc.

Comme nous l’avons déjà dit, les plantes sur lesquelles les abeilles ont butiné exercent une influence décisive sur les qualités du miel. Le sainfoin, l’oranger et les labiées qui croissent sur les montsignes donnent, dit-on, le meilleur.’ Le bon miel doit être limpide et bien fijant, lorsqu’il vient d’être récolté ; plus tard, il doit prendre en grains de moyenne grandeur et devenir d’un blanc transparent. Son odeur doit être suave et aromatique ; il ne doit avoir aucun goût particulier, ni prendre à la gorge. Les plantes des prairies naturelles, et artificielles donnent un miel blanc, doux et aromatisé ; le sarrasin et . la bruyère, un miel rouguâtre, d’un goût prononcé ; celui des arbres happe à la gorge ;

?|uelques essences, le tilleul entre autres,

ont exception et donnent un miel très-doux. Quelques arbustes et certaines plantes, le buis par exemple, produisent un miel verdâtre et très-âere.

Les plantes vénéneuses, la jusquiame, l’azalée pontique, l’aconit, la kalmie fournissent des miels qui causent des vertiges et même le délire. Certaines circonstances relatives au sol et aux conditions météorologiques influent aussi, mais d’une façon moins puissante, sur la qualité comme sur la quantité du miel.

En France, nos miels les plus estimés sont ceux du Gâtinaia, récoltés sur le sainfoin ; celui de Chamounix, en Savoie, recueilli sur les labiées et le mélèze ; celui de Narbonne, provenant des labiées qui couvrent une partie des Corbières. Les miels de Bretagne, des landes de Bordeaux et de la Sologne, butinés sur le sarrasin et la bruyère, sont les moins estimés. Le miel de Chamounix a une consistance ferme ; il renferme des grains petits et brillants, entremêlés çà et là de sucre non cristallisé. Sa couleur est le citrin pâle tirant sur le blanc. Son odeur, d’une finesse remarquable, est peu accentuée. Sa saveur douce, sucrée, est exempta de toute âoreté. Exposé par couches à l’air froid, il blanchit tout à fait et perd entièrement son odeur caractéristique.

Le miel est aussi fréquemment employé comme médicament que comme aliment. Associé au vinaigre, il en résulte un sirop qu’on appelle oxymel. Si on le délaye dans Peau et qu on laisse fermenter le liquide, on obtient une boisson agréable, connue, dans les pays privés de vin, sous le nom à’hydromel. Le mi ; l entre dans la composition du pain d’épice, de diverses pâtisseries et d’autres friandises. Les juifs de l’Ukraine et de la Moldavie l’exposent à la gelée dans des vases opaques.et métalliques, pendant quelques semaines, pour lui faire acquérir plus de blancheur et une consistance ferme. C’est avec le miel ainsi modifié que sont édulcorées les liqueurs de Dantzig, le marasquin de Zara et le rosoglio. Avant la découverte de l’Amérique, Ta cuisine faisait grand usage du miel. Les anciens n’avaient pas d’autre matière sucrante. Les Romains s’en servaient pour corriger l’âpreté de certains vins.

On înelange quelquefois le miel, dans le lommeree, avec une certaine proportion de fécule ou de farine de haricots, afin de lui donner de la blancheur et du poids ; mais cette fraude se reconnaît facilement en délayant le miel que l’on croit falsifié dans une petite quantité d’eau froide ; le miel se dissout à l’instant, et la fécule ou la farine se précipite. Lorsqu’on chauffe les miels ainsi sophistiqués, ils se liquéfient d’abord ; mais, par le refroidissement, ils deviennent solides et tenaces.

MIEL (Edrae-François-Antoine-Marie), littérateur français, né à Châtillon-sur-Seine en 1775, mort à Paris en 1842. Il fit plusieurs voyages sur mer, passa deux ans à l’École polytechnique, puis fut attaché aux bureaux de la préfecture de la Seine, où il devint chef de division à partir de 1816. Tout en remplissant avec zèle ses fonctions, Miel se livrait à son goût pour l’étude des sciences et surtout des beaux-arts. Il avait près de quarante ans lorsqu’il commença à collaborer à la rédaction artistique de certains journaux. 11 rendit compte de plusieurs Salous de peinture, et donna des articles sur le dessin et ta musique dans le Moniteur, dans le Journal général de France, dans l’Universel, dans le Constitutionnel. Son Essai sur les beaux-arts et particulièrement sur le Salon de 1817 (Paris, 1817, in-8°), résultat de vingt ans d’études sur les arts du dessin, fit sensation et créa pour son auteur une spécialité de critique. Il s’attacha à faire revenir le public de ses préventions contre Ingres, dont le talent était alors méconnu, ressuscita comme artiste le fameux potier de Saintes, Bernard de Palissy, fut un des premiers apologistes du moyen âge, combattit l’érection d’un monument funéraire pour le duc de Berry dans la nef de Notre-Dame, défendit le projet proposé pour les embellissements de la place de la Concorde, etc. ■ Critique droit et consciencieux, dit M. Durozoir, Miel évitait tout ce qui pouvait compromettre son indépendance. Ce n’est pas que sa critique ne fut très-douce, mais il s’en dédommageait parfois dans la conversation, ce qui lui fit donner par Gérard le nom de H. Fiei(et Miel n’en était pas peu flatté, car ce dépit de l’artiste lui prouvât

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que ses critiques avaient rencontré juste. > Membre de la Société d’Apollon, membre du jury d’examen pour l’admission des institutrices, et delà Société libre des beaux-arts, il dirigea la publication de cinq volumes des Annales de cette société de 1830 à 1340. Outre ses articles dans les journaux et de nombreuses notices sur des hommes célèbres, sur des points de l’histoire de l’art dans l’Encyclopédie desgensdu monde, dans la Biographie universelle, la Galerie française, le Recueil de la société d’émulation de Cambrai, on a de lui : Histoire du sacre de Charles X dans ses rapports avec les beaux-arts, l’histoire politique, etc. (Paris, 1825, in-8<>) ; l’Obélisque de Longsor et les embellissements de la place de la Concorde et des Champs-Élysées (1835, in-8°), etc.

MIEL (Edme-Marie), chirurgien dentiste français, frère du précédent, né à Châtillonsur-Seine en 1777, mort à Paris en 1830. Il joignit à l’étude de la chirurgie celle du dessin et de la musique, obtint, en 1802, un emploi dans les bureaux de la Légion d’honneur, s’associa, en 180S, au dentiste Laveran, fut, grâce à la protection du grand chancelier Lacépède, attaché comme dentiste aux maisons impériales de Saint-Denis et d’Ecouen, et eut, en peu de temps, la plus belle clientèle de la cubitale. Il fut tué à la tête d’une compagnie de gardes nationaux en s’avançant près d’un officier de la ligne pour parlementer, lors de la révolution 3e juillet 1830. On a de lui : Recherches sur l’art de diriger la seconde dentition ou Considérations théoriques et pratiques sur les rapports entre les deux dentitions dans l’homme et sur le mode d’accroissement des mâchoires (Paris, 1826, in-8°).

MIEL (Jean), peintre flamand, V. Meel. MIÉLAISON s. f. (mié-lè-zon-rad. miel). Saison de la récolte du miel, en Normandie.

MIÉLAN, bourg de France (Gers), ch.-l. de cant., arrond. et à 14 kilom. S.-O. de Mirande, sur le penchant d’une colline ; pop. aggl., 1,186 hab. — pop. tôt., 1,910 hab. Commerce de moutons et de vins.

MIÉLAT ou MIELLAT s. m. (mi-é-la). V.

MIELLEE.

MIELLE s. f. (miè-le). Nom que l’on donne, dans la Manche, à des grèves plates et sèches, et à des dunes en partie cultivées.

MIELLE (Jean-Krançois), littérateur français, né à Dôle en 1757, mort à Paris en 1839. À l’époque de la Révolution, il parvint à réunir, pour la ville de Chalon-sur-Saône, vingt mille volumes, dont il fit le catalogue, et se rendit à Paris où il fonda, avec M. de Lanneau, une maison d’éducation qui devint le collège Sainte-Barbe, abandonna cette institution à la suite de différends avec son associé, créa diverses autres pensions qui n’eurent aucun succès, perdit tout ce qu’il possédait et chercha alors des moyens d’existence dans la culture des lettres. Miellé collabora au Bon Français, au Moniteur, au Conservateur et à l’Observateur, dont il eut ta direction, et publia : Recherches sur l’origine et les divers établissements des Scythes et des Goths (Paris, 1804) ; Histoire générale du Portugal depuis l’origine des Lusitaniens jusqu’à la régence de dom Miguel (1828, 10 vol. in-S°), avec M. Fortia d’Urban, etc.

MIELLÉ, ÉE adj, (miè-lô — rad. miel). Qui est propre au miel, qui rappelle le miel : Goût miellé. Odeur miellée. Couleur miellée. L’émanation qui domine aux dunes est quelque peu médicale, c’est l’odeur miellée des immortelles. (Michelet.)

— Fig. Mielleux, plein d’une.d^uceu affectée : Des paroles miellées.

MIELLÉE s. f. (miè-lé — rad. miel). Exsudation visqueuse et sucrée que laissent suinter les feuilles de certains arbres : La MIEL-LÉE se manifeste par une exsudation visqueuse qui, couvre les feuilles des végétaux. (M. de Uotnbasle.) il Liqueur sucrée qui exsude du corps de certains insectes - : Les fourmis de nos climats, pour la plupart incapables de faire du miel, satisfont au besoin qu’elles en ont en léchant ou trayant une sorte de miellée sur les pucerons. (Michelet.) u On dit aussi miel-

LAT et MIBLLURB..

— Encycl. La miellée est une matière visqueuse et sucrée, assez analogue au miel, qui recouvre le plus ordinairement la face supérieure des feuilles et leur donne un aspect brillant et vernissé. On l’observe vers le milieu du printemps et en été. Elle envahit la plupart des végétaux, mais plus particulièrement le tilleul, l’érable sycomore, le saule inarceau, les orangers, les citronniers, etc. On n’est pas d’accord sur la nature de cette production. D’après M. Léveillé, et aussi d’après l’opinion la plus généralement répandue, la miellée résulte do l’accumulation du suc qu’excrètent les pucerons par les deux cornes qui se trouvent à la partie postérieure de l’abdomen. Cette humeur sort sôus la forme de gouttelettes ; sous l’influence des pluies légères, des arrosements ou même simplement de l’huinidité des nuits, elle s’étend en couche uniforme.

Comme les pucerons se tiennent toujours à la face inférieure des feuilles, leur sécré-, tion tombe naturellement sur la face supérieure des feuilles situées immédiatement au-dessous, qui s’en trouve ainsi couverte. Par

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la même raison, ’ la" miellée envahit les plantes qui se trouvent sous un arbre couvert de pucerons, comme cela arrive dans les serres où les plantes sont disposées en gradins. Cette sécrétion, par sa viscosité, retient la poussière et les corpuscules qui flottent dans l’air, notamment les germes de nombreuxchampignons microscopiques, qui impriment aux feuilles une couleur noire. Les excréments des psylles, des kermès et des cochenilles ne vernissent pas les feuilles ; mais ils s’étendent par l’humidité et produisent les mêmes résultats.

D’autres auteurs, entre autres M. Lemàire, n’admettent pas, du moins d’une manière exclusive, cette origine de la miellée ; ils font remarquer que des chênes, des-pêchers, des abricotiers et d’autres arbres dont les feuilles étaient couvertes d’humeur visqueuse n’avaient jamais été attaqués par les pucerons ; ils pensent qu’on pourrait attribuer la miellée k une sécrétion des stomates ou pores de la feuille, due peut-être au cambium, car c’est surtout vers la fin du printemps qu’elle se produit en plus grande abondance. D après Bosc, les pucerons qui, pour se nourrir de miellée, vont la puiser dans le parenchyme des feuilles et des bourgeons augmentent beaucoup son écoulement, soit en lui ouvrant de plus grandes issues, soit en la rendant à peine altérée par leur anus ; on voit que cette opinion pourrait, jusqu’à un certain point, concilier les deux autres.

Quoi qu’il en soit, la miellée nuit aux végétaux, d’une part en les privant d’une certaine quantité de substances élaborées, de l’autre en mettant obstacle à leur respiration et à leur transpiration. Les sujets les plus faibles, ceux qui croissent dans un terrain sec sont plus exposés à la miellée. Les étés secs et chauds sont une des causes qui influent le plus sur sa production, et alors ce sont les plantes les plus vigoureuses qui en fournissent le plus. « On peut, dit Bosc, conclure de ce fait que la miellée est tantôt l’effet d’une maladie, tantôt celui d’un excès de santé, comme dans l’homme les sueurs. Mais dans l’un ou l’autre cas, l’excès de sa sécrétion nuit beaucoup aux plantes ; il empêche les fruits de grossir, de prendre de la saveur, les fait même tomber avant le temps. Les années abondantes en miellée ne sont point favorables à la croissance des arbres dans les pépinières. >

La miellée est plus commune et plus nuisible dans la petite que dans la grande culture ; néanmoins les céréales en sont quelquefois affectées, et il peut en résulter la perte de la récolte, ou tout au moins une infériorité notable en quantité et en qualité, à U serait nécessaire, ajoute Bosc, que la miellée fût prise spécialement en considération par un bon observateur, car ce que nous savons à son égard est bien incomplet. L’analyse de ses différentes espèces manque, et cependant il suffit de goûter celle.de l’érable et celle du chêne pour juger de la différence des principes qui entrent dans leur composition. Il a été reconnu, que celle du frêne purgeait comme la manne. La miellée qui a passé à travers le corps des pucerons doit y avoir éprouvé une modification, et par conséquent nôtre plus complètement semblable à celle qui sort immédiatement des pores de la plante. Il est d’ailleurs des circonstances qui influent sur la formation de la miellée, puisqu’il se trouve, dans une plantation, des arbres qui n’en offrent pas, tandis que les autres en sont surchargés ; qu’il est des localités où elle ne paraît jamais, d’autres où elle parait plus tard ou en moins grande quantité, etc. »

Les.grandes pluies font disparaître la miellée, mais ia rosée ne produit cet effet que si elle est accompagnée d’un grand vent. On a cherché à imiter ce moyen naturel par des arrosements donnés de haut en bas, mais ils ne sont praticables tout au plus que dans les jardins. On a essayé de secouer les blés miellés, soit avec une verge, soit avec une corde, et l’on a réussi en partie. Enfin, on peut chercher à détruire la cause principale du mal, c’est-à-dire le puceron.

MIELLEUSEMENT adv. (miè-leu-ze-man — nid. mielleux). D’une manière mielleuse : Mon frère, disait mielleusement la bellesœur, vous n’êtes pas fort de tempérament. (Nadar.)

MIELLEUX, EUSE adj. (miè-leu, eu-zerad. miel). Qui a les caractères, le goût, l’odeur du miel : Liqueur mielleuse.

— Par ext. Douceâtre : Un vin mielleux. Une sauce mielleuse.

— Fig. Doucereux, doux avec affectation : Des paroles mielleuses. Un ton mielleux. Les paroles de l’hypocrite sont douces, mielleuses autant que perfides. (Boitard.)

Je Tais la grosse voix, les gros jeux.., enfin, comme Sous des dehors mielleux se cache un faux bonhomme, Je suis ua faux méchant sous mon masque trompeur*

Dumanoir. MIELLIN s. m. (miè-lain). Bot, Nom vulgaire du bolet du noyer.

MIELLURE s. f. (mi-è-lu-re). V. miellée.

M1ELOT (Jean), écrivain français, né a Gaissart, prés de Ponthieu. Il vivait au xve siècle et fut successivement chanoine de Saint-Pierre de Lille, secrétaire de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, et chapelain de Louis de Luxembourg, comte de Saint- Pol.

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Ses principaux ouvrages sont : la Controuersie de noblesse plaidoyée entre Publius-Cornelins Scipion, dune part, et Gayus Flaminius, d’autre part (Bruges, vers 1475, in-fol.). La Bibliothèque royale de Belgique en possède un exemplaire manuscrit, remarquable par ses miniatures ; le Miroir de l’humaine salvation, trad. du Spéculum humanae salvationis en 1448 et 1449 ; Avis directif pour le passage d’oultre-mer, translaté en français en 1455, en manuscrit ; Proverbes français par ordre alphabétique, en vers, etc.

M1ELZYNSK1 (Stanislas), général polonais, né dans la Grande Pologne en 1775, mort en 1816. Lorsque, en 1806, Napoléon appela une partie de la Pologne à reconquérir son indépendance, Mielzynski leva à ses frais un régiment d’infanterie, dont il devint colonel, se signala par son intrépidité à Dirshau, à Dantzig, et prit la part la plus brillante a la défense de Thorn, assiégée par les Autrichiens. « Il n’avait sous ses ordres, dit la Biographie des contemporains, que des recrues rassemblées depuis huit jours ; mais son intrépidité était à l’épreuve. Il s’aperçut que les Autrichiens voulaient le séparer d un pont jeté sur la Visiule ; il arrache son fusil à un soldat, se fraye à travers l’ennemi le chemin jusqu’au pont, et, nouveau Coclès, il force, à la tête de quelques braves, les vieilles bandes autrichiennes à la retraite. » En 1811, il fut promu général de brigade, fit avec distinction la campagne de Russie, prit.part à la défense de Hambourg en 1813, tomba entre les mains des Prussiens pendant une reconnaissance et, après avoir recouvré la liberté, alla terminer sa vie dans ses terres de Pawlowice.

MIÉMITE s. f. (mié-mi-te — de Miémo, n. géogr.). Miner. Variété de calcaire magnésien.

MIEN, MIENNE adj. possess. (miain, miène — lat. meus ; de me, accusatif de ego, moi). Qui m’appartient, qui est à moi : C’est un mien coitsiw que je vous présente. Je donne mon avis non comme bon, mais comme mien. (Montaigne.) La volonté est mienne, et j’en dispose absolument dans les limites du monde spirituel. (V. Cousin.)

Voici le fait : depuis cinq ou six ans en ça, Au travers d’un mien pré certain ânnn passa.

Racine.

Cette culotte est mienne ; et je prendrai Ce qui fut mien où je le trouverai.

Voltaire.

— Pron. possess. Celui, celle qui m’appartient, qui est à moi : À qui sont ces pantoufles ?^Ce sont les miennes. Chacun a son style ; le mien, comme vous voyez, n’est pas laconique. (Mme de Sév.) La bonté d’aatrui me fait autant de plaisir que la mienne. (J. Joubert.)

Ton Dieu, c’est l’intérêt ; le mien, c’est l’équité.

Voltaire.

Il Plusieurs grammairiens, considérant dans ce cas le nom comme sous-entendu, regardent mieifcomme un adjectif et n’admettent pas de pronom possessif.

— s, m. Ce qui est à moi, ce qui’m’appartient, mon bien : Je suis père de famille, je dois chercher à ménager le mien.

Le tien et le mien, La propriété : Le tien et le mien engendrent beaucoup de guerres et de procès. (Acad.)

Y mettre du mien, Y mettre de mon argent : Je veux bien ne rien gagner, mais je ne veux pas y mettre du mien.

Peut-être croyez-vous que je fais mes affaires ;

La vérité pourtant est que j’y mets du mien.

’ C. ii’Harleville.

Il Faire des concessions : .Ty mets du misn ; faites-en autant et accordons-nous. Il Inventer, exagérer, amplifier : Soyez sitr que cela est vrai ; je n’y mets rien du mien.

Avoir fait des miennes, Avoir fait des folies : J"/li quelquefois fait des mibnnbs. (Danc.)

— PI. Mes alliés, mes proches, les membres de ma famille : J’ai besoin de travailler pour moi et les miens. Il s’intéresse vivement à moi et à tons les miens.

Aî-je donc oublié que sa barbare main Fit tomber tous les miens sous un fer assassin ?

Crébillon. Opprobre à ma vieillesse,

Si l’affront fait aux miens n’est par moi réparé.

C. Delavione.

— Gramm. V. la note sur les pronoms possessifs.

MIEN-NING ou MUN-MNG, 241» empereur de la Chine, né en 1780, mort en 1850. Il succéda en 1820 à son grand-pèreKia-King. En 1828, il chassa de Pékin les missionnaires catholiques et parvint à comprimeren 18 !8, en 1831 et en 1832, des révoltes qui éclatèrent tant dans la petite Boukharie que dans les montgnes de l’ouest. Mien-Ning, qui avait pris le titre de Tao-Kounug (Eclat de la raison), se vit bientôt nux prises avec des difficultés bien autrement graves. Nous voulons parler de la guerre que lui rirent les Anglais. Eu 1834, l’«mpereur avait refusé de renouveler le privilège en veitu duquel la Compagnie anglaise des Indes orientales avait le monopole du commerce avec la Chine. Cinq ans plus tard, il s’opposa à l’introduction de l’opium, et le vice-roi de Can-