Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 11, part. 1, Mémoire-Moli.djvu/246

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MIGN

thèse n’offre rien de vraisemblable. À la même racine que mignon se rattachent mignari, mignot ; le sens primitif de toutes ces formes semble être gracieux, donnant de l’amour. Mignot signifiait autrefois petit, délicat, mignon, gentil, joli ; employé substantivement, il se prenait pour un gentil petit garçon, un enfant charmant, aimable. Juveniîis est traduit par mignot dans un dictionnaire latin-français que (Jhevallet croit être du xive siècle. Il est imprimé à la suite des étymologies de quelques mots français par le Père Labbé. Mignot a donné par syncope miot, employé dans le département de l’Orne pour signifier le dernier éclos d’une couvée. Il nous est resté le verbe mignoter, caresser comme on caresse un mignot, un enfant chéri, dorloter, ainsi que le substantif mignotise, douce et tendre caresse. Mignon était le même que mignot sous une forme un peu différente ; l’un est un diminutif en ot, et l’autre un diminutif en on. On dit dans le lyonnais ion petiot mignon, et dans l’Anjou un petit megnon pour un petit garçon. À Paris, on disait autrefois par syncope mion dans le môme sens.

Ce mot est conservé dans lîargot des voleurs ; on lit dans le poëme de Cartouche :

Jcicaille est le théâtre

Du petit Dardant (l’Amour) ;

Fonçons (donnons) a. ce petit mion folâtre Notre palpitant (cœur).

C’est de mion, selon Chevallet, que le peuple a fait mioche, sorte de diminutif signifiant un tout petit enfant ; mais cette opinion n’a pas une grande probabilité (v. mioche). Auxvo et au xvio siècle, mignot, mignon prirent une acception peu honnête et signifièrent un jeune garçon ou un jeune homme que ses agréments extérieurs faisaient re->. chercher pour être l’instrument docile des plus honteuses voluptés. On lit dans la Vie de Charles VII, d’Alain Chartier : « tët pour ce Emenyon Délayer, le bastard de Bar et le bastard Seneterre oyans ces nouvelles trouvèrent manière d’eux exhapper d’icelle ville par le moyen d’un escuyer gascon parent d|aucun d’eux, lequel estoit mignot du roy d’Angleterre. Si sceut ledit roy d’Angleterre que iceluy mignot avoit sauvé iceulx capitaines, et pour ce luy fist coupper la teste. »

On lit également dans les Cent nouvelles nouvelles : « Ung bien grant seigneur du royaulme d’Angleterre entre les mieux fortunes, riche, puissant et conquérant, lequel entre les autres de ses serviteurs avoit parfaicte confiance et amour à un jeune, gracieux gentil homme de son hostel. Advint certaine espace après que, par le conseil de plusieurs de ses parents, amis et bien vueillans, monseigneur se maria à une très-belle, noble et riche dame, dont plusieurs furent très joyeux ; et entre les autres, nostre gentil homme, qui mignon se peut bien nommer, ne fut pas moins joyeux, disant en soy que c’estoit le bien et honneur de son maistre et qu’il se retireroit à eeste occasion de plusieurs menues folies d’amour qu’il faisoit. Son mignon, non content de ce vouloir, lui respondit que sa queste en amours devoir est bien finée, Quant amours l’ont party de la non pareille, de la plus belle, de la plus saige, de la plus loyale et bonne par dessus toutes les autres. Faictes, dit-il, monseigneur, tout ce qu’il you3 plaira, car de ma part à. aultre femme jamais parolle ne porteray au préjudice de ma maistresse. •

Quelques étymologistes ont cherché l’origine de mignon, mignot, etc., dans le latin minutus, petit.

— Hist. Le nom de mignons est- resté spécialement affecté, dans l’histoire, aux jeunes favoris de Henri III : Quélus, Livarot, Saint-Mégrin, le duc de Joyeuse, le. marquis d’O, le duc d’Epernon. Cependant, longtemps avant Henri III on appelait miynots et mignons les favoris des rois, et, sous le nom de menins, qui est absolument synonyme, cette tradition se perpétua jusqu’à nos jours, puisque Charles X avait ses menins. Jacques lor, roi d’Angleterre, eut aussi des mignons, dont le plus connu est Robert Car, comte de Somerset ; le beau Buckingham, lui-même, ne fut pas à l’abri des soupçons.

"Ce fut en 1576, dit l’Kstoile dans le tome Ier de Son Journal du règne de Henri III, que le nom de mignon Commença à trotter par la bouche du peuple, à qui les mignons étoient fort odieux, tant par leurs laçons de faire, badines et hautaines, que par leurs accoutrements efféminés et les dons immenses qu’ils recevoient du roi. Ces beaux mignons portaient des cheveux frisés et refrisés, remontant par-dessus leurs petits bonnets de velours comme chez les femmes, et leurs fraises de chemise de toile empesées et longues d’un demi-pied, de façon qu’à voir leur tète dessus leurs fraises, il semblait que ce fût le chef do saint Jean dans un plat. »

Quelques historiens, M. Capefigue entre autres, ont essayé de révoquer en doute les mœurs infâmes de ces mignons ; ils ont traité les faits les plus avérés de simples conjectures et attribué a la calomnie populaire, à la malveillance des écrivains protestants, le mauvais renom des Quélus, des Maugiron et de leur maître à tous, Henri III. La cour brillante des Valois serait encore aujourd’hui, au dire de M. Capefigue, victime do la plus monstrueuse erreur historique. « Quelle apparence, dit-il, que des jeunes gens si distin MIGN

gués, si braves, de si haute race et de si bonne mine, se fussent ravalés jusqu’à servir de mignons de couchette au roi ? » Malheureusement pour eux, il n’y a pas que l’apparence ; leur bravoure et leur bonne mine restent incontestables, mais quant à leur honorabilité, sur laquelle se fonde M. Capefigue, elle était mince. Henri Martin, cet historien si judicieux, les traite tout bonnement de misérables. « Henri III, dit-il, éleva au pouvoir des misérables tels que René de Villequier et François d’O, les Narcisse et les Pallas qui présidaient dans sa cour impure à des mystères dignes de Néron et d’Héliogabale. C’étaient Villequier et d’O, le beau-père et le gendre, tous deux connus, surtout Villequier, pour leurs habitudes infâmes, qui avaient introduit la plupart des mignons auprès de Henri III..

D’ignobles débauches ? entremêlées de capucinades et de coups d’épée furent toute la vie de ces mignons, qui du reste moururent tous jeunes pour la plupart. Quélus et Maugiron, celui que Henri III aimait le mieux, périrent dans un duel célèbre contre les mignons du " duc de Guise, car lui aussi avait les siens. Le 27 avril 1578, derrière le parc du palais des Tournelles, du côté qui faisait face à la Bastille, se battirent, à cinq heures du matin, Quélus, Maugiron et Livarot contre d’Entragues, Ribérac et Schomberg. Maugiron et Schomberg, qui n’avaient tous les deux que dix-huit ans, furent tués roides ; Ribérac mourut le lendemain ; Livarot ayant reçu un coup terrible sur la tête, resta six semaines au lit, mais réchappa. Quélus reçut dix-neuf coups d’épée ou de dague et, après avoir langui trente-trois jours, mourut entre les bras du roi le 29 mai, à l’hôtel Boissi, dans une chambre qui depuis servit de chœur aux religieuses de la Visitation de Sainte-Marie. Il avait vingt-quatre ans.

« Quélus, dit Brantôme, se plaignoit fort de ce que d’Entragues avoit la dague plus que lui qui n’avoit que la seule épée ; aussi en tâchant de parer et de détourner les. coups que d’Entragues lui portoit, il avoit la main toute découpée de plaies ; et lorsqu’ils commencèrent à se battre, Quélus lui dit : « Tu

  • as une dague, et moi je n’en ai point. » A

quoi d’Entragues répliqua : « Tu as donc fait une grande sottise de l’avoir oubliée au lo1 gis ; ici, sommes-nous pas pour nous battre, et non pour pointiller des armes ? » Il y en a aucuns qui disent eue c’était quelque espèce de supercherie d avoir eu l’avantage de la dague, si l’on étoit convenu de n’en point porter, mais la seule épée. Il y a à disputer là-dessus ; d’Entragues disoit qu’il n’en avoit pas été parlé ; d’autres disent que, par gentillesse chevaleresque, il devoit quitter la dague : c’est a savoir s’il le devoit. »

Moins de deux mois après, un autre des mignons de Henri III mourut assassiné. Il passait pour être l’amant heureux de la duchesse de Guise, de la femme du Balafré, et les Guises n’étaient pas d’avis de laisser le roi et ses mignons rire à leurs dépens. Des hommes masqués, .que conduisait, dit-on, le duc de Mayenne, assaillirent Saint-Mégrin, comme il sortait du Louvre, au coin de la rue Saint-Honoré, et le laissèrent sur le carreau. Henri III n’osa même pas ordonner une enquête, mais il fit à Saint-Mégrin, comme à Quélus et à Maugiron, des funérailles magnifiques et déposa leurs cendres dans de superbes mausolées qu’il fit édifier dans l’église Saint-Paul, appelée depuis par lépeuple, à cause de cela, le sérail des Mignons. Ces tombeaux, de marbre noir, étaient ornés des statues, très-ressemblantes, des favoris et portaient gravées en lettres d’or les épitaphes suivantes, dues sans doute à quelque clerc en renom, car la latinité n’en est pas mauvaise.

Tombeau de Quélus. quid, marmor, aras et aktes 5us7ic1s ? dl-

gnus fuit hoc honore

quesleus, ingenio pr.estans, moribus faci-

l1s, asfectu

gratis : cui artes erant virtuteb colère,

Deo, Patrie,

et princ1p1 servire. non injuriam, sed

mortem patienter

tulit : grati aniui est hoc uonumentuh,

Omit 4 kal. junii anno 1578. .eta. 24.

Tombeau de Saint-Mégrin.

Nil virtus, hil oenus.nil opes, nil vires

possunt.

hls omnibus et favore pollens jacet

v1ctus frauue

et multorum viribus ’. incautum vis ob-

ruit, quem

mec publicus iniuicus domuit, nec privatus

TERRU1T. AOI, VÎATOR : TACE, ET PRO HORTOO ORA.

Obut 11 kal. Auaus. anno 1578. «TA. bUjB 24.

Tombeau de Maugiron.

Mauoeronis in hoc sont ossa reposta sepulcro cui virtus an nos oontioit ante suos.

Octo namque decem natus, non pluribus annis, Alter erat Cocles, Hannibal alter erat.

TESTIS ERIT TANTjE juvenili Issoria capta

VlRTUTI, TESTIS PERD1TUS U1NC OCULUS.

Obut anno 1B78, quinta kal. maii. jeta. 18.

C’est la plu3 tendre des trois épitaphes ; Maugiron était, en effet, tendrement aimé do Henri III. A seize ans, il avait perdu un œil, d’une blessure reçue au siège d’Issoire et

MIGN

c’est ce que l’épitaphe relate en le comparant à Coclès. Un sonnet en vers français, gravé aussi en lettres d’or sur une face de son tombeau et dû sans doute à quelque poète de la Pléiade, roule aussi tout entier sur l’œil perdu de ce pauvre jeune homme.

La déesse Cyprine avait conçu des cieux, En ce siècle dernier, un enfant dont la vue Lq-flammes et d^éclairs’était si bien pourvue, Qu’Amour, son fila aîné, en devint envieux.

Chagrin contre son frère, et jaloux de ses jeux. Le gauche lui creva, mais sa mafn fut déçue. Car l’autre qui était d’une lumière aigufl Blessait plus que devant les hommes et les dieux.

Ii -ient, en soupirant, s’en, complaindre à sa mère ; Sa Bière s’en moqua ; lui, tout plein de colère, La Parque supplia de lui donner confort.

La Parque, comme Amour, en devint amoureuse. Ainsi Maugiron glt sous cetle tombe ombreuse Et vaincu par l’Amour et vaincu par" la Mort.

On ne saurait pousser plus loin la’double. corruption du goût et des mœurs ; Cyprine et l’Amour étuient bien de mise dans un édifice catholique ! Ce n’est pas tout ; le jour de l’inauguration des mausolées, un prélat, Arnauld de Sorbin, évâque de Nevers, prononça en grand appareil, à Saint-Paul, l’oraison funèbre des trois mignons. Ce document curieux a été imprimé chez Chaudière, rue Saint-Jacques (1578, in-8°). On conçoit la Ligue après cela.

Dix ans plus tard, en 1588, lorsqu’on apprit à Paris la mort des Guises, assassinés aux états de Blois, le peuple furieux courut à Saint-Paul, détruisit ces scandaleux tombeaux, disant avec quelque apparence de sens moral « qu’il n’appartenoit pas à ces méchants, morts en reniant Dieu, et mignons du tyran, d’avoir si beaux monuments en une église. »

Nous ne pouvons mieux finir que par ce refrain populaire qui courut la ville lors du fameux duel des mignons du roi contre ceux du duc de Guise :

Que Dieu reçoive en son giron ■ Quélus, Schomberg et Maugiron !

MIGNON, personnage créé par. Gœthe et que la poésie, la musique, la peinture, la sculpture ont rendu populaire. Cette figure idéale est empruntée à un touchant épisode des Années de voyages de Wilhelm Meister. Voici en quelques mots l’histoire de Mignon : Un moine s’éprend d’un amour criminel pour une de ses pénitentes, et Mignon est le fruit de cet amour. Le moine brise ses vœux et s’unit à la mère de son enfant ; mais à peine le mariage est-il consacré que les deux époux^ découvrent qu’ils sont frère et sœur. La mère perd la raison, le père s’enfuit au hasard, et Mignon est volée par des danseurs de corde qui l’emmènent et lui apprennent, pour l’exploiter, toutes sortes d’exercices. Maître Wilhelm la rencontre avec eux au fond de l’Allemagne ; les traitements barbares que ses compagiions font éprouver à la jeune fille l’émeuvent, il la prend à son service et, sous l’habit masculin qu’elle a toujours porté, elle reste avec lui. « Alors, dit Mme de Staël, se développe dans cette créature extraordinaire un mélange singulier d’enfance et de profondeur, de sérieux et d’imagination ; ardente comme les Italiennes, silencieuse et persévérante comme une personne réfléchie, là parole ne semble pas son langage. Le peu de mots qu’elle dit cependant esc solennel, et répond à des sentiments bien plus forts que son aire et dont elle-même n’a pas le secret. » Elle s attache à Wilhelm ; elle est ’ d’abord sa servante fidèle, puis elle l’aime en femme passionnée. Jusqu’alors toujours malheureuse, n’ayant point eu d’enfance, martyrisée à l’âge où la nature s’épanouit, elle n’existe plus que par l’affection qu’elle a pour son maître. La Chanson de Mignon, morceau d’une poésie exquise dans laquelle la naïve enfant exprime ses vagues regrets et ses souvenirs confus, n’a’pas peu contribué à graver dans le souvenir l’idéale création de Gœthe.

Connais-tu le pays où les citrons mûrissent ! Dans le feuillage sombre l’orange d’or flamboie ; Un doux vent souffle du ciel bleu ; Le myrte discret, le laurier.superbe s’y dressent.

Le connais-tu ?

C’est là, c’est là, 0 mon bien-aimé ! que je voudrais aller avec toi.

Connais-tu la maison ? Son toit repose sur des colon-La chambre brille, la chambre resplendit, [nés, Et 1*6 statues de marbre se dressent et me regardent. Que t’a-t-on fait a toi, pauvre enfant ?

Les connais-tu ?

C’est là, c’est la, 0 mon protecteur ! que je voudrais aller aveo toi.

Connais-tu la montagne et son sentier brumeux ?

La mule y cherche une route à travers les nuages ;

Dans les cavernes habite la vieille race des dragons.

Le rocher se précipite, et par-dessus lui des torrents-La connais-tu ? C’est là, c’est la

Que notre route nous conduit. Oh ! mon père, partons 1

Un grand nombre de compositeurs se sont essayés à rendre l’inexprimable mélancolie de cette chanson ; à quoi bon, puisque Beethoven a écrit sur elle une de ses plu3 sublimes mélodies ? Dans un de ses plus beaux poBmes,

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la Chanson de Mignon, Th. Gautier a développé d’une manière heureuse le thème do Gœthe.

Mignon, opéra - comique en trois actes, d’Ambroise Thomas, paroles de MM. Michel Carré et J. Barbier ; théâtre de l’Opéia-Comique, 17 novembre 1866. La grâce, le goût et le sentiment dominent dans cet opéra, où M. A. Thomas a pu donner’un essor complet a ses facultés. Le compositeur s’est trouvé dans cet élément poétique, pittoresque, vraiment artistique, qui est le sien propre. Ses phrases mélodiques expriment bien les dehors de ses personnages, de Mignon, de Philine, de Wilhelm Meister, de Lothario, ’ tandis que son harmonie peint avec bonheur leur caractère intime et le fond dé leurs sentiments. Les auteurs du livret ont heureusement traité ce sujet difficile de Mignon, en ne s’inspirant pas moins des compositions d^Ary Scheffer, dont l’expression est si pénétrante, que du récit de Gœthe. L’histoire de Mignon a été complétée par une scène très-pathétique au troisième acte. Une scène remarquable au point de vue littéraire, et traitée par le musicien avec l’inspiration la plus soutenue, est celle où Mignon rappelle à Wilhelm les seuls souvenirs de son enfance qui lui soient restés. C’est la scène de la Chanson de Mignon. La partition abonde en motifs bien caractérisés. Dan3 le deuxième acte, on remarque une charmante styrienne ; la romance de Wilhelm : Adieu, Mignon, courage ! le duo pathétique : As-tu souffert, as :tu pleuré ? Dans le troisième acte, la berceuse : De son cœur j’ai calmé la fièvre ; une jolie romance : Elle ne croyait pas dans sa candeur naïve, dont le refrain : 0 printemps ! est une phrase large et inspirée. Nous signalerons encore un chœur nautique élégant et le duo d’amour entre Wilhelm et Mignon, où une mélodie expressive et une harmonie variée se prêtent un mutuel secours. Il y a peu d’ouvrages, dans le répertoire moderne de l’Opéra-Comique, qui émeuvent autant le spectateur que l’opéra de Mignon. Il a obtenu un grand succès en France et a l’étranger. Dans plusieurs villes de l’Allemagne, on a remplacé le dialogue par des récitatifs qui ont été demandés à M. Arabroise Thomas. Allegretto sostenuto, Dotce.

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Où dans tou-to fiai ■

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Où ra-yon-neetsouiSçes^E

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rit, com- me un bien- fait de

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Dieu, Un é - ter - nel prin temps sous un ciel toujours bleu.

Eé-labl quenepuis-je te