Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 11, part. 1, Mémoire-Moli.djvu/272

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

MILL

dés moyens qu’il faut substituer (Paris, 1798, in-8o) ; Observations sur l’opération césarienne faite avec succès {Paris, 1709, in-S») ; Réfutation de l’opinion nouvelle publiée dans un mémoire sur les douleurs de l’enfantement et sur la cause gui détermine cette précieuse fonction (1800, in-S°) ; l’Art de procréer les sexes à volonté ou Système complet de génération (Paris, 1800, in-8o) ; YAri d’améliorer et de perfectionner les hommes au moral comme au physique (Paris, 1801, in-8o) ; Supplément à tous les traités d’accouchements (Paria, 1804, in-8o) ; Guide moral et philosophique pour conduire les individus au bonheur (Paris, 1807, in-8<>) ; la Gérocomie (Paris, 1807, in-8o) ; la Médecine perfective ou le Code des bonnes mères (Paris, 1809, 2 vol. in-8<>).

MILLOOIN s. m. V. MII.OUIN.

MILLS (Charles), historien anglais, né à Croom’s-Hill, près de Greenwich, en 1788, mort en 1825. Son père, médecin de la reine Caroline, lui fit donner une excellente éducation et le destina à suivre la carrière du barreau. A l'étude du droit le jeune homme joignit celle de la théologie, du théâtre, de la littérature, des grands orateurs, acquit une grande variété de connaissances, devint avocat en 1809, mais, tout en exerçant cette profession, continua de se livrer à ses goûts littéraires, et publia sous le voile de l’anonyme des articles dans divers recueils. Dans l’espoir de raffermir sa santé ébranlée, il partit en 1814 pour le midi de la France, d’où il se rendit an Italie. De retour en Angleterre, il se livra à des travaux excessifs et mourut à trente-huit ans d’une phthisie pulmonaire. On lui doit, plusieurs ouvrages historiques estimés : Histoire du mahométisme (Londres, 1812, in-8o), traduit en français (1815, in-8o) ; Histoire des croisades (Londres, 1820, 2 vol. in-8o}, son ouvrage capital, traduit en français (1825-1835, 3 vol. in-8o) ; les Voyages de Théodore Lucas dans diverses contrées de l’Europe (Londres, 1822, 2 vol.) ; Histoire de la chevalerie (1825, 2 vol. in-8o), etc.

MILLSTONE GRIT s. m. (mil-sto-ne-gritt

— mots ongl., formés de mill, moulin ; stone, pierre ; gnt, grès). Miner. Grès meulier, gisement carbonifère anglais.

— Encycl. Le système carbonifère de la Grande-Bretagne sécompose de trois groupes principaux : l’un inférieur, reposant sur le système dévonien et essentiellement calcaire, c’est le mounlain limestone ; l’autre moyen, millstone grit ; le troisième est le groupe houiller proprement dit. Le millstone grit est un grès ou psnmmite appelé grès à meules et renferme des poudingues à cailloux ovofdes de quartz plus ou moins agrégés. Le millstone. grit est peu constant et souvent plus ou moins atténué, de sorte que l’on n’a généralement que doux groupes, un supérieur et un inférieur. Eu Belgique, le millstone grit est caractérisé par Ta présence de phtanite, de schistes, et d ainpélite exploitée à Chokier pour la fabrication de l’alun ; les fossiles, peu nombreux, sont : des poissons, des orthocératites, des goniatites, un productus, une lingule, etc. Dans l’Amérique du Nord, il ne comprend que des dépôts de sables, de cailloux et de gravier, consolidés, d’une épaisseur très-inégale, variant de 20 à 450 mètres vers le centre de la région anLhrocheuse. On peut regarder le millstone grit comme un grès houiller, mais à texture grossière et accompagné de schistes argileux, dans lesquels on rencontre parfois des plantes houillères. Dans le nord dé l’Angleterre, ce grès est traversé par quelques bandes calcaires contenant des pectens, des huîtres et autres coquilles marines, et offrant même quelques lits minces de combustible.

M1LLUBINE s. f. (mi-lu-bi-ne). Bot. Fruit du caraïubolier.

M1LLY, bourg de France (Seine-et-Oise), ch.-l. de cant., arrond. et à 26 kilom. E. d’Etampes, sur l’École ; pop. aggl., 2,160 hab.pop. tôt., 2,281 hab. Commerce de grains, farines, bestiaux, chanvre. On y remarque une belle place, un hôtel-Dieu et un château gothique qui fut assiégé par les Anglais sous Charles VII. Ce bourg est très-ancien. Dagobert 1er y fut reconnu roi en 637. Il Village et comm. de France (Saône-et-Loire), canton nord, arrond. et à 13 kilomètres de Maçon ; 378 hab. On y voit la maison ou s’écoula une partie de l’enfance de Lamartine.et que le poète a uû vendre en 1861. • Cette maison, dit l’autour des Méditations [Confidence*), surgit comme une grosse borne de pierre noirâtre à l’extrémité d’un étroit jardin. Elle est carrée ; elle n’a qu’un étage et trois larges fenêtres sur chaque face ; les murs n’en sont point crépis. La pluie et la mousse ont donné aux pierres la teinte sombre et sécufaire des vieux cloîtres. D’une fenêtre du salon, ouverte au nord, le regard plonge sur un horizon de montagnes sombre et presque toujours nébuleux, d’où surgit, tantôt éclairé un- un rayon de soleil orangé, tantôt du miieu des brouillards, un vieux château en ruine, enveloppé de ses tourelles et de ses. tours. C’est le truit caractéristique de ce •Jaysage. Le derrière de la maison donne sur

e jardin, petit enclos de pierres brunes d’un quart d’arpent. Au fond du jardin, la montagne commence à s’élever insensiblement, d’abord cultivée et verte de vignes, puis pelée, grise1 et nue, comme ces. mc’usses sans

MILN

terre végétale qui croissent sur la pierre et qu’on ne distingue presque pas. »

M1LLY (Nicolas-Christiern de Teiy, comte de), officier et chimiste français, né près de Beaujeu en 1728, mort à Paris en 1784. Dès l’âge de quatorze ans, il suivit la carrière des armes, devint, tout jeune encore, colonel commandant de dragons, lieutenant dans les Suisses de la garde du comte de Provence ; passa, après la bataille de Minden, au service du duc de Wurtemberg, qui le nomma adjudant général et lui donna le titre de chambellan (1759), revint en’ France à la paix (1762) et s’adonna entièrement depuis lors à son goût pour la chimie et les sciences occultes. Il mourut empoisonné, en faisant des expériences dans son laboratoire de Chaillot. On a de lui : l’Art de la porcelaine (Paris, 1771, in-fol.) ; Mémoire sur la manière d’essuyer les murs nouvellement faits (Paris, 1778, in-fol.), et divers autres Mémoires insérés dans les recueils dos Académies des sciences de Harlem, de Madrid et de Paris, dont il était membre correspondant.

MII.M AN (Henri-Hart), poète et historien anglais, né à Londres en 1791, mort en 18G3. Il lit ses études à Eton et à Oxford, devint en 1815 membre du collège de Brasenose ; dans cette ville, et fut nommé deux ans plus tard pasteur it Reading. De 1821 à 1820, il occupa a l’université d’Oxford la chaire de poésie, que le même professeur ne.conserve jamais plus de cinq ans, et, après avoir exercé assez longtemps les fonctions de pasteur de là paroisse de Sainte-Marguerite, à Westminster, il futnoinmé.en 1849 doyen dé l’église Saint-Paul, à Londres. Milman avait débiné en 1817 dans la littérature par une tragédie, Fazio, qui obtint rapidement plusieurs éditions et fut représentée avec succès sur le théâtre de Drury-Lane, sans qu’on en eût demandé l’autorisation a l’auteur. Cette première œuvre poétique fut suivie de plusieurs autres, qui n’étaient pas destinées à la scène. Tels sont le poiime héroïque intitulé : Samor, le seigneur de la cité de Lumière (1818), et les poèmes dramatiques : la Chute de Jérusalem (1820) ; Relshazzar ; le Martyr d’Antioche ; Anne de Boulen. Le plan de tous ces ouvrages est simple ; ils ne manquent pas d’intérêt et sont écrits dans un style pur et élégant ; mais ils pèchent sous le rapport de l’imagination et du génie dramatique. Plus tard, l’auteur ne s’occupa plus que d’études d’histoire et de critique. Parmi ses productions de cette dernière partie de sa vie, nous citerons : Histoire des Juifs (18Î9, 3 vol.) ; Histoire de la chrétienté depuis la naissance du Christ jusqu’à l’extinction du paganisme, qui a pour continuation l’Histoire de la chrétienté depuis le ve siècle jusqu’à la Itéformation (Londres, 1863-1864, 9 vol., 3^ éilit.). Milman a, en outre, été l’un des collaborateurs les plus actifs de la Quarterty Review et il a publié des éditions de 'Histoire de la décadence et de la chute de l’empire romain de Gibbon (1839), des Œuvres d’Horace (1849), de 1"Agamemnon d’Eschyle et des Bacchantes d’Euripide (1865).

M1LMILS s. m. (mil-mil). Comm. Toile de coton fabriquée dans l’Inde.

MILNE (sir David), amiral anglais, né à Musselburg en 1763, mort en 1845. Il entra fort jeune dans la marine, fit preuve de courage lors du sanglant combat que l’amjrul Rodney livra au comte de Grasse en 1782, et, après avoir passé plusieurs années dans les’ mers de l’Inde, revint en Europe en 1793. Milne se signala par son intelligence et son intrépidité pendant là guerre acharnée qui eut lieu entre l’Angleterre et la Fiance, devint capitaine de vaisseau en 1795, et s’empara successivement de plusieurs navires français, notamment des frégates la Pique (1795), la Vengeance (1800), de la corvette la Liberté, du brick le Lncédémonien, etc. Après la paix d’Amiens, ilrevint en Angleterre ; mais peu après repartit pour les mers de l’Amérique, où il avait accompli déjà tant d’actions d’éclat, et continua à capturer des vaisseaux français. Contre-amiral en 1814, vice-amiral en 1825, amiral en 1841, Milne se vit combler d’honneurs et de récompenses, et fut élu député-lieutenant du comté de Berwick. Il a laissé la réputation d’un des plus intrépides marins de son temps.

MILNE EDWARDS (Henri Milne Edwards), naturaliste français. V. Edwards.

MILNER (Jean), théologien anglais, né à Skiicoat, près d’Halifax, en 1628, mort à Cambridge en 1702. Après avoir fait ses études à Halifax, it se rendit à Cambridge, où il prit ses degrés, et devint pasteur de Middleton, dans le Lancashire. En 1662, il fut ministre de la paroisse de Saint-Jean, à Leeds, puis chanoine à Ripon en îssi, et finit ses jours à Cambridge, attaché au collège de Saint-Jean. On a de lui : Conjectanea in paraitela quidam Veterisac Novi Testamenti, in quibus versio 70 interprètumeum textu helirteo concitiatur (Londres, 1673, in-4o) ; Histoire de l’Église de Palestine, depuis la 7iaissance de Jésus-Christ jusqu’au commencement de l’empire de Dioctétien (Londres, 1688, in-4o) ; Dissertation concernant les quatre derniers rois de Juda (Londres, 1689, iu-4") ; Réflexions sur te christianisme sans mystères (Londres, 1697, in-8o) ; la Religion de Locke d’après sés paroles et ses écrits (Londres, 1700, in-s»). •

MILO

MILNER (Joseph), historien anglais, né près de Leeds en 1744, mort en 1797. Il entra dans les ordres et suivit en même temps la carrière de l’enseignement, commença à se faire connaître par un poïme, intitulé Davideis, puis devint-supérieur du collège de Hull et prédicateur "dans cette ville. Millier adopta, vers 1700, les idées de la secte évangélique. On lut doit : Considérations sur l’exposé du christianisme de Gibbon (1781, in-8<>) ; Essais sur l’influence de l’Esprit-Saint (1789) ; Histoire de l’Église du Christ (Londres, 1794-1812, 2 vol. in-S»), ouvrage estimé, traduit en français (1836-1838, 3 vol. in-12) ; Sermons pratiques (1801, 2 vol.), etc. Une édition complète de ses Œuvres a été publiée en 1810 (8 vol. in-8o).

MILNER (Isaao), écrivain anglais, frère du précédent, né près de Leeds en 1751, mort en 1820. Après avoir professé les sciences naturelles et les mathématiques à Cambridge, il devint doyen de Carlisle. Il a publié des Remarques sur une Histoire de l’Église de Haveis (1800, in-8o) ; Sermons (2 vol.), et il a complété par deux volumes l’Histoire de l’Église écrite par son frère.

MILNER (John), prélat anglais, né k Londres en 1752, mort à Wolverhampton en 1826. Il entra dans les ordres et fût mis à la tête de la congrégation de Winchester. Quoique dévoué au catholicisme, il refusa de s’unir à ceux de ses coreligionnaires qui demandaient au Parlement la révocation des anciennes lois. En 1803, il fut sacré évêque in partibus de Castabala. Milner soutint de nombreuses controverses et publia les ouvrages suivants : Certaines considérations à l’égard des catholiques romains (1791, in-8") ; la Démocratie ecclésiastique décoilée (1792, in-8o) ; Re. cherches historiques et critiques sur suint Georges, patron de l Angleterre (1792, in-8<>) ; Droit divin de l’épiscopat (1791, in-8») ^Histoire civile et ecclésiastique des antiquités de Winchester (Londres, 1799, in-4») ; Lettres à un prébendier (1800, in-4«) ; Explication de la conduite du pape Pie VII à l’égard des évêques et des affaires ecclésiastiques de France (1801, in-8o) ; Recherches sur certaines opinions vulgaires concernant les catholiques et les antiquités de l’Irlande (1808, in-8") ; Traité sur l’architecture des églises d’Angleterre (1811, in-8u), ela. Les. Lettres à un prébendier ont été traduites en français, ’sous ce titre : Excellence de la religion catholique ou Correspondance entre une société de protestants et un théologien de l’Église catholique. On y ajoute-ordinairement un ouvrage qui passe pour le meilleur de Milner, intitulé ta-Fin de la controverse religieuse (1818).

MILNES (Richard-Monckton), homme politique et littérateur anglais, né dans le comté d’York, en 1809. Lorsqu’il eut achevé ses études à l’université de Cambridge ut pris le diplôme lie maître es arts, il parcourut l’Italie, la Turquie, la Grèce, et, de retour en Angleterre, fut élu en 1835 membre de la Chambre des communes, par le bourg de Pontrefact, qui l’a constamment réélu depuis cette époque. M. Milnes appartient au parti conservateur libéral, et la liberté de conscience a constamment trouvé en lui un zélé défenseur. Outre des brochures politiques, des articles insérés dans la Westminster Revieto, il a publié : Souvenirs d’un voyage en Grèce (Londres, 1834, in-so) ; Vie, lettres et fragments littéraires de John Keats (Londres, 1848) et des recueils de poésies intitulés : Poèmes de plusieurs années ; Souvenirs de plusieurs scènes ; Poèmes légendaires et historiques ; Palmes. Ces recueils ont valu à M. Milnes la réputation d’un poète aussi distingué par l’élégance du style que par l’élévation du sentiment. On cite, parmi ses plus jolies pièces : Chant des humbles ; Fuite du temps ; l’Homme d’autrefois ; Il y a longtemps.

MILNÉSIE s. f. (mil-né-zl — de Milne Edwards, natural. fr.). Iiii’us. Genre de tardigrades, établi pour une espèce que l’on

trouve communément dans les mousses des toits...

— Encycl. Les milnésies ont la tête munis de deux appendices palpiformes très-courts ; la bouche terminée par une ventouse entourée de palpes ; la peau molle, coupée par des sillons transversaux en anneaux de forme variable ; quatre paires de pattes, munies chacune de quatre ongles, dont deux terminaux en forme de filaments allonges et crochus à l’extrémité. La milnésie lardigrade est la seule espèce connue ; elle est longue U peu prèsd’un demi-millimètre ; sa peau est légèrement colorée en brun jaunâtre, et sa tête porte deux points ooulifornies assez grands et granuleux ; ses stylets sont très-petits. Ses ceufs sont lisses ; opaques, presque globuleux, larges de près d’un dixième de millimètre, quelquefois colorés en brun rougeàtre. Cette espèce est.trèa-commune dans la mousse des toits, où elle a été découverte par Spallanzani.

MILO, appelée Melos par les anciens et Dayuk-Deyirmenlik par les Turcs, lie de l’Archipel, dans le groupe des Cyclades au S. de la Grèce, dont elle dépend, eu face de la Morée, au S.-O. des petites îles de Kimolos et de Poliuo ; par 361- 40’ de latitude N. et 22<> 5’ de longitude- E. La longueur de Milo, du N.-E. au S.-O., est de 24 kilom. ; sa largeur varie entre 4 et 16 kilom. ; sa superficie est évaluée à 24 kilom. carrés. La population

MILO

269

est d’environ 7,000 hab., dont la moitié appartient à l’Église grecque et le reste h l’Eglise romaine. Au point de vue administratif, elle fait parlie de la nomarchie des Cyclades, forme le diocèse de son nom et a pour cheflieu Kastro, sur la côte septentrionale. Dans l’antiquité, l’île de Siilo était la plus arrondie des Cyclades. aussi l’appelait-on la Pomme (Melon en grec) ; mais plus tard, probablement à la suite de quelques tremblements de terre il s’est formé sur la côte septentrionale une baie pénétrant profondément à l’Intérieur, vers le sud ; c’est aujourd’hui le plus vaste port de tout l’Archipel ; il a la forme d’un ter à cheval. L’intérieur de l’île est montagneux ; le mont Saint-Élie, le point culminant (803 mètres), se compose de calcaire et de schiste micacé. Le sol, d’origine volcanique, abonde en sources minérales chaudes, connues dès la plus haute antiquité, puisque Hippocrate rend compte des guérisons obtenues par ces eaux. Los sources se trouvent dans des grottes qu’elles remplissent de vapeur et dont elles font ainsi des étuves naturelles. Iians les vallées, le sol est très-fertile et produit surtout une grande quantité de melons d’un goût exquis et les meilleurs qu’on récolte dans tout l’Archipel. On y récolte aussi des céréales, de l’huile, du coton, des oranges, des citrons, etc. On y élève des bestiaux d’une belle race, qui s’y multiplient prodigieusement. Les principaux articles d’exportation sont.l’alun, le soufre, le sel marin, le froment, les melons, le fromage et du vin de qualité assez médiocre. A 2 kilom. S.-E. de Kastro, le chef-lieu actuel de l’île, se trouvent les ruines de l’ancienne Melôs. Les antiquités les plus remarquables qu’on y voit sont des tombeaux et des salles souterraines, dont quelques-unes contiennent jusqu’à quinze surcophit^es. On y voit aussi les débris d’un amphithéâtre, et c’est à peu de distance de cet endroit qu’en 1820 un paysan trouva là célèbre statue dite Vénus de Milo, qui fait aujourd’hui partie du musée du Louvre. En 1830, le prince royal de Bavière fit exécuter de nouvelles fouilles sur ce point de l’Ile et découvrit les restes d’un tribunal avec ses sièges. ’. ’ ■

Le type des habitants de Milo, surtout celui deé femmes, a conservé quelque chose de cette puissance robuste, unie à la perfection des formes, qui caractérise ce chef-d’œuvre de la statuaire. Ils vivent, comme les vautours, sur les pics de leurs rochers, un peu pécheurs, un peu pirates, et toujours dans la misère. Les hommes, avec leurs yeux farouches et creux, leur nez d’aigle, leurs tières moustaches, leur cou et leurs bras nus, cuivrés par le soleil, leur chevelure relevéej offrent tous le type de ces forbans célèbres qui furent les rivaux de Tanaris. Ils portent une veste Courte qui ne descend pas jusqu’aux hanches, et qui est brodée chez les inoins indigents ; une culotte bouffante à la grecque ; des bas où se dessine la jambe, dos souliers babouches, une ceinture rouge en soie, qui laisse passer le manche blunô d’un poignard ; une calotte également rouge, haute, à gland bleu tombant sur l’épaule.

Les femmes sont admirables. Les traits sont purs et fermes ; les yeux, écartés et largement fendus, étincelfeut entre de longs cils noirs, et ce qui achève la beauté des jeunes filles, c’est une opulentéchevelure do jais disposée en couronne autour de la tête. Les femmes sont malheureuses partout en Orient. À Milo, sur un signal, sur un regard de l’époux ou du. père, elles obéissent. Ce sont les esclaves de ces forbans. La plupart ont l’air fort timides. Si l’on s’arrête devant l’une d’elles pour l’admirer, dès qu’elle surprend les regards, elle se lève du seuil de sa maison et rentre modestement chez elle. Les hommes ne semblent avoir pour elles aucun égard.

L’histoire do cette lie est, à peu de chose près, celle de toutes les, Cyclades ; mais elle olfre cette particularité, que l’Ile fut colonisée dans l’antiquité par les Doriens, et non par les Ioniens ; aussi fut-elle l’alliée fidèle de Sparte jusqu’au jour où les Athéniens s’en emparèrent et en massacrèrent les habitants (416 av. J.-C). Elle lit partie successivement de l’empire romain, puis de l’empire d’Orient, et, de 1204 jusqu’en 1537, du duché vénitien de l’Archipel. À cette dernière date, elle tomba au pouvoir des Turcs et fut incorporée à l’empire ottoman. Cependant, eu 1677, un nommé Jean Oapsi s’y rendit pendant trois ans indépendant des Turcs ; mais, au bout de ce temps, il fut pris et mis à mort. Au milieu du siècle dernier, l’île de Milo fut désolée par des phénomènes volcaniques et des émanations délétères qui dispersèrent sa population.

MILOCII ou M1LOSCH OBRENOVITCH,

prince de Serbie, né en 1780, mort à Belgrade en 1860. Tout jeune encore, il perdit sou père, un simple paysan de Dobrinie, nommé Théodore Mikaïlovitch. Miloch commença par être porcher, puis il fit aveu des marchands plusieurs voyages en Dalmatie, et finit par s’associer pour le commerce des porcs avec son frère aîné et utérin, Milaue Obreu. Lorsqu’eux lieu en 1804, ^ l’instigation du fumeux Czerni-Georges, une insurrection nationale en Serbie pour renverser le joug des Turcs, Miloch, alors âgé de vingt-quatre ans, -n’y prit qu’une part secondaire. Son frère Milanej qui en était un dès-chefs ; reçut, ’après