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l’expulsion des Turcs, le commandement de trois districts, dont il délégua le commandement militaire à Miloch. Il commença ainsi à se mettre en évidence. Des dissensions ayant éclaté par là suite entre les chefs serbes, Milane se prononça contre Czerni-Georges et mourut, empoisonné, dit-on, par ce dernier 1810). Miloch, qui, par reconnaissance pour ce qu’avait fait pour lui son frère utérin, avait pris le surnom d’Obrenovitch (fils d’Obren), réunit alors le commandement civil à l’autorité militaire dansjles trois districtsde Oujitze, de Roudnik et de Poschiga, et devint bientôt un des chefs les plus influents qui combattirent la politique du dictateur Czerni. Dans l’année 1813’, les Serbes, ayant eu à lutter contre toutes les forces de la Turquie, succombèrent encore une fois, et l’on vit alors les principaux chefs, ayant à leur tête Czerni-Georges, quitter le pays et aller chercher un asile en Autriche. Miloch ne voulut point suivre cet exemple. Il resta, avec deux mille hommes de troupes, dans ses trois districts, et, par la fermeté de son attitude, amena les Turcs à traiter avec lui. La Porte le maintint dans son commandement en lui conférant le titre de grand knièse. «Nourrissant déjà, dit M. Vapereau, l’espoir de devenir à ta fois le vengeur et le dominateur de son pays, Miloch, sans rien laisser percer île ses desseins, se ménagea la confiance de ses compatriotes, qui, dans l’éloignement des autres chefs, reportèrent sur lui toutes leurs espérances, et celle des Turcs, qui croyaient l’avoir gagné à leur cause. Il attendait une occasion favorable. Les excès de la domination turque excitèrent bientôt une insurrection formidable, qu’il dirigea sous main jusqu’à ce que, levant le masque, il déclarât la guerre aux oppresseurs. ! Ce fut le jour des Rameaux (1815) qu’il proclama la guerre sainte et appela les Serbes aux armes. Il battit successivement les Turcs à Polesch, à Lioubiloh, à Pojaveratz, délivra tout lépays, à l’exception des places fortes, s’arrêta a temps lorsque la lutte lui parut devoir être désavantageuse, et entama avec la Porte des négociations qui eurent pour résultat de laisser à cette puissance la souveraineté nominale du pays, mais de donner aux Serbes le droit de s’administrer eux-mêmes. Aussi rusé qu’il s’était montré audacieux, il parvint à s’adjuger la principale autorité dans le conseil des knièses réuni à Belgrade, se débarrassa des opposants à sa politique, notamment de Peter-Moler, qui fut mis à mort, de Czerni-Georges, qui était rentré en Serbie et qui périt assassiné, dit-on, par ses ordres (1817) ; puis, délivré des plus dangereux de ses compétiteurs, devenu maître de la situation, se lit proclamer, au mois de novembre de la même année, knièse suprême ou prince de Serbie. À partir de ce moment, Miloch, l’uncien porcher, devenu prince, poursuivit avec un singulier mélange de ruse et d’audace, de flexibilité et de ténacité l’émancipation de son pays natal. Profitant des victoires des Russes sur les Tuïcs, il obtint que la Porte reconnût l’autonomie de la Serbie par un hatti- chérif du sultan Mahmoud (22 novembre 1830), vit son élection comme knièse suprême renouvelée alors par une diète extraordinaire, s’engagea à reconnaître la suzeraineté de la Turquie, à lui payer un tribut annuel, à souffrir une garnison turque dans la forteresse de Belgrade, et fut confirmé par le sultan dans sa dignité de prince qui, à sa mort, devait passer à son fils aîné. Miloch put s’occuper entièrement alors de l’administration de sa principauté. Il fit plusieurs réformes utiles, supprima divers abus, promulgua diverses lois empruntées aux codes français, mais ne tarda pas, néanmoins, à exciter de graves mécon- ; tentements par ses actes arbitraires, par ses violences, par son inconduite personnelle, par la vénalité et les abus de pouvoir de ses agents, par son refus de convoquer l’assemblée nationale. «Il s’emparait, dit un historien, de tout ce qui était à sa convenance, terres, maisons, moulins, et il fixait lui-même le prix qu’il eu donnait. Un jour, il fit brûler un des faubourgs de Belgrade, parce qu’il avait l’intention d’élever dans ce quartier do nouvelles constructions. Il continua d’exiger du peuple des services qui étaient de véritables corvées. « Les habitants logeaient et nourrissaient les soldats sans avoir droit à aucune indemnité ; il rit enclore les forêts où paissaient ses troupeaux de porcs, taudis qu’autrefois elles étaient ouvertes à la commune pâture. Il rendit un décret plus vexatoire encore : les transactions à terme furent interdites, et comme il était le plus riche eapitaliste de la Serbie, on crut que cette mesure avait pour but de mettre dans ses mains tous les intérêts du commerce, en empêchant les associations, qui ne peuvent se soutenir que parle crédit. » Le mécontentement que provoquèrent de pareils abus de pouvoir fut la cause d’une conspiration qui éclata en 1834, et dans laquelle entrèrent les principaux chefs serbes. Elle échoua, grâce à la fermeté et à l’habileLé de Miloch, qui ht grâce aux conspirateurs et résolut, pour ôter tout prétexte aux agitations postérieures, de donner aux Serbes une constitution presque entièrement calquée sur la charte française de 1830 (15 février 1835). Cette même année, il lit un voyage a Constantinople, où il obtint la confirmation de son autorité. Toutefois, la Porte prêtait secrètement son appui aux mécontents, à la tête desquels se trouvait un homme aussi in MILO

telligent qu’énergique, Voutschitch, et un hatti-chérif du 24 décembre 1838 vint remplacer la constitution octroyée, trois ans auparavant, par Miloch, par une nouvelle constitution garantissant 1 indépendance du pouvoir judiciaire, la liberté des personnes, la sécurité des propriétés, et annulant presque entièrement le pouvoir du prince par l’établissement d’un sénat, qui fut composé des

plus ardents adversaires du chef du pouvoir. Dans la situation nouvelle qui lui était faite, le prince de Serbie manqua de l’habileté dont jusqu’ici il avait fait preuve. Il quitta Belgrade et se retira à Semlin, pensant que les troubles qui auraient lieu pendant son absence amèneraient le peuple a le rappeler et qu’il pourrait par la même occasion reconquérir son pouvoir dans toute son intégrité. Mais ses espérances furent déçues. Une insurrection qui eut lieu à Belgrade fut comprimée par Voutschitch, nommé dictateur par le sénat, et, devant une injonction de ce dernier, Miloch dut abdiquer (12 juin 1839), ce qu’il fit en faveur de sou fils utné Milane. lise retira alors avec son second fils Michel dans sa terre de Milochia- Pojano, en Valachie, et vécut dans la retraitejusqu’en lâSS. Pendant ces dix-neuf années régnèrent successivement, en Serbie, son fils aîné Milane, qui mourut au bout de quelques mois, sou second fils Michel Obrenovitch, qui fut renversé en 1842, et Alexandre Karageorgewitz, dont la déchéance fut prononcée par la diète nationale de Serbie le 22 décembre 1S58. Cette même diète rappela au pouvoir le vieux Miloch, qui avait résidé successivement, pendant son exil, en Valachie et en Autriche. De retour à Belgrade, il obtint, non sans difficulté, de la Porte, un firman d’investiture, prit le titre de Miloch Obrenovitch /er, fit proclamer l’hérédité dans sa famille, présenta à l’Assemblée plusieurs projets de loi dans un sens libéral, proclama la liberté de l’industrie et du commerce, réorganisa l’armée, mit les forteresses sur un bon pied de défense, entra en rapport avec les Monténégrins, et mourut pendant ces préparatifs belliqueux, dirigés contre la Turquie, qu’il n’avait cessé de haïr. Il laissa le trône à son fils Michel, qui l’avait déjà occupé de 1839 à

1842.

Le souverain de la Serbie était complètement dénué d’instruction : c’est à peine s’il savait lire, mais il suppléait par le bon sens aux lumières non acquises. Audacieux et rusé, souvent terrible, humain lorsqu’ille fallait, il était doué d’une rare intelligence politique. Malgré ses grands défauts, malgré les aûus de pouvoir dont’ nous avons déjà parlé précédemment, il avait acquis une grande popularité. L’ancien porcher avait des mœurs et des façons d’être en harmonie avec la nature un peu sauvage de ses sujets. Voici un trait qui peint bien l’homme : ayant appris un jour qu’un prêtre refusait d’enterrer une pauvre femme parce que la famille n’avait pas tes moyens de payer les frais d’enterrement, Miloch se rendit lui-même à la maison mortuaire, se convainquit de la vérité du fait, fit venir l’ecclésiastique, lui ordonna de procéder à l’enterrement, et il accompagna lui-même le cercueil. Arrivé au cimetière, il ordonna de creuser deux fosses, et lorsque le corps de la femme fut enseveli et recouvert de terre, Miloch précipita de ses propres mains l’ecclésiastique dans la seconde fosse, qu’il ordonna de combler de terre sur le corps vivant du malheureux. Sa haine contre la Turquie était implacable. iSon esprit hardi, dit un biographe, dépassait de beaucoup les limites de la Serbie, et embrassait l’espoir de l’émancipation de tous les peuples chrétiens de l’empire turc ; il méditait une révolte générale des peuples roumains, slaves, bulgares, révolte dont il serait un des chefs, peut-être même le chef principal, et dans laquelle il n’aurait pas craint d’engager ses immenses richesses. La crise de 1840 le peint favorable à la réalisation de ce projet grandiose, dont le consul de France h Bukarest reçut confidence ; mais cette crise aboutit au triomphe diplomatique des quatre puissances, qui garantissaient l’intégrité de la Turquie. » Miloch avait gagné dans le commerce des bestiaux, surtout des porcs, une fortune énorme. Il n’avait pas placé moins de 19 millions à la Banque de Vienne, lorsqu’il dut quitter la Serbie en 1839.

MI-LODS s. m. (mi-lô). Féod. Droit égal à la moitié du droit de lods et ventes, qu’on payait à chaque mutation faite autrement que par vente ou par acte équivalant à une

vente.

MILON DE CUOTONE, célèbre athlète, lié à Crotone, dans la Grande-Grèce ; il vivait dans le vie siècle av. J.-C. Il était d’une force et d’une voracité prodigieuses, et il avait été six fois vainqueur aux jeux Olympiques, sept fois aux jeux Pythiens. Sa renommée devint telle que, vers 509, les Crotoniateslui donnèrent le commandement de leur armée contre les Sybarites, qu’il battit complètement au Crathis en 511. D’après Diodore, il assistait à celte bataille en costume d’Hercule, et il contribua puissamment au succès de cette journée en portant la mort et l’épouvante dans j les rangs ennemis. Parmi les traits qu’on cite de lui, relativement à sa force, nous rappel- I lerons les suivants. Il se ceignait la tête avec une corde, puis il retenait sa respiration ; dan3 cet état violent, le sang, se portant au

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front, lui enflait tellement les veines, que la corde se rompait. Il tenait le bras droit derrière le dos, la main ouverte, le pouce levé, les doigts joints, et nul homme ne pouvait alors lui séparer le petit doigt d’avec les autres. Un jour, il écoutait les leçons de Pythagore, lorsque la colonne qui soutenait le plafond de la salle dans laquelle était réuni l’auditoire se brisa. Milon saisit cette colonne, la maintint en équilibre, donna le temps k tous les auditeurs de se sauver, puis se retira à son tour, laissant le plafond s’effondrer. Sa voracité était telle, que vingt livres de viande, autant de pain, et quinze pintes de vin en un jour suffisaient à peine à le rassasier. Ayant parcouru un jour toute la longueur du stade en portant sur ses épaules un taureau de quatre ans, il l’assomma d’un coup de poing et le mangea tout entier dans la journée. On raconte que, dans sa vieillesse, il voulut fendre avec ses mains un tronc d’arbre déjà entrouvert ; mais l’âge avait épuisé ses forces ; les deux parties du tronc se rejoignirent et emprisonnèrent les mains de Milon, qui fut dévoré par les bêtes sauvages. Milon avait été un des disciples les plus assidus du philosophe Pythagore. ■ C’est, dit La Mothe Le Vayer, le seul personnage de l’antiquité de qui l’on ait dit qu’il eut la grandeur de l’esprit proportionnée à celle de son corps.» La mort de Milon de Crotone a fourni à Puget le sujet d’un magnifique groupe en marbre qu’on voit aujourd’hui au musée du Louvre. V. l’art, suiv.

Milon de Croioue, groupe colossal en marbre, de Puget, un des chefs - d’oeuvre de la sculpture moderne (1683), au musée du Louvre. Ce sujet a été traité par plusieurs autres artistes, et quelquefois avec talent, notamment, en 1745, par Falconet. Le Milon de Crotone de Falconet, qui réunit à de belles formes un beau caractère, est plein d’une véritable énergie. Il fît recevoir à l’Académie son auteur, qui l’exécuta en marbre, en 1754, pour sa réception (musée du Louvre). Ce morceau est regardé comme une des meilleures productions de la statuaire française ; mais le groupe de Puget est d’un sentiment bien plus dramatique. Le Milon de Falconet, qu’on a bien mal à propos considéré comme une imitation de celui de Puget, ne lui ressemble en rien ; il est renversé par terre, sa défaite est certaine ; quand même il n’aurait pas la main prise dans l’arbre, il paraît impossible qu’un homme placé dans une situation si peu favorable puisse venir à bout d’un lion furieux. Puget, au contraire, a saisi le moment où le lion se précipite sur Milon debout, mais qui ne peut se défendre, se cramponne après lui, 1 accable de son poids et déchire sa chair de ses crocs redoutables ; et ce qui rend la composition de Puget si saisissante, c’est que l’athlète s’épuise en vains efforts pour dégager sa main, et que, dans les convulsions de la souffrance, il tourne ses regards désespérés vers le ciel, qu’il invoque en vain. Au lieu de montrer le colosse se débattant contre le lion, comme ont toujours fait les autres artistes, Puget le représente déployant toute sa vigueur pour s’arracher à la fatale étreinte ; et l’on sent bien que ce Milon, sept fois vainqueur aux Jeux Olympiques et six fois aux Jeux Pythiens, abattrait bien vite le monstre d’un coup de poing, si le bout des doigts n’était engagé dans la fente de l’arbre comme dans un’éiau cet obstacle semble si peu de chose que le spectateur garde encore de l’espoir. Le doute sur l’issue de la lutte rend le draine bien plus émouvant. C’est un trait de génie que de l’avoir fait naître.

On a relevé un défaut dans la différence d’énergie des membres inférieurs et des bras de l’athlète. Cette critique ne résiste pas à l’examen. Les deux jambes, qui, roidies parallèlement contre l’arbre, y cherchent un

point d’appui, devaient exprimer le dernier degré de la crispation ; mais les bras, dont l’un cherche à plonger dans la gueule du lion pour lui arracher la langue, tandis que l’autre est engagé dans le tronc fatal, ne pouvaient pas avoir la même tension muscufaire. Comme le font justement observer MM, Ménard, le parallélisme absolu des deux jambes, dont l’effet dramatique est si puissant, aurait donné à la figure une roideur d’un effet désagréable, si l’animal, en forçant le milieu du corps à se porter en arrière, n’eût rétabli dans l’ensemble une ligne légèrement cintrée. Le visage tourmenté, rejeté vers l’épaule, que la gueule du lion déchire, exprime le paroxysme de la douleur ; la bouche se crispe et pousse vers le ciel un cri désespéré. L’art moderne n’a jamais été plus loin dans l’expression d’une situation convulsive, effrayante et instantanée. Puget, que l’on a comparé à Michel-Ange, a déployé dans cet admirable morceau toute la puissance de son vigoureux génie. Il avait soixante ans lorsqu’il donna Te dernier coup de ciseau k ce chef-d’œuvre, qui lui avait été commandé par Colbert.

MILON (Titius Annius Papianus), homme politique romain, gendre de Sylla, né à Lanuviuin vers 95 avant Jésus-Christ, mort au siège de Compsa en 48. Elu tribun du peuple l’an 57 avant Jésus-Christ, il contribua à faire rappeler Cicéron de l’exil et se rendit célèbre par sa lutte avec Clodius, chef du parti populaire. Pendant toute l’année 57, les deux adversaires luttèrent à main armée. A

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deux reprises, Clodius attaqua la demeure de Milon, qui le fit repousser par ses mercenaires. En 56, malgré tous les efforts de Milon, Clodius parvint à se faire élire édile curule. Quatre ans plus tard, Milon ayant brigué le consulat, son implacable ennemi dispersa les comices consulaires. Peu après, Milon, se rendant à Lavinium, rencontra Clodius, qui revenait d’une de ses propriétés. Une rixe s’engagea entre les deux escortes. Clodius, blessé dans la mêlée, se réfugia dans une maison, près de Bovilles ; Milon l’y assaillit avec ses gens, le fit mettre à mort et abandonna son cadavre sur la voie publique. Deux jours après, dit Foisset, Sextus Clodius, parent du mort, souleva la populace par le spectacle du cadavre exposé au Forum. Une multitude séditieuse voulut porter dans la maison de Milon les torches dont elle avait incendié le salle du sénat et la basilique Porcienne ; mais elle le trouva sur ses gardes et fut repoussée avec vigueur. Cependant Pompée, investi seul du consulat pour rétablir le calme, fit informer sur le meurtre de Clodius. Le 4 avril 52, Milon dut comparaître devant un tribunal composé de cinquante et un juges présidés par L. Domitius Ahenobarbus. Cicéron se présenta pour défendre l’accusé (v. Miloniiïnne) ; mais, intimidé par l’appareil militaire que Pompée avait déployé, il défendit fort mal et très - brièvement son ami, qui s’exila à Ma’rseille pour éviter une condamnation capitale. Ses biens furent alors vendus pour payer ses dettes, qui s’élevaient à un million. Peu après, Cicéron lui envoya le plaidoyer qu’il avait eu l’intention de prononcer pour sa défense. < Je su.s heureux, dit-il plaisamment après l’avoir lu, que Cicéron n ait point prononcé cette belle harangue ; car, s’il eût parlé aussi bien qu’il a écrit, je ne mangerais pas d’aussi bon poisson à Marseille. » Plus tard, irrité de ne pas avoir été rappelé lors de l’avènement de César, il-rentra en Italie à main armée, essaya de soulever la Grande-Grèce, mais fut tué au siège de Compsa (48 av. J.-C).

MILON, écrivain ecclésiastique, mort en 872. Il embrassa la vie monastique à l’abbaye de Saint-Amand et fut chargé de diriger 1 éducation de Pépin et duDrogon, fils de Charles le Chauve. Outre un certain nombre de pièces de vers, on a de Milon la Vie de saint Amand, en vers héroïques, insérée dans le Recueil de Bollandus, ainsi que deux Sermons sur saint Arnaud ; un poëme sur la Sobriété, publié par Martène dans les Anecdota ; un petit poëme sur le Printemps et l’Aiver, édité dans le Supplenientum de scriptoribus ecclesiasiieis à Bellarmino omissis, de Casimir Oudin, etc.

MILON, cardinal français, mort vers 1112. Il était bénédictin lorsque, ayant fait un voyage à Rome par ordre de ses supérieurs, il gagna les bonnes grâces d’Urbain II, qui le nomma cardinal, évêque de Palestine, |et l’envoya en France pour y prêcher contre la simonie. Milon devint ensuite légat du pape Pascal II, On lui attribue quelques vers, que Martenne a publiés dans son Voyage littéraire.

MILON, prélat français, mort en J ISS. Il entra dans l’ordre des chanoines prémontrës, devint abbé de Dompiuurtin en 1121, évêque de Thérouanne en 1131, s’attacha à faire régner la discipline dans son diocèse, à maintenir ses droits épiscopaux, assista en 1148 au concile de Reims, qui condamna, pour quelques propositions, Gilbert de La Porrée, évêque de Poitiers, et fut chargé en 1157, par le pape, déjuger un différend qui s’était élevé entre l’évêque d’Amiens et l’abbé de Corbie. On a attribué à ce prélat plusieurs écrits qui paraissent ne point être de lui. Dans un de ses sermons, cité par Pierre le Chantre dans le Verbum abbreviatum, on trouve cette phrase curieuse, dont nous empruntons la traduction à M. H. Hauréau : « Il ne convient pas aux dames chrétiennes de traîner derrière leurs talons de longues robes avec lesquelles elles soulèvent les ordures du pavé des rues. Sachez, mesdames, que si une robe de cette espèce vous était nécessaire, la nature, pour remédier à cet inconvénient, vous aurait elle-même attribué quelque chose de propre à balayer la terre. »

MILON, légat apostolique, œort à Montfiellier en 1209. Chargé par Innocent III d’aler prêcher une croisade contre les albigeois, il se rendit auprès de Philippe-Auguste pour lui demander de prendre une p.art active à la répression de l’hérésie, et, a défaut de concours actif, il obtint de lui pleine liberté de faire appel à la croisade. Dans une assemblée d’évêques tenue à Montélimart en 1209, Milon dénonça le comte de Toulouse comme soutenant les hérétiques, et lui imposa une humiliante pénitence. Peu après, il conduisit les croisés devant Bézters, en fit le siège, égorgea tous les habitants, puis livra la ville à l’iitcendie. Vers la fin de cette même année, il assista au concile d’Avignon et mourut peu de temps après. Le Père Benoît a inséré dans son Histoire des albigeuis une Prière à ta Vierge composée par ce cruel fanatique.

MILON (Louis-Jacques Jëssé), danseur et chorégraphe français, né en 1765, mort en 1849. Il était déjà maître de ballet en second à l’Opéra et suppléait Gardel, lorsqu’il donna à ce théâtre un oallet en un acte, Eéro et Léundre, qui réussit complètement (27 no-