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MINC

près du chemin de fer d’Alicante à Madrid ; 2,760 hab.

MINCE adj. (main-se. — On a fait venir ce mof du latin minutus ; mais l’accent de Vu s’y oppose. Diez a recours à l’ancien haut allemand minuislo, superlatif de min, petit, gothique mins, ancien Scandinave minst, du même radical que le latin minor, grec minuos, russe niniï, men’szii, sanscrit manas, proprement ôté, réduit, de la racine mnn, arrêter, restreindre. Langensiepen et Scheler allèguent le latin mancus, qui est en défaut, par 1 intermédiaire d’un mancius. Tout cela est fort douteux, selon M. Littré, qui donne une autre conjecture. Il fait observer que le mot mince ce paraît pas de très-bonne heure dans la langue ; qu on ne le voit qu’au commencement du xivo siècle, avec le sens de très-petite monnaie, et il est tenté d’y voir l’allemand miinze, danois et anglais mint, monnaie). Peu épais : Du drap mince. Une planchette mince. Une minces tranche de lard. Du papier très-iimas. Une feuille de tôle assez

MINCE.

— Grêle, peu épais de taille : Une jeune fille minck comme une guêpe. On me donnerait aussi gros d’or que moi, et je ne suis pas des plus minces, que je ne voudrais pas continuer, (Dider.)

— Par ext. Qui n’a pas grande importance, grande valeur : Un mince revenu. De minces arguments. En vérité, quand je compare nos amitiés à nos haines, je trouve que les premières sont minces, petites, finettes. (Dider.) Toute industrie, si minck qu’elle soit, est profitable. (Cormen.) Il n’y a pas si mince conception qui ne soit liée à une multitude d’autres. (A. Jacques.) En Orient, le propriétaire n’a qu’un mince privilège : la nature est le patrimoine de tous. (Renan.) Il Qui ne jouit d’aucune considération, qui n’en mérite aucune  : Il y a des historiens de tous les genres et de tous les cu.actères ; il en est d’assez obscurs, d’une mince autorité. (Frayssinous.) Le plus mince auteur, le plus obscur bohème, s’il se croit du génie, se met au-dessus de la loi. (Proudh.)

Un homme de fortune évite un parent mince. Qui vient le cousiner du fond de la province.

Desmahis.

... Au sortir des bancs le plus mince écolier Lit Voltaire et Rousseau pour se débarbouiller,

Viennet.

— Art mil. Ordre mince, Ordre de bataille dans lequel les hommes sont disposés sur un petit nombre de rangs.

— s. m. Techn. Nom que l’on donne, dans les industries de la verrerie et de la cristallerie, à des articles d’une extrême délicatesse : Les minces que cette usine fabrique se distinguent pur la pureté des dessins et l’élégance des formes.

— Syn. Mince, délié, un, etc. V. délié. MINCEMENT adj. (main-se-man — rad.

mince). D’une manière mince : Vêtement mincembnt doublé.

MINCEUR s. f. (main-seur — rad. mince). État, qualité de ce qui est mince : Les sculpteurs et les archéologues trouvent dans la minceur de la chlamyde de i’Apollon Pythien une raison suffisante pour croire que l’original devait être fait de bronze. (G. Planche.) Il Voltaire a dit mincité.

MINCHA s. f. (main-cha). Prières que les juifs récitent après midi, et qui répondent aux nones des chrétiens.

M1NCH1NG-HAMPDEN, bourg et paroisse d’Angleterre, comté et k 17 kiioin. S.-E. de Glocester, sur la Frome ; 7,300 hab. Fabrication de lainages et de toiles. Restes d’un ancien prieuré de bénédictins, fondé au xi« siècle.

M1NCIO, l’ancien Mincius, rivière du royaume d’Italie, entre la Lombardie et la Vénétie. Elle sort de l’extrémité S.-E. du lac de Garda, coule au S.-E., en passant par Peschiera et Mantoue, où elle devient navigable, et se jette dans le Pô, à Governolo, après un cours de C0 kilom. Sur ses bords, le prince Eugène de Beauharnais battit les Autrichiens le 8 février 1814. Sous le premier Empire français, il donna son nom à un département du royaume d’Italie, chef-lieu Mantoue. De 1859 k 1866, il servit de limite entre le nouveau royaume d’Italie et les possessions autrichiennes en Italie.

"MINCKWITZ (Jean de), homme politique allemand, né k Altenbourg en 1787. En sortant o£ l’École militaire des nobles de Dresde, il devint officier de cuirassiers (1803), fut nommé aide de camp du général Thielemann en 1810, prit part k la campagne de Russie avec l’année française et reçut le grade de chef-d’escadron pour la bravoure dont il fit preuve k la bataille de la Moskowa. En 18U, Miuekwitz fut attaché k l’état-major du grand-duc de Saxe-Weimar, puis il entra dans la diplomatie. Après avoir été, de 1819 k 1822, ministre plénipotentiaire de Saxe nrès la cour de Berlin, il retourna k Dresde, il remplit successivement les fonctions de sous - directeur du ministère des affaires étrangères, de secrétaire d’État, de général major, de conseiller intime, de directeur, et fut appelé, en 1830, au poste de ministre des affaires étrangères, qu’il continua k occuper conjointement avec celui de ministre de la maison du roi en 1833. En 1834, Minckwitz prit part aux. conférences de Vienne. L’an MIND

née suivante, il se rendit, en qualité d’ambassadeur extraordinaire à Berlin et y resta jusqu’en 1848, époque où il rentra dans la vie privée. Il reparut, mais pour peu de temps, sur la scène politique en 1854, comme ambassadeur près de la cour de Russie, pour annoncer k l’empereur l’avènement du roi de Saxe Jean.

M1NCOP1ES, habitants des lies Andaman, dans la mer des Indes. D’après le docteur Mouatt et le professeur Owen, ils forment le peuple le plus primitif, le plus bas placé dans l’échelle de la civilisation humaine. Les huttes qu’ils habitent se réduisent à quatre poteaux, dont, les deux de devant ont de 6 k 8 pieds de hauteur, et les deux de derrière seulement 1 à 2 pieds. Ouvertes sur les côtés, ces huttes ont un toit de bambou ou de palmier, elles sont étroitement reliées entre elles. Les Mincopies vivent surtout de fruits de mangues et de crustacés. Quelquefois cependant ils tuent des cochons de petite taille qui courent à l’état sauvage dans les jungles. Ils ne possèdent ni chiens ni animaux domestiques, à moins qu’on ne donne ce nom

k leur volaille. Leurs canots sont creusés dans un seul tronc d’arbre, au moyen d’une hache en forme de P, et probablement aussi a l’aide du feu. Leurs flèches et leurs lances se terminent généralement par des pointes de fer ou de verre qu’ils tirent des bateaux naufragés, et qui, chez eux, ont remplacé l’os. Us sont très-habiles à tirer de l’arc et s’en servent, k 40 ou 50 mètres, avec une sûreté infaillible. Leurs filets sont d’un travail adroit et très-propre. Us n’ont point de poteries ; des écailles ou des morceaux de bambou leur tiennent lieu de vaisseaux pour contenir l’eau. Ils tuent le poisson avec le harpon ou le pèchent avec de petits filets ; parfois même ils plongent dans l’eau et vont le saisir de leurs propres mains. Les Mincopies se couvrent de boue et se tatouent, mais ils ne portent pas de vêtements. Ils semblent en effet dépourvus de tout sentiment de pudeur, et plusieurs de leurs habitudes ressemblent à celles de la brute. Ils n’ont ni idée d’un être suprême, ni religion, ni croyance à une vie future. Après la mort, le cadavre est enterré assis. Quand on suppose que les chairs en sont entièrement détachées, on exhume le squelette et chacun des parents du mort s’en attribue un ossement. Si c’est un homme marié, la veuve prend le crâne et le porte au cou suspendu par une corde. Le pays des Mincopies appartient aux Anglais depuis 1791.

MINCUCC11S (Antoine de), jurisconsulte italien, né à Prato-Vecchio (Toscane) en 1380, mort en 1468. Il prit le grade de docteur et professa le droit à Florence, k Padoue, k Sienne et k Bologne, où il termina sa vie. On a de lui, entre autres ouvrages, un traité De feudis, publié sous le nom à’Antonius de Prato Veieri(Strasbourg, 1895, in-4o), et qui a joui longtemps d’une haute réputation, et Osservazioni sopra il diritto féodale concernenti l’istoria e te opinioni di Antonio da Prato-Vecchio, édité par Mancioni (Livourne, 1764).

MIND (Godefroy), célèbre peintre suisse, que l’on a surnommé le Rapimûi des cimts,

né à Worblaufen, près de Berne, en 1768, mort en 1814. Il était le dis d’un menuisier. Un peintre nommé Legel, qu’il rencontra par hasard, lui donna des leçons de dessin. Bientôt il put dessiner d’après nature des animaux. Et 1778, il fut placé dans une école fondée par Pestalozzi, et y reçut une instruction élémentaire. En sortant de cette école, il entra chez un peintre de Berne, Freudenberger, qui lui apprit k peindre au lavis. D’une santé chancelante, d’un caractère sauvage, Mind vécut presque constamment dans la retraite, se plaisant dans la compagnie d’animaux et s’entourant surtout de chats, dont il étudia les mœurs avec une patience infinie. C’est à ces études que l’on doit ces merveilleux dessins, connus sous le nom de Groupes de chats de Mind, qui ont répandu sa réputation dans l’Europe entière, et c’est k juste titre qu’on l’a surnommé le Raphaël des chats ; car, ni avant, ni après lui, aucun artiste n’est parvenu à représenter avec autant de perfection les mœurs et la forme du chat domestique. Ses études de chats sont en si grand nombre qu’il serait presque aussi difficile d’en donner la liste que d’entreprendre de les décrire. Suivant la méthode de son maître Freudenberger, il les dessinait au crayon ou à la plume sur des feuilles de papier, et les coloriait ensuite à la détrempe- ; il n’avait aucun notion de la peinture a l’huile et ne grava jamais aucun de ses dessins. Les reproductions qui en existent ont été exécutées après sa mort ; mais les originaux sont excessivement rares aujourd’hui, et l’on n’en trouve guère que dans les galeries de lAngleterre et de la Russie. On a encore du même artiste des Groupes d’enfants et des Ours, où se révèle le même talent que dans ses groupes de chats.

Bien que le produit de la vente de ses œuvres eût pu lui procurer une position indépendante, il demeura toute sa vie aux gages de la veuve Freudenberger, comme il avait été à ceux de son mari. Jusqu’à sa mort elle lui fournit le logement, la nourriture et les vêtements, empochant en échange tout le salaire de ses travaux.

MIND

Mind n’avait ni énergie ni ambition, et il eût été fort malheureux d’un changement dans ses habitudes. Ayant toujours vécu dans la seule société des chats, il s’emblait s’être approprié le caractère de ces animaux, qui ne veulent jamais quitter le lieu où ils ont une fois établi leur domicile.

MINDANAO ou MAGINDANAO, île de la

Malaisie, la plus considérable des îles Philippines après Luçon et la plus méridionale, si l’on fait abstraction de diverses petites îles, entre 5° et 10° de lat. N., et 119» et 124° de long. E. ; 1,200 kilom. de tour ; 65,000 kilom. carrés ; 1,000,000 d’habitants ; chef-lieu Pollok. Elle se compose de deux presqu’îles unies par un isthme de 24 kilom. de largeur. Les côtes offrent plusieurs baies, havres et ports. Les baies les plus importantes sont celles d’Ulana au S., de Sindangan, de Panguil et de Macahular au N. et au S.-O. Au centre se dressent quelques montagnes volcaniques. Au mois de janvier 1873 un volcan s’est soudainement manifesté sur un des points les plus escarpés de la Cordillère de Bareval. Trois villages, Taba, Butic et Bountoung, situés dans le voisinage du nouveau cratère, ont été ensevelis sous les cendres ; d’immenses forêts ont été hachées ou incendiées et deux lits de rivière ont été comblés. Les plaines et les vallées, arrosées par de nombreux cours d’eau, sont en général très-fertiles. Les principaux produits agricoles sont le riz, les patates douces et les fruits de toute sorte. Des forêts impénétrables qui couvrent une certaine partie de l’Ile, ou tire d’excellents bois de construction. Les pâturages nombreux et d’excellente qualité nourrissent surtout des buffles, des porcs, des chèvres et de petits chevaux pleins de feu. Les rivières sont très-poissonneuses ; quelques-unes roulent des paillettes d’or. Les habitants sont les Mindanaos, gouvernés par un sultan, qui est considéré comme le chef principal de l’Ile, les lllanos et les Papous. Ils font peu de commerce et sont généralement adonnés à la piraterie.

Ces indigènes sont de taille moyenne et ont le teint basané et l’œil vif ; ils ne laissent pas croître leur barbe et attachent leurs cheveux sur la tète, en les fixant au moyen d’un morceau de bois plat de 5 à 6 pouces. Us aiment la danse, les festins et les combats de coqs. Us ont l’esprit vif, mais ils sont fiers et vindicatifs, traitent les étrangers avec beaucoup de cérémonie et exigent d’être traités de même. Us ont plusieurs dialectes ; néanmoins, leur premier idiome parait être le cissayen ; ils parlent également le malais. Le gouvernement des Mindanaos est en partie féodal et en partie monarchique ; après le sultan, dont le trône est héréditaire, il y a divers grands fonctionnaires de l’État, dont la charge est aussi héréditaire, et de grands feudataires qui sont mahométans. Les indigènes qui ne suivent pas cette religion sont opprimés ; ils peuvent être vendus par le sultan avec les terres, et payent une taxe annuelle que ne payent pas les autres. Magellan fut le premier Européen qui visita cette île ; il y arriva le jour de Pâques, en 1521, et en prit possession au nom de Charles V. Les Espagnols y formèrent plusieurs établissements, qui ne tirent jamais de grands progrès, et qui sont actuellement répartis en trois provinces, gouvernées par des alcades : Samboangau k l’O., Misamis au N., et Carago k l’E. On évalue à 50,000 individus la population de cette colonie, dont le ch.-l. est Samboangan. Les Hollandais, qui visitèrent cette Ile en 1607, 1616 et 1627, envoyèrent une ambassade au sultan, en 16S9, pour obtenir la permission d’y bâtir un fort, mais elle leur fut refusée.

M1NDEL11EIM, autrefois Dostrum Nemoris, ville de Bavière, cercle de Souabe, k 45 kilom. S.-O. d’Augsbourg, sur le Mindel ; 2,300 hab. Donnée en apanage au duc de Marlborough.

MINDEN, en latin Minda, ville de Prusse, province de Westphalie, chef-lieu de la régence de son nom, à 90 kilom. N.-E. de Munster, sur le Weser et à son confluent avec la Bastau ; 12,000 hab. Gymnase ; école normale primaire ; école d’architecture ; école d’accouchement ; société pour l’histoire et les antiquités nationales. Fabrication de draps, cuirs, tabac ; navigation ; commerce de grains, lin, fils, eaux-de-vie, cuirs, draps. Minden s’élève sur la rive gauche du Weser, que l’on traverse sur un beau pont dé pierre, construit en 1518, et dont les Français, en 1S33, firent sauter une vcjûte, remplacée aujourd’hui par une arche en bois. Le plus remarquable de ses édifices publics est la cathédrale, construite à la fin du xi» siècle, et dans laquelle se voit un beau tableau de Henri Aldegrever, artiste westphalien du xvio siècle (Wiiikind venant demander le baptême à Charlemagne). L’église Saint-Martin, d’où l’on découvre une belle vue, possède un tableau attribué à Lucas Cranach et de curieuses stalles de pierre sculptées.

Minden est une ville très-ancienne. Charlemagne y fonda un évêché en 780 ; Conrad II y tint une diète de l’empire ; Henri III et Henri IV y résidèrent.-Elle embrassa la Réforme en 1526 et fut incendiée deux ans après. Charles-Quint s’en empara en 1547, Tilly en 1626, le duc de Lunebourg en 1634, l’électeur de Brandebourg en 1650, les Français en 1757, les Hanovnens en 1758. L’an MINE

née suivante, les Français s’en rendirent encore maîtres, et se firent battre près de cette ville parle prince Ferdinand de Brunswick. Elle fut cédée à la France par la Prusse lors de la paix de Tilsitt, et incorporée alors avec son territoire au royaume de Westphalie, érigé en faveur de Jérôme Bonaparte ; mais en 1810, Napoléon I°r réunit Minden au territoire de l’empire français. Les événements de 1813 et 1814 la restituèrent à la Prusse. Il La régence de Minden, subdivision administrative de la Prusse, forme la partie N.-E. de la province de Westphalie ; elle est comprise entre la province prussienne de Hanovre au N., les principautés de Lippe et le Brunswick à l’E., la principauté de Waldeck au S., les régences de Munster et d’Arenberg k l’O. ; superficie, 5,262 kilom. carrés ; 500,000 hab. Elle est subdivisée en 10 cercles.

MINDEN (évêché de), petit État souverain de l’ancien empire germanique. Cet évêché, fondé par Charlemagne dans le pays des Saxons, reçut d’Othon le Grand les droits régaliens en 961. Au xive siècle, il fut érigé en duché indépendant par l’empereur Louis de Bavière. Il comprenait alors une étendue" de 1,200 kilom. carrés, avec une population de 70,000 hab. Le traité de Westphalie, en 1648, sécularisa cet évêché et le donna, sous le titre de principauté, à l’électeur de Brandebourg. En 1807, il fut incorporé au royaume de Westphalie, mais en 1814 il fit retour à la Prusse, et son territoire forme actuellement la plus grande partie de la régence de Minden.

MINDEBER (Raymond), médecin allemand, né k Augsbourg vers 1570, mort dans la même ville en 1621. Il fut attaché longtemps au service sanitaire de l’armée, puis devint médecin de l’empereur Matthias, de l’électeur de Bavière, et premier médecin de sa ville natale k partir de 1606. Ce savant découvrit l’acétate d’ammoniaque, qui reçut le nom d’esprit de Minderer. Ses principaux ouvrages sont : De pestilentia (Augsbourg, 1608) ; Threnodia medica, seu planctus medicjnm lugentis (Augsbourg, 1619) ; Medicina militaris (Augsbourg, 1620), traité souvent réédité.

M1NDERHOUT, peintre belge, né à Anvers en 1577, mort à Bruges en 1663. Tout ce qu’on sait de sa vie, cest qu’il devint en même temps que Rubens membre de l’Académie de peinture d’Anvers et qu’il fut admis dans la Société des peintres de Bruges, où il s’établit en 1662. Cet artiste a exécuté un grand nombre de tableaux qui, pour la plupart, représentent des ports, des vaisseaux en rade ou en mer. Dans ces tableaux, qui sont recherchés, on admire surtout de beaux effets de lumière et une sérieuse étude de la nature, mais on 3’ trouve des figures lourdes, mal groupées et trop nombreuses. Ses principales œuvres se trouvent à Bruges. Nous citerons de lui un Port du Levant et la Ville de Bruges, au musée du Louvre ; une Vue de Bruges, au musée de Rouen ; le Port d’Anvers, au musée de cette ville, etc.

MINDORO, lie de l’Océanie, dans la Malaisie, archipel des Philippines, la plus considérable de ce groupe après Luçon et Mindanao, au S. de Luçon, dont elle est séparée par le canal de son nom, et au N.-E. des îles Calamianes, entre 12<> 12’et 13° 30’ de latitude N., et entre 1180 et 119» 10’ de longitude E. Sa plus grande longueur du N.-O. au S.-E. est de 175 kilom., et sa plus grande largeur de 81 kilom. La pointe de Calavite forme son extrémité N.-O., baignée par la mer de Chine, et la pointe Burincan forme son extrémité S.-E., baignée par les eaux du bras de mer qui porte le nom de Mindoro. Les côtes, quoique très-découpées, ne présentent pas cependant de grandes baies ; l’intérieur de l’île est sillonné de hautes montagnes d’où descendent de nombreux ruisseaux, dont plusieurs roulent de l’or. Le cKmat y est très-varié ; les vents du N.-E. et du S.-O. y soufflent souvent avec violence. Le sol fertile produit en abondance du riz, du coco et autres plantes alimentaires. Les forêts sont peuplées d’arbres qui fournissent d’excellents bois de construction et d’ébénisterie, de ia gomme, de la résine et du. bois do teinture. À l’exception de quelques peuplades sauvages qui habitent le centre de l’île, Mindoro est soumise aux Espagnols ; elle forme, avec les petites îles qui leutourent, une province administrative placée sous les ordres d’un gouverneur militaire qui relève des autorités supérieures de Manille. Sa population est évaluée k 30,500 hab. ; elle a pour chef-lieu Calapan. En 1570, Legaspi prit possession de Mindoro au nom de la couronne d’Espagne.

mine s. f. (mi-ne. — Delâtre et Chevallet rapportent ce mot au germanique : allemand miene, air, extérieur, mine ; danois mine ; suédois min, miner ; hollandais mijne : anglais mien, meen, mots que Chevallet dérive d’un ancien verbe germanique signifiant manifester, montrer extérieurement, faire paraître ; ancien haut allemand meinan, probablement de la grande racine man, penser, k laquelle s’applique la signification de informer, avertir. Il n est pas sûr cependant que l’allemand miene ne soit pas tout simplement le mot roman introduit dans les langues germaniques. Le mot est aussi dans le celtique ; bas breton