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impositions, 1 ! est vrai ; mais il court à la campagne ou se cache dans sa cave dès qu’un petit danger semble menacer la tranquillité publique. D’ailleurs, pour mieux jouir de sa fortune et digérer en repos, il ne veut point entendre parler de nouvelles, et ses domestiques sont forcés de se cotiser en cachette pour acheter le Journal du soir. Modérantin est donc, aux veux de l’auteur, un homme dangereux, qui n’a guère de chemin à faire pour conspirer,

Et n’a du citoyen, en un mot, que la carte. C’est ainsi qu’il est qualifié par un vieux domestique, nommé Dufour, à qui on demande

des renseignements sur son maître. Ce Dufour, qui remplit on ne peut mieux, dans i’es.prit de l’ouvrage, ses devoirs de patriote, dénonce comme suspects les invités près de se mettre à table ; et le juge de paix, qui est venu apposer les scellés chez Modérantin, les arrêtéaussitôt, car, ainsi que le proclame un personnage de la pièce.

Sans là sévérité l’on perd la République.

Cependant ; là’péur d’être appréhendé au corps opère chez le modéré une conversion aussi subite que "salutaire. Il se brouille avec les amtocratesvses amis, qu’il rnênngeaitén cas de contre-révolution, et donne sa nièce à nn jeune patriote, auquel, jusqu’alors, il l’avait refusée. «. Cette petite comédie, disait uu journaliste dé l’époque, qui a été souvent interrompue par la joie bruyante qu’elle a causée, est unécritique aussi juste que gaie de beaucoup de gens qui peuvent s’y reconnaître sans se fâcher. Il est impossible dfe n’y —pas rire de tout son cœur ; les caractères y sont peints d’une manière très-comrque, très’tiaturëlle, et presque chaque vers offre une p !aisanterie ; et un trait piquant. » Il faut en rabattre un peu de ces éloges et se dire ^jùe le temps a singulièrement pâli et vieilli 1 ouvrage dé Dugazon. On y trouve pourtant quelques notés intéressantes sur l’époque qui en fait le sujet, et l’indication des personnages peut avoir son prix. Par exemple, a propos du -fils dé Modérantin, noua voyons décrite la ’mode adoptée alors par les jeunes aristocrates :’« Capote : carrée, boutonnée par le bas ; tr6is6u quatre gilets, -cravate de déii^ telle ; fichu de soie ; la queue au milieu de la taille-, chapeau rond etcoilfuraen muscadin, petites bottines, une badine.» Pour ajouter au caractère, l’auteur ajoute : • fatuité ridicule. • Quant au fils de Duval, le rival préféré du muscadin, il est en.uni forme national, coiffure en jacobin, et a toute la fierté d’un franc républicain, La vieille servante, nommée Manette, qui reproche à Dufour ses al’ lures envers son maître, offre aussi un portrait curieux, et nous savons, dès la première Ï’âge, qu’elle est.acariâtre et bavarde, comme e sont nécessairement toutes les femmes que le patriotisme n’enflamme pas. Les deux commissaires chargés de l’arrestatidn de la Un sont mis proprement, en bons sans-culottes. Dugazon, qui dans la pièce jouait lui-même, avec beaucoup de naturel, le rôle du modéré, dut paraître, k la fin de l’ouvrage, devant le public qui le redemandait k grands cris et au milieu des applaudissements. Il était habitué à ces sortes d’ovations, auxquelles se3 opinions bien connues n’étaient pas étrangères. Mais les choses changèrent vite et, après le 9 thermidor, lorsqu’il reparut sur la scène, il fut d’abord assez mal reçu. Son exaltation et ses productions théâtrales, surtout celle que nous venons’d’analyser, qui dénonçait la modération comme un crime, le signalaient aux Violences de là réaction. Hardi jusqu’à la témérité, il répondit aux sifflets, aux menaces et aux injures qui l’accueillaient en lançant, comme un défi, sa perruque dans la salle, et u disparut sans autre adieu.

MODÉRÉMENT adv. (mo-dé-ré-manrad. modérer). Avec modération, sans exagération en quantité ou-en intensité : Unpeù de vm pris modérément est un remède pour

I âme et pour le corps. (Volt.) Les plaisirs pris modérément sont comme la rosée sur Us plantes ; ils raniment tout. (M’ie de Puisieus..) Il Avec une sagesse réglée, avec une sorte de sage discrétion : Il use modérément de sa victoire.

Je ne vois point de créature

Se comporter modérément.

La FONTAINB.

II Peu, médiocrement : C’est un grand signe de médiocrité de louer toujours modérément. (Vauven.).

— Par ext. Avec douceur-, sans emportement, sans vivacité : Parler modérément à un coupable. ’ ■

— Ironiq. Très-peu : Cet ouvrier ne se féru, pas malade ; il-travaille modérément. C’est un homme gui pense, mais modérément. H aime modérément ses amis.

MODÉRER v, a. ou tr, ’ (mo-dé-rô — lat. modérari pour, modesari, verbe fréquentatif, qui se rapporte au même radical que modus, mesure, et qui signifie proprement tenir dans

«, »«.. «.....uu. o. un juea. un connu. ; je modérerai, il modérerait). Tempérer, adoucir, affaiblir, diminuer l’intensité de : Modérer la vitesse d’une machine, la chaleur d’un foyer, l’éclat d’une lampe. a Rendre inoins considérable- : Modérer sa dépense. Modérer son travail. -■• •’■

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— Kig. Contenir, empêcher les écarts ou les violences de : La vertu est si difficile et si épineuse parce qu’elle entreprend de nous modérer. (Boss.) Un peuple qu’aucun frein ne modère et n’arrête Accoutume sa vie à de 6nles plaisirs.

A. Bakbiee.

! ! Réprimer, calmer, tempérer : Modérur sa

fureur. Modérer ses passions. La morale enseigne à modérer les passions, à cultiver les vertus et à réprimer les vices. (Là Rochef.) La chasteté est une vertu morale par laquelle nous modérons les désirs déréglés de la chair. (Dider.) Si vous voulez qu’on vous croie sincère, modérez vos démonstrations. (Boitard.) If Rendre moins vif, moins ardent : Cette vue modéra le courage des assaillants. (Volt.) Il Calmer, adoucir : Modérer sa douleur. La nécessité modère plus de peines que ta raison. (Vauven.)

Modère ces bouillons de ta mélancolie.

Boilead,

Se modérer v. pr. Devenir modéré : La violence du feu commence à se modérer, h S’adoucir, se tempérer : Le froid s’est modéré sensiblement.

— Fig. Être contenu, réprimé : Les passions se modèrent par la raison. Le feu de la jeunesse se modèrb peu à peu.

Ce rêle est trop ardent ; souffrez qu’il se modère.

Corneille.

Il Se contenir soi-même, calmer son ardeur ou sa passion : Qui ne sait SB modérer ne peut gouverner les autres sans danger. La véritable raison et la véritable sagesse, c’est de savoir se modérer. (Boss.) Un homme peut sk modérer, un parti ne le peut pas. (Azaïs.) Il Contenir sa colère : Modérez-vous et ne vous emportes pas.

— Syn. Modérer, adoucir, mitiger, tempe- ; ror. V. ADOUCIR,

SIODERN, ville de l’empire d’Autriche, dans —la Hongrie, comitat et à 25 kilom. N.-E. de Fresbourg, au pied des Carpathes ; 4,600 hab. Gymnase luthérien ■ récolte et commerce de (bons vins ; fabrication de draps, poterie, corroierie, cordonnerie.

MODERNE adj. (mo-dèr-ne. — Delâtre rattache ce mot à l’italien moderno, qui est de mode ; mais M. Littré le fait venir d’une forme latine modernus, dérivée de l’adverbe modo,

I récemment. Modernus, dit-il, est récent dans la latinité et, par conséquent, il a été fait de seconde main, sur la modèle de hodiernus, hesternus, mots dans lesquels le r est pour s. Quant à modo, ce paraît être l’ablatif de modus, ablatif qui, du sens de manière, passa à ceux de pourvu que, de tantôt, dans un moment, récemment). Qui appartient ou convient aux temps nouveaux, a l’âge actuel, à notre époque : Écrivains, artistes modernes. Science moderne. Esprit moderne. Temps modernes. Evénements modernes. Les armes modernes mettent la mort à la disposition de là main la plus débile. (Chateaub.) La marque distinctive des temps modernes, c’est pour le peuple la sortie d’une dégradation abrutissante, la reconnaissance graduelle de ses droits, la diffusion croissante des moyens de progrès et de bonheur, la création d’un nouveau pouvoir dans l’État, lepouvoir dupeuple.(Channing.) L’antiquité est la jeunesse de l’univers, l’âge moderne en est la maturité. (Rigault.) La

... moins âpre et moins triste que > « théisme moderne. (Valéry.) C’est par les sciences que l’esprit modernb est arrivé à se distinguer nettement de l’antiquité. (Ste-Beuve.) Le passé né se recommence pas et, dans tes pastiches les plus résolus, la vie moderne entre toujours par quelque coin. (Th. Gaut.) L’idéal de la démocratie moderne est une société où l’esclavage soit en horreur et le travail en honneur. (Vacherot.) Depuis le commencement des temps modernes, la conscience de l’humanité s’est immensément élargie. (Renan.) La supériorité de l’éducation moderne, c’est qu’elle enseigne toutes les méthodes. (J. Simon.)

. T. ^ar ext- Qui est ou se fait actuellement a limitation d’une chose ancienne, qui en rappelle la nature ou les qualités : Les processions du catholicisme sont de modernes panathénées ; ses religieuses, des vestales modernes.

Pendant tous ces discours, le Cicéron moderne Parlait éloquemment et ne se lassait point

Florian.

— Biit. Histoire moderne, Histoire politique depuis François I« jusqu’à l’époque contemporaine. Cette définition deviendra évidemment fausse quand l’époque de François I°r sera devenue une époque ancienne.

— Numism. Médailles modernes, Médailles frappées depuis la Renaissance.

— B.-arts. Qui a été fait depuis la Renaissance : Tableau moderne. Monument moderne.

n École moderne, École actuelle, école des artistes vivants et de ceux qui les ont précédés immédiatement.

— Archit. Architecture moderne, So dit par opposition à l’architecture antique, et comprend même l’architecture gothique, il Architecture italienne dans lu goût antique, mais plus ornée.

— Sculpt, Sculpture moderne, Sculpture

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plus récente que l’antique et comprenant mémo les ouvrages du moyen âge.

— Mathém. Géométrie moderne, Celle qu’a fondée Descartes.

— ? Astr. Astronomie moderne, Celle qu’a inaugurée Copernic.

— Chim. Chimie moderne, Celle qu’a créée Lavoisier.

— Géol. Terrains modernes, Ceux qui contiennent des ouvrages travaillés de main d’homme.

— Eaux et for. Baliueau moderne, Baliveau qui a quatre-vingts ; ins au plus, il Substantiv. Baliveau réservé depuis la dernière coupe seulement.

— s. in. Ce qui est moderne ou dans le goût moderne : Chez toutes les nations, il faut que l’antique l’emporte sur le moderne jusqu’à ce que le moderne soit devenu antique à son tour. (Volt.)

— Homme de notre époque, par opposition aux anciens : Les anciens et les modernes, il Écrivain, savant ou artiste qui a paru depuis la Renaissance : On Ut les anciens par une espèce de devoir, on ne lit les modernes que pour le plaisir. (Font.) De tous les genres dont les modernes ont enrichi la littérature, le plus mauvais est sans difficulté la féerie. (Griinm.)

Il l’artisan exclusif des écrivains modernes : La querelledes anciens et des modernes était fort viue au xviie siècle.

— Loc. adv. À la moderne, De la manière actuellement en usage : Bâtir À la moderne. 5s vêtir k la moderne. Écrire À la moderne.

Syn. Moderue, neuf, nouveau, récent.

Ce qu’on présente comme moderne est considéré comme appartenant à l’histoire du siècle actuel ou de ceux qui ne remontent pas très-loin de nous : un poBte moderne est celui qui a composé ses ouvrages depuis que la langue est arrivée b. l’état ou nous la voyons de nos jours. Ce qui est neuf n’a point encore servi, ne montre aucune trace d usure ; ou bien on y^reconnaît quelque chose qui annonce tantôt une main novice, tantôt une certaine hardiesse d’exécution : un jeune homme neuf n’a pas encore l’expérience du monde ; un style neuf ne craint pas quelquefois de sortir des règles imposées par la routine. Nouveau se dit des choses qui viennent de paraître, qui ne sont pas connues depuis longtemps ; appliqué aux productions de l’esprit, il a rapport aux idées, tandis que neuf se rattache plutôt à l’expression ; un livre est nouveau par la nouveauté des pensées mêmes, il est neuf par le tour que l’auteur a su lui donner, Hécent ne peut se dire des personnes ; il ne se dit que des choses qui arrivent, et il les présente comme n’étant pas anciennes : un fait récent ; une catastrophe récente.

MODERNE, ÉE (mo-dèr-né) part, passé du v. Moderner : Il est peu d’églises anciennes qui n’aient été modernées à l’époque de la Restauration.

MODERNEMENT adv. (mo-dèr-ne-manrad. moderne). À une époque moderne : Institution modernement fondée, l) Peu usité.

MODERNER v. a. ou tr. (mo-dèr-né — rad. moderne). Restaurer à la moderne, en parlant d’un édifice ancien : La manie de moderner les édifices gothiques a heureusement disparu. u Peu usité.

MODERNISÉ, ÉE (mo - dèr-ni-zé) part. passé du v. Moderniser : Vieille expression modernisée, La comtesse avait été prise par des idées dignes du temps de la chevalerie, mais complètement modernisées. (Balz.)

MODERNISER v. a. ou tr. (mo-dèr-ni-zé

— rad, moderne). Néol. Rajeunir, donner une tournure moderne à : Cette opinion préconçue, ce parti pris de tout moderniser ne pouvait tenir devant l’évidence. (F. de Saulcy.)

Se moderniser v. pr. Se conformer aux usages modernes : L’aristocratie bisontine était bien aise d’avoir l’air de se moderniser et de pouvoir offrir aux nobles Parisiens en voyage dans la Comté un jeune homme qui leur ressemblait à peu près. (Balz.) De toutes les villes du département du Nord, Douai est, hélast celle qui se modernise le plus. (Balz.)

MODERNISTE s. m. (mo-dèr-ui-ste — rad. moderne). l’artisan des modernes : Vous, modernistes, vous ?ne montres une molécule organique. (J.-J. Rouss.)

— Philos. Philosophe ou historien qui nie

l’antiquité des civilisations chinoise, indienne, égyptienne, et regarde les Grecs comme les véritables fondateurs de la civilisation générale : On s’étonne qu’il y ait des modernistes parmi les gens qui savent lire.

MODERNITÉ s. f. (mo-dèr-ni-té — rad. moderne). Caractère de ce qui est moderne : À quelque conclusion que doive arriver l’archéologue, la modernité du monde en ressortira. (Proudh.) |] Genre moderne ; manière, esprit moderne : Le caractère de la peinture anglaise est la modernité. (Th. Gaut.) L’on a fait nombre de critiques sur Balzac et parlé de lui de bien des façons ; mais on n’a pas insisté sur un point très-caractéristique ànotre avis ; ce point est la modernité absolue de son génie. (Th. Gaut.)

— Temps modernes  : Il y a un lien secret entre l’antiquité et la modernité, (P. Leroux.)

MODESNE s. m. Connu. V. modène, MODESTE adj. (mo-dè-ste — lat. modes-

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tus, proprement mesuré, participe de modesari, forme primitive de modérari. Modestus est pour moaesatus. On trouve de même sectus a côté de secalus). Qui a de la modestie, qui pense et parle modestement de soi : Un savant modeste. Un artiste modeste. On peut être grand et modeste. (Mass.) L’orgueil rend timide, l’amour-propre rend modeste. (Vauven.) Un homme modeste ne parle pas de soi. (La Bruy.) Les grands homines ne s’abusent point sur leur supériorité : ils la voient, ils ta sentent et n’en sont pas moins modestes. (J.-J. Rouss.) Les malheureux doivent être modestes. (J. de Maistre.) Ayons le cœur haut et l’esprit modeste. (J. Joubert.) L’homme modeste ressemble à ces fleurs que d’humbles tiges dérobent à ta vue et que leur parfum seul fait découvrir. (J. Droz.) Être modeste, c’est savoir contenir le mouvement le plus impé.tueux de notre âme, qui est la vanité. (Alibert.) Ne faites à personne sa part d’esprit : vous ne contenteriez pas le plus modeste. (Latena.)

Le mérite modeste est souvent obscurci.

Voltaire.

Il Qui est l’indice de la modestie : L’air modeste est l’air d’un homme qui s’estime peu et qui estime assez les autres. (Malebr.) Il Qui est inspiré par la modestie : Des discours modestes. Des pensées modestes.

À tout ce grand éclat, à ce courroux funeste, Vous verrez succéder un silence modeste.

Racine.

— Par ext. Qui a une sorte de pudeur timide : Une jeune fille modeste. Il y a encore un personnage au-dessus d’une belle femme, c’est une femme belle et modeste. (Pythagore.) Deux âges de la vie ne doivent pas avoir de sexe : l’enfant et le vieillard doivent être modestes comme des femmes. (J. Joubert.) Il Qui est l’indice d’une timide pudeur : Un maintien modeste. Des regards modestes. À quoi bon, disaient-ils, cette mine modeste. Et ce sage dehors qui dément tout le reste ?

MOLIÈHE.

Il Qui appartient à une personne modeste : La jeune Isaure, assise à côté de son père.

Brodait une toiie légère,

Pour orner au printemps ses modestes appas.

Reymle..

— Par anal. Modéré, éloigné de l’exagération : Être modeste dans sa dépense. Être modeste dans ses prétentions, ses espérances, ses projets. Il Qui est fait avec retenue, avec modération : Une dépense modeste. De modestes prétentions. Attendais-tu, Clcone, un couroux si moleste ?

Racine.

Il Qui a de la simplicité, qui s’éloigne du faste et de l’éclat : Le vicomte de Tureune était modeste en habits et même en expressions. (Bussy-Rab.) il Qui est simple, sans faste, sans éclat : Une parure modeste. Des couleurs modestes. Un ameublement modeste, il Médiocre, peu considérable : Une fortune modeste. Un modeste bagage. Voici trois médecins qui ne nous trompent pas : Galté, doux exercice et modeste repas.

DOMERdUE.

— Poétiq, Qui est de petite dimension ou de couleur peu éclntunto : La modeste violette. Il On dit plutôt humble en poésie, mais modeste se dit très-bien des couleurs peu voyantes, dans le langage ordinaire.

— Substantiv. Personne modeste : Faire le modeste. Le modeste est, sans le savoir, plus habile que l’orgueilleux.

— s. m. Mot employé autrefois par certaines dévotes, pour remplacer le mot cuU- L’hésitation n’êtait-elle pas naturelle à ces pudiques raffinées — les religieuses — qui avaient inventé de dire le modeste d’un artichaut, pour le cul d’un artichaut ? (De Goncourt.)

— Modes. Nom que l’on donnait autrefois à certains mouchoirs de cou. u On disait aussi

MODESTIE.

MODESTE (saint), martyr, né en Sicile au IIIe siècle. Chargé avec Crescence de l’éducation de Vitus, il le fortifia dans son attachement à la religion chrétienne et fut arrêté avec son disciple et Crescence par ordre de Dioclétien. Les trois chrétiens furent livrés à divers supplices, pendant lesquels, d’après la légende, eurent lieu des prodiges. L’Église honore Modeste et son compagnon le 15 juin.

Modeste Al.guou, roman par H. de Balzac. V. Scènes de la vie privée.

MODESTEMENT adv. (mo-dè-ste-manrad. modeste). Avec modestie -.Parler modestement de soi. Il est louable de penser modestement sur soi. (Mariv.)

—■ Par ext. Avec une retenue pudique : Tenir ses yeux modestement baissés. t| Sans faste, sans éclat : Le préjugé nous fait mépriser les fonctions modestement utiles. (E. About.) Il Sans luxe, sans recherche : S’habiller modestement.

MODESTIE s. f. (mo-dè-stl — lat. modestia. V. modeste). Vertu qui nous éloigne de penser et de parler orgueilleusement de nous : La fausse gloire et la fuusse modestie sont les deux écueils que la plupart de ceux gui ont écrit leur vie n’ont pu éviter. (C. de Retz.) La modestie ajoute au mérite et fait pardonner ta médiocrité. (La Rochef.) Ce n’est point par modestie qu’on se dérobe aux louanges, mais pour être loué deux fois, (La Rochef.) La