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figure d’un vieillard à moitié couché sur une draperie, vu de dos et tenant une corne d’abondance. De l’autre côté du fleuve, une barque avec trois hommes aborde sur la rive, où se tiennent deux personnages. Dans le fond se développent une pyramide, an large pont, une ville et des montagnes. «Toujours sublime dans ses compositions, dit Duchêne, le peintre a su réunir dans un même tableau des expressions variées, quoique tous les personnages soient mus par un sentiment semblable, "intérêt qu’ils prennent au malhe.ureux enfant dont l’existence est menacée. Le paysage, avec ses belles fabriques, est un des plus riches qu’ait peints Nicolas Poussin. » Ce tableau a été gravé par Claudine Stella en 17 lî et depuis par Chartereau et Benoît Audran.

"Le second tableau représente la fille de Phara6n, les neuf femmes et l’enfant formant trois groupes ; la princesse et cinq de ses suivantes admirent l’enfant ; deux autres femmes s’entr’aident pour élever hors de l’eau le petit Moïse. Le paysage est riche et animé ; on voit d’un côté le Nil, sur le bord duquel ~ est un rocher avec une statue et un sphinx’, parmi les arbres sont des palmiers et des dattiers ; dans le parvis d un temple, un homme est prosterné devant la statue d’Anubis.

Un troisième tableau, qui est plus particulièrement un" paysage, montrait la princesse et ses femmes groupées sous des arbres élevés ; Miriam agenouillée semblait s’offrir comme nounice. Dans le quatrième, la princesse figurait entourée de sept suivantes. On voyait un homme en bateau, qui semblait avoir sauvé l’enfant.

On ignore ce que sont devenues ces deux dernières toiles ; l’une avait été peinte pour le banquier Pointe !, ami de Poussin, pendant son séjour k Rome ; l’autre figura dans la collection du marquis de Seignelay.

Moine (l’kistoiru de), fresques de Luca Signorelli, Cosirno Roselli et Sandro Botticelli, dans la chapelle Sixtine. Comme au Canipo-Santo de Pise, l’histoire de Moïse embrasse ici six grandes compositions, qui comprennent elles-mêmes plusieurs épisodes.

La première, pe.nie par Luca Signorelli, représente Moïse voyageant en Égypte avec sa ftimitte ; il est arrêté par un ange, qui lui ordonne de circoncire lui-même son fils, opération qui est représentée sur un plan plus éloigné, avec d’autres incidents du. voyage. Celle fresque a été publiée par d’Agincourt (pi. 173, n»2). ■

La deuxième fresque a été exécutée par Sandro Botticelli..On y voit Moïse qui tue l’Égyptien, chasse les bergers, délivre les Ailes de Jéihro et voit Dieu dans le buisson ardent.

La troisième fresque, due à Cosimo Rosselli, nous fait assister à l’engloutissement de l’armée de Pharaon dans la mer Rouge.

La quatrième représente Moïse recevant les tables de la loi et détruisant le veau d’or.

La cinquième, par Sandro Botticelli, a pour sujet la punition de la révolte de Coré, Datan et Abiron ; elle a été publiée par d’Agincourt.

La sixième enfin, peinte par Luca Signorelli, représente Moïse bénissant tes Israélites, l’ange montrant à Moïse la terre promise, et la mort de Moïse.

Ces six compositions ont été gravées par Ferrelti pour la Chalcographie pontificale. Elles renferment un très-grand nombre de figures, dont plusieurs semblent être des portraits. Le paysage est traité aveu un soin tout particulier. Le colori-> a uii peu poussé au noir en quelques endroits.

Moïse présenté à Pharaon, tableau d’Orsel ; Salua de 1831, ’ musée de Lyon. Sans être irréprochable, cette composition possède des qualïtès du premier ordre. La jeune prin- ? cesse fait présenter a son père l’enfant qu’elle a sauvé des eaux du Nil et lui demande la permission de l’élever ; la mère de Moïse, qui s’est offerte comme nourrice, s’avance avec crainte, « Tout est vrai et bien rendu, dit M. de Pesquidoux ; l’anxiété de la mère, qui attend une réponse favorable ; la joie de la petite sœur ; les soins de la servante pour ce beau nourrisson rose, qui saute et s’agite avec des gestes si admirablement enfantins. On doit surtout remarquer cette exactitude de couleur locale, qu’on est à la fois heureux et surpris de trouver chez un peintre si sobre. Dans sa jeunesse, Orsel avait étudié avec son précepteur, homme fort instruit, en même temps que la Bible et les livres saints, l’Orient, ses coutumes, ses monuments et ses débris. Aussi l’apparition du Moïse, exposé k Paris avant la fondation des musées égyptiens et les découvertes dont la vieille Égypte a été le théâtre, charma et surprit à la fois les antiquaires et les connaisseurs... Voilà bien cette Égypte, terre

colossale et mystérieuse, où nous aimons tous à égarer nos imaginations et nos rêves ; la voilà avec ses sphinx immobiles, ses pharaons mélancoliques, ses personnages et ses types étranges, ses hautes colonnettes peintes de figurines et d’hiéroglyphes. Que d’études et île recherches ne suppose point la représentation de ces mille détails singuliers, bizarres et somptueux, dont les pyramides et les déserts ont gardé si longtemps le secret 1 »

Moine (la mort de}, tableau de M. Cabanel ; Salon de 1352. Le Deutéronome, où le

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peintre a puisé le motif de sa composition, fait mourir Moïse sur la montagne de Nébo. Les traditions talmudiques prétendent que l’ange de la mort recula devant cette face illuminée encore d’un reflet du Sinaï ; il ne voulut pas accomplir son triste ofrice, et Dieu fut obligé de retirer lui-même l’âme de son prophète pour le déposer dans sa tombe ignorée. Le Moïse de M. Cabanel, comme celui de Michel-Ange, laisse tomber sur sa poitrine les flots de sa barbe argemée, et de son front jaillissent les cornes symboliques. Son corps, déjà roidi et soutenu par. des anges, se renverse en arrière, et le Dieu d’Abraham, semblable au Jupiter d’Amphitryon, vient sur un nuage recevoir l’esprit de son serviteur. On ne saurait trop louer, dans cette toile, la plus admirée peut-être de son auteur, le caractère grandioses ! bien approprié au sujet et qui rappelle les belles et simples compositions de Fra Bartolomeo, La couleur est énergique et le dessin, fort savant, montre que le peintre s’est nouiri de fortes études et inspiré dès maîtres italiens. Moïae *nuvé des eaux, tableau de Paul Delaroche (18>3). Le sujpt a été compris par le maître d’une façon neuve et originale. Le petit enfant, tout nu dans sa corbeille d’osier, apparaît au premier plan, dans des touffes de hautes herbes et de roseaux que la jeune princesse écane ; elle pousse un cri du surprise et appelle ses compagnes. Voilà toute la scène, rendue avec une grâce et une émotion indescriptibles. « L’idée, dit M. Vilet, était simple et gracieuse ; le public vit bien vue toute la fraîcheur et toute la grâce de la scène charmante qu’il avait sous les yeux. et, lorsque ce tableau fut, gravé par Henriquel-Duponl, il se fit autour du graveur un

succès dont une part revenait au peintre. Dans ce tableau, peint avec un soin extraordinaire, mais qui n’étonne point de Dehiroche, on remarque une entente surprenante de l’idylle antique et l’on chercherait difficilement un symptôme de ce prosaïsme qui lui a été parfois si vertement reproché. » La hauteur de la toile est de in»,47 sur une largeur de 1 mètre ; les figures sont de grandeur naturelle.

Motte «ouvé des ennx, tableau de Decamps (Expos, univ. de 1855). Decamps a beaucoup élargi le cadre de l’action, quoique sa toile, une merveille, soit de très-petite dimension. Il a peint tout un paysage oriental, au milieu duquel le groupe des femmes qui se pressent sur les bords du NU avec la tille de Pharaon, et qui sauvent l’enfant exposé ne tient qu’une toute petite place. C’est cependant sur ce groupe que se concentre l’attention, tant le peintre y a mis de poésie et de style. Le paysage oriental qui 1 encadre est admirable. « Des montagnes de granit rose glacées d’ombres d’azur, dit Th. Gautier, tracent leur noble profil sur un ciel veiné d’or ; des fabriques d’arthitecture égyptienne se découpent dans une chaude lumière, et le Nil, égratigné par l’aile rose des flamants, court avec une rapidité limpide, clair comme du diamant en fusion, entre les roseaux et les lotus de Ses rives. La tille de Pharaon, entourée de ses femmes, reçoit le petit enfant qui plus tard conduira les tnbus.au désert et lera reculer l’ange de la mort par le reflet du Seigneur empreint sur sa face. Quelle noblesse ont ces figurines hautes à peine de quelques centimètres ! »

Moïse, statue de Michel-Ange, à Rome, dans l’église de Saint-Pierre-ès-Liens. Elle décore le tombeau ds Jules H, monument pour lequel elle avait été faite, mais dont les dimensions furent changées, de sorte qu’elle est maintenant hors de proportion avec le reste- Dans le plan primitif, elle devait être placée à plus de 7 mètres de hauteur, au milieu de quarante autres statues qu’elle dominait de sa taille colossale ; le tombeau actuel la montre presque au ras du sol et accompagnée seulement de quelques figures, ce qui Fui fait perdre la perspective Voulue par le statuaire.

Moïse est représenté assis, tenant sous le bras droit les Tables de la loi et caressant de la main droite la longue barbe qui tombe sur sa poitrine. Sa télé, un peu tournée à gauche, est surmontée des deux cornes que lui prête la tradition et qui ressemblent exactement, dans son épaisse chevelure, aux cornes naissantes d’un jeune faon. La tête et le visage sont d’une expression admirable ; les bras et les mains sont d’un fini précieux, peu habituel à Michel-Ange, et lenseinfile est d’une telle grandeur qu on ne songe pas tout d’abord ù. s’étonner do la bizarrerie do quelques détails : l’espèce de pantalon à guêtre dont sont revêtues les jambes, et les singulières draperies qui enveloppent le corps. Divers accessoires sont à peine dégrossis, ce qui est du reste conforme à la pratique du maître, et ce défaut n’est sensible qu’à cause du peu de perspective du Moïse. Malgré tout, cette statue n’en est pas moins le chef-d’œuvre incomparable de son auteur, et, peut-être, de toute la sculpture moderne. ■ Moïse, ainsi représenté, dit Vasari, doit plus que jamais s’appeler l’ami de Dieu, qui a semblé confier aux mains de Michel-Ange le soin de préparer sa résurrection. Et si les juifs, hommes et femmes, continuent, comme ils le font, à aller en troupe le visiter et l’adorer chaque jour du sabbat, ils adorent une chose divine et non humaine I •

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« Cette œuvre terrible est dans toutes les mémoires, dit M. Ch. Clament. Le Moïse demeure, au milieu des chefs-d’œuvre de la sculpture ancienne et moderne, comme un événement sans pareil, comme le représentant, non point irréprochable, mais le plus éclatant d’un art nouveau. Je ne veux pas parler de la science consommée dont Michel-Ange a fait preuve en modelant cette statue. Les Grecs étaient savants d’une autre manière, mais ils l’étaient autant que lui. D’où vient cependant qu’en dépit de bizarreries qu’il n’est à propos ni de défendre ni de nier, et, quoique cette austère figure soit loin d’atteindre et de prétendre à la beauté sereine et tranquille que les anciens regardaient comme le terme suprême de l’art, d’où vient qu’elle produit sur l’esprit le plus prévenu une irrésistible impression 1 C’est qu’elle est plus qu’humaine, et qu’elle transporte l’âme dans un monde de. sentiments et d’idées que les anciens connaissaient moins que nous. Leur art voluptueux, en divinisant la forme humaine, retenait la pensée sur la terre. Le Moïse de Michel-Ange a vu Dieu, il a entendu sa voix tonnante, il a gardé l’impression terrible de sa rencontre du Sinaï ; son œil profond scrute des mystères qu’il entrevoit dans ses rêves prophétiques. Est-ce le Moïse de ia Bible ? Je nesais. Est-ce ainsi que Praxitèle et Phidias auraient représenté Lyourgue et. Solon ? 0" peut hardiment le nier. Le législateur aurait pris entre leurs mains la forme de la loi, et ils auraient représenté un être abstrait par une figure dont rien n’aurait altéré l’harmonieuse beauté. Moïse n’est pas seulement le législateur d’un peuple ; la pensée n’habite pas seule sous ce front puissant : il sent, il soulfre, il vit dans un monde moral dont Jéhovah lui a ouvert l’accès, et, quoique au-dessus de l’humanité, il est homme. ■

MOÏSE (François-Xavier), théologien français, ne aux Gras (Franche-Comté) en 1742, mort à Morteau, près de Besançon, en 1813. Il professait avec distinction la théologie à Dôle au moment où éclata la Révolution. l’artisan des idées nouvelles, intimement lié avec l’abbé (jrégoire, il prêta le serment exigé par ia constitution civile, fut élu évêque du Jura en 1791, se vit contraint de chercher un refuge dans les montagnes pendant la Terreur, mais n’en persévéra pas moins dans ses opinions. Moïse prit une part aussi active que brillante aux conciles nationaux tenus à Paris en 1797 et en 1801, se démit de son siège lors de la signature du Concordat, reçutraiora le titre de chanoine honoraire de Besançon et finit ses jours dans une petite propriété qu’il possédait à Morteau. Outre des articles insérés dans les Annotes de la religion, dans la Chronique religieuse, etc., on a de Moïse, qui était très-versé dans le droit canon et dans les langues orientales : Réponses critiques à plusieurs questions proposées par les incrédules modernes sur divers endroits des livres saints (Paris, 1793, in-12) ; De l’opinion de M. Grégoire dans le procès de Louis X VI (1801) ; des Lettres pastorales, des Mandements, et une Défense des libertés de l’Église gallicane, restée manuscrite.

MOÏSE ALSCHECH, rabbin qui vivait au xvi" ! siècle. Il devint grand rabbin de la ville de Japhet, dans la haute Galilée, et acquit une grande réputation comme prédicateur et comme interprète des livres saints. On le regarde comme un des meilleurs commentateurs de l’Ancien Testament. Les juifs et les chrétiens estiment également ses Commentaires sur l’Ecclésiaste, les Lamentations, lïuth et Esther (Venise, 1601, in-4») ; ses Commentaires sur les grands prophètes (Venise, 1620, in-fol.) ; Sur les petits prophètes (léna, 1720) ; Sur les Psaumes (Venise, 1605) ; Sur le Penlateuque (Venise, ieoi).

MOÏSE BEN NAC11MAN, rabbin espagnol, né à Girone en 1194, mort, à l’âge de coul six ans en 1300. Il apprit la médecine, qu’il pratiqua, et acquit une connaissance approfondie des matières théologiques. En 12S3, le roi Jacques d’Aragon lui rit soutenir, à Barcelone, des controverses publiques avec des docteurs catholiques, les dominicains Paul Christian ! et Raiinond Martin, sur la question de savoir si le Messie était venu et s’il faut le regarder comme Dieu. Il fit preuve, dans ces débats publics, de beaucoup de subtilité et d’éloquence et reçut du roi 300 écus d’or pour ses frais de voyage. Après avoir longtemps habité Girone, où il jouissait d’une grande réputation, il se rendit à Jérusalem et y construisit une synagogue. Moïse avait adopté les opinions de Maiinonide. Les juifs lui donnent le nom de Hn.uimn, nom tonné des initiales des quatre mots : Rabbi Mose ben Nachman. Ses contemporains lui donnèrent les surnoms de Père de l’éloquence, de la sagesse, de Luminaire, dâ Fleur de la

couronne de snimcié. Moïse ben Nachman a laissé un grand nombre d’ouvrages, pour la plupart inédits. Parmi ceux qui ont été publics, les plus connus sont : Ighereih Hakkodesch ou Lettres de sainteté (Rome, 1540, in-S») ; Milncolh Jehovah ou Guerres du Seigneur (Venise, 1552, in-fol.) ; Thorah Adam ou Loi de l’homme (Venise, 1595, in-4o) ; Tephilah ou Prière sur la ruine du temple (Venise, 162G, in-8o) ; Saar Hamonah ou Porte de la foi (Venise, 1601).

MOÏSE BEN TIBBON, rabbin et philosophe

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juif, fils de Samuel Aben Tibbon. Il vivait à Grenade (Espagne) au xiiic siècle, et il es^ surtout connu comme traducteur. Les principaux ouvrages qu’il a traduits, tous de l’arabe en hébreu, sont : les Éléments d’Euclide (on conserve à Rome le manuscrit de l’auteur) ; la Logique de Maimmiide (dont une version latine a paru à Bàle en 1528) ; les Tables as-tronomiques d Alfraganus, imprimées à Venise ; les Commentaires d’Averroès sur quelques traités d’Aristote ; le Traité des préceptes de Maimonide ; le Liore de l’angle, qui contient des éléments d’ ; irilhmôtique et de géométrie.- La plupart des écrits composés par lui sont restés mnnuscrits.. Bartolooei (Bibliothèque robbinique) et Wolf (bibliothèque hébraïque) en ont dressé la liste. ’.

MOÏSE DE KOREN, célèbre historien et littérateur arménien. V. Koren.

MOI SE, ÉE (moi-zé) part, passé du v. Moiser. Maintenu au moyen de moises : Comble

MOISÉ.

MOISER v. a. ou tr. (moi-zé —rad. moise)< Techn. Assurer avec des moises : MoiSisR un comble.

MOISI, IE (moi-zi,1) part, passé du v. Moisir. Couvert de moisissures : Pain, fromage moisi. Confitures MOisu : s. Grain moisi. Il uy a réculte si moisik, fourrage si avurtè qui ne vaille le transport. (E. About.)

— Fig. Suranné, qui a perdu sa valeur, son autorité, sou prix : La llécolution ne se repeu*tira pas de s être abattue sur des parchemins déjà moisis. (Marat.)

— Fam. Auot’r des écus moisis, Avoir de l’argent caché.

— Econ. rur. Se dit des vaches qui sont de couleurs mélangées, noire et blanche : Ailleurs on préfère les bœufs gris pommelé ou blancs, et les vacjies dites moisies sont fort estimées quand elles sont de bonne race. (Bull-.)

— s. ni. Moisissure : Oler le MOISI des confitures. Sentir te moisi.

— Fig. État de ce qui s’est affaibli par le cours du temps : Jl ne se voit point d’âme qui, en vieillissant, ne sente l’uigre et le moisi. (Charron.)

MOÏS1AQUE adj. (mo-i-zi-a-ke). Qui appartient ou a rapport à Moïse : Liores moïsiaques. Temps moïsiaques. -C’est vers le temps decf Macchabées, et surtout à l’apparition du Christ, que les Juifs se prennent de cœur pour le culte moïsiaquk. (Proudh.)

MOISIR v. a. ou tr. (moi-zir — lat. mucere ; de mucus, viscosité, le même que le grec mu- Aos, proprement ce que l’on essuie ; de mussô pour muksâ, essuyer, qui se rattache à la racine sanscrite mug, mung, essuyer, nettoyer ; d’où aussi le latin mungo, essuyer le nez, mouchîr). Couvrir de moisissure, de végétations cryptogumiques : La pluie a.moisi les raisins. L’humidité a moisi ce pâté.

— v. n. ou intr. Devenir moisi : Pâté qui commence à moisir. Des tableaux précieux moisissent dans des églises de villages.

— Fam. Être négligé, abandonné, laissa, inactif dans un lieu : M. Mathieu ne laisse point moisir l’argent entre les mains de ceux qui lui doivent, (Lîegnard.) Que de gens laissent leur esprit moisir en province. (Picard.)

, . Le mâle (aient, solitaire et perdu, Moisit comme un habit dans le •«offre élendu.

A. liARElEtt.

il Rester longtemps, se morfondre : Moisir en prison. Il nous laisse moisir dans son antichambre. >

Se moisir v. pr. Devenir moisi : Confitures qui se moisissent. Fromage qui su moisit. Tout se moisit dans les lieux humides. (Au*d.)

— Fam. Rester inutile, inactif, improduc- s tif : Voici un fils de famille qui ne laisse pas Sa moisir l’argent : à père avare, fils prodigue. (P. de liock.)

— Syn. Moisir, ebnnelr. V. CHANCIK.

MOISISSURE s. f. (moi-zi-su-re — rad. moisir). Bot. Genre de végétaux cryptoga- ■ mes, servant de type au groupe des muuedinées, et dans lequel on avait autrefois réuni toutes les petites espèces de cryptogames qui se développent à la surface des substances animales et végétales humides, fermentées, et dont la décomposition commence : Depuis le séquoia gigantesque jusqu’à la dernière moisissure, quelle série interminable de formes végétâtes ! (Muller.) L’oïdium n’est qu’une moisissure. (Schncht.) Jïien ne finit dans la nature, tout se renouvelle, se transforme, et ta moisissure, qui parait être un dernier terme, n’est que la formule d’une nouvelle vie. (Payen.) H Odeur particulière des objets moisis : Des fagots de genévrier, brûlés à grande flamme dans tes cheminées, avaient chassé l’odeur de relent et de moisissure. (Th. Gaut.)

— Miner. Moisissure de pierre ou de roche, Espèce d’amiante à filaments courts et droits, que l’on rencontre dans les fissures et les cavités de certaines roches.

— s. f. pi. Bot. Groupe de la famille des champignons, plus souvent appelé mucédinées : Les moisissures sont une des parties les plus intéressantes de la botanique microscopique, à Monnet.)

— Encycl. Bot. Los moisissures sont de très-peuta végétaux d’une fragilité extrême,