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et une tour carrééà mâchicoulis et à créneaux.

MOLDAO, rivière de l’empire d’Autriche, dans la Bohême. Elle prend sa source au versai] t oriental du Bœhmenvald, dans la partie S. du cercle de Piseek, coule d’abord au S.-E., passe à Rosemberg, puis tourne au N., baigne Prague, Budweiss, Krammau, et se jette dans l’Elbe, au-de>sus de Melnick, après un cours de 420 kilom. Ses principaux affluents sont a droite la Sozawa, et a gauche la Beraun. Un canal, affluent de la Moldau et de la Muhlbach, et un chemin de fer de Budweiss à Linz ouvrent une communication entre l’Elbe et le Danube.

MOLDAUTEN, bourg de l’empire d’Autriche, dans la Bohème, cercle et a- 29 kilom. N. de Budwiss, près de la rive droite de la Moldau ; 2,900 hab. Commerce et navigation. Château des archevêques de Prague.

MOLDAVA, rivière de l’Europe centrale. Elle prend sa source dans l’empire d’Autriche, au verSHiitorientiil des Cnrpathes, dans la Bukowine, coule à l’E., entre dans la Moldavie, baigne Roman, et se jette dans le Sereth après un cours de 150 kilom.

MOLDAVE s. et adj. (mol-da-ve). Géogr. Habitant de la Moldavie ; qui appartient à ce pays ou à ses habitants : Les Moldavus. La population moldave.

MOLDAVIE, en allemand Moldau, une des deux principautés danubiennes que le traité de Paris, du 30 mars 1856, a soustraites au protectorat de la Russie pour les replacer sous la suzeraineté de la Porte ; elle est limitée au N. et à l’E. par la province russe de Bessarabie, dont la sépare en partie le Pruth, au S.-E. par la Dobruscha turque, dont la séparent les bouches du Danube, au S. par la Valachie, et à l’O. par |a Gallicie et ia Transylvanie ; par 45°24' et 48<> 50’ de lat. N., 22° 40’ et 20" de long. E. Sa superficie, en tenant compte de la rectification de frontières opérée, au N.-E., en vertu du irai le de Paris, est de 43,851 kilom. carrés ; l,600,000hab., presque tous Roumains. Capitale, Jassy. Au N.-O., la Moldavie, adossée aux CarpaLhes, est un pays boisé et montagneux, couvert par les contre-forts des Carpaihes, dont le plus haut sommet est la Pauagia (2,400 mut.). Au S., vers le Danube, les plaines sont généralement marécageuses et insalubres ; dus fièvres dangereuses y sont endémiques. Les plaines de l’E. sont très-ferliles, mais peu cultivées ; çà et là on trouve des steppes imprégnés de sel et de salpêtre ; c’est là que commencent les steppes de l’Europe méridionale, grande roule des barbares île 1 Asie dans leurs invasions en Europe. Les principales rivières de la Moldavie sont le Pruth et le Sereth, affluents de la rive gauche du Danube : la Molduva et le Bestritz, affluents du Sereth. Ces rivières sont sujettes à des inondations considérables, occasionnées par la foute des neiges des Carpaihes. Le sol des plaines et des vallées consiste en une couche épaisse de terre végétale très-fertile, mats l’agriculture y est négligée et, par suite des troubles et des guerres dont ce pays a été longtemps le théâtre, une grande partie du sol est encore eu friche. Les parties cultivées produisent des céréales en abondance, des légumes, des fruits, des vins ; les vins blancs, légers et chargés d’acide carbonique, ont quelque ressemblance a’ec notre Champagne. Les vins rougis sont liquoreux. Les principaux vignobles se trouvent entre Cotuar et le Danube. Le vin le plus renommé est celui de Cotnur, petite ville du district de Harlew : il est d’une couleur verte qui ne devient plus foncée que lorsqu’il vieillit. Lorsqu’on l’a conservé pendant trois ans dans une cave profonde et bien voûtée, il devient presque aussi fort que la bonne eau-de-vie, sans être cependant aussi capiteux. On le classe parmi les meilleurs vins du globB, et quelques gourmets te préfèrent même au tokay. Nous avouons, sans home, que ce vin s’expédie en Russie et ne prend jamais le chemin du la France.

L’élève du bétail, favorisée par de vastes et excellents pâturages, y a pris de grands développements. On exporte du grandes quantités de porcs ; l’élevé des moutons s’y fuit aussi sur une grande échelle, et l’apiculture, giàce aux immenses forêts de tilleuls, y a pris des proportions grandioses. On y trouve aussi beaucoup d’autres forêts dont les essences dominantes sont le chêne, le sapin, le hêtre et le bouleau ; elles sont peuplées de loutres, d’ours et de sangliers, de chamois, de renards, de lièvres, de martres, de loups et d’un grand nombre d’oiseaux de proie. Les rivières et les lacs qui s’étendent dans la partie orientale fournissent beaucoup de poisson, surtout des esturgeons ; les étangs sont peuplés de sangsues, qu’on pêche et qu’on livre au commerce. Parmi les insectes, il faut surtout citer les sauterelles, la cantharide et le ver h soie. La Moldavie renferme de grandes richesses minérales, malheureusement inexploitées ; on y trouve des mines d’or, d’argent, de cuivre et de 1er ; on n’exploite que quelques mines de sel fossile, aux environs d’Okna : elles produisent annuellement 30 millions de kilogrammes de sel. Citons encore, parmi les richesses minérales* de ça pays, le marbre, le feldspath, le micaschiste, l’albâtre, l’alun et le soufre. L’industrie manufacturière, peu développée, consiste

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à peu près uniquement dans la fabrication de lainages grossiers, de toiles, dans la sellerie, le charronnage et les distilleries d’eauxde-vie. Le commerce y est presque entièrement entre les mains desjuifs, des Arméniens et dus Russes établis dans le pays ; son centre principal est Gniacz, sur le Danube. Au surplus, ce pays, né depuis peu à la vie moderne, manque de routes, de canaux, et ne possède encore que quelques projets de voies ferrées. Le sort de la Moldavie se trouve actuellement lié à celui de la Valachie, et ces deux principautés forment un État particulier placé sous la suzeraineté de la Porte, sous le nom de Principautés-Unies, qui n’est usité que dans les relations officielles avec les gouvernements étrangers et auquel tend, de plus en plus, à se substituer celui de Roumanie, le seul du reste qui soit employé dans le pays. Aussi est-ce à l’article consacré à ce dernier mot que nous renverrons le lecteur pour tout ce qui concerne le gouvernement, l’organisation politique et les divisions administratives de la Moldavie.

Résumé historique. Bien qu’ayant une même origine, une même langue et pour ainsi dire un même territoire géographique, la Moldavie et la Valachie formèrent jusqu’à ces derniers temps des États séparés. La Moldavie eut donc ses princes particuliers, et son histoire, quoique se déroulant en quelque sorte parallèlement à celle de la Valachie, demande une notice particulière. Dans le monde ancien, la Moldavie formait avec la Valachie une grande partie de la Dacie.qui fut conquise par Trajan l’an 106 de l’ère chrétienne, Rome envoya de nombreuses colonies dans cette contrée, où l’on retrouve de nos jours encore des traces profondes de la langue, .des mœurs et de la civilisation romaine. À la suite de la grande migration des peuples, la Moldavie subit des dévastat-ons d’autant plus grandes qu’elles y durèrent beaucoup plus longtemps que dans l’ouest de l’Europe, et qu’elles se renouvelèrent jusqu’à 1 invasion des Turcs. Au xt° siècle, les Bulgares, puis les Germains recommencèrent à dévaster ces contrées ; ces derniers y fondèrent un empire éphémère, qui succomba en 1239 sous les coups des Mongols. Aux ravages des Mongols succédèrent ceux des Tartares Nogaîs. Ce fut seu.ement vers la fin du xiiie siècle que la racô roumaine, après dix siècles d’oppression et de calamités, commença à relever la tète, à s’organiser et à s’affranchir du joug des barbares. En 1290, Bogdan, woïvode (chef) d’une tribu roumaine qui s’était réfugiée au pied occidental des Carpaihes. vint s’établir dans la haute Cumanie, appelée dès lors Moldavie, soit du nom de la rivière Muldava, soit du latin moles Dana (boulevard des Daces), nom que portaient les montagnes de la haute Moldavie, dans laquelle s’étaient en effet réfugiés les Daces ou Daves, à l’époque de Trajan.

Pour plus d’exactitude, nous devons ajouter que, pendant le moyen âge, la Moldavie fut unssi appelée Bogdanie, du nom de son premier souverain, Bogdan ou Dragoch qui, vers 1352, vint y fonder un État avec des Valaques. Son fils Sas prit, après sa mort, le gouvernement de la Moldavie et vit ses États évacués par les Tartares, qui, vaincus à Lublin par le roi de Pologne, Casimir, se retirèrent derrière le Dniester. Lulzko (1365-1373), ■ qui succéda à Étienne H, essaya vainement de substituer le catholicisme à la religion grecque. Bogdan II (1373-1379) eut à se défendre contre les attaques de Louis, roi de Hongrie, et fut forcé, pour lui résister, de se reconnaître vassal du roi de Pologne. Pierre II, qui reconnut cette vassalité (13*9), fut remplacé sur le troue par son frère Étienne III, soutenu par les Hongrois dont il accepta aussi la suzeraineté. Le sort de la Moldavie flottait ainsi au gré de ses voisins, qui se disputaient la possession de ce pays, malgré les efforts que faisaient les habitants pour défendre leur nationalité. Cependant Hongrois, Moldaves et Polonais avaient un ennemi commun dans les Turcs, qui menaçaient en ce moment d’asservir 1 Europe. Aussi les Moldaves se signuierentils par leur bravoure à la bataille de Nicopolis (1395). Deux ans après, l’anarchie recommença en Moldavie : Juju ou Jaga 1er chassa Étienne Ier du trône, et Roman Je^ soutenu par la Pologne, l’obligea k partager le pouvoir avec lui. L’aimée suivante (1401), Jaga abdiqua et Roman Ier s’associa son frère Alexandre Ier, dit le Bon, qui régna seul a partir de- 1402. Il s’attacha à guérir les plaies que l’anarchie et les guerres avaient faites k son pays ; il régla l’administration, établit des écoles, etc., et mourut en 1432, laissant le trône à Élie 1er, qui fut renversé par Étienne IV. Ce fut l’époque la plus glorieuse de la Moldavie ; les Roumains luttèrent alors avec énergie, quoique sans grand succès, contre les Turcs ; à la bataille de Varna (1444), ils furent vainqueurs à leur poste, mais les Polonais, dont ils étaient les alliés, perdirent la bataille. Une effroyable anarchie suivit cette défaite, et le désordre arriva à un tel point que la diète polonaise examina si l’on ne devait pas, pour le faire cesser, incorporer ia Moldavie à la Pologne. On se contenta d’envoyer une armée pour rétablir Alexandre II, qui avait été dépossédé par Bogdan III : mais celui-ci écrasa les Polonais (1451) à la bataille de Pasta et fut lui-même assassiné par Pierre Aaron, en 1456. Ce prince,

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pour se maintenir, prêta serment de fidélité a la Pologne. Sous son règne un grand nombre de familles grecques, émigrées de Constantinople, vinrent se réfugier en Moldavie. Pierre Aaron eut pour successeur Étienne VI, dit le Grand, qui rendit la Moldavie indépendante et puissante ; il rie lui manqua qu’un successeur pour continuer son œuvre. Allié du roi de Hongrie, Malhias Corvin, il repoussa les attaques des Turcs, qu’il battit en plusieurs rencontres ; le pape Sixte IV lui envoya de l’argent et lui décerna le glorieux titre à’Athlète du Christ. Son successeur Bogdan IV (1504-1517) se soumit à Soliman. Mais Étienne VII renouvela l’alliance avec la Hongrie et la Pologne. La bataille de Mohaca (1526) perdue par les chrétiens, et dans laquelle Étienne VIII fut tué, assura le triomphe de l’islamisme et la suzeraineté de la Porte sur la Moldavie.

Les princes qui avaient régné sur la Moldavie depuis 1352 étaient les suivants :

Bogdan ou Dragocli 1352

Bogdan II, le Sua 1361

Pierre Ier

Étienne II

Latzko 1365

Bogdan II 1373

Pierre II 1379

Étienne III 1390

Jaga et Roman Ier 1400

Alexandre Ier noi

Élie et Étienne IV 1432

Roman II 1447

Pierre III 1448

Étienne V 1449

Alexandre II 1450

Bogdan III

Pierre IV 1456

Étienne VI, le Grand.... 1458

Bogdan IV •.... 1504

Étienne VII 1517

Étienne Vlîl 1526

Pierre V (Rarech)... 1527-1538

En 1538, Soliman II soumit entièrement la Moldavie. Après quelques années d’une anarchie au milieu de laquelle la Porte faisait et défaisait des princes moldaves, la Moldavie devint pour ainsi dire une province turque. En 1610, les boyards moldaves perdirent le droit d élire leur prince ; la Porte les nomma elle-même. En 1665, on vit pour la première fois un Grec devenir gouverneur de Moldavie, avec le titre d’hospodar. Ces princes grecs ou phanariotes, nommés directement par la Porte, gouvernèrent la Moldavie delà façon la plus déplorable. L’histoire de ce pays pendant toute celle époque n’est qu’un tissu d’intrigues intérieures, et les perpétuels changements de souverains qui en furent la suite, joints à la barbarie orientale, y étouffèrent tout développement de ta civilisation. La Russie, qui, à partir du traité de Kutchuk-Kaïnardji (1774), commença à s’entremettre dans les affaires des Moldaves, leur lit restituer une panie de leurs anciens droits et, en 1829, par le traité d’AndrinopIe, elle obligea la Porte & la reconnaître en qualité de protectrice des deux principautés (Moldavie et Valachie), dotées par elle d’une espèce de constitution connue sous le nom de Règlement organique (1834). La Moldavie eut alors son drapeau national. Ses hospodars, élus par les boyards, par les délégués de la petite noblesse et de la bourgeoisie, durent toutefois continuer à recevoir l’investiture de la Porte. Le pouvoir législatif fut représenté par une diète chargée de voier les lois et les impôts, et composée d’un archevêque, de deux évêques, de seize boyards et treize députés de districts. Quant aux emplois publics, ils continuèrent à être occupés par les membres de la noblesse et du clergé. Bien que, depuis 1746, le paysan ne fût pluï attaché à la glèbe, ce ne fut néanmoins qu’en 1844 que le servage fut aboli sur les terres des monastères et, en 1855, dans toute la principauté.

Le protectorat de la Russie, qui n’était qu’une prise de possession mal déguisée, devint bientôt aussi odieux et insupportable aux Moldo-Valaques que la domination ottomane elle-même. Ils tentèrent vainement, à plusieurs reprises, de s’y soustraire, notamment en mars et juin 1848, et, sans aucun doute, la Moldavie ne serait plus aujourd nui qu’une province russe, si les succès de la guerre de Crimée n’avaient amené le traité de Paris (1856), qui enleva les provinces danubiennes au protectorat moscovite et rendit à la Moldavie une partie de la Bessarabie. Mais les puissances contractantes résolurent de s’en remettre, pour la constitution définitive des deux pays, aux vœux des habitants. C’est dans ce but que furent convoquées, en 1857, des assemblées particulières, dites divans ad hoc, qui exprimèrent le vœu que les deux principautés fussent réunies sous le gouvernement d’un prince étranger. La convention de Paris, en 1858, détermina la mesure dans laquelle ce désir pouvait être réalisé ; elle n’accorda pas un prince étranger et ne prononça pas l’union des deux pays, qui fut seulement admise en principe ; mais elle décida qu’on élirait un prince de Moldavie et un prince de Valachie, qui, avec le concours d’une commission centrale, devaient préparer la fusion complète des deux principautés. C’est ainsi que furent établies les Principautés-Unies de Moldavie et de Valachie, sous la garantie collective de sept puissances : la France, l’Autriche, l’Angleterre, ia Prusse,

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l’Italie, la Turquie et la Russie. Les diètes de Moldavie et de Valachie devaient élire le même jour, mais séparément, leurs princes respectifs. En Valachie, l’élection fut retardée à dessijin, et, le 17 janvier 1859, les Moldaves élurent le colonel Alexandre-Jean Couza (v. Couza) j sept jours plus tard, les Valaques le choisissaient aussi pour leur souverain : c’est ainsi que s’établit réellement cette union si longtemps souhaitée des deux principautés, et les puissances garantes, dont quelques-unes avaient tout fait pour la retarder indéfiniment, durent s’incliner devant l’autorité du fait accompli. Pour l’histoire de la Moldavie depuis 1859, v. Roomawk.

On consultera avec fruit, sur l’histoire de la Moldavie du xvue au xixe siècle, les Albanais en Roumanie (Florence, 1873), ouvrage dans lequel la princesse Dora d’Istria a rectifié beaucoup d’erreurs accréditées.

MOLDAVIQUE adj. (mol-da-vi-ke). Géogr. Qui appartient à la Moldavie.

— s. f. Bot. Espèce de labiée de Moldavie, que l’on cultive dans nos jardins.

MOLDE, ville de Norvège, diocèse et à 20 kilom. S.-O. de Drontheiin, sur la mer du Nord ; 6,900 hab. École latine ; petit port de pêche et de commerce. Exportation de bois.

MOLDENHAWER (Daniel-Gotthilf), savant allemand, né à Kcenigsberg (Prusse) en 1751, murt en 1823. Il fut successivement professeur de théologie et de philosophie a l’université de Kiel, professeur de théolo ; jiéà l’université de Copenhague et administrateur en chef de la bibliothèque royale de celte ville en 1788. Moldenhawer avait voyagé en Hollande, en Espagne, en Italie, en Angleterre. Ses principaux ouvrages sont : une Histoire des Templiers et un Éloge du comte de Rernstor/f,

MOLDO-VALAQUE s. et adj. (mol-do-vala-ke). liéogr. Habitant de la Moldo-Valachie ; qui appartient à cette contrée ou à ses habitants : Les Moldo-Valaques. Le gouvernement MOLDO-VALAQUE.

MOLDOVANDGJ-PACHA, grand vizir du sultan Mustapha III, mort vers 1780. D’abord jardinier, puis soldat de la gante du sérail, il devint, grâce à son intelligence, chef de cette garde, reçut par la suite le gouvernement d’une petite province, et fut chargé d’aller défendre, avec un corps de 4,000 hommes, la Moldavie et la Valachie contre les ravages des Ottomans eux-mêmes. La guerre ayant éclaté entre la Russie et la Turquie en 1767, Moldovandgi marcha contre les Kusses, les força à abandonner le siège de Choczim, fut nommé, en 1769, grand vizir a la place, ds Méhémet-Einyn, que le sultan venait de faire décapiter ; mais, tombé peu après en disgrâce, il perdit son commandement et sa dignité et fut relégué dans le poste obscur de gouverneur des deux châteaux des Dardanelles. C’était un homme d’une-grande intrépidité, mais d’une ignorance extrême.

MÔLE s. m. (mô-le — du lat. moles, tas, masse d’une grandeur démesurée. On rapporte ce mot à une forme sanscrite inusitée mahalas, grand, de ma fiât, grand, le même que le grec meyas., latin mugiius, gothique mikils, lithuanien maenus, de lu racine sanscrite malt, croître). Atchit. Ouvrage de maçonnerie, construit à l’entrée d’un port ou d’une rade, à la tête d’une jetée, pour briser l’impétuosité des vagues et meure les vaisseaux en sûreté : Môle de Gênes, de Naples, de Barcelone. Il n’y a point de port à Buenos-Ayres, pas même un môi.k pour faciliter l’abordage des bateaux. (.Buugaiuville.)

— Par exi. Port protégé par un inôlc. Il Vieux en ce sens,

— Antiq. rora. Môle d’Adrien, Espèce de mausolée en forme de tour, élevé dans Rome à l’empereur Adrien.

— Techn. Syn. de molet.

— Encycl. Archit. Les môles Sont continus ou discontinus ; ils empêchent la propagation de l’agitation extérieure vers l’intérieur, et diminuent l’action du vent sur la surface intérieure. Les môles continus consistent tout simplement eu une digue construite à pierres perdues ; les môles discontinus se composent, comme les précédents, d’une digue à pierres perdues, sur laquelle sont élevées des piles réunies par des arceaux ; le terre-plein formé par ces derniers est au-dessus du niveau de la iner et constitue abri.

La construction et l’établissement des mâles doivent être déterminés par l’étude d’une fouie de considérations, parmi lesquelles on peut citer : la direction de l’entrée et delà sortie du port ; le gisement de la côte, pour coordonner le môle avec ses formes ; la profondeur d’eau des différents points de la rade ; les courants constants, ceux de flot et de jusant, ainsi que la direction des lames par les vents qui régnent dans les parages du port ou de la rade ; la marche des anerrissements et leur importance ; la défense delà côte, pour laquelle ils seront continus ou discontinus, enracinés à la côte ou isolés, etc. Les moles se font en blocs naturels ou en blocs artificiels, quelquefois avec tes deux ; dans le premier système de construction, les blocs sont en pierre dure et immergés par tranches successives et horizontales. Dans le second mode, on emploie des blocs artificiels fabriqués avec du béton, et cubant 12 et 15 mètres cubes ; ces masses pesantes sont